LA DOMINIQUE
Cette île fut découverte par Christophe Colomb
un dimanche en 1493 – d’où son nom.
Objet de convoitise de la part des Anglais et
des Français, elle devint finalement une colonie anglaise, elle obtint son
indépendance en 1978. La langue officielle est l’anglais mais nombreux sont
ceux qui parlent encore le créole, trace de son passé
français.
Nous approchons de la ville de Roseau, capitale
du pays, au sud de la côte sous le vent. Le mouillage semble peu abrité et
rouleur, au vu des mâts oscillants des bateaux en place.
Avis aux intéressés : ici le marchandage n’est
pas forcément bien accepté par les locaux et pourtant tout se négocie. Les
guides sont soi-disant agréés par le gouvernement et les prix des visites
fixées, pour une part, par ce-dernier. Par contre, rien n’est clairement
affiché et lorsque vous demandez à négocier le prix, on vous demande alors quel
est celui que vous en offrez.
Visite du National Park.
Notre chauffeur n’est pas très causant et
alors que beaucoup de Dominicains parlent quelques mots de français via le
créole, celui-ci ne se risque pas. Il nous dépose d’abord en ville pour nos
formalités d’entrée. Petit truc à savoir, lorsque son séjour sur l’île n’excède
pas 4 à 5 jours, il est possible d’effectuer simultanément son entrée et sa
sortie, plutôt cool l’administration dominicaine !
La petite capitale très animée de Roseau est
bâtie autour de bâtiments de bois colorés ou de pierres. Certaines cases sont
agrémentées de balcons ou de vérandas à balustrade. L’ensemble a du charme,
mais la plupart, assez anciennes, attestent d’un niveau de vie bien différent
de celui de la Martinique par exemple. Comme dans l’ensemble des Antilles,
l’influence rasta est très marquée : nombre de dominicains affichent la couleur
coiffés de dred locks et de bonnets de laine aux couleurs rouge jaune et vert,
à la Bob Marley ! La principale activité économique du pays reste l’agriculture
avec notamment les cultures d’agrumes, de fruits et de cacao. Sinon, l’activité
touristique est assez débutante. Le port de Roseau a été récemment aménagé afin
d’accueillir chaque jour en saison un paquebot de croisière. Et chaque jour, ce
sont des centaines de touristes qui affluent sur les docks en quête de guide
pour une visite de l’île. Tout naturellement, c’est donc sur les docks que les
organisateurs d’excursion vous proposeront les meilleurs tarifs, une fois
négociés.
Nous partons donc avec Jerry, notre chauffeur
Taxi-co pour quelques visites dans le Parc National, au sud de l’île. Tout
d’abord, l’état des routes est tel que l’on se félicite de ne pas avoir loué de voiture car en plus de permis local obligatoire qu’il aurait fallu acheter,
nous aurions risqué maintes fois de nous perdre (aucune indication routière)
ou de nous renverser dans les ravins (les routes intérieures sont en travaux).
L’île, d’origine volcanique, est très montagneuse et a un relief très tourmenté.
C’est même la plus montagneuse des Antilles : formée de l’alignement de 3 massifs
volcaniques, elle ne dispose quasiment pas de plaine. L’un de ses surnoms est «
The Nature Island » (île de la Nature) et effectivement, c’est une nature
vierge dans toute sa splendeur qui défile derrière nos vitres. On l’avait lue
Sauvage et Rebelle : sa végétation est dense, difficilement pénétrable, riche,
déclinant toutes les teintes possible de verts. Ses terres primitives
découvrent nombre de rivières et de cascades alimentées par des pluies
abondantes. L’île a d’ailleurs aussi ce surnom d’« île aux 365 rivières », une
pour chaque jour de l’année !
Première étape de notre circuit touristique :
Titou Gorge. Nous suivons à pied le pipeline qui court le long de la
rivière et alimente une centrale hydroélectrique. Celui-ci fait de bois
daterait de plus de 150 ans. Nous arrivons ensuite aux fameuses gorges. Nous
voyons des touristes revenir à la nage, équipés de bouées pour la plupart, tous
grelottants, se rhabiller à la hâte. Quel est le piège ? Nous nous tournons
vers notre chauffeur : « Yes, you can go and see, that’s beautiful ».
On reste sur les
hauteurs à observer.
Nous sommes vite mis
au parfum : l'eau semble gelée !
Chaque touriste de pousser
des cris. Habitués à des eaux à 28°C minimum, la transition doit être dure ! La
profondeur de l’eau augmente vite, il leur faut nager!
Les gorges au
fur et à mesure se rétrécissent et laissent apparaître sur les hauteurs une
végétation tropicale luxuriante Nous remontons les gorges sur une bonne
trentaine de mètres pour arriver à une petite cascade. En temps normal, il est
possible de franchir cette cascade à la nage ! mais cette année, étant donnée
les faibles précipitations enregistrées, le niveau de l’eau est trop bas pour
passer. Nous faisons donc demi-tour et, avant de sortir, passons sous la toute
petite cascade de l’entrée : qu’elle nous paraît chaude !
Deuxième étape de notre villégiature : The
Trafalger Falls ou chutes de Trafalgar.
Là aussi, il faut prévoir le maillot de
bain ! Nous entamons une petite marche au cœur de la forêt tropicale
dominicaine : les fougères arborescentes n’ont jamais été aussi belles, la
végétation est majestueuse, la plus belle que nous ayons eu la chance d’admirer
depuis notre départ. L’humidité est partout, elle suinte, goûte, ressort d’une
source de fer laissant une couleur rouge orangée sur la roche. Nous arrivons
sur une sorte de belvédère à partir duquel on aperçoit les fameuses chutes dont
la plus spectaculaire d’une hauteur de 60m. Par un petit chemin, on parvient
aux pieds des chutes et non loin de là, l’eau de la cascade se mélange à celles
de résurgences soufrées dans des petites piscines naturelles, pour atteindre
plus de 40°C.
Jerry notre chauffeur nous ayant dit qu’il n’y aurait pas de baignade,
nous n’avions pas pris les maillots.
Pour ma part, je suis restée en retrait , n’osant pas mais regrettant quand même !
Il fallait voir la tête des touristes américains
!!! My god ! My goodness !
Dernière étape de la journée : Screw Sulphur
SPA.
Des résurgences de vapeur chaude soufrée à plus de 80°C ont été détournées
et mélangées à l’eau de la rivière afin de créer des piscines de relaxation,
avec des gradients de température, en plein cœur de la végétation tropicale. Le
résultat est épatant : une vraie cure de jouvence.
Nous arrivons en tout début
d’après-midi, les groupes de touristes du matin sont partis et ceux de
l’après-midi encore au restaurant.
Nous sommes donc seulement nous deux, à
profiter de cette « éco-thalassothérapie ».
Eaux rouges orangées, vapeurs
soufrées enivrantes dignes de hammams marocains (l’odeur de soufre est tout à
fait supportable), bassins froid, tiède, chaud à très chaud, il ne s’agit pas
de commencer par le dernier au risque de se brûler ! Après le froid de Titou
Gorge, quelle transition ! Moments magiques, inoubliables.
Les seuls rendus tristes en sortie de bain sont nos maillots, quelque
peu distendus par la chaleur et le soufre. Une fois séchés et rhabillés, nos
hôtes nous offrent une corbeille de fruits frais cultivés sur le sol
dominicain, cela fait partie de la cure, alors forcément ! Un pur délice pour
les papilles …
Un peu fourbis et détendus à la fois, nous
retrouvons Jerry notre chauffeur pour le retour sur Roseau.
Nous levons l’ancre et continuons notre remontée
tranquille de la Dominique.
Les mouillages bien abrités étant très peu nombreux
nous nous rendons directement dans la grande baie de Portsmouth.
Escale dans la baie de Portsmouth à Prince
Rupert Bay : balade sur la Rivière Indienne
Dès notre arrivée, nous sommes abordés par des «
boat-boys » pour nous proposer la visite de l’Indian River. Nous nous rendons à l’embouchure de l’Indian River, là il nous faut
laisser l’annexe car son accès est réglementé. Le visiteur ne peut y entrer
qu’avec un guide et à bord d’une barque propulsée à la rame. Nous remontons la
rivière et nous nous enfonçons dans la jungle pendant 3/4 d’heure
Lianes,
racines géantes, roseaux, fougères et palétuviers constituent la végétation des
berges. La
remontée un peu courte aboutit fort malheureusement et de façon inattendue au «
Bush Bar »... Le charme de la visite en pleine nature est rompu, dommage.
Le
retour est encore plus rapide et nous laisse comme un arrière-goût de trop peu
...