Einstein on the Beach
1976
Genre : Opéra en 4 actes, musique de Philip Glass
livret Christopher Knowles, Samuel L. Johnson et Lucinda Childs
langue Anglais
année 1975-1976
création 25 juillet 1976
Festival d'Avignon en France par le Philip Glass Ensemble
Avec une durée de cinq
heures, c'est le premier et le plus long opéra de Philip Glass. Étant donné la
nature de la musique (lente répétition de petits éléments, évolution et
changements très graduels, motifs récurrents) et la durée, Robert Wilson a
voulu que l'entrée et la sortie des spectateurs soient libres.
Einstein on the Beach
a rejoint deux autres opéras (Satyagraha en 1980 et Akhnaten en
1983) pour former une trilogie informelle. Chacun de ces opéras a pour vocation
d'établir le portrait de personnages dont la vision et la puissance de
leurs idées transformera la pensée de leur temps.
Philip Glass découvre le
travail de Robert Wilson en 1973 avec la représentation de The Life and
Times of Joseph Stalin à la Brooklyn Academy of Music[1]. Ils décident
en 1973 de concevoir une œuvre commune, projet qu'ils mettent en place durant
le printemps 1974 lors de nombreuses rencontres[2]. Ils
décidèrent alors de créer un opéra d'une durée de quatre à cinq heures, basé
sur un personnage de l'histoire. Wilson proposa les noms de Charlie
Chaplin et de Adolphe Hitler, ce que Glass rejeta[2]. Ce dernier
proposa le mahatma Gandhi
(qui deviendra le personnage central de son second opéra Satyagraha). C'est le personnage d'Albert
Einstein qui sera finalement retenu et interprété par le violoniste Paul
Zukofsky, un proche de Philip Glass.
Le titre de l'œuvre
originale était à l'origine Einstein on the Beach on Wall Street sans
que la raison soit connue[2]. L'écriture
théâtrale de l'œuvre s'est faite à partir de dessins de Wilson après un accord
sur l'agencement des thèmes, des sections, et des durées décidé en commun avec
Glass[2]. Les textes se
composent de nombres, de notes de solfège, ainsi que de poèmes écrits par un
jeune autiste, Christopher Knowles, que Robert Wilson connut lorsqu'il était
éducateur pour enfants perturbés[1]. D'autres
courts textes ont été écrits par la chorégraphe Lucinda
Childs et Samuel L. Johnson. L'ensemble de ces textes ne forment pas
d'intrigue particulière, comme on en trouve dans les opéras traditionnels. Ils
participent à un tout, en s'entrelaçant avec la musique, l'action scénique et
les éclairages. La partie chorégraphique de Einstein fut écrite par Andy
Degroat pour les mouvements d'ensemble et par Lucinda
Childs quant à ses propres solos[2].
La première de l'opéra,
interprétée par le Philip Glass Ensemble, s'est tenue lors du Festival d'Avignon le 25 juillet 1976 où elle fit forte impression.
L'opéra sera ensuite joué durant l'été à Hambourg, Paris, Belgrade, Venise,
Bruxelles, Rotterdam et enfin, en novembre, au Metropolitan Opera de New York.
En 1988, le directeur Achim
Freyer (qui réalisa également la première de Akhnaten à
Stuttgart en 1984) proposa une version retravaillée dans un style très
abstrait, et comportant de nouveaux textes. Cette version eut un succès mitigé.
En 1992, une version, où participèrent Robert Wilson, Philip Glass et Lucinda
Childs, fut organisée à l'Université de Princeton, puis jouée en
tournée à Frankfort, Melbourne, Barcelone, Madrid, Brooklyn et Paris. Une
nouvelle tournée mondiale d'une version montée avec d'importants moyens
financiers est prévue en 2012[3].
Argument
Dès le début de leur
collaboration, Glass et Wilson décidèrent de ne pas apporter d'histoire
linéaire à Einstein. Leur objectif était plutôt d'incorporer des symboles liés
à la vie d'Einstein, au travers de la mise en scène, des personnages, des
textes et de la musique. Par exemple, le premier Knee Play se compose de
musique jouée à l'orgue et de nombres répétés par les récitants. Philip Glass
explique qu'au départ, ces nombres étaient là simplement pour offrir un texte
repère aux récitants, en attendant les textes finaux. Ils furent finalement
conservés car ils symbolisaient bien les aspects mathématiques et scientifiques
liés à Einstein.
Les thèmes développés font
référence à la théorie de la relativité, à la théorie des champs de force
unifiés, à l'arme nucléaire ou encore à la radio grandes ondes.
L'opéra se compose de neuf
scènes d'environ vingt minutes séparées par des Knee Play. Cinq d'entre
eux structurent l'opéra en quatre actes. Pour Philip Glass, un Knee Play
est un interlude reliant deux actes et d'une certaine façon, ressemble au genou
de l'anatomie humaine (Knee = Genou). Les Knee Play jouaient également
le rôle d'entractes durant lesquels la scène pouvait être réorganisée en vue du
tableau suivant. Ces interludes n'en restent pas moins des pièces musicales
importantes, encore jouées de nos jours, indépendamment de l'opéra tout entier.
L'exécution de l'opéra
nécessite deux femmes, un homme et un enfant pour les rôles récités (dans la
version de Wilson), un chœur de 16 personnes (sopranos, altos, ténors et
basses) avec une importante contribution soliste du soprano et une partie plus
petite pour le ténor, une flûte (doublée d'un piccolo et d'une clarinette
basse), un saxophone soprano (doublé d'une flûte), un saxophone ténor (doublé
d'un saxophone alto), un violon solo et deux orgues/synthétiseurs.
L'orchestration était à l'origine prévue pour les cinq membres du Philip Glass
Ensemble, auquel s'ajoutait un violon solo.
Structure
- Knee 1
- Train 1
- Trial 1
- Entrance
- Mr. Bojangles
- All Men Are Equal
- Knee 2
- Dance 1
- Night Train
- Knee 3
- Trial 2
- Prematurely Air-Conditioned Supermarket
- Ensemble
- I Feel the Earth Move
- Dance 2
- Knee 4
- Building
- Bed
- Cadenza
- Prelude
- Aria
- Spaceship
- Knee 5
Enregistrements
Il existe, à ce jour, deux
enregistrements complets, publiés en disques.
Le premier enregistrement
date de 1979 et fut publié en quatre disques LP chez Tomato Records (devenu
ensuite CBS Masterworks puis Sony). Cet enregistrement fut ramené à 160 minutes
pour tenir en quatre disques. De ce fait, certains passages sont fortement
raccourcis.
Le second enregistrement a
été publié en trois CD, en 1993, chez Nonesuch Record. L'opéra dure 190
minutes. Les récitants sont les mêmes que pour le premier enregistrement, à
l'exception de Samuel L. Johnson, décédé entretemps et remplacé par Jasper
McGruder. Le violon est tenu par Gregory Fulkerson, la soprano par Patricia
Schuman.
L'album Songs from the Trilogy, CBS Records
(1989), est une compilation incluant quatre extraits de Einstein on the
Beach ainsi que des extraits de Satyagraha et Akhnaten.
Bibliographie
- (en) Keith Potter, Four Musical Minimalists: La Monte Young, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, Cambridge
Einstein on the Beach
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Genre
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Nb.
d'actes
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4 actes
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Musique
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Livret
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Langue
originale | <><><><>
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Durée
approximative | <><><><>
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environ 5 heures
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Dates
de
composition | <><><><>
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Création
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Création
française | <><><><>
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idem
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Avec une durée de cinq
heures, c'est le premier et le plus long opéra de Philip Glass. Étant donné la
nature de la musique (lente répétition de petits éléments, évolution et
changements très graduels, motifs récurrents) et la durée, Robert Wilson a
voulu que l'entrée et la sortie des spectateurs soient libres.
Einstein on the Beach
a rejoint deux autres opéras (Satyagraha en 1980 et Akhnaten en
1983) pour former une trilogie informelle. Chacun de ces opéras a pour vocation
d'établir le portrait de personnages dont la vision et la puissance de
leurs idées transformera la pensée de leur temps.
Philip Glass découvre le travail de Robert Wilson en 1973 avec la représentation de The Life and Times of Joseph Stalin à la Brooklyn Academy of Music[1]. Ils décident en 1973 de concevoir une œuvre commune, projet qu'ils mettent en place durant le printemps 1974 lors de nombreuses rencontres[2]. Ils décidèrent alors de créer un opéra d'une durée de quatre à cinq heures, basé sur un personnage de l'histoire. Wilson proposa les noms de Charlie Chaplin et de Adolphe Hitler, ce que Glass rejeta[2]. Ce dernier proposa le mahatma Gandhi (qui deviendra le personnage central de son second opéra Satyagraha). C'est le personnage d'Albert Einstein qui sera finalement retenu et interprété par le violoniste Paul Zukofsky, un proche de Philip Glass.
Le titre de l'œuvre
originale était à l'origine Einstein on the Beach on Wall Street sans
que la raison soit connue[2]. L'écriture
théâtrale de l'œuvre s'est faite à partir de dessins de Wilson après un accord
sur l'agencement des thèmes, des sections, et des durées décidé en commun avec
Glass[2]. Les textes se
composent de nombres, de notes de solfège, ainsi que de poèmes écrits par un
jeune autiste, Christopher Knowles, que Robert Wilson connut lorsqu'il était
éducateur pour enfants perturbés[1]. D'autres
courts textes ont été écrits par la chorégraphe Lucinda
Childs et Samuel L. Johnson. L'ensemble de ces textes ne forment pas
d'intrigue particulière, comme on en trouve dans les opéras traditionnels. Ils
participent à un tout, en s'entrelaçant avec la musique, l'action scénique et
les éclairages. La partie chorégraphique de Einstein fut écrite par Andy
Degroat pour les mouvements d'ensemble et par Lucinda
Childs quant à ses propres solos[2].
La première de l'opéra,
interprétée par le Philip Glass Ensemble, s'est tenue lors du Festival d'Avignon le 25 juillet 1976 où elle fit forte impression.
L'opéra sera ensuite joué durant l'été à Hambourg, Paris, Belgrade, Venise,
Bruxelles, Rotterdam et enfin, en novembre, au Metropolitan Opera de New York.
En 1988, le directeur Achim
Freyer (qui réalisa également la première de Akhnaten à
Stuttgart en 1984) proposa une version retravaillée dans un style très
abstrait, et comportant de nouveaux textes. Cette version eut un succès mitigé.
En 1992, une version, où participèrent Robert Wilson, Philip Glass et Lucinda
Childs, fut organisée à l'Université de Princeton, puis jouée en
tournée à Frankfort, Melbourne, Barcelone, Madrid, Brooklyn et Paris. Une
nouvelle tournée mondiale d'une version montée avec d'importants moyens
financiers est prévue en 2012[3].
Argument
Dès le début de leur
collaboration, Glass et Wilson décidèrent de ne pas apporter d'histoire
linéaire à Einstein. Leur objectif était plutôt d'incorporer des symboles liés
à la vie d'Einstein, au travers de la mise en scène, des personnages, des
textes et de la musique. Par exemple, le premier Knee Play se compose de
musique jouée à l'orgue et de nombres répétés par les récitants. Philip Glass
explique qu'au départ, ces nombres étaient là simplement pour offrir un texte
repère aux récitants, en attendant les textes finaux. Ils furent finalement
conservés car ils symbolisaient bien les aspects mathématiques et scientifiques
liés à Einstein.
Les thèmes développés font
référence à la théorie de la relativité, à la théorie des champs de force
unifiés, à l'arme nucléaire ou encore à la radio grandes ondes.
L'opéra se compose de neuf
scènes d'environ vingt minutes séparées par des Knee Play. Cinq d'entre
eux structurent l'opéra en quatre actes. Pour Philip Glass, un Knee Play
est un interlude reliant deux actes et d'une certaine façon, ressemble au genou
de l'anatomie humaine (Knee = Genou). Les Knee Play jouaient également
le rôle d'entractes durant lesquels la scène pouvait être réorganisée en vue du
tableau suivant. Ces interludes n'en restent pas moins des pièces musicales
importantes, encore jouées de nos jours, indépendamment de l'opéra tout entier.
L'exécution de l'opéra
nécessite deux femmes, un homme et un enfant pour les rôles récités (dans la
version de Wilson), un chœur de 16 personnes (sopranos, altos, ténors et
basses) avec une importante contribution soliste du soprano et une partie plus
petite pour le ténor, une flûte (doublée d'un piccolo et d'une clarinette
basse), un saxophone soprano (doublé d'une flûte), un saxophone ténor (doublé
d'un saxophone alto), un violon solo et deux orgues/synthétiseurs.
L'orchestration était à l'origine prévue pour les cinq membres du Philip Glass
Ensemble, auquel s'ajoutait un violon solo.