Cabotage dans l’arc antillais
Nous sommes partis par une matinée ensoleillée, après une petite escale à Sainte-Anne. Un alizé polisson, légèrement apathique mais favorable nous fait glisser sur la mer bleue des Caraïbes …
Le soir même émergeaient encore derrière nous les contours de la Martinique tandis que nous longions les côtes de Saint-Vincent. L’île de la Martinique va se découper longtemps derrière nous tellement la visibilité est bonne et le ciel très clair. A la tombée du jour je contemplai longuement et sereinement les lumières du crépuscule qui coloraient vaguement en rose les ondulations de la mer en direction de l’ouest…Au loin les premières lumières à terre s’allumaient une à une.
Nous sommes bien et heureux, la vie est belle, et tout l’équipage a la tête et le cœur en parfaite harmonie avec son environnement maritime.
Dans ces bienheureuses dispositions, je constate une fois de plus que chaque être humain, qu’il en soit conscient ou non, illustre par l’accomplissement de sa propre destinée l’idée qu’il se fait de la vie en général…
Les noms relevés sur les cartes marines me font toujours rêver…La plus grande fantaisie règne en effet dans ces appellations laissées en héritage par nos intrépides ancêtres…Je ne peux m’empêcher de me demander quels drôles de farfelus avaient éparpillé ces toponymes bizarres, parfois fort savoureux, sur notre carte marine…Quels genres d’aventuriers, explorateurs, ou boucaniers illettrés avaient décidé du haut de leur dunette de jeter au vent de l’histoire cette nomenclature étonnante ?
C’était un nom qui attendait une terre jusqu’au passage de Christophe Colomb, plutôt qu’une terre qui attendait un nom !...Mais devant la multiplicité de ces îles, notre découvreur des Amériques n’eut d’autres ressources que de les désigner toutes sous un nom collectif : les Caraïbes.
C’était un nom qui attendait une terre jusqu’au passage de Christophe Colomb, plutôt qu’une terre qui attendait un nom !...Mais devant la multiplicité de ces îles, notre découvreur des Amériques n’eut d’autres ressources que de les désigner toutes sous un nom collectif : les Caraïbes.
Accompagnés par des hordes de dauphins à l’entrain toujours aussi folâtre et démonstratif, nous atteignons à la nuit tombée la rade de Bequia et nous jetons l’ancre derrière leur poupe dans cinq mètres d’eau limpide. Peu après le silence nocturne ayant retrouvé tous ses droits une fois le moteur coupé, de la terre nous parviennent par intermittence des mélodies créoles sur fond de musique biguine…
Dans la douceur de cette nuit antillaise je hume avec délices les mille et une senteurs de cette nuit sereine, heureuse d’être enfin arrivée.
Auparavant nous avons longé Sainte-Lucie dont les pics étaient cachés par leur habituelle écharpe de nuages. Nous aperçûmes au loin Marigot Bay, ce fameux trou à cyclone qui étale ses photos dans toutes les bonnes publicités sur les Antilles.
L’entrée en est assez confidentielle, la baie étant en effet très petite et toute en profondeur, et comme de bien entendu pleine à craquer la plupart du temps ! On a toujours du mal à se frayer un chemin là-dedans pour y trouver une place minuscule au milieu d’autres voiliers, mais il est vrai que décor de rêve compense ces désagréments. Là les collines environnantes de cet endroit très photogénique sont l’habitat d’une végétation fort luxuriante : rosiers du Bengale, bouquets de bambous géants, mahaganis, acajous, arbres du voyageur et bien sûr tous les fruitiers exotiques. Un véritable jardin d’Eden…
L’escale tout au bout aussi nous a laissé un bon souvenir autrefois : au lieu-dit les « Deux Pitons » : deux montagnes qui tombent à pic dans la mer, séparées par une minuscule baie bordée d’une jolie plage.. Une fabuleuse falaise verticale écrase le mouillage de sa masse vertigineuse se reflétant dans les eaux lisses de la mer, merveilleusement protégées des vents dominants.
le prix sur corps mort n'a pas changé :
- 54 dollars EC
- 23 €
- 20 dollars US
L’entrée en est assez confidentielle, la baie étant en effet très petite et toute en profondeur, et comme de bien entendu pleine à craquer la plupart du temps ! On a toujours du mal à se frayer un chemin là-dedans pour y trouver une place minuscule au milieu d’autres voiliers, mais il est vrai que décor de rêve compense ces désagréments. Là les collines environnantes de cet endroit très photogénique sont l’habitat d’une végétation fort luxuriante : rosiers du Bengale, bouquets de bambous géants, mahaganis, acajous, arbres du voyageur et bien sûr tous les fruitiers exotiques. Un véritable jardin d’Eden…
le prix sur corps mort n'a pas changé :
- 54 dollars EC
- 23 €
- 20 dollars US
L’île suivante, Saint-Vincent, est moins propice aux escales car le bouche à oreille de « radio-cocotiers » fonctionne parfaitement et met en garde contre les vols , si bien que les plaisanciers filent directement sur les Grenadines qui étirent leur volée d’îles et d’îlots comme un chapelet sur cinquante milles jusqu’à l’île de Grenade.