samedi 14 décembre 2019

BOUGAINVILLE

ACTUALITÉ

Bougainville pourrait devenir le plus jeune État du monde, 

voici à quoi ressemble cette île

Dans le giron de la Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis 1975, Bougainville vient de voter de façon unanime en faveur de son indépendance. Cette petite île pourrait devenir le 194e État membre des Nations unies. Mais devra trouver son autonomie financière, elle qui fait partie des territoires les plus pauvres du Pacifique.
À une écrasante majorité, les habitants de Bougainville ont décidé ce mercredi 11 décembre, à travers un référendum, de quitter le giron de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Un pas majeur vers la création du plus jeune État du monde, qui a obtenu la voix de 176 900 électeurs, soit 98 % des suffrages exprimés.
De puissantes acclamations, des applaudissements et des larmes ont accueilli cette annonce. Puis les dignitaires ont entonné l’hymne de l’île, Mon Bougainville. « Dire que je suis heureuse est un euphémisme, a expliqué en pleurant de joie Alexia Baria, une infirmière, à l’Agence France-Presse. C’est le moment que nous attendions. »
« Maintenant, nous nous sentons libérés, au moins psychologiquement », s’est félicité le président de la région autonome de Bougainville, John Momis.
Ce vote historique doit en effet permettre de tourner définitivement la page d’une décennie de lutte entre les forces du pouvoir central et les différentes guérillas locales. Un conflit armé qui a fait 20 000 morts, soit 10 % de la population, avant le cessez-le-feu de 1998.
Les accords de paix de 2001, négociés par la Nouvelle-Zélande, ont installé l’autonomie mais ils prévoyaient de trancher la question de la pleine souveraineté avant 2020.
Des habitants de Bougainville font la queue pour voter dans un bureau de vote de la capitale de la région, Buka. (Photo : Ness Kerton / AFP)
Intégré à la Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1975
Située dans l’archipel des îles Salomon, la petite île du Pacifique, d’une superficie de 10 000 km2, doit son nom au navigateur français Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811), qui l’explora en 1768. Elle a été colonie allemande, puis australienne (1918).
Bougainville a été l’un des théâtres de la Seconde Guerre mondiale, ayant été occupée par les forces japonaises à partir de mars 1942. Mais isolées, souffrant d’un manque de ravitaillement et décimées par les maladies, les troupes se sont considérablement affaiblies, jusqu’à ce que les 23 000 soldats nippons restant à Bougainville se constituent prisonniers lors de la capitulation de leur pays en 1945.
En 1975, Bougainville fut intégrée à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, lorsque celle-ci a obtenu son indépendance. Un choix qui avait fait, déjà à l’époque, l’objet de nombreux débats : beaucoup estimaient que Bougainville avait davantage en commun avec les habitants du reste de l’archipel des îles Salomon qu’avec ceux de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
D’une superficie de 10 000 km2, l’île doit son nom au navigateur français Louis-Antoine de Bougainville. (Photo : Google maps)

mercredi 11 décembre 2019

Macif est revenu du Cap sans safran ! Gabart détaille son incroyable série d’avaries







VIDÉO.


Tempête Atiyah : ça souffle fort sur l’Ouest ce lundi, mais ça pourrait être pire jeudi


lundi 9 décembre 2019

oiseaux


Les oiseaux rapetissent, et c’est sûrement à cause du changement climatique


Aux États-Unis, des scientifiques ont collecté plus de 70 000 oiseaux migrateurs sur une période quarante années. Ils constatent que la taille de leur corps diminue et que leurs ailes s’allongent. Ce serait l’une de leurs stratégies d’adaptation face au dérèglement climatique.

70 716 oiseaux. Depuis 1978, David Willard, ornithologue au Field Museum de Chicago, a récupéré 70 716 spécimens d’oiseaux morts, qu’il a stockés au musée. À Chicago, ville aux nombreux buildings, les oiseaux sont en effet souvent pris au piège. Attirés par la lumière, ils foncent dans les grandes vitres, se cognent et meurent.
David Willard a pris l’habitude de se rendre chaque matin au pied de différents buildings pour récupérer les cadavres des oiseaux. En quarante ans, il a collecté 52 espèces différentes d’oiseaux migrateurs nord-américains.
Les oiseaux rapetissent
Avec d’autres chercheurs, l’ornithologue a mesuré ces oiseaux et observé des différences significatives au fil du temps, entre les spécimens les plus anciens et les plus récents. Il a publié les résultats de cette étude fin octobre, dans la revue scientifique américaine Ecology Letters. Son constat ? Plus les années passent, plus les oiseaux rétrécissent.
La taille des oiseaux est calculée par rapport à la longueur de l’os du bas de la patte. Entre 1978 et 2016, la taille des oiseaux a ainsi diminué de 2,4 %. Ce changement est observable chez la quasi-totalité des 52 espèces ramassées, notent les scientifiques.

En tout, 70 716 oiseaux ont été récupérés, de 52 espèces différentes. (Photo : Ben Marks / Reuters)

Autre donnée qui a surpris les ornithologues : la longueur des ailes des oiseaux. Plus les années passent, plus les ailes s’allongent. En quarante ans, leur taille a ainsi augmenté de 1,3 %.
Selon les scientifiques, il s’agirait d’une adaptation des oiseaux au réchauffement climatique. « La migration est un déplacement très fatiguant pour l’oiseau », souligne Brian Weeks, l’un des auteurs de l’étude.
Si son corps est plus petit, l’oiseau a besoin de moins d’énergie pour se déplacer. Un phénomène accentué grâce à l’augmentation l’envergure de ses ailes, qui compense aussi la taille réduite du corps
Les ornithologues ne savent pas exactement ni comment ni pourquoi une hausse des températures moyennes fait peu à peu à peu rétrécir les oiseaux. Mais des volatiles de plus petite taille se refroidissent mieux, car ils perdent plus rapidement leur chaleur corporelle, en raison du rapport plus élevé entre leur surface et leur volume. En clair, un oiseau plus gros produira plus de chaleur, mais aura plus de mal à la dissiper de son corps.
D’autres études en Europe
Jérémy Dupuy, responsable de projet enquêtes à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) en France souligne l’importance de cette étude américaine : « Elle est très intéressante déjà car elle est sur le long terme, quarante ans. C’est positif, car ça montre que les oiseaux sont capables de s’adapter. On voit même qu’ils s’adaptent très vite, car quarante années, c’est long pour une étude, mais court pour une espèce. »
« Selon l’étude, poursuit-il, lorsqu’une année est plus fraîche, les oiseaux ont tendance à moins rapetisser, c’est le signe d’une adaptation vraiment rapide… »
En Europe aussi, le changement climatique a un impact sur les oiseaux. La LPO a réalisé plusieurs enquêtes sur le sujet en France. L’une d’elles s’est intéressée à leurs migrations. « On a mené nos recherches sur des sites qui recueillent les données des passages des oiseaux migrateurs, précise Jérémy Dupuy. Les résultats sont significatifs. »
Selon l’Observatoire national de la biodiversité, la date d’arrivée des oiseaux migrateurs en France a avancé de six jours en moyenne. « Cela varie selon les espèces, mais le milan noir par exemple, arrive sept jours plus tôt, et repart onze jours plus tard en moyenne. Sur quinze espèces, quatorze ont des données négatives, soit une date d’arrivée plus précoce. »
Il semble que ces oiseaux adaptent leur migration au changement climatique. Aucune étude n’a été réalisée en France sur la taille des oiseaux. « Mais je ne vois pas pourquoi les données sur les oiseaux migrateurs ici seraient très différentes de celles observées en Amérique du Nord, souligne Jérémy Dupuy. Certaines espèces sont similaires, donc les résultats devraient être presque identiques. »