jeudi 17 octobre 2013

ESCALE A SAINT PIERRE




Saint-Pierre, en arrière-plan la Montagne Pelée.
Saint-Pierre, en arrière-plan la Montagne Pelée




 

 
 
La commune se situe sur l'île de la Martinique au sein de l'Océan Atlantique. Le climat y est de type tropical. La ville de Saint-Pierre est du côté ouest de l'île, c'est-à-dire sur la mer des Caraïbes.


 
 


 
 
 
Les premiers colons de Martinique s'installent à Saint-Pierre dès 1635 et de là, partent à la conquête du reste de l'île. Afin d'éviter de se soumettre au joug colonisateur, les derniers autochtones de Martinique, les Caraïbes, se seraient alors suicidés en se jetant d'une falaise au nord de la ville, nommée depuis le Tombeau des Caraïbes. Il s'agit d'une interprétation erronée d'un épisode de la colonisation de Grenade par les Français, durant laquelle les Caraïbes, surpris lors d'une fête, préférèrent mourir ainsi que sous les coups des assaillants. 





La ville se développe grâce à l'industrie sucrière et au commerce des esclaves. Le port de Saint-Pierre attire alors des navires et marchands du monde entier. Surnommée le Petit Paris, le Paris des Isles, la Perle des Antilles ou encore la Venise tropicale, la ville était alors le chef-lieu mais aussi la capitale économique et culturelle de toutes les Antilles.





SYMBOLE DE COMPOSITION
ECUSSON : Evoquant les activités de la ville de Saint-Pierre, le Mouillage en particulier.
CADUCEE : Commerce s’effectuant dans la paix (rameau d’olivier) et avec prudence (serpents). Commerce de produits antillais Ruffia Raphia (glouglou)
Le quartier Fort est évoqué par la forteresse qui surmonte l’écusson.






En 1900, Saint-Pierre, cas unique dans la région, possédait un équipement particulièrement moderne : un réseau d'éclairage urbain électrique, un tramway hippomobile, un théâtre de 800 places, une chambre de commerce, l'un des premiers asiles soignant les aliénés, un jardin botanique et un port particulièrement actif.
Le 8 mai 1902, à la suite de l'éruption de la Montagne Pelée, une nuée ardente rase en quelques secondes toute la ville, faisant 26 000 morts et détruisant 40 navires dans le port. Un prisonnier, Cyparis, protégé par les murs épais de sa cellule, put survivre à la catastrophe. Le cordonnier Léon Compère-Léandre aurait également survécu, protégé, lui aussi, par des murs épais.
 
 (voir sur wikipedia article détaillé) :
                Éruption de la montagne Pelée en 1902.

http://www.martinique-photos.com/martinique-saint-pierre-12.htm
 
La ville reste alors en cendres pendant plusieurs décennies avant d'être progressivement reconstruite (la Chambre de commerce reconstruite à l'identique est actuellement un des plus beaux ouvrages architecturaux de l'île).
Actuellement classée Ville d'art et d'histoire, l'activité de Saint-Pierre est basée essentiellement sur le tourisme et notamment sur la plongée, le port présentant de nombreuses épaves de navires.

Saint-Pierre est une commune française située dans le département de Martinique et la région Martinique. Ses habitants sont appelés les Pierrotains.
Saint-Pierre est située à 31 km au nord de Fort-de-France sur la côte caraïbe au sud-ouest de la Montagne Pelée.
La ville de Saint-Pierre a été fondée en 1635 par Pierre Belain d'Esnambuc. Elle était l'ancienne capitale économique de la Martinique jusqu'en 1902, date de l'éruption de la Montagne Pelée. Elle a été capitale administrative de la Martinique de 1635 à 1692, puisqu'elle a abrité le Palais du Gouverneur durant cette période. C'est en 1692, que le gouvernement a été transféré à Fort-de-France.
Aujourd'hui, Saint-Pierre est le siège d'une sous-préfecture créée par le décret du 9 mai 1995 signé par le Premier ministre Édouard Balladur


Martinique - Saint-Pierre : Histoire
Rade de Saint-Pierre et Mont-Pelée.



Les Bals de Saint-Pierre :"A Saint-Pierre, les bals publics commencaient aussitôt après les fêtes ascétiques du Carême. Dès le dimanche de Pâques, s'ouvraient les bastringues de la ville. Les clarinettes et les trombones jetaient partout au vent, leurs notes claires et joyeuses. Elles invitaient les Pierrotins à oublier leurs petites miséres dans les temples de Terpsichore. C'est qu'ils raffolaient de la danse, mes chers compatriotes. Aussi, nombreux se comptaient les établissements où l'on chahutait le samedi, de 9 heures du soir à 5 heures du matin."

Salvina, "Saint-Pierre : La Venise tropicale (1870-1902)"

Le "Petit-Paris" des Antilles : une ville européenne sous les tropiques.

Le "Petit-Paris" des Antilles : une ville européenne sous les tropiques.
Première cité édifiée par les français en 1635, Saint-Pierre acquiert dès ses premières années, une importance considérable dans la vie de la colonie. Repère de flibustiers, puis haut lieu du trafic d'esclaves alimentant les plantations, la ville se développe rapidement autour du commerce des denrées exotiques (indigo, café, sucre...) qui fait la fortune de l'île au XVIIIème siècle. Ses négociants enrichis par le monopole commercial dont ils bénéficient à l'import comme à l'export contrôlent l'essentiel de l'économie martiniquaise et étendent bientôt leur domination au reste des Antilles. En quelques années, ils font de Saint-Pierre, le port français le plus important de la région. Sous leur influence, la ville se transforme et s'européanise. Déracinés sous les tropiques, ils tentent, avec succès, de reproduire un mode de vie proche de celui qu'ils connaissaient en métropole. Les cases en bois assemblées par les premiers colons laissent ainsi progressivement la place à de solides maisons de ville en pierre de taille, tandis que les rues sont pavées, et que les nombreux cours d'eau qui jaillissent du Mont - Pelé et des mornes environnants sont exploités pour créer un vaste réseau de caniveaux et de fontaines qui atténuent l'atmosphère pesante des rues inondées de soleil. A la fin du XIXème siècle, la ville se dote d'un éclairage public fonctionnant à l'électricité et découvre l'utilité du téléphone. Un tramway la traverse du nord au sud et relie la place du Mouillage à l'usine Guérin, sise à l'embouchure de la rivière Blanche.

Une ville de labeur mais aussi de plaisirs
Les plaisirs ne sont pas oubliés. La bonne société pierrotine se retrouve au théâtre édifié en 1786 pour servir de scène aux troupes que l'on fait venir de métropole. Le petit peuple qui gravite autour du port, ainsi que les marins et soldats de passage se donnent rendez-vous dans les nombreuses tavernes et maisons de passe installées dans les petites ruelles des hauteurs de la ville. Chaque année, c'est le même rituel, une folie collective s'empare de Saint-Pierre à l'approche du carnaval. Le travail cesse, la population entière danse et chante dans les rues au rythme des tambours et des bouteilles de rhum qu'on débouche, avant de se rendre en bandes joyeuses terminer les agapes au lac des palmistes, en haut du Mont-Pelé.

Le centre de la vie intellectuelle de la Martinique
La ville concentre la plupart des élites de l'île. Aux nombreuses familles békées qui y ont établie résidence s'ajoutent les professeurs des écoles publiques et religieuses, les magistrats, le corps médical, les hauts fonctionnaires et les cadres des industries privées. Tous contribuent plus ou moins au rayonnement culturel de la ville. Un rayonnement bien modeste vu d'Europe, mais important pour les Antilles de l'époque. Saint-Pierre ne compte par exemple que quatre petites librairies, et il faut attendre des mois avant de recevoir les nouvelles du monde extérieur. Des journaux sont bien publiés sur l'île, mais ressemblent plus à des tracts électoraux qu'à une presse digne de ce nom.

Histoire


Origines de la colonisation (ou comment les français se retrouvent aux Antilles).

Fondation de Fort Saint-Pierre et conquête de la Martinique 1635-1674. (Ou comment Saint-Pierre, repère de flibustiers, devient capitale des Antilles françaises).
Le "Petit Paris des Antilles" (ou comment Saint-Pierre gagne sa réputation de ville la plus riche, la plus animée et la plus agréable de toutes les Antilles).


Martinique - Saint-Pierre : Erution Mont Pelé
Le 7 mai 1902, le volcan est en pleine activité.
 "La grande promenade recommandée aux voyageurs était le Mont Pelée, d'où la vue féerique embrassait toute l'île, et où un lac frais remplissait le volcan... En 79, à Pompéi aussi, le cratère éteint du Vésuve, entouré de plantations et de maisons de plaisance, ne laissait pas supposer la catastrophe".

(Note d'un voyageur. Le Pèlerin 20 mai 1902).

Saint-Pierre à la veille de l'éruption

Saint-Pierre à la veille de l'éruptionDe l'ère du sucre à celle du rhum
Au début du XXème siècle, Saint-Pierre et ses 26000 habitants demeure le plus grand centre urbain de la Martinique. L'économie n'y est plus aussi florissante qu'autrefois. Les riches habitants de la ville, négociants ou propriétaires de plantation, ont du s'adapter aux profonds bouleversements consécutifs à l'abolition de l'esclavage en 1848, et à l'effondrement des cours du sucre au début des années 1880. En effet, l'interdiction de la très profitable traite des noirs rend soudain caduque les fondements mêmes de l'économie de plantation. Désormais obligées de payer leur main-d'œuvre, les habitations sucrières voient s'envoler leurs coûts de production et n'arrivent plus à soutenir la concurrence croissante du sucre de betterave sur le marché métropolitain. Résultat, beaucoup de planteurs font faillites et entraînent dans leur chute les maisons de commerce les plus fragiles. Mais cela n'empêche pas la majorité des grandes familles blanches créoles de Saint-Pierre de continuer à prospérer. Aidées par les riches indemnités qu'elles reçoivent en 1848 pour chaque esclave qu'elles possédaient, elles modernisent leurs exploitations et abandonnent la production de sucre pour se livrer presque exclusivement à celle du rhum. Un produit ayant l'avantage d'être rémunérateur et peu gourmand en main-d'œuvre. Des investissements considérables sont réalisés et des distilleries construites par dizaines, dont certaines en plein centre-ville. La reconversion est une réussite. En 1900, Saint-Pierre devient le premier exportateur de rhum au monde.

Une vie politique et sociale mouvementée
Si l'oligarchie béké a réussie à maintenir son pouvoir économique après l'abolition de l'esclavage, il n'en va pas de même au niveau politique. Depuis 1871, l'école laïque et surtout le droit de vote étendu à la population de couleur ont profondément modifié le paysage local. Des tensions de plus en plus marquées se font jour entre les nouveaux électeurs acquis à la République, et les békés nostalgiques de la période esclavagiste. L'atmosphère est d'autant plus lourde, que le parti républicain lui même s'entre-déchire au gré de querelles de personnes. Bientôt, la municipalité de Saint-Pierre devient un bateau ivre incapable de la moindre décision, où l'on ne siège que pour mieux s'enrichir frauduleusement.


Les derniers jours de Saint-Pierre


Les derniers jours de Saint-Pierre,Le réveil du volcan
C'est dans ce climat déplorable encore renforcé par les luttes du premier tour des élections législatives, qu'intervient le réveil de la montagne Pelée. Depuis le début de l'année 1902, on note l'apparition de plus en plus fréquentes de fumerolles échappées du volcan, et en avril le mouvement s'accélère. Aux fumées et à l'odeur de souffre s'ajoute une activité sismique qui secoue tout le nord de l'île. Les câbles télégraphiques sous-marins qui relient Saint-Pierre à la Dominique et à la Guadeloupe sont rompus. Au sommet du volcan, l'étang sec se remplit d'eau chaude et de boue, que l'éruption du 5 mai précipite dans la vallée de la rivière Blanche, engloutissant sur son passage 25 employés de l'usine Guérin, et provoquant un raz de marée dans la baie. Apeurés et incommodés par les nuages de cendres qui ensevelissent leurs communes, les habitants du nord de l'île abandonnent leurs maisons pour venir se réfugier en masse à Saint-Pierre.

Un danger sous-estimé et des élections toutes proches

Dans la ville, on s'organise. Les réfugiés sont accueillis par des pierrotins charitables ou par les curés qui leurs ouvrent les portes des églises. Une commission scientifique est mise sur pieds pour évaluer la gravité du danger. Malheureusement la volcanologie est encore à l'époque, une science embryonnaire ignorante des phénomènes de nuée ardente, et ce sont surtout des torrents de laves qui sont attendus et redoutés. Tout le monde s'accorde sur l'imminence d'une éruption majeure, mais la majorité de la population, renforcèe dans cette idée par les déclarations rassurantes des autorités, espère que la ville de Saint-Pierre sera épargnée et décide de rester sur place. Il semble en effet improbable que la lave réussisse à atteindre la ville. Relativement loin du cratère, les six kilomètres qui la séparent du volcan sont parcourus par de profondes vallées dont on pense qu'elles canaliseront comme par le passé les épanchements volcaniques. En conséquence, seules quelques centaines d'habitants prennent la route de Fort-de-France. D'autant que la bourgeoisie locale rechigne à laisser ses maisons et ses richesses à la portée d'éventuels pillards.


8 mai 1902, récit d'une catastrophe

8 mai 1902, récit d'une catastropheDu 5 au 7 mai l'activité volcanique s'intensifie et la population prend peur
Le 6 mai les nuages se font plus denses. Une épaisse couche de cendre recouvre la ville et s'insinue dans les habitations. Dans les rues, c'est le silence, la cendre étouffe le bruit des pas sur les pavés. Au loin, les grondements du volcan deviennent assourdissants. Des coulées de boue continuent à dévaler sporadiquement les pentes du Mont-Pelé, tandis que les premières nuées ardentes sont observées du côté du bourg du Prêcheur au nord de Saint-Pierre. La population de la ville déjà inquiète depuis les évènements du 5 mai et la destruction de l'usine Guérin est gagnée par l'affolement. Le 7 mai dans l'après-midi, le maire téléphone au Gouverneur pour lui demander l'envoi d'un détachement destiné à maintenir l'ordre. Heureusement, sa demande n'est pas écoutée. A quatre heures, c'est le Gouverneur lui-même accompagné de sa femme et de quelques hauts fonctionnaires, qui rentre dans Saint-Pierre pour rassurer la population. Le communiqué rassurant publié par la commission scientifique le soir du 7 mai l'aide en ce sens. (Voir le communiqué) Les journaux sont de la partie. A la veille du drame, l'Opinion n'hésite pas à titrer : "Prêchotins, mes amis, dormez tranquilles!" La tension retombe un peu, mais n'empêche pas de nombreux fidèles de s'assembler dans les églises pour prier toute la nuit.

Le 8 mai à 7H50 du matin, Saint-Pierre et le Prêcheur sont rayés de la carte
Le 8 mai, c'est la catastrophe. Le bouchon de lave qui obstrue le cratère a résisté à la pression des gaz qui font alors éclater la partie la plus fragile du Mont Pelée. Des nuages de gaz chargés de cendres et de souffres, chauffés à 1000°, dévalent sur la ville à plus de 200 km/h. Un peu avant 8 heures du matin, la nuée ardente frappe Saint-Pierre. La pression des gaz, projetés à haute vitesse, renverse tout sur son passage. En quelques secondes toute trace de vie disparaît. Maisons et monuments sont soufflés. De solides murs de pierre, larges d'un mètre, s'effondrent. 30 000 personnes meurent instantanément, démantibulées, asphyxiées sur place par la violence du choc. La chaleur provoque l'explosion de milliers de barriques de rhum entassées dans les multiples entrepôts et usines de la ville. Les explosions se succèdent, encore longtemps après le passage de la nuée. Des flots de liquide enflammé s'écoulent dans les rues, achevant de calciner les corps. L'onde de choc atteint la mer. Un raz de marée de 3 mètres s'abat sur les navires au mouillage, en même temps que le nuage de gaz. Chavirés ou incendiés, une vingtaine de bateaux coulent. La ville et les alentours sont rasés. De petits morceaux de roche arrachés au volcan sont projetés jusqu'à Fort-de-France. Un linceul de cendres chaudes recouvre toute l'île de la Martinique. Le "Petit Paris des Antilles" a cessé d'exister.
Saint-Pierre avant l'éruption.
Saint-Pierre avant l'éruption.Découverte de la ville de Saint-Pierre avant le 8 mai 1902, à travers une série de cartes postales anciennes, et de gravures.


Saint-Pierre après l'éruption.
Saint-Pierre après l'éruption.Découverte de la ville de Saint-Pierre après le 8 mai 1902, à travers une série de cartes postales anciennes, et de gravures.

 
"A peine débarqué, on était sur la place Bertin, véritable promenade plantée d'arbres longeant la mer. Aussitôt on avait la sensation de se trouver au milieu d'une cité commerciale à la vie intense, qui paraissait se ressentir du voisinage de la fièvreuse amérique".

(Notes d'un voyageur. Le Pélerin 20 mai 1902).

jeudi 10 octobre 2013

MARTINIQUE

 
 
 

Martinique : Trois merveilles au patrimoine de l’humanité ?



 

le Conseil Régional de la Martinique a décidé de soumettre à l’UNESCO la candidature de la Martinique pour le classement au Patrimoine de l’Humanité de trois de ses joyaux : Le Rocher du Diamant, le Tour des Yoles Rondes, et la Montagne Pelée.
Si la démarche concernant la montagne Pelée était déjà engagée, et s’inscrit dans la même dynamique que le classement obtenu par l’ile de la Réunion pour ses "Cirques" et Volcans, l’innovation concerne le Tour des Yoles et le Rocher. Ces choix attestent d’une part de la volonté de rééquilibrage du territoire exprimée par la région, qui évoque dans ses documents la nécessité de compléter la "centralité de Fort-de-France" à travers la création de "zones d’attractivité majeures". Une volonté également, réaffirmée par l’écrivain chargé de mission, de mettre en valeur le patrimoine immatériel de la Martinique et de placer les ressentis, les pratiques et les projets des populations au coeur de la démarche de développement engagée par la Région.
Adresse mail pour rejoindre de comité de soutien en faveur du classement : mission.gsp@region-martinique.mq
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mercredi 9 octobre 2013

Père MICHEL JAOUEN


"Démerdez-vous pour être heureux,
                                                       car nous voulons votre bonheur!"

             
Michel Jaouen


Quid du navire ? On ne croise pas dans ces eaux tropicales sur une coquille de noix, moussaillons ! Il y a environ un an, de bouche à oreille, nous avons entendu parler d'une association permettant à des stagiaires de découvrir le monde de la voile. Initialement, la très brestoise association des "Amis de Jeudi-Dimanche" (initialement le Père Jaouen l'avait appelée Association de la Jeunesse Délinquante!) aidait à la réinsertion de jeunes délinquants ou toxicomanes en les faisant travailler à la rénovation de vieux voiliers, pour finalement les couper de leur quotidien et leur apprendre à naviguer, de la Bretagne aux Antilles. Un seul homme est à l'origine de ce bel espoir depuis 1954, le père Michel Jaouen, 90 ans, et toujours bon pied bon oeil.
Les deux bateaux de l'association, Rara Avis (oiseau rare, en latin) et Bel Espoir II, naviguent chaque année entre Brest et les Antilles, et embarquent à l'occasion quelques stagiaires d'un nouveau genre, amoureux de la mer, passionnés de vieux gréements ou simples touristes pour quelques jours qui deviennent pour eux inoubliables...

La dignité, le travail de vivre et la joie de la victoire sur l'adversité. L'envie d'être de ce monde. J'en suis !
Merci François Bunel. voilà de la lumière...
Michel Jaouen ! Waouh
 
pere jaouen© Radio France - 2012
Naît à Ouessant le 6 octobre 1920.
Grandit à Kerlouan, Finistère, où son père installe son cabinet de médecin.
Commence à 19 ans ses études au séminaire des Jésuites.
Tente de fuir en Angleterre pendant la guerre, par la mer, avec deux de ses frères. Panne de moteur.
Faux papiers au nom de Jean Le Cœur.
Ordonné prêtre en 1951.
A bien failli partir en Chine (aux bidonvilles de Shanghaï, mais MAO arrive en 1949).
Crée l’AJD, Aumônerie de la Jeunesse Délinquante. Objet social : élargir l’horizon des jeunes sortant de prison , en les invitant à revenir dans le monde.
Devient aumônier à Fresnes.
Comme la mer élargit bien l’horizon, installe une base à Pen-Enez, Landéda, Finistère, sur la dune face à l’entrée de l’Aber-Wrach, avec des baraques récupérées de la reconstruction de Brest.
Construit le Foyer des Epinettes, à Paris, pour accueillir ceux qui sortent de prison. Déjà convaincu que le mélange des gens est la meilleure recette, il en ouvre largement les portes.
Un premier Bel-Espoir, puis un plus grand : il emmène naviguer les délinquants, enrôle en équipage des appelés du Service Militaire, invite qui veut à son bord.
Le Rara-Avis vient agrandir la flotte.
Imprime sa marque en embarquant des toxicomanes.
Mais prêche inlassablement pour le mélange des gens, déteste les ghettos et les vases clos.
Le mélange, le mélange, j’te dirais qu’il n’y a que ça qui marche …
(bio sur le site de l'Associations des Amis du Jeudi-Dimanche)

les amis du jeudi dimanche© Radio France - 2012

Voici un petit aperçu des bateaux de l'association du Bel Espoir lors de notre croisière.

On commence par Rara Avis,
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Quelque part en mer des Caraïbes.
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Tobago Cays.
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Un peu de gîte...


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Magnifique voilure, ici au près. Observez bien tout en haut du grand-mât, dans le nid-de-pie, deux oiseaux scrutent l'horizon... (Thomas et Xavier, les deux seuls fous pour y monter, qui plus est en pleine navigation...!)


Et Bel Espoir II
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24251 382012173526 666208526 3877418 7715295 n
Y'a pas à dire, ce trois-mâts a de la gueule... Et une histoire aussi : par exemple, Hugues Auffray y a composé son fameux "Hasta Luego !". Véridique, dixit Michel Jaouen en personne !

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Bel Espoir II toutes voiles dehors pendant la régate entre les 2 voiliers vers Mayreau... Après avoir été mené tout du long, Rara Avis gagne sur le fil !


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Mouillage à Tobago Cays...

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Les deux voiliers, amarrés à couple, dans la baie de Union Island.

invité(s)


Père Michel Jaouen

 

 Ce prêtre est tel qu'il en faudrait beaucoup, que ce soit des prêtres, ou des laïcs, ce témoignage est magnifique. Des profs à la place des gardiens de prison : en voilà une idée qu'elle est bonne!
Bravo Père Jaouen !!
Un très grand bravo....
C'est sûr, l'avenir n'est pas dans les prisons.
Notre pays ou l'argent des contribuables ne doit pas être utilisé pour fournir une rente aux grands groupes du tout-béton style Bouigues entre autres.
Les prisons ne doivent pas aussi servir de pseudo-industrie de sous-salariés mal rénumérés et corvéables à souhait.
Souhait futur apparent d'un président candidat pro-américain....
"Nous" n'en voulons pas ! ...Il y en a qui sont surds ?!
et heureusement qu'on a eu et qu'il existe des types comme vous !!
Il faut que jé ré-écoute l'émission et que je me procure le bouquin sur vous...
J' "y" ajouterais en 1ère page ...votre belle fin de votre phrase.... ;o)))
et qui manque, semble-t-il énormément...
une émission magnifique, un personnage hors du commun, merci
Merveilleuse réflexion et si juste , Père Jaouen pourriez vous donner des cours à nos politiciens sur la situation de leur gouverne ?
Malheureusement non , vos mots sont justes et tellement compréhensibles .
merci de nous éclairer et de m'avoir fait réfléchir autrement .
Une grande bouffée d'oxygène et de vie .... un vrai prêtre ..qui a l'Amour de l'autre
Excellent ça vaut plusieurs discours électoraux


HASTA LUEGO (1973)

"Michel Jaouen, un père éternel"

 
 
le Bel Espoir a la touche plus authentique, plus pirate mais un peu moins confortable que le Rara Avis

 
Au fait, saviez-vous que le chanteur Hugues Aufray a lui aussi voyagé sur le Bel Espoir jadis et que cela lui aurait inspiré la chanson « Hasta Luego » qu'il a dédiée au père Jaouen à l'occasion de ses 80 ans en précisant qu'elle aurait pu s'appeler le Bel Espoir… le voilà ce "fameux trois mat fin comme un oiseau" où "on est fier d'être matelot".
Parole de Hasta Luego:

Hasta luego!
À bientôt, si Dieu le veut
Hasta luego!
On se reverra sous peu
On a trois mois de réserves au fond des cales
Allez, les gars! On va hisser la grande voile

Laissez-passer les enfants de la nuit
Il faut chercher le grand vent de l'oubli
Toi qui n'as rien, embarque-toi avec nous
Donne-moi la main. T'as qu'à passer parmi nous

Hasta luego!
À bientôt, si Dieu le veut
Hasta luego!
On se reverra sous peu
Toi qui as peur, cache-toi derrière mon bras
Car voici l'heure; on va être fier de toi

Laissez-passer les enfants de la nuit
Il faut chercher le grand vent de l'oubli
Toi qui le peux, regarde-moi dans les yeux
Suis ma route: elle te mènera vers Dieu

Hasta luego!
À bientôt, si Dieu le veut
Hasta luego!
On se reverra sous peu
On a trois mois de réserves au fond des cales
Allez, les gars! On va hisser la grande voile

Laissez-passer les enfants de la nuit
Il faut chercher le grand vent de l'oubli
Laissez-passer les enfants de la nuit
Il faut chercher le grand vent de l'oubli

La la la la la...
Hasta luego!
À bientôt, si Dieu le veut
Hasta luego!
On se reverra sous peu
On a trois mois de réserves au fond des cales
Allez, les gars! On va hisser la grande voile

Laissez-passer les enfants de la nuit
Il faut chercher le grand vent de l'oubli
Toi qui n'as rien, embarque-toi avec nous
Donne-moi la main. T'as qu'à passer parmi nous

Hasta luego!
À bientôt, si Dieu le veut
Hasta luego!
On se reverra sous peu
Toi qui as peur, cache-toi derrière mon bras
Car voici l'heure; on va être fier de toi

Laissez-passer les enfants de la nuit
Il faut chercher le grand vent de l'oubli
Toi qui le peux, regarde-moi dans les yeux
Suis ma route: elle te mènera vers Dieu

Hasta luego!
À bientôt, si Dieu le veut
Hasta luego!
On se reverra sous peu
On a trois mois de réserves au fond des cales
Allez, les gars! On va hisser la grande voile

Laissez-passer les enfants de la nuit
Il faut chercher le grand vent de l'oubli
Laissez-passer les enfants de la nuit
Il faut chercher le grand vent de l'oubli

La la la la la...
 
 
THALASSA : un magazine de Georges Pernoud. Préparé par Philippe Vilamitjana.
(vendredi 31 mars 2006)
 
o Le jésuite Michel Jaouen a été aumônier de la prison de Fresnes pendant dix ans. Après avoir fait construire un immeuble à Paris pour accueillir ceux qui sortent de prison, il a acheté un vieux voilier, le "Bel Espoir", pour les emmener en vacances.
Infatigable Jaouen ! Michel Jaouen, le Père Jaouen, a eu 85 ans et continue, bon pied, bon œil - et surtout bonne voix -, à embarquer chaque année son lot de passagers sur son arche de Noé. On le surnomme le redresseur d’âme, le patriarche, le pape des paumés. Un monument de générosité, un charisme imposant, un phare, un Breton à grande gueule qui n’a peur de rien, et surtout pas de dire ce qu’il pense. On est très loin de la langue de bois.
Ce jésuite destiné à partir en Chine s’est d’abord retrouvé aumônier de la prison de Fresnes, pendant dix ans. Premier contact avec les jeunes "à problème" et premiers pas dans la réinsertion. Il fait construire un immeuble à Paris pour accueillir ceux qui sortent de prison, puis achète un vieux voilier, le Bel Espoir, pour les emmener en vacances. On est en 1968 et le gouvernement, débordé, lui demande d’embarquer les toxicomanes dont on ne sait que faire. Aujourd’hui, le Bel Espoir et le Rara Avis accueillent à leur bord toutes les populations : des délinquants en réinsertion, des alcooliques et des drogués en désintoxication, mais aussi des retraités, des amoureux de la voile, des patrons, des paumés, vous, moi... Depuis plus de 30 années, le Père Jaouen prend le large avec un éternel laïus prêché sur tous les tons : ne pas étiqueter les gens mais brasser la diversité, pour le plus grand bien de chacun.
o "Les côtes d’Europe vues du ciel : sous le vent des volcans". En mer Tyrrhénienne, au nord de la Sicile, l’une des îles Éoliennes, Stromboli, accueille le volcan du même nom, toujours en activité.
o “Diego Garcia". Diego Garcia, un magnifique atoll.
Un reportage de Béatrice Berge, Nicolas Vrignon et Olivier Bonnet.
Diego Garcia est un magnifique atoll de corail avec un immense lagon et des plages de sable blanc. Une île de l’archipel des Chagos, territoire britannique perdu en plein milieu de l’océan Indien. 1.500 personnes vivaient là de pêche et de la culture du copra, jusqu’à ce que, dans les années 1960, les Américains en pleine guerre froide, s’intéressent à cet îlot.
Et en 1966, dans le plus grand secret, le gouvernement de Londres conclut un accord avec Washington et loue Diego Garcia aux États-Unis pour y installer une base de surveillance de l’URSS. Les Américains n’avaient qu’une condition : ils ne voulaient personne sur aucune des 64 îles de l’archipel des Chagos...
J’aurai pu m’attacher au reportage sur les Chagos, mais je vous en ai déjà parlé bien souvent, alors je vous dirai juste qu’une nouvelle fois nous verrons, par le truchement de ce magazine, l’injustice faite aux Chagossiens. Mais surtout, ce soir, "Thalassa" va avoir un goût tout particulier, un goût d’aventure et d’humanité. Pour moi, il y aura surtout un goût de souvenir, souvenir d’un mois de décembre où dans le bistro d’Olivier de Kersauzon "Le Tour du Monde", au port de Brest, on m’a présenté un gaillard sans âge, le visage buriné, anguleux, les yeux pétillants de malice, on m’a dit "c’est le père Jaouen, tu sais Hugues Aufray a écrit Hasta luego en son hommage".
dans les années 1970-1980 il donne de nombreux concerts, au profit de causes humanitaires... il apporte son soutien au Père JAOUEN et aux enfants de la drogue: “Hasta Luego”...
 
Vous pensez si je sais qui est le père Jaouen !
S’il est un juste sur Terre, c’est bien cet étrange personnage qui a décidé un jour de l’année 1968 d’aider les drogués à s’en sortir en les entraînant sur un bateau nommé "Le Bel Espoir" (Tout un symbole), à travers le monde pour des croisières qu’envieraient bons nombres de touristes.
Ce que ce curé Breton tente de nous démontrer, c’est que nous pouvons tous à notre échelle vivre ces aventures sans en passer par la case malheur ou prison, il suffit pour cela de redécouvrir chacun sa propre humanité et d’arrêter de se comporter comme des animaux avides de puissance et de gloire, sans aucune compassion !
Je terminerai en disant à ceux qui ont du mal à l’âme et qui aimeraient bien partir en voyage pour guérir, qu’il est peut être un peu tard pour cette fois, car en effet, "Le Bel Espoir" et le "Rara Avis" ont quitté Brest en décembre 2005, pour la transatlantique annuelle. Ils proposent depuis fin janvier divers séjours au départ de la Martinique et ce jusqu’à mi-avril. Ensuite ils entameront la remontée vers St Domingue, New York, St Pierre et Miquelon, les Açores...
Philippe Tesseron
 
 
Voici un petit aperçu des bateaux de l'association du Bel Espoir lors de notre croisière.

On commence par Rara Avis
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Quelque part en mer des Caraïbes.


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Tobago Cays.


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Un peu de gîte...


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Magnifique voilure, ici au près. Observez bien tout en haut du grand-mât, dans le nid-de-pie, deux oiseaux scrutent l'horizon... (Thomas et Xavier, les deux seuls fous pour y monter, qui plus est en pleine navigation...!)


Et Bel Espoir II

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Y'a pas à dire, ce trois-mâts a de la gueule... Et une histoire aussi : par exemple, Hugues Auffray y a composé son fameux "Hasta Luego !". Véridique, dixit Michel Jaouen en personne !

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Bel Espoir II toutes voiles dehors pendant la régate entre les 2 voiliers vers Mayreau... Après avoir été mené tout du long, Rara Avis gagne sur le fil !


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Mouillage à Tobago Cays...

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Les deux voiliers, amarrés à couple, dans la baie de Union Island.
 
 
 

mardi 8 octobre 2013

LE BéLé

 le Bèlè : un patrimoine Martiniquais !





     

      le Bèlè : un patrimoine Martiniquais !

Le «Bèlè» tient ses origines de l’esclavage, tout comme le «Gwo Ka» que l’on retrouve en Guadeloupe. Durant cette sombre période, il était interdit aux esclaves de parler leur langue, de jouer leur propre musique et de pratiquer leur religion. Ils développèrent alors un nouveau moyen de communication transculturel : le Bèlè...
Les instruments :
Le bèlè est une culture propre à la Martinique, il se joue avec un ou deux instruments :
- le « Tambour Bèlè » : fabriqué avec des lattes de tonneaux de chêne ayant servi à vieillir le rhum
- le « Ti Bwa » : 2 baguettes de bois qu’on frappe sur l’arrière du tambour

C’est le « Ti-bwatè » (le joueur de ti bwa) qui donne le rythme de base, « le Kon’lambi » (coquille de lambi) et le chacha peuvent aussi intervenir.


Les rythmes du bèlè :
- Les bèlè de travail : fouyé tè, rédu bwa, teraj kay, coupé kan-n, manzon-n et gran son.
- Les bèlè de divertissement : bèlè, gran bèlè, bélia, kalennda, danmyé et ladja.
- Les bèlès pour veillées mortuaires : bénézuel, kanigwé, karesé yo, ting bang.
- Les danses la line klè : mabélo, woulé mango.


A ces rythmes s’ajoutent la danse et le chant :
Le bèlè peut être dansé seul, en couple, en groupe, ou encore en quadrille.
Les chants sont en Créole et les thèmes développés dans les chants évoquent des sujets de société.


Déroulement d’une soirée bèlè :
Le chanteur commence, il est ensuite suivi par les chœurs les «répondè» (les répondeurs).
Le ti-bwa donne le rythme, suivi par le tambour bèlè. Puis, les danseurs et danseuses entrent en scène.
Un dialogue se crée entre les danseurs et le « tanbouyè » (joueur de tambour).
Les répondè donnent la réplique au chanteur, l’auditoire peut aussi participer.
Telle une famille, tous ensemble chanteurs, danseurs et musiciens et public se laissent envoûter par ses rythmes entraînants.


Les "swarés" débutent vers 20h et se terminent à 2h du matin, elles se composent généralement des musiciens, des danseurs, des chanteurs accompagnés de leurs familles et amis. Les soirées bèlè sont l’occasion d’un rassemblement où jeunes et moins jeunes se retrouvent.


Les "swarès Bèlè" ont lieu régulièrement le vendredi, le samedi ou le dimanche au Nord de l’île.


Alors venez vous amuser !


La commune de Sainte Marie accueil la Maison du Bèlè, qui présente l'histoire, la culture, les "Maîtres du Bèlè" (figures emblématiques de cet art) qui contribuent à perpétuer la tradition et le patrimoine culturel de la Martinique.


Plus d'infos sur le bèlè en Martinique : événements et agenda bèlè avec La Maison du bèlè

 


lundi 7 octobre 2013

LE SPARADRAP DU CAPITAINE HADDOCK

Le syndrome du sparadrap



Définitivement soulagé de l'épée de Damoclès qui pesait au-dessus de sa tête dans l'affaire Bettencourt et lui collait comme le sparadrap au capitaine Haddock, Nicolas Sarkozy voit désormais s'ouvrir devant lui un boulevard pour la présidentielle de 2017.
En bénéficiant d'un non-lieu alors qu'il était mis en examen depuis mars pour abus de faiblesse, l'ancien chef de l'Etat n'échappe pas seulement à un procès en correctionnelle qui aurait interdit tout espoir d'un retour à la politique. La décision des juges bordelais, couverts d'injures par les sarkozystes il y a six mois, l'absout donc de toute poursuite dans une affaire qui a ébranlé la fin de son quinquennat



Les fondus de Tintin connaissent cette séquence (il me semble bien que c’est dans « l’Affaire Tournesol ») où le capitaine Haddock essaye désespérément de se débarrasser d’un morceau de sparadrap qui lui revient irrémédiablement...

 

 
 
On en entend beaucoup parler ces jours-ci ! voici en dix points les aventures du petit sparadrap voyageur du capitaine Haddock !


L'affaire Tournesol, dont l'original de l'une des pages est au musée Pompidou, est décidément l'un des chefs d'oeuvre de Hergé. Cet album est caractérisé entre autres par la présence de symboles fétiches : la moustache de Pletzsy Gladz, le parapluie de Tournesol et ses plans. Il existe un autre objet fétiche : c'est le petit sparadrap qui donne lieu à un gag de la vie quotidienne développé sur plusieurs pages traduisant comment il est difficile de se débarrasser d'un problème collant ! Voici ce gag en une dizaine de chapitres.

1) Le départ : on voit le sparadrap apparaître sur le nez du capitaine Haddock page 28. C'est normal, car il a été légèrement blessé à la page précédente lors de l'attentat contre la maison du professeur Topolino.

2) Pendant 17 pages, de la page 29 à la page 44, le capitaine conserve ce sparadrap sur le bout du nez sans que le lecteur ne s'en émeuve. Ce sparadrap est résistant car il ne se décolle pas malgré un bain forcé page 35 et un jet de lave-glace page 36. Il résiste aussi à la casquette du capitaine.

3) Début du gag, page 45 : « Qu est-ce que j'ai là sur le nez ? »

4) Première tentative : le capitaine essaye dans le car de la Swiss Air de se débarrasser de son sparadrap et ce sont les autres passagers placés devant le capitaine qui récupèrent le problème : « Mais ça colle ! ». Le capitaine se planque derrière son journal !

5) La phrase-clé : « Bon voyage petit sparadrap ! » (fin de la page 45).
Mais le capitaine l'a déjà récupéré. C'est comme dans Guignol : le lecteur-spectateur le voit bien, mais pas le héros qui ne voit rien !

6) Dans l'avion (13h40)
Revoilà le sparadrap ! « Par quel tour de passe-passe est-il arrivé à se fourrer sur ma casquette ? » (page 46).

7) Le voyage du sparadrap dans l'avion !
14h17, 14h35, 14h52, 15hO3 (page 46).

8) Sur le pilote ! (15h48).

9) A l'arrivée : retour à l'envoyeur du petit sparadrap. C'est Tintin qui s'en aperçoit : « Vous avez une vilaine tache ! » (page 47).

10 Dernier bénéficiaire : le chef de police de l'aéroport.
« Priszty ! (Sapristi ?) Qu'est-ce que c'est ça ? ». Le capitaine est tout content de voir que les autres peuvent avoir le même genre de problème. Il aura la même réaction au Tibet quand son interlocuteur jouant machinalement avec un élastique la recevra dans la figure !

CONCLUSION


Les sparadraps sont comme les moustiques : ils voyagent en avion. J'ai bien regardé ensuite : on ne voit plus le petit sparadrap et la page 47 est donc la dernière page du gag du sparadrap collant et voyageur.




Au bout du compte , le petit sparadrap revient quand même à l'envoyeur, c'est à dire au capitaine page 49 et la boucle est bouclée!
 


Et les coloristes des Studios voient encore le
sparadrap là où Hergé ne le dessine plus : étrange
cette main droite bien rose de Tintin, p. 50, 2e strip.