Ce Soir la mer est noire, c'est le titre du dernier livre de Florence Arthaud, dont les éditions Arthaud avancent la publication, prévue en mai, après la mort de la navigatrice ce mardi. Il devrait être en librairie le 19 mars. En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-mort-de-florence-arthaud-ce-soir-la-mer-est-noire_1659731.html#sqf2xsYYgyr5VbiZ.99
La France entière pleure la petite fiancée de l’Atlantique. Alors que Florence Arthaud vient de perdre tragiquement la vie sur le tournage du jeu Dropped en Argentine, elle laisse à quai sa fille Marie, 22 ans. Sa raison de vivre.
Elle rêvait à vingt ans d’avoir une tripotée d’enfants, le destin en aura décidé autrement. Florence Arthaud, navigatrice aguerrie, superstar de la voile hexagonale se sera d’abord consacrée à sa passion, la mer, avant de jeter l’ancre pour la maternité. «J’ai eu ma fille tard, je l’ai aimée de façon exclusive», confiait-elle dans les colonnes de Gala en 2003. Pour Marie – née en 1993 de son union avec Loïc Lingois -, Florence quitte sa Bretagne pour la douceur de Marseille, «la plus belle rade du monde», selon elle et goûte aux plaisirs tranquilles d’une relation fusionnelle. «C’est exactement la fille qui me fallait, elle n’est pas niaiseuse, elle s’adapte à tout», se réjouissait-elle encore en 2005.
Pour Marie, la rebelle de la mer a peu à peu changé de cap. Il y a 12 ans, la navigatrice racontait déjà sa plus belle histoire d’amour, entre virées en solitaire de six mois sur la mer, et retours enthousiastes auprès de sa fille adorée. «Quand je retrouve Marie une fois à terre, je veille à ce que nous partagions des instants de qualité. Je prends soin d’elle et réciproquement: elle est très sensible à mes peines et mes joies. C’est une petite fille attentive.» Marie, une petite fille très différente d’elle, «aussi sage et bonne élève à l’école (qu’elle pouvait) être turbulente et révoltée à son âge», qui préfère l’équitation à la voile. «Elle ne montre aucune attirance particulière pour le bateau, précisait-elle encore. Elle n’a même pas voulu prendre des cours d’Optimist.» Un amusant désaveu pour cette fille de marins, pas franchement lié au hasard. «Il y a beaucoup de similitudes entre le cheval et le bateau, expliquait Arthaud au Figaro Magazine. Moi-même, je n’ai jamais autant monté à cheval que lorsque j’étais enceinte de Marie.»
Après avoir fait plusieurs fois toute petite le tour du monde dans les valises de sa mère, puis une enfance ponctuée d’absences, une installation comme des retrouvailles dans la cité phocéenne, les deux femmes ont appris à vivre seules à deux, à s’aimer pour mieux se détacher. «Quand j’étais petite, j’ai souffert des absences de ma mère. Maintenant, j’ai hâte qu’elle s’en aille pour avoir la maison à moi toute seule», confiait Marie, un brin provocante à Gala en 2009. Aujourd’hui âgée de 22 ans, Marie doit faire face à une terrible épreuve: la disparition de sa mère, Florence Arthaud, 57 ans, dans le crash de deux hélicoptères lors du tournage de l'émission Dropped. Contre vents et marées
Les doubles obsèques de Florence Arthaud à Paris
Amoureux de la mer et personnalités des médias étaient nombreux ce lundi à rendre un dernier hommage à Florence Arthaud, décédée lors du crash de son hélicoptère lors du tournage de l’émission «Dropped», en Argentine. Ses obsèques avaient lieu en l’église Saint-Séverin de Paris, en présence de Titouan Lamazou, Marc Guillemot, Loïc Lingois, Paul Watson, Yann Queffélec, Georges Pernoud, Eugène Riguidel… La cycliste Jeannine Longo, qui participait elle aussi à l’émission, était présente, tout comme Louis Bodin, qui devait présenter le programme.
Les cendres de Florence Arthaud seront déposées dans la tombe où repose son frère sur l’île de Saint-Marguerite, après un hommage prévu au large de Cannes le 28 avril.
elle sera inhumée près de son frère au cimetière de l'ile Sainte Marguerite une des deux iles de Lérins en face de Cannes
Après une première cérémonie religieuse le 30 mars dernier à Paris, un autre hommage a été rendu à la navigatrice par sa famille et ses proches dans la baie de Cannes, au large de l’île Saint-Honorat, l’une des îles de Lérins.
Pour l’occasion, près de cinquante bateaux se sont rassemblés pour saluer la mémoire de Florence Arthaud.
Chaque personne présente a jeté une rose blanche à la mer.
Le frère de la navigatrice était ravi par la présence en grand nombre de marins.
‘Je suis ravi : tous ses amis marins étaient là, et aussi tous les marins qu’elle a fait rêver’, s’est réjouit Hubert. ‘Florence aurait aimé cette cérémonie, c’était un moment de partage et d’amour qui s’est déroulé dans la simplicité. C’était un au revoir à Florence, même si elle sera toujours avec nous’.
Une autre cérémonie est prévue en juin dans la stricte intimité familiale au cimetière de l’île de Sainte-Marguerite, où la navigatrice reposera aux côtés de son frère Jean-Marie, décédé en 2001.
Florence Arthaud, enterrée sur une île près de Cannes
‘Il ne faut pas se mentir, c’est difficile de se reconvertir pour un sportif de haut niveau. Florence avait le projet de faire l’Odyssée des femmes’, confie le frère de la navigatrice, décédée le 10 mars dernier dans un crash aérien survenu en Argentine, où se tournait l’aventure de la première chaine.
‘Et, pour ça, il lui fallait de l’argent avant d’aller voir des sponsors. C’est pour cette raison qu’elle avait accepté de faire Dropped’, précise-t-il.
‘Cela dit, elle a fait le Raid blanc et le Raid Gauloises, et je ne vous cache pas que, le premier soir, quand elle a dormi dans un quatre-étoiles, elle m’a dit qu’elle était très contente d’être avec d’autres sportifs, mais qu’elle était un peu déçue’, assure-t-il.
‘Elle s’était surentraînée et, finalement, il n’y avait aucune difficulté, tout était préparé. C’était de la téléréalité, indique par ailleurs le frère de Florence Arthaud, qui a traîne en justice la maison de production de Dropped, qu’il accuse de négligence.
Les autres membres de la famille vont d’ailleurs se constituer partie civile.
‘Ils ont perdu leur chair, leur enfant pour un jeu de téléréalité qui est mal encadré. Croyez-vous qu’une famille puisse accepter que des gens se prétendent à la hauteur pour organiser ce type d’émission, alors qu’il y a eu des failles au niveau de la sécurité ?’, s’interroge-t-il.
Un dernier hommage a été rendu à Florence Arthaud dimanche matin dans la baie de Cannes, un mois après avoir perdu la vie dans un crash d’hélicoptère, qui a également coûté la vie à deux autres sportifs, Camille Muffat et Alexis Vastine.
La navigatrice Florence Arthaud morte dans le crash de Dropped en Argentine sera enterrée selon ses dernières volontés : île en Méditerranée, au large de Cannes
Enterrée sur une île près de Cannes après une messe à Paris
Florence Arthaud était très croyante. Ses dernières volontés étaient donc très claires pour ses proches. C’est dans le quotidien Nice-Matin que son frère, Hubert Arthaud, a dévoilé ce que souhaitait sa sœur : "Il y aura une cérémonie religieuse à Paris parce que Florence était croyante. Ensuite, les proches et la famille suivront ses dernières volontés." Hubert Arthaud a alors précisé les souhaits de la navigatrice : "Elle avait souhaité être inhumée auprès de notre frère [Jean-Marie], aux îles de Lerins, dans le cimetière communal de l’île Sainte-Marguerite."
Le chagrin d'un frère face au décès de Florence Arthaud
Malgré les différents témoignages d’affection et de soutien reçus par la famille après le crash : "Beaucoup de gens qui l’aimaient nous témoignent de leur affection, y compris les réseaux sociaux.", Hubert Arthaud s’est exprimé à nouveau sur la douleur ressentie suite à l’annonce du décès de sa sœur : "Pour nous, c’est terrible. Mon père est décédé il y a trois mois. Mon frère il y a plusieurs années. On a dû couper la télévision et nous isoler un peu." Avant d’ajouter que, revoir les images de la tragédie à la télévision était au dessus de ses forces : "C’était trop dur pour la famille de voir les images d’une personne que l’on aime et que l’on sait décédée."
Florence Arthaud était obsédée par la mort de son frère
«J’ai perdu des amis très chers, mais aucune douleur n’égalera celle de la perte de mon frère Jean-Marie », écrit la navigatrice qui a perdu la vie le 9 mars dernier dans un crash aérien qui a fait au total dix morts.
L’accident est survenu en Argentine, où la sportive tournait « Dropped », la nouvelle aventure de TF1 dont le tournage s’est amorcé début mars.
« Jean-Marie a mis fin à ses jours en 2001. Longtemps j’ai refusé de parler à nouveau de cette épreuve. J’ai même hésité à en parler encore dans ces pages », ajoute-t-elle.
« Pendant des années, le seul fait d’avoir à prononcer son nom me nouait la gorge », se souvient la navigatrice.
« Je suis une femme passionnément amoureuse de la vie. Amoureuse de la création. Amoureuse des êtres. L’amour a toujours été mon commencement et ma fin», écrit-elle par ailleurs sur un tout autre registre.
Dans cet ouvrage, Florence Arthaud explique ensuite que son seul vrai compagnon, « c’est la mer ».
« J’ai mené une existence bien remplie, un peu tumultueuse, c’est vrai. Aucun homme ne m’a comblée autant que l’océan ; c’est la mer qui me fait vibrer, l’océan m’emporte. La vie de couple ne m’a jamais fait rêver. J’aime trop ma liberté!».
La vraie Florence Arthaud est racontée par Elsa Trillat, sa complice depuis trente ans,
qui se livre dans les colonnes du « JDD ».
Les deux femmes s’étaient rencontrées il y a trente ans à Val d’Isère. La photographe y
était venue faire un reportage sur Richard Anconina.
« Florence était venue skier. On s’est croisées à une soirée. Tout de suite, on s’est marrées
comme des folles. On a décidé de se revoir. Et c’est devenu comme ma grande sœur.
Une amitié immédiate. On a voyagé », se rappelle-t-elle.
« Elle m’a emmenée partout avec elle. On avait même projeté d’habiter ensemble.
On avait commencé à acheter de la vaisselle mauve, notre couleur préférée.
On était comme ça, des gamines d’une vingtaine d’années, très rigolardes.
On s’épaulait l’une l’autre. J’allais dans sa vie comme elle s’invitait dans la mienne »,
se souvient
Elsa Trillat, en parlant de son amie qui a perdu la vie à l’âge de 57 ans dans un crash aérien.
Leur ultime rencontre remonte au 26 février dernier, la veille du départ de la navigatrice
en Argentine, où se tournait « Dropped », l’aventure de TF1.
« On avait décidé de déjeuner toutes les trois avec sa fille, Marie. Je les ai rejointes
au Châlet des Îles, dans le Bois de Boulogne. Ça faisait un moment que je ne l’avais pas vue,
deux, trois mois peut-être. L’écriture de son livre l’avait accaparée à Marseille.
Pendant ce repas, on a bien rigolé », se rappelle-t-elle.
L'épidémie de Zika déjà bien installée en Martinique
ça y est, Jean l'a attrapé!, du coup je me suis renseignée
150 CAS SUSPECTS SUR UNE SEMAINE
A
ce jour, 12 cas autochtones ont pu être biologiquement confirmés : 3 à
Schoelcher, 1 à Fort-de-France, 1 au Lamentin, 5 au Robert, 1 à
Sainte-Luce et 1 à Trinité. Les données sont encore incomplètes pour les
dernières semaines compte tenu des délais de transmission et d'analyse
pour certains prélèvements. Mais la surveillance par les médecins
sentinelles a permis d'estimer qu'environ 150 cas suspects ont été vus
en consultation pour la seule semaine du 28 décembre au 3 janvier. Des
cas situés dans les mêmes zones que celles des 12 premiers
biologiquement confirmés.
Mais
le nombre de personnes touchées pourrait être bien plus important : les
observations du virus, jusqu'ici, font apparaître qu'environ 50% des
malades ne développent aucun symptôme. Ces derniers se caractérisent par
une éruption cutanée avec ou sans fièvre, de la fatigue, des douleurs
musculaires et articulaires, une conjonctivite, des maux de tête et
douleurs rétro-orbitaires.
Dès
l'annonce du premier cas, le service démoustication de la Martinique a
procédé à des opérations de démoustication dans la zone concernée, à
Schoelcher. Puis sur les autres secteurs. Mais vaporiser des
insecticides ne suffira pas prévient André Yébakima, chef du service
démoustication : « Nous sommes dans une phase où il faut agir
massivement et interpeller les particuliers sur la destruction de gîtes
et la protection individuelle » .
C'est
donc la vigilance de tous dans les prochaines semaines qui déterminera
l'ampleur de l'épidémie de Zika que nous allons connaître.
D'où ça vient ?...
D'une forêt en Ouganda
Le
Zika est une maladie due à un virus (arbovirus) transmis par les
moustiques. II appartient à la famille des Flaviviridae du genre
Flavivirus, comme ceux de la dengue et de la fièvre jaune. La
transmission du virus se fait par des moustiques appartenant à la
famille des Culicidae et au genre Aedes dont Aedes aegypti et Aedes
albopictus. Il tire son nom d'une forêt ougandaise où il a été découvert
pour la première fois.
Comment se transmet la maladie ?
Lors
d'une piqûre, le moustique se contamine en prélevant le virus dans le
sang d'une personne infectée. Le virus se multiplie ensuite dans le
moustique, qui pourra, à l'occasion d'une autre piqûre, transmettre le
virus à une nouvelle personne. Une personne infectée est « contaminante
pour les moustiques » au moment où le virus est présent dans son sang,
c'est-à-dire pendant la phase de développement de l'infection dans le
corps, soit trois à dix jours après la piqûre infectante. Pendant cette
période, il faut éviter qu'une personne infectée se fasse piquer et
qu'elle transmette ainsi le virus à d'autres moustiques (du genre Aedes)
afin de rompre le cycle de transmission virale.
De graves complications...
Les symptômes du Zika sont assez semblables à ceux de la dengue et du chikungunya, transmis par le même moustique Aedes.
Si
dans un premier temps le Zika a pu paraître moins agressif que ces deux
autres virus, ses formes sévères sont particulièrement dangereuses.
Des
complications neurologiques de type syndrome de Guillain-Barré,
susceptible d'entraîner des paralysies généralement réversibles, ont
ainsi été décrites au Brésil et en Polynésie française.
Pour
les foetus, les conséquences sont dramatiques. Des microcéphalies et
des anomalies du développement cérébral intra-utérin ont été observées
chez des foetus et des nouveaunés de mères enceintes touchées par le
Zika.
Le virus Zika va-t-il gripper la bonne saison touristique en Martinique?
Le moustique aedes aegypti, vecteur du virus Zika,
photographié par un laboratoire de l'université du Salvador. -
Avec les risques terroristes, les Antilles avaient récupéré beaucoup
de clients qui ne se risquent plus en Tunisie ou au Maroc. Pourtant, les
professionnels du tourisme craignent que l'épidémie de Zika sur l'île
ne casse cette dynamique et vienne gâcher la saison, et ils le confient à
RMC.
Les annulations de réservation se multiplient
Dans
cet hôtel de Fort-de-France, le téléphone ne cesse de sonner depuis
quelques jours. Les demandes d'informations des touristes inquiets
affluent. Michel Colonna, le directeur de l'établissement, a des
craintes pour son chiffre d'affaires des prochaines semaines.
"Il faut absolument qu'il y ait une pédagogie mise en place, une
communication. Et que l'on rappelle aux gens ce qu'est cette maladie:
elle n'est pas mortelle pour les adultes et les enfants, elle est
dangereuse pour les enfants des femmes enceintes. Maintenant, cela ne
devrait pas impacter le tourisme martiniquais!"
En
effet, les annulations de réservation se multiplient. C'est ce qu'a
constaté Philippe Lecuyer, président du club des hôteliers de
Martinique.
"On a répertorié 78 annulations
dans l'hôtellerie pure. Il y avait une quarantaine d'annulations dans la
location de villa et cinquante annulations de location de voiture".
Pour
rassurer au maximum les voyageurs, des campagnes de démoustication sont
menées autour et dans les sites touristiques de l'île
- En Martinique, les professionnels du tourisme on peur pour leur
chiffre d'affaires. Jusqu'à présent, les voyagistes et professionnels du
secteur s'accordaient à dire que c'était la meilleure saison depuis
longtemps. Mais ils redoutent que l'épidémie de virus Zika ne casse
cette dynamique.
Virus Zika : les symptômes à connaître, le lien avec la myélite et la microcéphalie
ZIKA - Si les symptômes n'apparaissent pas toujours, le
virus Zika peut être dangereux pour les femmes enceintes et leur bébé.
Un lien a aussi été prouvé avec le syndrome de Guillain-Barré, la
microcéphalie et la myélite.
[Mis à jour le 08 mars 2016 à 15h59] Depuis l'apparition de la maladie en mai dernier au Brésil, le virus Zika s'est propagé dans plusieurs pays du continent américain et menace aujourd'hui l'Europe. Parmi les territoires français, la Martinique, la Guyane, la Guadeloupe et Saint-Martin sont maintenant touchés
et Marisol Touraine a recommandé aux femmes enceintes de reporter leurs
voyages dans les zones à risque et aux personnes exposées d'utiliser un
préservatif. Mais pourquoi le virus Zika est-il si dangereux pendant la
grossesse et pour le bébé ? Quels sont les symptômes et les modes de
transmission ? Peut-il se propager en France métropolitaine ?
Existe-t-il un lien avec la myélite ?
La maladie se rapproche de la dengue ou de la fièvre jaune. Elle ne
peut pas se transmettre d'humain à humain - bien que de rares cas de
transmission sexuelle aient été signalés - mais par l'intermédiaire
d'une piqûre de certains moustiques, notamment le moustique-tigre
reconnaissable à son corps noir et ses rayures blanches. En général, le
virus Zika n'est pas dangereux et le patient guérit spontanément.
Lorsque des symptômes apparaissent, ils s'apparentent à ceux de la
grippe. Toutefois, des complications peuvent se manifester,
neurologiques – notamment le syndrome de Guillain-Barré (SGB) – ou
congénitales (microcéphalie) chez le bébé.
Le virus Zika se transmet principalement via la piqûre d'un moustique
Aedes aegypti et Aedes albopictus lui même contaminé. Ce dernier est
reconnaissable à ses rayures blanches sur son corps noir et notamment à
une ligne longitudinale qui traverse son thorax. C'est cette ligne qui
le distingue de son proche cousin, le moustique Aedes aegypti, qui
arbore lui un dessin en forme de lyre. Malgré ces indications, le
moustique-tigre reste difficile à reconnaître. Et pour cause, il ne
mesure que 5 mm, il est donc plus petit qu'une pièce de cinq centimes.
Pour l'identifier à coup sûr, il faudra donc l'écraser. Le
moustique-tigre a un vol assez lent, ce qui devrait faciliter cette
opération. Autre indication, il s'agit d'un moustique diurne
particulièrement actif au lever du jour et au crépuscule et de mai à
novembre.
Pour tenter de combattre le moustique-tigre, les pays d'Amérique
latine recourent à plusieurs solutions naturelles utilisant la faune et
la flore présente sur place. Ainsi, dans une vingtaine de villages du
Salvador, les poissons zambos mangent les larves et permettent ainsi de
contrôler le nuisible. Autre solution : un insecticide naturel créé au
Pérou en 1992 contenant des noix de coco, du manioc, des asperges et des
pommes de terre. Une fois de plus, il permet de prendre le problème à
la racine en tuant les larves de plusieurs espèces de moustiques. Il est
déjà utilisé en Guyane, au Honduras et au Pérou. Enfin, plus étonnant,
en Colombie, des moustiques sont utilisés pour combattre Zika. Ils sont
porteurs de la bactérie Wolbachia qui empêche le virus de se développer
dans l'organisme de l'insecte. Au Brésil et au Panama, les moustiques
mâles sont génétiquement modifiés pour que leur progéniture soit
incapable de se reproduire. Il arrive très rarement que le virus Zika se transmette par voie sexuelle. L'inquiétude
a été relancée début février lorsqu'un cas a été signalé au Texas, aux
Etats-Unis. Un homme s'étant rendu au Venezuela aurait contracté la
maladie puis l'aurait transmise à sa partenaire sexuelle alors qu'elle
n'avait pas quitté le territoire américain. Depuis, quatorze autres cas
de femmes qui auraient pu être contaminées par voie sexuelle sont
étudiés de l'autre côté de l'Atlantique. En France, un cas de transmission sexuelle a été confirmé par Marisol Touraine le 27 février.
Une femme - qui n'était pas enceinte - a été infectée après avoir eu
des rapports sexuels avec son compagnon qui revenait d'un voyage au
Brésil. Elle "a présenté des signes très classiques de la maladie" mais
"n'a pas été hospitalisée et se porte bien", a précisé la ministre de le
Santé.
Une situation similaire avait déjà été constatée en 2008. Un
biologiste américain aurait transmis le virus Zika à sa femme après être
revenu d'une mission au Sénégal. Lors d'une audition par la commission
des affaires sociales à l'Assemblée, Marisol Touraine a estimé que la
transmission par voie sexuelle était "probable" tout en ajoutant que
"les données scientifiques sont trop peu nombreuses pour évaluer son
importance". Le virus est encore mal connu et la cause de la
contamination n'est pas encore parfaitement établie. C'est pour cela que
la ministre a recommandé aux hommes s'étant rendus dans des zones infectées de porter un préservatif.
Par mesure de précaution, Marisol Touraine a aussi annoncé début
février que le contrôle des dons du sang sera renforcé. "Quelqu'un qui
revient d'une zone où il y le virus Zika ne peut pas donner son sang
avant 28 jours et, sur place, dans les départements français d'Amérique,
tous les dons du sang sont testés", a-t-elle expliqué sur Europe 1-Le Monde-iTélé. Le Canada et la Grande-Bretagne ont pris des mesures semblables.
Lorsqu'une personne est contaminée par le virus Zika, des symptômes
n'apparaissent pas obligatoirement. Peu ou pas de signes sont visibles
"dans une très grande majorité des cas", indique même le ministère de la Santé,
dans un proportion de 70 à 80 %, selon le Haut conseil de la santé
publique. Dans le cas inverse, les symptômes apparaissent 3 à 12 jours
après la piqûre par le moustique. Ils s'apparentent le plus
souvent à ceux détectés lors d'un état grippal (fièvre légère, maux de
tête, courbatures) accompagné d'éruptions cutanées. Une
conjonctivite ou une douleur derrière les yeux peut également
apparaître. Enfin, il arrive que le patient souffre d'un œdème des mains
ou des pieds.
Du fait de ces symptômes faibles, le patient ne se rend souvent pas
compte qu'il est infecté, ce qui est problématique dans le cas d'une
femme enceinte. La maladie peut être diagnostiquée grâce à un
prélèvement sanguin ainsi qu'un prélèvement d'urine dans le but de
rechercher le génome du virus, explique l'Institut national de
prévention et d'éducation pour la santé (Inpes).
Il est alors parfois utile de confirmer le diagnotic par un autre
examen par résiologie. Le Centre national de référence des arboviroses
de Marseille est le seul laboratoire capable de détecter les anticorps
du virus Zika avec cette méthode, précise l'Inpes.
Si la maladie n'est pas dangereuse en soi – personne n'en est mort
jusqu'à présent- elle peut provoquer de graves complications chez le
fœtus. Les femmes enceintes infectées par le virus Zika peuvent en effet
donner naissance à un enfant souffrant de microcéphalie. Cette anomalie est caractérisée par une taille de crâne inférieure à la normale et un retard mental. Les femmes enceintes sont particulièrement exposées durant les deux premiers trimestres de la grossesse. Le lien entre microcéphalie et virus Zika a été prouvé par un groupe de scientifiques. Leur
étude a été publiée début mars dans la revue américaine Cell Stem Cell.
D'après ces recherches, le virus détruit le cortex cérébral en
infectant les cellules-souches à son origine, empêchant ainsi les
nouvelles cellules de se diviser normalement. Une augmentation anormale
du nombre de cas de microcéphalie a été constatée fin 2015 au Brésil et
en Polynésie française, des zones où le virus Zika est réapparu à cette
période. Ainsi, 3174 cas suspects ont été rescensés au Brésil début
janvier 2016 contre 150 par an entre 2010 et 2014. Plusieurs indices
laissaient donc à penser aux autorités sanitaires qu'il existait un lien
entre l'infection de la mère par le virus Zika et la malformation du
bébé.
Avant que le lien ne soit formellement prouvé, d'autres théories ont
émergé et notamment celle d'un chercheur argentin, Eduardo Avila
Velasquez, qui affirmait que le pyriproxyfène, un larvicide, pouvait
être à l'origine des microcéphalies. Ce produit a été utilisé au Brésil
afin de limiter la prolifération du moustique-tigre. Toutefois, cette
théorie a été mise à mal par d'autres scientifiques qui expliquent que
dans certains pays, une augmentation du nombre de cas de microcéphalies a
été constatée alors même que ce larvicide n'a pas été utilisé. Une
situation observée en Polynésie Française, par exemple. EN VIDEO - Le témoignage d'une jeune femme brésilienne qui a mis au monde une petite fille atteinte de microcéphalie
Le virus Zika peut aussi causer des complications neurologiques comme
le syndrome de Guillain-Barré (SGB). Cette maladie auto-immune se
caractérise par une inflammation des nerfs périphériques pouvant
entraîner une paralysie partielle ou totale ainsi que dans 20 à 30 % des
cas une défaillance respiratoire. Pour autant, dans 85 % des cas, le
patient récupère totalement ses capacités après six à douze mois. Mais
ces dernières semaines, plusieurs décès ont été rapportés. Depuis
novembre, au moins six personnes sont mortes en Colombie du syndrome de
Guillain-Barré suite à une infection par le virus Zika.
L'OMS a appelé début février à rester prudent sur le lien entre virus Zika et syndrome de Guillain-Barré. Toutefois, une première étude publiée le 1er mars dans la revue The Lancet et
menée par des chercheurs de l'Institut Pasteur prouverait ce lien. "On a
retrouvé la présence récente du virus Zika chez 100 % des patients
atteints de Guillain-Barré", lors de l'épidémie en Polynésie française
entre octobre 2013 et avril 2014, a expliqué le professeur Arnaud
Fontanet. 42 personnes avaient alors développé ce syndrome. "Dans
l'ensemble, ils ont récupéré plus rapidement que pour un Guillain-Barré
habituel. Au bout de trois mois, 57 % marchait sans assistance", a
précisé le scientifique. "Le risque de développer un syndrome de
Guillain-Barré a été estimé à 2,4 pour 10 000 infections par le virus
Zika", a-t-il ajouté. Voir : les complications du virus Zika
En plus de la microcéphalie et du syndrome de Guillain-Barré, le
virus Zika serait lié à une autre maladie, la myélite, une pathologie
neurologique qui affecte les quatre membres. Dans sa forme aiguë, elle
peut engendrer de graves séquelles motrices chez les adultes comme chez
les enfants. Un cas de myélite qui semble être lié au virus Zika a été
détecté en Guadeloupe. Les conclusions d'Annie Lunnuzel, chercheuse à
l'Inserm, ont été publiées dans la revue spécialisée The Lancet. La
patiente, âgée de 15 ans, a été admise à l'hôpital mi-janvier. Elle
était atteinte au plus fort de son infection d'une "déficit moteur des
quatre membres, associé à des douleurs très intenses et à une rétention
aiguë d'urine", a indiqué l'Inserm. "Ses jours ne sont pas en danger", a
ajouté l'Institut. "Elle présente des signes de faiblesse modérée dans
les deux jambes, mais remarche sans aide". Pour Annie Lunnuzel, le lien
entre Zika et myélite est prouvé par la "présence du virus dans le
liquide céphalo-rachidien neuf jours après le début des signes
cliniques".
Le virus Zika a été à l'origine de plusieurs épidémies : d'abord en
avril 2007 dans les îles Yap de Micronésie puis d'octobre 2013 à avril
2014 en Polynésie française. Il est ensuite réapparu fin 2015 dans neuf
Etats d'Amérique latine dont le Brésil et la Colombie, particulièrement
touchés. Selon l'OMS, il se propage maintenant de "manière explosive".
Il a déjà atteint près de la moitié des 55 pays du continent américain.
Cuba serait épargné. Le ministère des Affaires étrangères
précise toutefois que des cas de dengue sont fréquents dans ce pays et
qu'il convient de respecter les mesures habituelles de protection contre
les moustiques. L'outre-mer est par contre devenue une zone à risques :
le Martinique et la Guyane sont passées au stade endémique, un cas a
été confirmé en Guadeloupe et un autre à Saint-Martin. La Chine a
annoncé le 10 février qu'un cas avait enregistré sur son territoire : un
ressortissant de 34 ans de retour du Venezuela qui a été placé en
quarantaine. La carte des pays ayant signalé des cas d'autochtones infectés par le virus Zika ces deux derniers mois (par le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies) :
Le moustique vecteur du virus Zika préfère les températures tropicales, il n'est ainsi pas présent en Europe durant l'hiver. La possibilité de nouvelles contaminations est donc a priori écartée jusqu'en mai
où commence sa période d'activité (qui se termine en novembre).
Toutefois, d'ici là, des personnes infectées lors d'un voyage à
l'étranger ou en outre-mer peuvent revenir en Europe. Marisol Touraine a
indiqué début février que 18 cas de Zika importés en France
métropolitaine avaient été recensés. D'autres cas ont été signalés au
Royaume-Uni, en Italie, aux Pays-Bas, au Portugal, au Danemark et en
Suisse. Une femme enceinte a été diagnostiquée en Espagne, début
février, après être revenue d'un voyage en Colombie. Il est possible que
ces personnes puissent transmettre le virus par voie sexuelle mais ces
cas restent encore très rares.
Malheureusement, il n'existe pour le moment aucun vaccin ou
traitement de la maladie causée par le virus Zika. Mais tous les
laboratoires pharmaceutiques envisagent d'y travailler activement, au
moins 12 à travers le monde selon l'OMS. Bharat Biotech, fabricant de médicaments indien, affirme avoir deux vaccins prêts à être testés sur les animaux. Sanofi
Pasteur a par ailleurs annoncé qu'il se lançait dans la recherche. En
général, le développement de ce type de produit prend plusieurs années
mais le laboratoire compte bien s'appuyer sur son précédent succès :
il a déjà développé Dengvaxia - après 20 ans de recherche -, un vaccin
contre la dengue, une maladie proche de celle causée par le virus Zika.
Le Britannique GSK, le Français Valvena et le NIAID (Etats-Unis)
envisagent également plusieurs approches pour développer un vaccin.
Pour atténuer la douleur, le ministère de la Santé recommande de prendre des antalgiques de type paracétamol.
Les anti-inflammatoires sont à proscrire tout comme l'aspirine "en
raison de risques de saignement". Le ministère conseille également de
boire beaucoup pour éviter la déshydratation.
Le meilleur conseil reste encore de tout mettre en oeuvre pour ne pas se faire piquer par un moustique.
Pour cela, il faut réduire les environnements propices à leur
développement en enlevant les réserves d'eau stagnante comme les
soucoupes de pots de plante, par exemple. Il faut ensuite se protéger
des moustiques en portant des vêtements longs et amples et en utilisant
des répulsifs. Les femmes enceintes doivent être particulièrement
prudentes et utiliser des produits adaptés. Marisol Touraine leur
recommande de reporter leur voyage dans les zones touchées par le virus.
Pour celles qui vivraient dans un de ces pays ou territoires, il est
préférable de consulter un médecin qui assurera le suivi de la
grossesse. La ministre de la Santé a aussi conseillé aux personnes
exposées au virus de porter un préservatif. L'institut Pasteur de Lille
a mis en ligne une plate-forme pour connaître les recommandations à
suivre selon le pays dans lequel on s'est rendu, la date du voyage, son
sexe et son état.
Vigilance JAUNE pour mer forte à dangereuse sur Saint Barth , Saint Martin et la Martinique jusqu'au 10 mars au matin. Prudence sur les rivages
exposés à la houle de Nord-Ouest (côtes Caraïbe).
Vigilance
JAUNE
pour la Guadeloupe
pour fortes pluies et orages
J’ai découvert une information passionnante dans Next, le magazine de Libération. Je vous la recopie telle quelle : « 21 h 11 : c’est l’heure à laquelle la majorité des Britanniques (hommes ou femmes) enfilent leur pyjama, selon le site sportsdirect.com. » Si cette information est exacte (et je n’ai aucune raison de la mettre en doute), elle soulève une foule de questions. À commencer par celle-ci : qu’est-ce qui fait que la Grande-Bretagne, à 21 h 11 précises, se mette soudain en branle pour se mettre en pyjama ? D’où vient cette injonction pressante, cet appel irrépressible à se mettre en pyjama à 21 h 11, que l’on soit en train de manger, de regarder la télé, de lire un livre ou le journal, de papoter tranquillement, de jouer au bridge, voire de se promener dehors ? Qu’est-ce qui se passerait si, d’aventure, la Grande-Bretagne oubliait de se mettre en pyjama à 21 h 11 ? S’écroulerait-elle d’un seul coup ? Le pyjama de 21 h 11 est-il l’une des raisons, voire la raison principale, des performances économiques de la Grande-Bretagne, à commencer par la baisse du chômage ? Lors des sommets internationaux, à Bruxelles ou ailleurs, le premier ministre James Cameron interrompt-il les négociations à 21 h 11 pour se mettre en pyjama ? Reste enfin une dernière question : que fait la Grande-Bretagne après le pyjama de 21 h 11 ? Attend-elle, fébrile mais déterminée, le prochain rendez-vous national, le brossage des dents de 21 h 13 ? Quel suspense !
Deux ans après la disparition de l’avion de la Malaysia Airlines MH 370 avec 239 personnes à bord, aucun élément n’est venu expliquer les circonstances de ce drame ni la localisation actuelle du Boeing 777.
Nancy Reagan (ici en 2009) est morte le 6 mars 2016 à 94 ans, près de douze ans après son mari, décédé en juin 2004 des suites de la maladie d’Alzheimer. Ces dernières années, l’ancienne première dame avait mené des actions contre cette maladie qui l’avait maintenue au sommet de la popularité chez ses concitoyens. En particulier, elle avait plaidé en 2001 en faveur du financement public de la recherche sur les cellules souches susceptibles d’aider à combattre cette maladie. / Karen Bleier/Afp
Nancy Reagan, qui vient de s’éteindre en Californie à l’âge de 94 ans, c’est une destinée comme l’histoire des États-Unis en offre régulièrement. Starlette de série B ayant tourné dans une douzaine de films mineurs entre 1948 et 1958, elle épouse à l’époque un autre acteur de second plan, Ronald Reagan, loin de se douter alors du destin hors norme qui attend ce couple 100 % Hollywood.
Une actrice importante dans la popularité de son mari
Le 4 novembre 1980, « Ronnie » est élu 40e président des États-Unis, poste qu’il occupera de janvier 1981 à janvier 1989. Au cours de ses deux mandats, sa popularité auprès de ses compatriotes sera presque sans égale, grâce à ce qu’on appellera la « Revolution Reagan », une politique libérale tournée vers les libertés individuelles, la réduction des impôts et le désengagement de l’État en économie, mais aussi, sans doute, grâce au rôle majeur joué par son épouse, qui prit à bras-le-corps son rôle de « First Lady », soutien corps et âme à l’action de son mari et utilisant son propre « mandat » pour mener des actions contre la drogue ou le cancer, notamment.
Ce lundi, le père Michel Jaouen s'est éteint à l'âge de 95 ans à Paris. Celui qui pendant plus de 50 ans a embarqué des jeunes en difficulté sur des goélettes trois-mâts avec l'objectif de les réinsérer, a définitivement largué les amares
"Il vient de décéder, il est mort de sa vieillesse, de son grand âge", a déclaré Marie-Anne Loiselet, sa nièce par alliance. Il est mort "chez lui, à Paris, au siège de l'Association" des Amis du Jeudi-Dimanche, qu'il avait créée pour venir en aide aux jeunes en rupture avec la société.
Le Père Michel JAOUEN vient de s’éteindre paisiblement aujoud’hui lundi 7 mars 2016. Nous étions à son chevet pour l’accompagner dans son dernier bord. Nous sommes tous un peu orphelins mais beaucoup plus forts.
Tel est le message que l'on peut trouver sur le site internet de l'association et qui annonce le décès de son fondateur. Connu pour être "le curé des drogués", sa philosophie était : "Aimez-vous les uns les autres, avec ça vous faites le tour du monde".
Sur les mers avec les jeunes en difficulté
Né à Ouessant et ayant grandi à Kerlouan dans le Finistère, le jésuite Michel Jaouen a été aumônier de la prison de Fresnes pendant dix ans. Après avoir fait construire un immeuble à Paris pour accueillir ceux qui sortent de prison, il a acheté un vieux voilier, le Bel Espoir, pour les emmener en vacances.
Pendant plus de cinquante ans, le Père Jaouen a pris le large avec un éternel laïus prêché sur tous les tons : ne pas étiqueter les gens mais brasser la diversité, pour le plus grand bien de chacun.
Aujourd’hui, autour du Bel espoir, les délinquants se font rare, et les toxicos aussi. L’association, installée à L’aber Wrac’h est devenue au fil du temps une sorte d’auberge espagnole où se côtoient jeunes et vieux. Comme un arche de Noé sans règles précises, sinon celle d’y vivre dans la bonne humeur et le respect des autres.
Père Jaouen, Bel Espoir, quel avenir?
Père Jaouen, Bel Espoir, quel avenir?
A L’Aber Wrac’h, Michel Jaouen, un jésuite a consacré sa vie à aider les drogués à se désintoxiquer, en embarquant sur l’eau pour de nombreux mois. Reportage sur le père Jaouen, diffusé en 2015 issu d'un documentaire "Père Jaouen, Bel Espoir, quel avenir?" réalisé par Patrice Gérard, diffusé en novembre 2013 dans le magazine Littoral sur France 3 Bretagne
Le P. Michel Jaouen en 2008 à Brest. / ALAIN JOCARD/AFP
Après avoir embarqué pendant plus de 60 ans sur ses goélettes des jeunes délinquants en réinsertion, le jésuite Michel Jaouen est mort lundi 7 mars à Paris à l’âge de 95 ans au siège de l’association des Amis du Jeudi Dimanche, qu’il avait créée. « Il vient de décéder, il est mort de sa vieillesse, de son grand âge », a déclaré à l’AFP Marie-Anne Loiselet, sa nièce par alliance.
Fils de médecin, né en 1920 à Ouessant, troisième de quinze enfants, Michel Jaouen a toujours eu le regard tourné vers le large. Vers l’Angleterre que, avec ses deux frères, il tente de rejoindre par la mer dès 1940, à peine entré au séminaire des jésuites. Vers la Chine, ensuite, où il se destine à partir après son ordination en 1951. Après avoir enseigné en collège, le Breton sera finalement aumônier de la prison de Fresnes.
Ce contact avec les jeunes « à problème », comme on disait alors, bouleverse sa vie. Préoccupé par leur réinsertion, il crée aussitôt l’Aumônerie pour la jeunesse délinquante (AJD, devenue l’Association du Jeudi Dimanche), dont l’objectif est d’aider les jeunes à leur sortie de prison, puis fait construire le foyer des Épinettes, à Paris, pour les accueillir et héberger.
Mais ce marin dans l’âme a surtout l’idée d’embarquer les jeunes en mer : il achète un vieux voilier, le Bel Espoir. À partir de 1968, à la demande des autorités, il y emmènera des toxicomanes. « J’ai beau être né à Ouessant, j’ai toujours été plus intéressé par les gens que par la mer ; le bateau et l’océan ne sont que des outils pour inviter les jeunes paumés que j’amène à prendre leurs responsabilités, à s’autonomiser et ne pas être assistés », racontait-il en 2011 à La Croix, confiant passer un tiers de son temps à Paris, un autre tiers en mer, et un troisième en Bretagne, dans l’Aber Wrac’h, là où se trouvent le secrétariat de l’association et le chantier naval du Moulin de l’enfer où travaillent une vingtaine de jeunes drogués en réinsertion, encadrés par cinq animateurs. Et même à Paris, il gardait un œil sur la position de ses navires, le Bel Espoir et Rara Avis, grâce à un écran d’ordinateur installé dans un coin. « Comme cela, ils ne peuvent pas nous raconter d’histoires », disait-il avec un air narquois.