De la peau
diaphane au
teint hâlé, la
grande histoire
de la bronzette
Cet été, malgré l’épidémie de Covid-19, les estivants tentent de profiter – tant bien que mal – de la plage et du grand air. Les grandes vacances sont en effet pour beaucoup synonyme de farniente sur la plage ou au bord d’une piscine. Chaque année, 15 millions de flacons de crème solaire sont vendus en France. Bronzer oui, mais avec précaution !
Pourtant, le principe de s’exposer la peau délibérément au soleil est un phénomène récent, qui remonte à l’entre-deux-guerres. Tout comme le mot bronzage, qui définit jusque-là « l’action de recouvrir un objet d’une couche imitant l’aspect du bronze ».
La peau blanche, un canon de beauté féminin
Le brunissement de la peau est un phénomène naturel après l’exposition de l’épiderme humain aux rayons du soleil, qui entraîne la production de mélanine. Pourtant, depuis l’Antiquité gréco-romaine, les canons de beauté célèbrent la blancheur de la peau – surtout chez les femmes.
« Par leur activité économique et leur statut politique, les hommes se trouvent plus exposés au soleil que les femmes, écrit l’historien Pascal Ory dans son ouvrage L’Invention du bronzage. Résultante sociale : la concurrence sexuelle entre hommes se fera en direction des femmes les plus claires. […] La valorisation du teint pâle vaut pour les femmes desdites élites, considérées comme de précieux trésors, signes extérieurs de richesse, de supériorité et, à cet effet, gardé à l’abri des regards des autres mâles en même temps qu’à l’abri du soleil… »
Ainsi, pendant des siècles, c’est la blancheur des femmes qui est célébrée en Occident, comme le démontrent les arts et la culture. Dans des œuvres aussi diverses que La Joconde de De Vinci, La Jeune Fille à la perle de Vermeer ou La Liberté guidant le Peuple de Delacroix, les femmes représentées se caractérisent toutes par la blancheur de leur peau.
Comme dans les contes de Blanche-Neige ou de La reine des Neiges, où les héroïnes se distinguent par leur teint diaphane !
MAGAZINE
De la peau diaphane au teint hâlé, la grande histoire de la bronzette
Cet été, malgré l’épidémie de Covid-19, les estivants tentent de profiter – tant bien que mal – de la plage et du grand air. Les grandes vacances sont en effet pour beaucoup synonyme de farniente sur la plage ou au bord d’une piscine. Chaque année, 15 millions de flacons de crème solaire sont vendus en France. Bronzer oui, mais avec précaution !
Pourtant, le principe de s’exposer la peau délibérément au soleil est un phénomène récent, qui remonte à l’entre-deux-guerres. Tout comme le mot bronzage, qui définit jusque-là « l’action de recouvrir un objet d’une couche imitant l’aspect du bronze ».
La peau blanche, un canon de beauté féminin
Le brunissement de la peau est un phénomène naturel après l’exposition de l’épiderme humain aux rayons du soleil, qui entraîne la production de mélanine. Pourtant, depuis l’Antiquité gréco-romaine, les canons de beauté célèbrent la blancheur de la peau – surtout chez les femmes.
« Par leur activité économique et leur statut politique, les hommes se trouvent plus exposés au soleil que les femmes, écrit l’historien Pascal Ory dans son ouvrage L’Invention du bronzage. Résultante sociale : la concurrence sexuelle entre hommes se fera en direction des femmes les plus claires. […] La valorisation du teint pâle vaut pour les femmes desdites élites, considérées comme de précieux trésors, signes extérieurs de richesse, de supériorité et, à cet effet, gardé à l’abri des regards des autres mâles en même temps qu’à l’abri du soleil… »
Ainsi, pendant des siècles, c’est la blancheur des femmes qui est célébrée en Occident, comme le démontrent les arts et la culture. Dans des œuvres aussi diverses que La Joconde de De Vinci, La Jeune Fille à la perle de Vermeer ou La Liberté guidant le Peuple de Delacroix, les femmes représentées se caractérisent toutes par la blancheur de leur peau.
Comme dans les contes de Blanche-Neige ou de La reine des Neiges, où les héroïnes se distinguent par leur teint diaphane !
L’influence de la religion
Pascal Ory souligne l’importance de la religion dans ces représentations, la blancheur faisant référence à la pureté, à la virginité, contrairement aux teintes sombres, associées à l’obscurité et à l’enfer.
Des stéréotypes qui vont se renforcer au cours de l’histoire : avec la figure du « sarrasin » basané qui n’est pas chrétien, au Moyen-Âge. Puis à partir de la Renaissance, celle des peuples colonisés – aux couleurs de peaux encore plus sombres – qualifiés de « sauvages » face à « l’être civilisé » qu’est l’Européen.
Ces idées sont renforcées par la médecine pour qui la blancheur est synonyme de fraîcheur et de bonne santé, au contraire du teint hâlé, conséquence du soleil et de la chaleur qui altèrent la peau et apportent des maladies !
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MAGAZINE
De la peau diaphane au teint hâlé, la grande histoire de la bronzette
Cet été, malgré l’épidémie de Covid-19, les estivants tentent de profiter – tant bien que mal – de la plage et du grand air. Les grandes vacances sont en effet pour beaucoup synonyme de farniente sur la plage ou au bord d’une piscine. Chaque année, 15 millions de flacons de crème solaire sont vendus en France. Bronzer oui, mais avec précaution !
Pourtant, le principe de s’exposer la peau délibérément au soleil est un phénomène récent, qui remonte à l’entre-deux-guerres. Tout comme le mot bronzage, qui définit jusque-là « l’action de recouvrir un objet d’une couche imitant l’aspect du bronze ».
La peau blanche, un canon de beauté féminin
Le brunissement de la peau est un phénomène naturel après l’exposition de l’épiderme humain aux rayons du soleil, qui entraîne la production de mélanine. Pourtant, depuis l’Antiquité gréco-romaine, les canons de beauté célèbrent la blancheur de la peau – surtout chez les femmes.
De par leur activité économique et leur statut politique, les hommes se trouvent plus exposés au soleil que les femmes, écrit l’historien Pascal Ory dans son ouvrage L’Invention du bronzage. Résultante sociale : la concurrence sexuelle entre hommes se fera en direction des femmes les plus claires. […] La valorisation du teint pâle vaut pour les femmes desdites élites, considérées comme de précieux trésors, signes extérieurs de richesse, de supériorité et, à cet effet, gardé à l’abri des regards des autres mâles en même temps qu’à l’abri du soleil… »
Ainsi, pendant des siècles, c’est la blancheur des femmes qui est célébrée en Occident, comme le démontrent les arts et la culture. Dans des œuvres aussi diverses que La Joconde de De Vinci, La Jeune Fille à la perle de Vermeer ou La Liberté guidant le Peuple de Delacroix, les femmes représentées se caractérisent toutes par la blancheur de leur peau.
Comme dans les contes de Blanche-Neige ou de La reine des Neiges, où les héroïnes se distinguent par leur teint diaphane !
L’influence de la religion
Pascal Ory souligne l’importance de la religion dans ces représentations, la blancheur faisant référence à la pureté, à la virginité, contrairement aux teintes sombres, associées à l’obscurité et à l’enfer.
Des stéréotypes qui vont se renforcer au cours de l’histoire : avec la figure du « sarrasin » basané qui n’est pas chrétien, au Moyen-Âge. Puis à partir de la Renaissance, celle des peuples colonisés – aux couleurs de peaux encore plus sombres – qualifiés de « sauvages » face à « l’être civilisé » qu’est l’Européen.
Ces idées sont renforcées par la médecine pour qui la blancheur est synonyme de fraîcheur et de bonne santé, au contraire du teint hâlé, conséquence du soleil et de la chaleur qui altèrent la peau et apportent des maladies !
La Révolution française ne viendra pas à bout de ces habitudes culturelles. Il faut dire que l’aristocratie, et la bourgeoisie qui la remplace peu à peu, souhaitent toujours autant se distinguer du reste du peuple. La majorité de la population vit dans les campagnes et passe la journée dehors dans les champs, livrée aux morsures du soleil ; quoi de mieux que de réussir à conserver la pâleur de sa peau – enfin celle de sa femme !
Jusqu’au début du XXe siècle, la blancheur est un marqueur social qui permet de distinguer les élites du reste de la population. Et ce phénomène va s’inverser à partir de la fin des années 1920.
Un renversement de la tendance
Ce n’était pourtant pas gagné, quand on voit les premières photos des bains de mer, à la fin du XIXe siècle. Sur la plage, la panoplie des femmes est composée de longues robes, de gants, de voilages et d’ombrelles, même pour se jeter à l’eau !
Dans la presse féminine qui fleurit à partir des années 1920, on fustige les inconscientes qui se « brûlent » au soleil, tandis que les lectrices sont abreuvées de publicités pour blanchir ou conserver leur peau d’albâtre, à base de poudre de riz mais aussi de produits chimiques mêlant camphre, ammoniaque, eau oxygénée et autre oxyde de zinc !
Pourtant, la tendance va s’inverser, comme le prouve la commercialisation de la première huile solaire, lancée par le grand couturier Jean Patou, en 1927. Son Huile de Chaldée, conditionnée dans un flacon de cristal de Baccarat, n’est pas à la portée de toutes les bourses et reste destinée aux élites.
L’avènement du bronzage requiert également une dimension politique, liée à l’émancipation des femmes : « Le bronzage passe par le dévoilement, chaque jour plus étendu, du corps féminin, condamné à la clandestinité par des millénaires de puritanisme. Il est contemporain des cheveux coupés, de la libération du corset et du raccourcissement des jupes. » Et l’évolution des mœurs va se poursuivre, en témoigne le raccourcissement des maillots de bain au fil des années, jusqu’au string !
Depuis les années 1990, les préconisations sanitaires rappellent que l’exposition trop longue au soleil peut être dangereuse pour la peau et favoriser des maladies comme les cancers cutanés.
Mais rentrer de congés avec un teint hâlé reste la norme, c’est même le signe extérieur de vacances réussies… Dans la culture occidentale tout du moins ! Ce n’est pas le cas en Chine, où être bronzé est encore très mal vu, dans un pays où plus de 40 % de la population vit à la campagne…
SANTÉ
Jeudi 20 Août 2020
MAGAZINE
Voici pourquoi vous feriez bien de nettoyer votre gourde tous les jours
Bien nettoyer sa gourde est beaucoup plus important qu’on ne le pense. C’est ce qu’explique Philip Tierno, professeur de microbiologie à l’Université de New York, aux États-Unis, au site internet américain d’actualité Mashable.
Les bouteilles réutilisables peuvent en effet devenir rapidement de véritables nids à bactéries. Le scientifique revient aussi sur la marche à suivre pour bien laver ces contenants.
De potentiels nids à microbes
Ce qu’il faut d’abord comprendre, c’est que « vos mains sont constamment en contact avec de la flore bactérienne », explique d’emblée Philip Tierno. Ces bactéries peuvent provenir de la surface d’un smartphone, du clavier d’un ordinateur, d’un bouton d’ascenseur, d’une poignée de porte ou de nombreux autres objets du quotidien.
Et quand vous utilisez votre bouteille, « vous dévissez son bouchon, vous le revissez, vous nettoyez son goulot… » Résultat, « tout ce qui se trouve sur vos mains se retrouve dans l’eau » que vous buvez ensuite, ajoute-t-il.
Conséquence, au fil du temps, les bactéries ont tendance à s’accumuler, jusqu’à venir tapisser les parois intérieures de votre bouteille. Elles peuvent même former un « biofilm », précise le scientifique, autrement dit une « mince couche de micro-organismes adhérant à une surface », selon la définition du dictionnaire Larousse.
La seule manière de se débarrasser de cette couche de bactéries consiste donc à vraiment nettoyer la gourde, la rincer ne suffit pas.
Comment (bien) laver sa bouteille
Il faut donc veiller à laver sa gourde régulièrement, mais en utilisant la bonne méthode… Philip Tierno recommande de nettoyer l’ensemble de l’objet : l’intérieur, l’extérieur, le goulot et le bouchon, en utilisant de l’eau chaude et du savon.
Si le goulot de votre bouteille est trop étroit, il est possible d’utiliser une brosse éponge avec une tige, qui permet de venir frotter les parois du contenant.
Mais attention aux éponges, celles-ci aussi peuvent également se transformer en véritables nids à bactéries ou à microbes, et il est conseillé de les changer régulièrement.
À quelle fréquence laver sa gourde ? « Idéalement, une fois par jour », répond le docteur Brian Chow, médecin spécialiste des maladies infectieuses au Centre médical Tufts, un hôpital de Boston, aux États-Unis, sur le site américain spécialisé dans l’alimentation Food52.
Mashable livre un conseil d’hygiène supplémentaire, recommandant de se laver les mains avec de l’eau et du savon ou du gel hydroalcoolique, avant de toucher le goulot de sa bouteille dans certains endroits, comme les transports en commun ou la salle d’attente d’un cabinet médical…
Est-ce que ces conseils s’appliquent aux bouteilles en plastique ?
Les recommandations de Philip Tierno s’appliquent aux bouteilles réutilisables. Celles en plastique qui contiennent de l’eau minérale ou des sodas sont à usage unique. Ces objets régulièrement mis en cause pour leur coût environnemental ne sont en principe pas destinés à servir plusieurs fois.
Selon Philip Tierno, il serait cependant techniquement possible de les réutiliser, à condition de les nettoyer à l’eau et au savon entre chaque utilisation. Mais le problème, c’est que quand vous manipulez une bouteille en plastique, régulièrement et pendant plusieurs jours d’affilée, « sa surface se fissure, se raye et se craquelle »… Et chacun de ces minuscules interstices représente un nouveau nid potentiel à bactéries
CULTURE
Jeudi 20 Août 2020
MAGAZINE
Dix mots qu’on utilise parfois, mais qui n’existent pas
La langue française est en constante évolution. Elle se transforme, de nouveaux mots font régulièrement leur apparition dans notre quotidien tandis que d’autres, jugés désuets, disparaissent du langage courant.
Petit florilège de ces termes qui ne sont pas (encore) dans le dictionnaire, mais qu’on entend assez souvent et que l’on finit par adopter parfois, par effet de mode…
1. Malaisant
Le mot « malaisant » émerge dans les conversations et sur les réseaux sociaux… mais pas dans le dico. Utilisé pour « désigner un sentiment de malaise [qui apparaît] chez celui qui parle », il peut désigner une image, un film ou même une conversation qui provoque la gêne ou le malaise chez quelqu’un, selon le site linguiste L’Oreille tendue. Cet adjectif dérange parce qu’il est formé à partir du participe présent d’un verbe qui n’existe pas : malaiser. Il demeure donc encore incertain de l’utiliser en public, même si l’on en comprend le sens.
2. Candidater
Issu du latin candidatus, lui-même dérivé de candidus (candide), un « candidat » désignait dans la Rome antique, « le postulant aux fonctions publiques à Rome, revêtu de la toga candida (toge blanche), pour solliciter les suffrages ». Il finit par caractériser « celui qui aspire à quelque chose ». Seulement, le verbe « candidater », lui, ne figure pas dans les colonnes de nos dictionnaires. Ainsi, on ne peut que « se porter candidat » ou « postuler ».
3. Monétiser
Monétiser un site internet ou un blog, c’est faire de l’argent avec, faire en sorte qu’il soit rentable. Du moins, c’est le sens que l’on donne à ce terme de nos jours. À tort. La définition stricte de « monétiser », du latin moneta, « monnaie », est la suivante : transformer en monnaie, au sens matériel. « La monétisation est une opération qui ne peut être effectuée que par une banque nationale ou gouvernementale qui a le pouvoir de ‘‘frapper monnaie’’ ». Comme la Banque de France. Plus largement, nous utilisons « monétiser » pour caractériser le fait de « gagner de l’argent ». Le verbe devient alors une sorte d’anglicisme traduisant l’expression to make money. Pour l’éviter, osons donc le très chic « lucrativer ».
4. Inarrêtable
Nous tirons ce barbarisme des journaux sportifs, selon les sites internet de linguistes. L’adjectif sert à décrire celui qui « enchaîne les victoires, accumule les points et se dirige tout droit vers un titre de champion ». Par extension, il a fini par désigner « ce qu’on ne peut pas arrêter ». Seulement voilà, cet adjectif n’existe pas. Préférons « imbattable », « invincible » ou encore « invulnérable ». Mais là encore, « inarrêtable » est manifestement décalqué de l’anglais unstoppable.
5. Facilitateur
Si ce mot était reconnu, il désignerait celui qui est chargé de faciliter le déroulement d’un événement, d’un processus. Mais il n’y a que le mot « facile », du latin facilis qui existe, dans le dictionnaire. Il est également possible d’avoir recours au verbe « faciliter » qui signifie « rendre facile ou plus facile ». Alors, pour éviter de faire l’erreur, utilisons plutôt le terme d’« intermédiaire ».
6. Confusant
Influencés par le mot anglais confusing, nous utilisons parfois le terme « confusant » pour qualifier une chose qui engendre un sentiment de trouble. Préférons-lui « confus », « déroutant », « peu clair ». « Confusant » fait partie de cette liste d’anglicismes à bannir, comme « impactant », « concernant », « confusionnant »…
7. Nominer
Très souvent utilisés, le verbe « nominer » et son participe passé « nominé » sont considérés comme des anglicismes issus du terme nominee. Messieurs les présentateurs des César, nous vous saurions donc gré de ne plus dire « nominés » mais « nommés ».
8. Fuiter
Avec « fuiter », nous avons là affaire à un bon gros néologisme, notamment utilisé dans le milieu du journalisme pour parler, à titre d’exemple, d’écoutes ou de documents officiels, qui ont été révélés. En vrai, on peut dire qu’il y a eu une fuite, mais on ne peut pas dire qu’une information a fuité.
9. Chronophage
Forgé au XXe siècle à partir des deux termes grecs chrono- et -phage, « chronophage » n’existe pas dans la langue française. En revanche, il est important de préciser que, contrairement à pas mal de mots inventés de toutes pièces, celui-ci est utile, puisqu’il n’en existe pas d’autres pour désigner ce qu’il veut dire : qui prend beaucoup de temps ou fait perdre du temps.
10. Gratifiant
Si le verbe « gratifier » existe bien, l’adjectif verbal « gratifiant » est, lui, une vilaine erreur de français. Dans les dîners mondains, on lui préférera donc « valorisant ». À bon entendeur…
HISTOIRE
Jeudi 20 Août 2020
MAGAZINE
De la peau diaphane au teint hâlé, la grande histoire de la bronzette
Cet été, malgré l’épidémie de Covid-19, les estivants tentent de profiter – tant bien que mal – de la plage et du grand air. Les grandes vacances sont en effet pour beaucoup synonyme de farniente sur la plage ou au bord d’une piscine. Chaque année, 15 millions de flacons de crème solaire sont vendus en France. Bronzer oui, mais avec précaution !
Pourtant, le principe de s’exposer la peau délibérément au soleil est un phénomène récent, qui remonte à l’entre-deux-guerres. Tout comme le mot bronzage, qui définit jusque-là « l’action de recouvrir un objet d’une couche imitant l’aspect du bronze ».
La peau blanche, un canon de beauté féminin
Le brunissement de la peau est un phénomène naturel après l’exposition de l’épiderme humain aux rayons du soleil, qui entraîne la production de mélanine. Pourtant, depuis l’Antiquité gréco-romaine, les canons de beauté célèbrent la blancheur de la peau – surtout chez les femmes.
« Par leur activité économique et leur statut politique, les hommes se trouvent plus exposés au soleil que les femmes, écrit l’historien Pascal Ory dans son ouvrage L’Invention du bronzage. Résultante sociale : la concurrence sexuelle entre hommes se fera en direction des femmes les plus claires. […] La valorisation du teint pâle vaut pour les femmes desdites élites, considérées comme de précieux trésors, signes extérieurs de richesse, de supériorité et, à cet effet, gardé à l’abri des regards des autres mâles en même temps qu’à l’abri du soleil… »
Ainsi, pendant des siècles, c’est la blancheur des femmes qui est célébrée en Occident, comme le démontrent les arts et la culture. Dans des œuvres aussi diverses que La Joconde de De Vinci, La Jeune Fille à la perle de Vermeer ou La Liberté guidant le Peuple de Delacroix, les femmes représentées se caractérisent toutes par la blancheur de leur peau.
Comme dans les contes de Blanche-Neige ou de La reine des Neiges, où les héroïnes se distinguent par leur teint diaphane !
SANTÉ
Jeudi 20 Août 2020
MAGAZINE
Voici pourquoi vous feriez bien de nettoyer votre gourde tous les jours
Bien nettoyer sa gourde est beaucoup plus important qu’on ne le pense. C’est ce qu’explique Philip Tierno, professeur de microbiologie à l’Université de New York, aux États-Unis, au site internet américain d’actualité Mashable.
Les bouteilles réutilisables peuvent en effet devenir rapidement de véritables nids à bactéries. Le scientifique revient aussi sur la marche à suivre pour bien laver ces contenants.
De potentiels nids à microbes
Ce qu’il faut d’abord comprendre, c’est que « vos mains sont constamment en contact avec de la flore bactérienne », explique d’emblée Philip Tierno. Ces bactéries peuvent provenir de la surface d’un smartphone, du clavier d’un ordinateur, d’un bouton d’ascenseur, d’une poignée de porte ou de nombreux autres objets du quotidien.
Et quand vous utilisez votre bouteille, « vous dévissez son bouchon, vous le revissez, vous nettoyez son goulot… » Résultat, « tout ce qui se trouve sur vos mains se retrouve dans l’eau » que vous buvez ensuite, ajoute-t-il.
Conséquence, au fil du temps, les bactéries ont tendance à s’accumuler, jusqu’à venir tapisser les parois intérieures de votre bouteille. Elles peuvent même former un « biofilm », précise le scientifique, autrement dit une « mince couche de micro-organismes adhérant à une surface », selon la définition du dictionnaire Larousse.
La seule manière de se débarrasser de cette couche de bactéries consiste donc à vraiment nettoyer la gourde, la rincer ne suffit pas.
Comment (bien) laver sa bouteille
Il faut donc veiller à laver sa gourde régulièrement, mais en utilisant la bonne méthode… Philip Tierno recommande de nettoyer l’ensemble de l’objet : l’intérieur, l’extérieur, le goulot et le bouchon, en utilisant de l’eau chaude et du savon.
Si le goulot de votre bouteille est trop étroit, il est possible d’utiliser une brosse éponge avec une tige, qui permet de venir frotter les parois du contenant.
Mais attention aux éponges, celles-ci aussi peuvent également se transformer en véritables nids à bactéries ou à microbes, et il est conseillé de les changer régulièrement.
À quelle fréquence laver sa gourde ? « Idéalement, une fois par jour », répond le docteur Brian Chow, médecin spécialiste des maladies infectieuses au Centre médical Tufts, un hôpital de Boston, aux États-Unis, sur le site américain spécialisé dans l’alimentation Food52.
Mashable livre un conseil d’hygiène supplémentaire, recommandant de se laver les mains avec de l’eau et du savon ou du gel hydroalcoolique, avant de toucher le goulot de sa bouteille dans certains endroits, comme les transports en commun ou la salle d’attente d’un cabinet médical…
Est-ce que ces conseils s’appliquent aux bouteilles en plastique ?
Les recommandations de Philip Tierno s’appliquent aux bouteilles réutilisables. Celles en plastique qui contiennent de l’eau minérale ou des sodas sont à usage unique. Ces objets régulièrement mis en cause pour leur coût environnemental ne sont en principe pas destinés à servir plusieurs fois.
Selon Philip Tierno, il serait cependant techniquement possible de les réutiliser, à condition de les nettoyer à l’eau et au savon entre chaque utilisation. Mais le problème, c’est que quand vous manipulez une bouteille en plastique, régulièrement et pendant plusieurs jours d’affilée, « sa surface se fissure, se raye et se craquelle »… Et chacun de ces minuscules interstices représente un nouveau nid potentiel à bactéries
CULTURE
Jeudi 20 Août 2020
MAGAZINE
Dix mots qu’on utilise parfois, mais qui n’existent pas
La langue française est en constante évolution. Elle se transforme, de nouveaux mots font régulièrement leur apparition dans notre quotidien tandis que d’autres, jugés désuets, disparaissent du langage courant.
Petit florilège de ces termes qui ne sont pas (encore) dans le dictionnaire, mais qu’on entend assez souvent et que l’on finit par adopter parfois, par effet de mode…
1. Malaisant
Le mot « malaisant » émerge dans les conversations et sur les réseaux sociaux… mais pas dans le dico. Utilisé pour « désigner un sentiment de malaise [qui apparaît] chez celui qui parle », il peut désigner une image, un film ou même une conversation qui provoque la gêne ou le malaise chez quelqu’un, selon le site linguiste L’Oreille tendue. Cet adjectif dérange parce qu’il est formé à partir du participe présent d’un verbe qui n’existe pas : malaiser. Il demeure donc encore incertain de l’utiliser en public, même si l’on en comprend le sens.
2. Candidater
Issu du latin candidatus, lui-même dérivé de candidus (candide), un « candidat » désignait dans la Rome antique, « le postulant aux fonctions publiques à Rome, revêtu de la toga candida (toge blanche), pour solliciter les suffrages ». Il finit par caractériser « celui qui aspire à quelque chose ». Seulement, le verbe « candidater », lui, ne figure pas dans les colonnes de nos dictionnaires. Ainsi, on ne peut que « se porter candidat » ou « postuler ».
3. Monétiser
Monétiser un site internet ou un blog, c’est faire de l’argent avec, faire en sorte qu’il soit rentable. Du moins, c’est le sens que l’on donne à ce terme de nos jours. À tort. La définition stricte de « monétiser », du latin moneta, « monnaie », est la suivante : transformer en monnaie, au sens matériel. « La monétisation est une opération qui ne peut être effectuée que par une banque nationale ou gouvernementale qui a le pouvoir de ‘‘frapper monnaie’’ ». Comme la Banque de France. Plus largement, nous utilisons « monétiser » pour caractériser le fait de « gagner de l’argent ». Le verbe devient alors une sorte d’anglicisme traduisant l’expression to make money. Pour l’éviter, osons donc le très chic « lucrativer ».
4. Inarrêtable
Nous tirons ce barbarisme des journaux sportifs, selon les sites internet de linguistes. L’adjectif sert à décrire celui qui « enchaîne les victoires, accumule les points et se dirige tout droit vers un titre de champion ». Par extension, il a fini par désigner « ce qu’on ne peut pas arrêter ». Seulement voilà, cet adjectif n’existe pas. Préférons « imbattable », « invincible » ou encore « invulnérable ». Mais là encore, « inarrêtable » est manifestement décalqué de l’anglais unstoppable.
5. Facilitateur
Si ce mot était reconnu, il désignerait celui qui est chargé de faciliter le déroulement d’un événement, d’un processus. Mais il n’y a que le mot « facile », du latin facilis qui existe, dans le dictionnaire. Il est également possible d’avoir recours au verbe « faciliter » qui signifie « rendre facile ou plus facile ». Alors, pour éviter de faire l’erreur, utilisons plutôt le terme d’« intermédiaire ».
6. Confusant
Influencés par le mot anglais confusing, nous utilisons parfois le terme « confusant » pour qualifier une chose qui engendre un sentiment de trouble. Préférons-lui « confus », « déroutant », « peu clair ». « Confusant » fait partie de cette liste d’anglicismes à bannir, comme « impactant », « concernant », « confusionnant »…
7. Nominer
Très souvent utilisés, le verbe « nominer » et son participe passé « nominé » sont considérés comme des anglicismes issus du terme nominee. Messieurs les présentateurs des César, nous vous saurions donc gré de ne plus dire « nominés » mais « nommés ».
8. Fuiter
Avec « fuiter », nous avons là affaire à un bon gros néologisme, notamment utilisé dans le milieu du journalisme pour parler, à titre d’exemple, d’écoutes ou de documents officiels, qui ont été révélés. En vrai, on peut dire qu’il y a eu une fuite, mais on ne peut pas dire qu’une information a fuité.
9. Chronophage
Forgé au XXe siècle à partir des deux termes grecs chrono- et -phage, « chronophage » n’existe pas dans la langue française. En revanche, il est important de préciser que, contrairement à pas mal de mots inventés de toutes pièces, celui-ci est utile, puisqu’il n’en existe pas d’autres pour désigner ce qu’il veut dire : qui prend beaucoup de temps ou fait perdre du temps.
10. Gratifiant
Si le verbe « gratifier » existe bien, l’adjectif verbal « gratifiant » est, lui, une vilaine erreur de français. Dans les dîners mondains, on lui préférera donc « valorisant ». À bon entendeur…
HISTOIRE
Jeudi 20 Août 2020
MAGAZINE
De la peau diaphane au teint hâlé, la grande histoire de la bronzette
Cet été, malgré l’épidémie de Covid-19, les estivants tentent de profiter – tant bien que mal – de la plage et du grand air. Les grandes vacances sont en effet pour beaucoup synonyme de farniente sur la plage ou au bord d’une piscine. Chaque année, 15 millions de flacons de crème solaire sont vendus en France. Bronzer oui, mais avec précaution !
Pourtant, le principe de s’exposer la peau délibérément au soleil est un phénomène récent, qui remonte à l’entre-deux-guerres. Tout comme le mot bronzage, qui définit jusque-là « l’action de recouvrir un objet d’une couche imitant l’aspect du bronze ».
La peau blanche, un canon de beauté féminin
Le brunissement de la peau est un phénomène naturel après l’exposition de l’épiderme humain aux rayons du soleil, qui entraîne la production de mélanine. Pourtant, depuis l’Antiquité gréco-romaine, les canons de beauté célèbrent la blancheur de la peau – surtout chez les femmes.
« Par leur activité économique et leur statut politique, les hommes se trouvent plus exposés au soleil que les femmes, écrit l’historien Pascal Ory dans son ouvrage L’Invention du bronzage. Résultante sociale : la concurrence sexuelle entre hommes se fera en direction des femmes les plus claires. […] La valorisation du teint pâle vaut pour les femmes desdites élites, considérées comme de précieux trésors, signes extérieurs de richesse, de supériorité et, à cet effet, gardé à l’abri des regards des autres mâles en même temps qu’à l’abri du soleil… »
Ainsi, pendant des siècles, c’est la blancheur des femmes qui est célébrée en Occident, comme le démontrent les arts et la culture. Dans des œuvres aussi diverses que La Joconde de De Vinci, La Jeune Fille à la perle de Vermeer ou La Liberté guidant le Peuple de Delacroix, les femmes représentées se caractérisent toutes par la blancheur de leur peau.
Comme dans les contes de Blanche-Neige ou de La reine des Neiges, où les héroïnes se distinguent par leur teint diaphane !