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Les
Saintes sont composées de deux îles volcaniques,Terre de Haut, la plus
touristique et Terre de Bas , la plus secrète, recouvertes de forêt sèche et
qui forment chacune une commune.
L'Ilet à
Cabrit
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Le Fort Joséphine sur l'Îlet à Cabrits, Terre-de-Haut
Les Saintes
Cet îlet se situe en face de Terre de Haut
Un
ponton délabré, côté Anse sous le vent, nous permet d'accoster. Et déjà, les
cabris nous accueillent.
La
plage est entourée de manceniliers (Hippomane mancinella) - attention, c'est un
arbre toxique - et de bois savonnette (Lonchocarpus punctatus) aux grappes de
fleurs roses . Leur parfum suave très agréable va nous accompagner tout au long
de notre randonnée.
Le
sentier montant emprunte l'ancienne route qui menait à un hôtel constuit en 1960
mais abondonné très vite, le Conservatoire du Littoral veille sur nos
côtes!Très
vite on découvre de superbes points de vue de part et d'autres:
le
Chameau... le Pain de sucre... Terre de Bas...
On
arrive bientôt aux ruines d'un lazaret de quarantaine qui fut utilisé pour la
main d'oeuvre asiatique après l'abolition de l'esclavage et plus récemment,
pour les bagnards en transit vers Cayenne.
Nous
descendons ensuite sur la gauche vers la Pointe Bombarde. Sur la crête, la
végétation est clairsemée.
Des
petits papillons Hesperies (Polygonus leo leo ) volettent autour des savonnettes
et des cerisiers:
cerisier royal - ou grosses côtes (Malpighia
linearis), le cerisier typique des
Saintes , dont on fait une liqueur
...mais aussi cerisier pays aux petites fleurs
roses (Malpighia glabra)
C'est aussi le domaine des cactées:
tête à
l'anglais (Melocactus intortus), espèce actuellement protégée, cactus cierge (Cereus hexagonus) et
raquettes volantes (Opuntia triacantha)
Dans
les ruines de l'hôtel, une couleuvre couresse (Alsophis antillensis) s'est
réfugiée. Bonne idée,
...pour la photo!
Depuis
la batterie, encore de superbes panoramas!
On se
dirige maintenant vers le Fort Joséphine,
véritable forteresse, bien caché dans la végétation: gommiers rouges (Bursera
simaruba), poiriers (Tabebuia
pallida)...
A
droite, l'ancienne prison des femmes et au centre, une citerne (1809) qui
récupère toujours l'eau de pluie dans 2 bassins intérieurs.
Elle est
encore utilisée par les éleveurs de cabris.
Plusieurs
forts et leurs batteries - Fort Joséphine ici, le Fort Napoléon et la batterie
de Tête Rouge sur
Terre de Haut de
l'autre côté de la baie - contribuaient à la surveillance des accès aux îles,
très convoitées comme appui stratégique ( militaires ou flibustiers!
)
Enfin,
retour à la plage pour une baignade rafraîchissante bien
méritée.
Le Fort Joséphine
Îlet à Cabrit, Terre-de-Haut Les Saintes
Incontournable gardien de la superbe Baie des Saintes ou Rade de Terre de Haut, l’îlet à Cabrit représente un véritable verrou entre la Passe de la Baleine et la Passe du Pain de Sucre.
En effet, sa Pointe Sable, dirigée vers Tête Rouge et Pain de Sucre, est armée d’un authentique Fort qui joua un rôle déterminant dans la défense de la rade et de l’archipel des Saintes.
Dès 1771 les premières fortifications, sous le nom de Fort « La Reine » s’élevèrent au-dessus des falaises. Forçats et punis militaires exploitèrent une carrière de l’îlet pour utiliser le matériau produit sur place. Une activité pénitentiaire qui se développa sur l’île, jusqu’en 1902. Les Anglais avaient participé à la construction lors de leur occupation en 1809, en construisant notamment la citerne, encore aujourd’hui très bien conservée, alors même qu’ils détruisirent le Fort Napoléon juste en face. Le Fort s’appelait désormais « Joséphine ».
Rénové par les Français en 1843, il fut utilisé comme prison de femmes avant d’être balayé par le cyclone de 1865, qui fit d’énormes dégâts partout, détruisant partiellement le fort Napoléon en reconstruction.
A cette époque, vers le milieu du XIXè siècle, un lazaret fut construit en contrebas, pour la mise en quarantaine de la main-d’œuvre asiatique destinée à remplacer les esclaves libérés en 1848. C’était aussi une étape avant le bagne de Cayenne pour les forçats au départ de la Guadeloupe, entre 1851 et 1902. Avec la batterie de Tête Rouge et le fort Napoléon, le Fort Joséphine permettait de tenir les passes d’accès aux îles, protégeant ainsi contre les intrusions ennemies. Et si les canons et bombardes ne sont plus visibles sur l’îlet, c’est probablement qu’ils sont dans l’eau, et pour certains transportés au musée du fort Napoléon.
A partir de 1961, l’îlet à Cabrit, cédé à un « investisseur touristique » par bail emphytéotique pour 99 ans, subit les outrages du béton, qui enlaidit aujourd’hui ce havre de paix et de beauté. On y allait même « en boîte de nuit » dans les années 1950-1960. Et un squatter occupe illégalement les lieux depuis quelques temps. Aujourd’hui le destin du fort et de l’îlet tout entier bascule dans le bon sens : le Département de la Guadeloupe, propriétaire, a accepté de vendre l’îlet au Conservatoire du Littoral, qui va donc désormais le protéger, le réhabiliter, et l’ouvrir au public, en parfait partenariat avec la commune de Terre de Haut et le Conseil Général. Vous pourrez donc visiter cet îlet, sa flore et sa faune, ses édifices historiques, son fort Joséphine, en toute quiétude. Vous y accéderez depuis Terre de Haut, à l’Anse Sous le Vent, point de départ de la balade et plage où il fait bon paresser et se détendre après la visite.