John le Carré, qui est mort ce samedi à l’âge de 89 ans, n’aura pas eu ce Nobel qu’on lui avait tant promis. Mais le seul fait qu’il ait pu y prétendre, lui qui écrivait des romans d’espionnage, prouve à quel point il avait su transcender les genres pour être reconnu comme un des très grands écrivains de son temps.
John le Carré, qui est mort ce samedi à l’âge de 89 ans, n’aura pas eu ce Nobel qu’on lui avait tant promis. Mais le seul fait qu’il ait pu y prétendre, lui qui écrivait des romans d’espionnage, prouve à quel point il avait su transcender les genres pour être reconnu comme un des très grands écrivains de son temps.
Il ne venait pas du froid, comme le héros de son plus célébre roman, mais de l’ombre. Ombre du pseudonyme : John le Carré naît David John Moore Cornwell, dans le Dorset, en 1931, et prend ensuite pour écrire ce nom de le Carré (avec un l minuscule, il y tenait) qu’il a parfois avoué trouver « un peu ridicule ». Ombre de sa profession : dans les années 1950 et 1960, il travaille pour les services secrets, MI5 et MI6. Ombre des débuts : ses deux premiers romans, des « polars » traditionnels et pas particulièrement remarqués, ne font que laisser entrevoir l’univers qui éclatera, et avec quel brio, dans son troisième livre, L’Espion qui venait du froid (The Spy who Came in from the Cold, 1963). Ombre, enfin, d’une enfance triste, sur laquelle il ne s’étendra que tardivement, en 2016, avec la parution de fragments autobiographiques baptisés Le Tunnel aux pigeons (The Pigeon Tunnel : A Life of Writing).
Espion à 25 ans
Son père est un vague escroc, fraudeur à l’assurance, proche des fameux frères Krays, courant en permanence après la manière de rembourser ses dettes, ne faisant que de brèves apparitions auprès de son fils. Sa mère l’abandonne quand il a 5 ans, et ne reprend contact avec lui que quand il en a 21. Il connut les collèges privés anglais, leur éducation triste, et s’y promena longtemps, comme chantait Jacques Brel, « deux par seul sous les arcades ». Cela ne l’empêcha pas d’être un élève brillant : la Sherborne School, l’université de Berne, puis celle d’Oxford l’accueillirent. Professeur à Eton quelques années, il rejoint ensuite le Foreign Office. C’est à Hambourg, où il est en poste, qu’il est recruté en 1956 par le SIS (Secret Intelligence Service). Il a 25 ans. Ceux qui viennent le chercher ne savent pas que, s’ils ne bouleversent pas ainsi la géopolitique mondiale, ils lui offrent le terreau littéraire dans lequel son talent va s’épanouir.
« Espion », il le restera jusqu’en 1964, et sera un dommage collatéral de la célèbre affaire Philby, l’agent double ayant grillé sa couverture. Il tiendra plus tard à dissiper tout malentendu : « Je ne suis pas un espion devenu écrivain, je suis un écrivain qui, dans sa prime jeunesse, a passé quelques années inefficaces mais très formatrices dans le renseignement britannique. » Il avouera à de nombreuses reprises son amour de la langue allemande, qu’il maîtrisait parfaitement, son admiration pour Heinrich von Kleist, Georg Buchner et Schiller. Sa phrase, longue et souvent tortueuse, puise plus à ces sources-là qu’aux romanciers qui ont bercé son enfance, Henry Rider Haggard ou le Somerset Maugham de Mr Ashenden.
En octobre 1961, le monde vit dans la peur d’une déflagration planétaire. Les fondations du mur de Berlin sont posées. Cornwell est aux premières loges : il est second secrétaire à l’ambassade de Grande-Bretagne à Bonn, et défend déjà l’idée d’une Communauté européenne – idée qu’il n’a pas abandonnée, six décennies plus tard, à l’heure du Brexit. Dans sa chambre, il écrit, face au Rhin. Encore en service quand il publie son premier livre, L’Appel du mort (Call for the Dead, 1961), il enchaîne avec un deuxième, Chandelles noires (A Murder of Quality, 1962). Mais c’est le suivant qui l’amènera à une gloire internationale et jettera les bases de l’univers dans lequel il s’ébrouera pendant trente ans : celui de la guerre froide et de l’espionnage.
“L’espion qui venait du froid ”
Il a a peine 30 ans. Écrit en cinq semaines, L’Espion qui venait du froid, qui raconte une opération d’intoxication dans le Berlin de la guerre froide, révolutionne le genre. À la même époque, James Bond triomphe au cinéma. On a souvent opposé le Carré à 007, confondant le héros de Ian Fleming et la clownesque caricature qu’il est devenu à l’écran : Bond, dans les livres, est un personnage froid, impitoyable, contraint de tuer et plutôt désabusé. Loin de la démentir, le Carré va creuser cette esquisse en lui donnant l’ampleur de la fresque. Ses romans conjugueront l’intelligence de l’analyse géopolitique et la construction de personnages complexes et prisonniers de leur tâche.
Le plus célèbre d’entre eux, apparition secondaire dans ses trois premiers romans, va prendre la première place de la trilogie qui impose définitivement l’écrivain : La Taupe (Tinker, Tailor, Soldier, Spy, 1974), Comme un collégien (The Honourable Schoolboy, 1977), Les Gens de Smiley (Smiley’s People, 1979). George Smiley, bureaucrate au physique disgracieux mais d’une intelligence formidable, mêle une mémoire hors normes à une intuition redoutable et une paranoïa qui devient une force. Ni séducteur ni champion d’arts martiaux, il s’oppose au Soviétique Karla, tente de monter des opérations de déstabilisation, de sauver ses hommes menacés. Après trente ans d’oubli, il reviendra faire un petit tour dans L’Héritage des espions (A Legacy of Spies) en 2018, sorte de suite à L’Espion qui venait du froid.
Les livres se succèdent. Le succés ne se dément pas, sauf pour Un amant naïf et sentimental (The Naive and Sentimental Lover, 1971), sa seule incursion dans la littérature dite « blanche ». S’il s’aventure une fois au Proche-Orient, avec La Petite Fille au tambour (The Little Drummer Girl, 1983), le Carré reste surtout fidèle à la lutte contre les Soviétiques. Ce que cerne le romancier en permanence, c’est le facteur humain. Du monde gris de l’espionnage, il fait une scène où s’excitent et se répondent les passions les plus fortes et les plus imprévisibles : amour, trahison, fidélité, dévouement, idéalisme. Beaucoup de ses romans décrivent une opération parfaitement conçue et mise en l’air parce que, quelque part, quelqu’un s’est laissé prendre à un sentiment et a mis en péril ce qui devait rouler tout seul… Les « fans » se disputent sur ses chefs-d’œuvre. Se dégagent quand même, un peu plus haut encore que les autres, Comme un collégien, qui raconte la perte des illusions d’un idéaliste et dresse un fascinant portrait du Vietnam, et Un pur espion (A Perfect Spy, 1986), dans lequel il met en scène un escroc qui rappelle beaucoup ce père qui l’aura si peu été pour lui.
Les ravages du capitalisme sauvage
En 1989, année du mineur La Maison Russie (The Russia House), le mur de Berlin tombe. L’inspiration de le Carré va-t-elle survivre à l’URSS ? Il tourne encore quelque temps autour des restes de la guerre froide, rend un hommage amusé à Graham Greene avec Le Tailleur de Panama (The Tailor of Panama, 1996), dont la scène d’ouverture est sans doute une de celles où son humeur et son ironie s’exercent le mieux, puis réoriente son œuvre vers une dimension plus universelle...
Le Carré découvre les ravages du capitalisme sauvage et de ce qu’il traîne dans son sillage : trafics multiples (drogue, armes, blanchiments, médicaments...), pollutions, migrations... Single & Single (1999) plonge dans la jungle des avocats d’affaires et éprouve la loyauté d’un fils face aux magouilles paternelles. La Constance du jardinier (The Constant Gardener, 2001) s’attaque aux compromissions des laboratoires pharmaceutiques. Comme Le Chant de la mission (The Mission Song, 2006), moins réussi, il met en avant un de ces conflits oubliés dont se moquent les médias : la guerre civile qui ravage la République démocratique du Congo. Le mal a changé de visage, mais sa virulence est encore plus forte. Et ceux qui luttent contre lui évoluent aussi. Là où ses espions de la guerre froide servaient un système même s’ils n’en approuvaient pas tous les usages, ses nouveaux héros tentent de redresser les torts ou de s’embarquer, comme celui d’Un traître à notre goût (Our Kind of Traitor, 2010), dans un humanitaire voué à l’échec.
La rédemption
Une nouvelle lumière baigne son œuvre. Faut-il l’appeler rédemption ? Là où les victoires de Smiley avaient un goût de défaite, les défaites des héros d’Un homme très recherché (A Most Wanted Man, 2008) ou d’Une vérité si délicate (A Delicate Truth, 2013) ont le goût de la victoire. Devenu un dénonciateur de plus en plus engagé des multinationales et du nouvel impérialisme américain, le Carré aussi s’engage davantage, publie des tribunes, des exhortations (reprises pour beaucoup d’entre elles dans le volume que lui consacrent les Cahiers de l’Herne, en 2018), prend position contre la guerre en Irak, affirme « abhorrer » Donald Trump, qualifie le Brexit de « folie » et Boris Johnson de « porc ignorant » dans son dernier roman, Agent Running in the Field (2019), compare notre époque aux années 1930 et appelle à la vigilance. Le dandy mystérieux, qui avouait à la fois détester les interviews et ne pas être toujours très sincère dans ce qu’il racontait de sa vie, s’efface de plus en plus. Et, sur cette scène si différente de celle où il fit ses premiers pas, David Cornwell, citoyen du monde, enfila son dernier costume : celui du « vieil homme en colère ».
Ses 5 livres majeurs
1 - “L’Espion qui venait du froid” (1963)
L’écrivain britannique avait 32 ans lorsque parut ce livre, son troisième, qui allait changer définitivement la face du roman d’espionnage. « À une époque où la légende dorée de l’espionnage s’enrichissait des exploits d’un James Bond [...], John le Carré apportait soudain une vision toute différente de l’univers secret. C’est dans un décor de grisaille anonyme que besognaient ses personnages, lancés dans des missions sans gloire... », écrit Jean Rosenthal, à propos de cet opus très sombre, construit autour d’un personnage d’espion manipulé, déchu, déchirant.
2. “La Taupe” (1974)
Apparu dès L’Appel du mort (1961), le tout premier roman de John le Carré, l’officier de renseignements George Smiley est au cœur de la Trilogie de Karla, souvent considérée comme le chef-d’œuvre de l’auteur. Dans La Taupe – roman qui sera suivi par Comme un collégien, puis Les Gens de Smiley –, l’opiniâtre et méthodique Smiley s’emploie à démasquer un agent double haut placé dans la hiérarchie du « Cirque » – comprenez : les services secrets britanniques. Une intrigue inspirée à l’écrivain par la trahison révélée de Kim Philby, officier supérieur du MI6, démasqué dans les années 1960 après avoir espionné pendant trois décennies au profit de l’URSS.
“La Maison Russie” (1989)
La parenthèse de la perestroïka (1985-1991) était encore grande ouverte lorsque le Carré publia cette Maison Russie qui y est ancrée. Intrigue sinueuse et tonalité ironique sont les atouts majeurs de ce roman qui n’est sans doute pas le plus lu et le plus connu de son auteur, mais qui distille un charme particulier lié notamment à son personnage principal : Bartholomew « Barley » Blair, un éditeur britannique enrôlé par les services secrets de son pays – auquel Sean Connery prêta sa séduction nonchalante dans une adaptation cinématographique plutôt réussie.
4. “Un homme très recherché” (2008)
Avec l’effondrement du communisme, la fin de la guerre froide, il allait perdre son sujet, perdre sa magie, prédisaient certains... Bien sûr que non. Toujours l’œuvre romanesque de John le Carré s’est appuyée sur une vision juste et précise de la situation géopolitique mondiale et de ses bouleversements les plus contemporains. L’affrontement est-ouest terminé, ses romans se sont fait l’écho du nouveau grand désordre planétaire – avec montée des fondamentalismes, essor du terrorisme... En témoigne notamment Un homme très recherché, magnifique et complexe jeu d’échecs entre espions dans la mélancolique ville de Hambourg.
5. “L’Héritage des espions” (2017)
Dans ce roman paru en 2017, John le Carré ranime le souvenir, et quelques-uns des personnages, de L’Espion qui venait du froid, dont il s’emploie cinq décennies plus tard à prolonger, creuser et densifier l’intrigue. Pour mieux mettre au jour le désenchantement, la lassitude, le doute, et surtout la culpabilité plus ou moins assumée qui s’emparent de ses espions vieillissants. Portraitiste génial, moraliste pessimiste mais sans cynisme, John le Carré livrait ainsi, à 85 ans, un chef-d’œuvre crépusculaire et inoubliable.
Démonstration, en cinq films et deux séries, que les écrits du maître des romans d’espionnage, disparu le 12 décembre à 89 ans, peuvent tourner rond à l’écran.
“L’Espion qui venait du froid”, de Martin Ritt (1965)
Le monde est en pleine guerre froide quand sort cette première adaptation de John le Carré, deux ans à peine après la publication du roman. On y découvre les tentatives d’« intoxication » menées en parallèle par les Occidentaux et le KGB pour discréditer l’état-major des services secrets est-allemands, dans le but de protéger un agent double en leur sein. Le récit est diabolique, tant la manipulation n’est jamais là où on l’attend. La mise en scène de Martin Ritt, dans un noir et blanc plus noir que blanc – on n’est clairement pas dans un James Bond –, enferme littéralement les personnages. Et Richard Burton est génial en anti-héros trop humain, broyé par la mécanique perverse du renseignement.
“L’Espion qui venait du froid”, de Martin Ritt (1965)
Le monde est en pleine guerre froide quand sort cette première adaptation de John le Carré, deux ans à peine après la publication du roman. On y découvre les tentatives d’« intoxication » menées en parallèle par les Occidentaux et le KGB pour discréditer l’état-major des services secrets est-allemands, dans le but de protéger un agent double en leur sein. Le récit est diabolique, tant la manipulation n’est jamais là où on l’attend. La mise en scène de Martin Ritt, dans un noir et blanc plus noir que blanc – on n’est clairement pas dans un James Bond –, enferme littéralement les personnages. Et Richard Burton est génial en anti-héros trop humain, broyé par la mécanique perverse du renseignement.
“Le Tailleur de Panama”, de John Boorman (2001)
À Panama, où la corruption est élevée au rang des beaux-arts, un tailleur so british (et ancien taulard) alimente un agent véreux de Sa Majesté en renseignements top secret... mais totalement bidon. Ce qui n’empêche pas les gouvernements britanniques et américains de les prendre très au sérieux et de préparer une intervention militaire dans le petit Etat d’Amérique centrale. Le roman, du moins dans ses deux premiers tiers, avait des allures de farce. John Boorman a beaucoup insisté (un peu trop, d’ailleurs) sur cette dimension comique, bien servi par Geoffrey Rush (dans le costume du tailleur mythomane) et, surtout, par Pierce Brosnan. Savoureuse idée de casting que d’avoir confié à celui qui était alors le visage de James Bond un rôle d’espion aussi séducteur que filou. Le résultat est aussi cynique que réjouissant.
“The Constant Gardener”, de Fernando Meirelles (2005)
Là, on ne rigole plus. The Constant Gardener (La Constance du jardinier en VF) est le roman le plus triste, et le plus émouvant, de John le Carré. Est-ce parce qu’il raconte une magnifique histoire d’amour ? Justin Quayle, diplomate tranquille (et passionné de jardinage) au Kenya, est aussi effacé que sa femme Tessa, travailleuse humanitaire, est passionnée. Quand cette dernière est violée et assassinée, le rond-de-cuir se découvre une colère et une bravoure insoupçonnées pour mener l’enquête et tenter de révéler les crimes commis en Afrique par l’industrie pharmaceutique avec la complicité des pays occidentaux. Le couple Ralph Fiennes-Rachel Weisz est bouleversant, et Fernando Meirelles retrouve, dans les scènes tournées dans le chaos urbain de Nairobi, la tension quasi documentaire qu’il avait si bien saisie dans le bidonville de La Cité de Dieu. Le réalisateur a aussi l’intelligence (contrairement à Susanna White dans Un traître idéal) de ne pas adoucir la fin du livre, très noire comme souvent chez John le Carré.
“La Taupe”, de Tomas Alfredson (2011)
En 1979, la BBC avait proposé une adaptation en six épisodes de Tinker, Tailor, Soldier, Spy avec Alec Guinness dans le rôle de George Smiley, le héros récurrent des premiers livres de John le Carré. Les cinq heures et quinze minutes de cette minisérie n’étaient pas de trop (même au rythme très flegmatique, pour ne pas dire lymphathique, des fictions télé d’alors) pour restituer toute la complexité du roman. Aussi, quand le Suédois Tomas Alfredson entreprit de condenser Tinker… (La Taupe en VF) en un film de deux heures, les fans de l’écrivain eurent de sérieux doutes.
Soyons honnêtes : à moins d’avoir lu le roman, il est impossible de tout piger à la première vision du film. Ce qui n’empêche pas de prendre un immense plaisir devant cette Taupe qui réunit le gratin du cinéma anglais – Gary Oldman, méconnaissable en Smiley, Colin Firth, John Hurt, Tom Hardy, Benedict Cumberbatch… La mise en scène entretient la paranoïa avec une précision diabolique : derrière chaque porte du « Cirque » (le siège du contre-espionnage britannique, au décor étonnant), on a l’impression que tout peut arriver.
“Un homme très recherché”, d’Anton Corbijn (2013)
“The Night Manager”, de Susanne Bier (2016)
Deux studios hollywoodiens s’étaient cassé les dents sur The Night Manager (Le Directeur de nuit en VF). Et pour cause, l’histoire de l’ancien soldat Jonathan Pine, devenu patron d’hôtel puis agent temporaire du MI6, est l’un des romans les plus touffus de John le Carré, l’un des plus « globe-trotteurs » aussi – Suisse, Égypte, Cornouailles, Bahamas, Amérique centrale… on se croirait dans un James Bond ! La BBC One a brillamment relevé le défi dans une série en six épisodes réalisés par la cinéaste danoise Susanne Bier. Impossible de décrocher de ce thriller d’espionnage et d’aventures sous tension permanente. Face à Tom Hiddleston, énigmatique comme le rôle-titre l’exige, Hugh « Dr House » Laurie est très crédible en marchand d’armes sans scrupules. « Le pire homme du monde », vraiment…
John Le Carré avait accédé à un succès international après la parution de son troisième roman, « L'Espion qui venait du froid » (1964), qu'il écrivit à 30 ans, « mangé par l'ennui » que ses activités de diplomate à l'ambassade britannique de Bonn en Allemagne lui procuraient.
Le roman, vendu à plus de 20 millions d'exemplaires dans le monde, raconte l'histoire d'Alec Leamas, un agent double britannique, passé en Allemagne de l'Est. Son adaptation au grand écran, avec Richard Burton dans le rôle titre, marque le début d'une longue collaboration avec le cinéma et la télévision.
« Porc ignorant »
Le romancier Robert Harris a décrit Le Carré comme « l'un de ces auteurs qui était non seulement un écrivain brillant mais qui a aussi pénétré la culture populaire - et c'est très rare ».
« L'espion qui venait du froid » est un « chef-d'œuvre », a déclaré M. Harris à la chaîne de télévision SkyNews. « C'est une histoire incroyablement captivante et très profonde, et elle a transformé l'écriture du roman d'espionnage. C'était un brillant portrait psychologique de l'espionnage, de la trahison et du déclin du pouvoir britannique. », a-t-il ajouté.
Dans son dernier roman, paru en octobre 2019, l'europhile John Le Carré dressait un portrait sans concessions du Premier ministre Boris Johnson dépeint en « porc ignorant » et qualifiait le Brexit de « folie ».
CE MERCREDI SOIR ARTE DIFFUSE UN FILM MAGISTRAL DE JOHN LE CARRÉ
Tc'était un temps où, sortant d'un roman, je me mettais à terre en courant. Et je savais que si je pouvais continuer à courir et ne pas être dérangé par toutes ces bêtises ennuyeuses d'édition et de publication, je pourrais écrire un autre livre deux fois plus vite que le dernier. J'avais peut-être même raison. Mais pas cette fois. Cette fois, je suis sorti en mélangeant. Je suis comme un prisonnier après une longue période: pas prêt à vivre, irrité de la séparation, nostalgique des copains avec lesquels j'ai été enfermé, et désireux de rentrer là où j'étais en sécurité. Plus étrangement, j'ai des affaires en suspens. J'ai le sentiment d'avoir écrit le roman de quelqu'un d'autre.
Le roman en question s'appelle The Constant Gardener. Il décrit la recherche d'un diplomate britannique d'âge moyen pour les assassins de sa jeune épouse assassinée, Tessa. Le diplomate s'appelle Justin, et il est un comploteur du ministère des Affaires étrangères employé au haut-commissariat britannique à Nairobi. L'histoire commence avec la mort de Tessa sur les rives du lac Turkana, dans le nord du Kenya, où elle a été mortellement poignardée et le conducteur de sa jeep décapité. Son compagnon et amant putatif, un médecin africain, a apparemment fui la scène. L'histoire continue à partir de là.
Quand et où le roman a-t-il commencé? Je me pose toujours la même question stupide, et je me retrouve à truquer la réponse, car il n'y en a pas. Mais cette fois, étonnamment, il me semble avoir quelques conseils.
Il y a vingt ans, un soir d'été, un cycliste à la barbe noire dans un béret a franchi les doubles portes ouvertes de la brasserie de Bâle où je buvais, a garé son vélo à pousser à ma table et m'a rempli la tête avec le les malheurs des multis, comme il les appelait - les géantes multinationales pharmaceutiques qui ont construit leurs sombres châteaux le long des rives du Rhin supérieur. Son vélo-poussoir était peint en blanc. À cette époque, les vélos blancs étaient des symboles de révolte, plutôt que les chemises blanches symbolisaient plus tard les manifestants anti-Noriega au Panama. Il avait été chimiste, disait-il, mais maintenant il était anarchiste parce qu'il refusait de participer à l'empoisonnement de l'humanité. Tout ce qu'il m'a dit d'autre, je l'ai oublié depuis longtemps, même si je l'ai compris. En tant que non-scientifique, j'étais plus intéressé par son anarchisme que par sa chimie. Mais en tant qu'écrivain, j'appréciais secrètement un de ces frissons d'avertissement: un jour, je trouverai un moyen d'écrire sur vous et vos multis, pensai-je. Et bien: aujourd'hui, 20 ans plus tard, je l'ai fait. Dans le roman, je jette sa barbe et son vélo et verse un peu d'eau froide sur son anarchisme. Mais je garde ses multis et sa fureur, et je les emmène avec moi en Afrique. Et ma cible reste sa cible: les sociétés pharmaceutiques bad-boy qui, contrairement aux frères et sœurs éthiques du même secteur, empoisonneraient le monde si, ce faisant, elles pouvaient faire grimper le cours de leurs actions. Je jette sa barbe et son vélo et verse un peu d'eau froide sur son anarchisme. Mais je garde ses multis et sa fureur, et je les emmène avec moi en Afrique. Et ma cible reste sa cible: les sociétés pharmaceutiques bad-boy qui, contrairement aux frères et sœurs éthiques du même secteur, empoisonneraient le monde si, ce faisant, elles pouvaient faire grimper le cours de leurs actions. Je jette sa barbe et son vélo et verse un peu d'eau froide sur son anarchisme. Mais je garde ses multis et sa fureur, et je les emmène avec moi en Afrique. Et ma cible reste sa cible: les sociétés pharmaceutiques bad-boy qui, contrairement aux frères et sœurs éthiques du même secteur, empoisonneraient le monde si, ce faisant, elles pouvaient faire grimper le cours de leurs actions.
Et cela doit faire cinq ans que j'étais assis dans un petit restaurant londonien lorsqu'un élégant gentleman anglais de la classe des beuveries en costume gris s'est glissé avec le panier de jardin d'une châtelaine sous le bras et, se déplaçant timidement de table en table, en a donné un bouquet. de fleurs fraîchement coupées sur chaque groupe de convives, hommes ou femmes, jeunes ou vieux: pois de senteur, anémones et roses. Là où il y avait des couples, il était pointilleux pour s'adresser à l'homme. «Pour votre dame, monsieur, si vous me le permettez», murmura-t-il d'une voix d'Oxbridge embouteillée qui aurait pu appartenir à un Jeeves festif. Personne ne lui a offert d'argent et il n'en a pas demandé. Il n'était pas du genre à payer. Notre table a des pois sucrés. Je me souviens de l'odeur. La propriétaire a obtenu des roses, pour lesquelles il a reçu un verre de vin et un baiser.
«Nous l'appelons le jardinier fou», dit-elle alors qu'il prenait congé timidement, une main pour le panier, une pour le montant de la porte.
C'était un comptable, pensa-t-elle, mais peut-être un avocat. Il possédait une grande maison avec un jardin. Il avait souffert d'un deuil. Offrir des fleurs lui a donné du réconfort. J'ai écrit le titre «The Mad Gardener» et je l'ai imprimé sur mon babillard. J'ai écrit une première page d'un premier chapitre. Un Anglais excentrique et endeuillé, coiffé d'un chapeau de paille, s'installe au Maroc. Le soir, il déambule dans les cafés et les boîtes de nuit, offrant des fleurs aux convives.
Il est arrivé sur le bateau à vapeur du lundi matin, hors saison comme ils le faisaient, un autre imbécile anglais vieillissant et brûlé par le soleil dans une veste blanche crasseuse et une cravate rayée, et un chapeau panama avec ce qui aurait pu être ses couleurs régimentaires sur le groupe. Le lendemain, il déambulait déjà le long de la corniche comme s'il la possédait, levant le bras vers un Arabe errant qui lui faisait un demi-sourire, enlevant son Panama aux dames touristiques sur leurs chameaux à main. Il a logé à l'Oasis, pas à la Métropole - l'Oasis avec sa façade coloniale française écaillée, et la nourriture fétide et les punkahs en bois grinçants dans la salle à manger, étant ce que recherchent les nostalgiques impériaux. Et le Métropole, qui a toutes les portes en acier brossé et électriques, est ce qu'ils fuient.
Son nom, si quelqu'un s'en souciait, était Clapham. «Comme la jonction, mon vieux. Prochain arrêt Battersea. C'était beaucoup trop facile. Il avouerait avec un sourire sans vérité, à quiconque l'écouterait dans les points d'eau soufflés à la mouche, préférés des expatriés résidents. «Cuillère en argent, jamais fait un tour de main, moutarde aux examens. Glib, c'était mon problème. Charmeur formidable, dansé avec toutes les filles laides, pensait que c'était mon devoir, vie gâchée, pas question, confiait-il, comme s'il formulait l'épitaphe d'un ami déploré qui se trouvait être lui-même.
Mais je foutais un peu le lecteur ici: la personne qu'il déplorait vraiment était sa femme décédée. Je le savais alors, et je le savais des années plus tard. C'était un homme à la recherche d'un amour mort.
J'ai épinglé le passage à côté du titre, où il a pris de la poussière pendant des années, jusqu'à ce que je le démonte et le fourre dans un dossier pour des causes perdues. En le relisant maintenant, et en le comparant au roman que j'ai finalement écrit, je peux repérer des similitudes qui me prennent encore par surprise. Premièrement, pour des raisons que je ne peux que deviner, j'ai dû décider il y a longtemps de placer le nouveau roman sur le continent africain, et quand j'y suis arrivé, je suis resté fidèle à cette notion. Dans le roman, le temps est le présent: c'est-à-dire, la kleptocratie du président Moi, qui est au pouvoir depuis une vingtaine d'années, et le Kenya, socialement et économiquement, va doucement au diable. Deuxièmement, lorsque je suis venu pour créer mon personnage Justin, je l'ai fait aussi britannique que M. Clapham et aussi galant, mais pas encore un échec - plutôt un diplomate britannique de longue date à Nairobi en attente d'être mis sur l'herbe. Tout de même, «Clapham comme la jonction» est incontestablement un premier coup de feu sur le personnage qui, il y a quelques années, sous le nom de Justin, s'est frayé un chemin dans le roman et l'a repris, le jardinage et tout. M. Clapham est ce que Justin aurait pu devenir si, au lieu d'épouser une femme beaucoup plus jeune, il avait pris une retraite anticipée et retombé sur son argent privé, et s'établissait comme un autre Britannique expatrié avec une vie à tuer.
Voilà donc les bribes de l'histoire qui semblaient s'être rassemblées au fond de ma boîte à outils: un anarchiste cycliste, un jardinier fou, une odeur de Suisse pharmaceutique, un diplomate épuisé dans un chapeau de paille, un yen réticent pour l'Afrique et les anciennes colonies. .
Et le deuil - pourquoi le deuil?
Pourquoi ai-je insisté, dès les premières lignes de ce premier brouillon mawkish et jusqu'au roman fini, que mon personnage principal avait perdu quelqu'un de très proche de lui et la cherchait toujours? (Tessa était l'antithèse même de Justin - obstinée, inébranlable et passionnément engagée à apporter aide et réconfort aux misérables de la terre du Kenya, en particulier aux femmes; c'est dans le cadre d'une telle mission de miséricorde qu'elle a été assassinée.) Pourquoi cette détermination, tout à coup, pour écrire sur une perte proche et douloureuse alors qu'aucune de ces dernières années, Dieu merci, ne m'était arrivée?
Le choix de l'Afrique ne me surprend pas, même si je suis toujours déconcerté de découvrir avec quelle bravade, avec quelle insouciance téméraire, j'ai engagé quelques années de ma vie à l'avance sur un sujet dont je connaissais, à l'époque, ensuite à rien. En partie, je suppose, il y avait l'attrait de me faire une éducation. Et les anciennes colonies ont toujours eu une influence inquiète sur moi, même si mes seuls souvenirs d'Afrique jusque-là avaient été des files de jeeps rayées faisant la queue pour photographier le même lion inconsolable, et des lodges de safari débordés de groupes de touristes allemands. Comme beaucoup d'Anglais de mon âge, j'ai été élevé pour gouverner les indigènes de nos possessions d'outre-mer, et je me suis toujours senti embarrassé à ce sujet. Les écoles anglaises coûteuses qui m'ont fourni ce que nous devons appeler une éducation ont vu comme leur devoir de nous préparer aux fardeaux de la domination impériale. Une fois par trimestre, un prédicateur errant se faisant appeler conseiller de carrière descendrait dans notre école - fondée par le roi Édouard VI et gouvernée à l'époque par la verge - et nous familiariserait en masse avec les modes de vie coloniale en Malaisie, au Kenya et en Inde. Un vieux gentilhomme bien intentionné fit trembler en nous avertissant que quiconque condamnerait joyeusement un indigène à mort devait bien assister à son exécution. C'était la définition du fair-play de notre conférencier. Il n'est donc pas étonnant pour moi qu'un sentiment de culpabilité coloniale persiste dans mes écrits, que l'ancienne colonie en question soit la nôtre ou celle de quelqu'un d'autre. Ancienne Palestine, Hong Kong, Vietnam, Cambodge, Panama.
Ce qui me laisse dans le deuil et le passage le plus troublant de mes 40 ans d'écriture.
Au milieu des années 70, j'ai décidé de changer ma façon de travailler. J'étais devenu trop sédentaire, trop le desk officer, pas assez le field man. L'imagination et la mémoire délibérément falsifiée ne suffisaient plus. Je méritais et avais besoin de partager les malheurs sur lesquels j'écrivais. Il était temps que je suive le conseil que j'avais donné avec une certaine arrogance à un ami peintre, d'arrêter de peindre des paysages pendant un moment et de vivre dans un seul. Désormais, je me suis promis que si je voulais écrire sur un endroit, j'irais là-bas, que ce soit l'Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient, le Caucase, ou, plus récemment, le Kenya et le Sud-Soudan. En un mot, j'ai commencé à écrire sur le sabot, en compagnie du partage du secret que j'avais désigné comme mon personnage principal, et c'est encore ce que j'aime faire.
Pour The Honorable Schoolboy, j'ai choisi comme compagnon de voyage fantomatique l'espion et Fleet Street hack Jerry Westerby, pour The Little Drummer Girl, l'actrice Charlie. Et maintenant, pour The Constant Gardener, le diplomate Justin Quayle. Dit de façon désagréable, le processus est une sorte de journalisme délibérément déformé, où rien n'est tout à fait ce qu'il est, et chaque rencontre est examinée et, le cas échéant, refondue pour ses possibilités dramatiques. Les mêmes vieilles distorsions corrompues et créatives, alors, mais faites de la hanche, dans le feu de l'action, pour être réfléchies et réécrites plus tard dans la tranquillité.
Et c'est ainsi qu'en 1974 environ, je suis venu à la rencontre d'Yvette Pierpaoli, dans la maison d'un diplomate allemand de la ville assiégée de Phnom Penh, autour d'un dîner élégant servi au cliquetis des coups de feu sortant du palais de Lon Nol, une centaine mètres sur la route. Yvette était accompagnée de son compagnon, Kurt - un capitaine de la marine suisse, quoi d'autre? - et Kurt et Yvette dirigeaient une société commerciale appelée Suisindo, qui opérait à partir d'une ancienne maison en stuc dans le centre de la ville. C'était une petite française de province pétillante, dure, aux yeux bruns, d'une trentaine d'années, tour à tour vulnérable et bruyante et extrêmement empathique. Elle avait tous les ruses. Elle pourrait écarter les coudes et vous faire des reproches comme une péniche. Elle pourrait vous faire un sourire pour faire fondre votre cœur, vous cajoler, vous flatter et vous gagner de toutes les manières dont vous aviez besoin.
Mais c'était pour une cause. Et la cause, vous l'avez vite compris, était une exigence viscérale absolument non négociable en elle pour fournir de la nourriture et de l'argent aux affamés, des médicaments aux malades, un abri pour les sans-abri, du papier pour les apatrides et, plus généralement, dans le la manière la plus laïque, musclée, professionnelle et terre-à-terre que vous puissiez imaginer, accomplir des miracles. Cela ne l'empêchait en aucun cas d'être une femme d'affaires pleine de ressources et souvent sans vergogne, surtout lorsqu'elle était lancée contre des gens dont l'argent, à son avis inébranlable, serait mieux dans les poches des nécessiteux. Suisindo a fait de bons profits, comme il le fallait, car une grande partie de l'argent qui passait par la porte d'entrée coulait directement par l'arrière, affectée à tout bon objectif qu'Yvette avait mis à cœur. Et Kurt, le plus sage et le plus endurant des hommes,
Il y a une histoire que je dois vous raconter à propos d'Yvette, que j'ai entendu d'elle de première main, bien que ce ne soit pas une garantie qu'elle soit entièrement vraie. Un agent humanitaire scandinave, amoureux d'elle, l'a invitée sur son île privée au large des côtes suédoises. Je déguise délibérément l'identité de l'homme, car il était marié et célèbre coureur de jupons. Kurt et Yvette, à ce moment-là à Bangkok, étaient à la hauteur de leurs finances. Un contrat était en jeu: gagneraient-ils ou ne gagneraient-ils pas la commission de l'agence d'aide scandinave d'acheter pour plusieurs centaines de milliers de dollars de riz et de le livrer à des réfugiés cambodgiens affamés à la frontière thaïlandaise? Leur concurrent le plus proche était un marchand chinois impitoyable dont Yvette était convaincue, probablement sur pas plus de preuves que son intuition, complotait pour court-circuiter à la fois l'agence humanitaire et les réfugiés. À l'insistance de Kurt, Yvette partit pour l'île suédoise. La maison de plage était un nid d'amour préparé pour son arrivée. Des bougies parfumées, jura-t-elle, brûlaient dans la chambre. Son futur amoureux était ardent, mais elle implora la patience. Ne pourraient-ils pas d'abord faire une promenade romantique sur la plage? Bien sûr! Pour toi n'importe quoi! Il fait un froid glacial, ils doivent donc s'envelopper au chaud. Alors qu'ils trébuchent sur les dunes de sable dans l'obscurité, Yvette propose un jeu d'enfance: je m'arrête. Alors. Maintenant, placez-vous près de moi. Plus proche. Alors. C'est très bien. Maintenant, je ferme les yeux et vous mettez vos mains dessus. Vous êtes à l'aise? Moi aussi. Maintenant, vous pouvez me poser une question, n'importe quelle question dans le monde, une seule, et je dois répondre à la vérité absolue. Si je ne le fais pas, je ne suis pas digne de vous. Vous jouerez à ce jeu? Bien. Moi aussi. Alors, quelle est votre question? La maison de plage était un nid d'amour préparé pour son arrivée. Des bougies parfumées, jura-t-elle, brûlaient dans la chambre. Son futur amoureux était ardent, mais elle implora la patience. Ne pourraient-ils pas d'abord faire une promenade romantique sur la plage? Bien sûr! Pour toi n'importe quoi! Il fait un froid glacial, ils doivent donc s'envelopper au chaud. Alors qu'ils trébuchent sur les dunes de sable dans l'obscurité, Yvette propose un jeu d'enfance: je m'arrête. Alors. Maintenant, placez-vous près de moi. Plus proche. Alors. C'est très bien. Maintenant, je ferme les yeux et vous mettez vos mains dessus. Vous êtes à l'aise? Moi aussi. Maintenant, vous pouvez me poser une question, n'importe quelle question dans le monde, une seule, et je dois répondre à la vérité absolue. Si je ne le fais pas, je ne suis pas digne de vous. Vous jouerez à ce jeu? Bien. Moi aussi. Alors, quelle est votre question? La maison de plage était un nid d'amour préparé pour son arrivée. Des bougies parfumées, jura-t-elle, brûlaient dans la chambre. Son futur amoureux était ardent, mais elle implora la patience. Ne pourraient-ils pas d'abord faire une promenade romantique sur la plage? Bien sûr! Pour toi n'importe quoi! Il fait un froid glacial, ils doivent donc s'envelopper au chaud. Alors qu'ils trébuchent sur les dunes de sable dans l'obscurité, Yvette propose un jeu d'enfance: je m'arrête. Alors. Maintenant, placez-vous près de moi. Plus proche. Alors. C'est très bien. Maintenant, je ferme les yeux et vous mettez vos mains dessus. Vous êtes à l'aise? Moi aussi. Maintenant, vous pouvez me poser une question, n'importe quelle question dans le monde, une seule, et je dois répondre à la vérité absolue. Si je ne le fais pas, je ne suis pas digne de vous. Vous jouerez à ce jeu? Bien. Moi aussi. Alors, quelle est votre question? elle a juré, brûlaient dans la chambre. Son futur amoureux était ardent, mais elle implora la patience. Ne pourraient-ils pas d'abord faire une promenade romantique sur la plage? Bien sûr! Pour toi n'importe quoi! Il fait un froid glacial, ils doivent donc s'envelopper au chaud. Alors qu'ils trébuchent sur les dunes de sable dans l'obscurité, Yvette propose un jeu d'enfance: je m'arrête. Alors. Maintenant, placez-vous près de moi. Plus proche. Alors. C'est très bien. Maintenant, je ferme les yeux et vous mettez vos mains dessus. Vous êtes à l'aise? Moi aussi. Maintenant, vous pouvez me poser une question, n'importe quelle question dans le monde, une seule, et je dois répondre à la vérité absolue. Si je ne le fais pas, je ne suis pas digne de vous. Vous jouerez à ce jeu? Bien. Moi aussi. Alors, quelle est votre question? elle a juré, brûlaient dans la chambre. Son futur amoureux était ardent, mais elle implora la patience. Ne pourraient-ils pas d'abord faire une promenade romantique sur la plage? Bien sûr! Pour toi n'importe quoi! 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Sa question, prévisible, concerne ses désirs les plus intimes en ce moment. Yvette les décrit, j'en suis sûr, avec un mensonge effronté: elle rêve, dit-elle, d'un certain beau scandinave viril lui faisant l'amour dans une chambre parfumée sur une île solitaire au milieu d'une mer agitée. Puis c'est à son tour. Elle se retourne et, peut-être avec moins de tendresse que ce que le pauvre garçon aurait pu imaginer, pose des mains sur ses yeux et lui crie à l'oreille: `` Quelle est l'offre concurrentielle la plus proche de la nôtre pour la livraison de mille tonnes de riz? aux réfugiés à la frontière thaï-cambodgienne?
Mais il y avait un autre aspect d'Yvette que les amis, et les journalistes étrangers en particulier, ignoraient à leurs risques et périls. La guerre, comme elle l'a admis la première, l'a excitée. Elle savourait le danger, s'en réjouissait. Le battement de tambour des coups de feu l'a attirée dehors comme la pluie après une sécheresse. Tout en déplorant les misères de la guerre, elle savourait ses libertés et ses dangers. Ils parlaient à la rebelle en elle, à l'aventurière, à la gamine. Ils consolèrent l'adolescente qui, réduite à la famine, avait arpenté les rues de Paris et porté un enfant d'amour à un homme qui l'avait abandonnée. War, le grand niveleur, a réprimé les ogres qui la hantaient depuis ses années d'enfance de pauvreté et d'abus. C'est au Cambodge qu'elle a découvert ses terribles attraits, et ils ne l'ont jamais lâchée.
Au milieu des années 70, le Cambodge était un archipel. Les Khmers rouges de Pol Pot tenaient la campagne, tandis que Lon Nol, avec un vaste soutien américain, s'accrochait aux villes - dont la plus grande, Phnom Penh, était entourée par les Khmers rouges dans un rayon de cinq à 10 kilomètres du centre. Les journalistes les plus aisés séjournaient principalement dans un grand hôtel ancien avec des jardins et une piscine, et emmenaient des taxis à l'avant pour 30 dollars par jour, augmentant en fonction de la distance parcourue et des dangers qu'ils pouvaient subir en chemin. Le soir, ils déposaient leurs histoires, qui à peine changeaient: c'était le temps d'attente. Un jour, en compagnie de David Greenway, alors du Washington Post, je partis timidement pour la zone de combat, emportant avec moi pour protection une liasse de cartes postales simples sur lesquelles je prenais habituellement des notes, généralement illisibles par la suite, et bien sûr , le personnage secret de mon journaliste fictif, Jerry. Yvette était déterminée à se joindre à nous. Elle avait entendu parler d'une femme sage capable de prédictions étonnantes qui vivait dans un village khmer à quelques kilomètres dans la jungle. Greenway n'était pas très enthousiaste, et j'étais trop ignorant pour savoir si je devais être enthousiaste ou non, mais quand Yvette était déterminée à suivre son chemin, on ne pouvait pas faire grand-chose à ce sujet. En tant que notre seule oratrice khmère, elle a donné des instructions au chauffeur. Nous avons conduit pendant un certain temps. La route était un canyon rectiligne coupé à travers des arbres de teck d'un kilomètre de haut. La pluie tropicale tombait en draps. À travers le pare-brise grouillant, nous avons vu un camion brun sinistre sortir de la jungle devant nous. Il s'est arrêté, bloquant notre chemin. Deux garçons armés de fusils sont descendus, nous ont inspectés et sont retournés au camion, qui a reculé pour nous laisser passer. Nous n'étions pas la carrière qu'ils attendaient. Abandonnant nos recherches, nous sommes retournés à Phnom Penh. Je tremblais encore quand nous sommes arrivés à l'hôtel, et même Greenway avait l'air un peu pâle. Mais Yvette était en état de grâce. Elle avait touché la note élevée. Elle avait vécu un autre jour.
Suisindo possédait quelques avions-cargos bimoteurs pour le transport de marchandises de ville en ville. Avec Yvette et un pilote chinois, j'ai fait le tour de livraison: Battambang, Kampong Chom, et j'oublie où ailleurs. Dans chaque ville que nous visitons - dans chaque rue, me semble-t-il - Mme Yvette était une patronne, la mère adoptive d'enfants ravis, l'amie tranquille des endeuillés, porteuse d'espoir et de courage, ainsi que de friandises. Mais ce dont je me souviens le plus clairement, c'est de retourner à Phnom Penh la nuit, pour atterrir sur une piste bombardée et non éclairée pendant que la ville grimaçait sous les coups de feu. Je n'ai jamais vraiment su ce que nous transportions dans cet avion, et je ne pense pas qu'Yvette le savait non plus. Mais je sais que pendant que l'avion slalomait entre les cratères, et que je priais pour quelque divinité qui me vint à l'esprit,
Phnom Penh est tombé, et Suisindo avec. Kurt et Yvette ont déménagé à Bangkok et ont essayé de recommencer. Kurt est mort, l'entreprise a rencontré des problèmes, et même le pauvre Scandinave de son île n'a pas pu la sauver. Yvette a confié l'entreprise à un directeur et s'est dirigée vers l'Europe, déterminée à donner le reste de sa vie aux peuples défavorisés du monde. Et, parce qu'elle était Yvette, c'était très vite exactement ce qu'elle faisait. Inévitablement, les guerres l'ont attirée. Guatemala et Nicaragua; Bolivie et Colombie; les coins les plus vils de l'Afrique; et plus récemment l'Albanie. Parfois, elle travaillait pour sa propre organisation humanitaire, qu'elle appelait «Project Tomorrow». Aucun de ses amis et soutiens n'a été surpris d'apprendre qu'elle pouvait faire pression pour obtenir du soutien comme personne d'autre sur terre. Elle a attiré l'attention de Mme Mitterrand, et plus de fonds ont coulé. Mais,
Pendant qu'Yvette était sur la piste, c'était son plaisir d'écrire ou de téléphoner depuis des endroits bizarres, de préférence avec des nouvelles bizarres. Lorsque vous lui avez parlé dans ces situations, vous avez écouté d'autres choses: est-ce qu'elle va bien? Est-elle malade? Est-elle en captivité? Suis-je censé entendre quelque chose que je n'entends pas? Il y a un chef de tribu au Congo qui a lu votre dernier livre et qui ne l'aime pas, pourrait-elle dire, ou ce diseur de bonne aventure en Somalie a prédit l'effondrement imminent de la maison royale de Windsor. Elle ne savait jamais à quelle heure du jour ou de la nuit c'était en Angleterre, ou si elle le savait, elle ne s'en souciait pas. Elle a supposé que ma femme et moi serions heureux de l'entendre à toute heure; et bien sûr nous l'étions. A quelques reprises, elle est venue rester avec nous à Cornwall, où nous passons la majeure partie de notre année. Lorsqu'un accord qu'elle avait conclu en Thaïlande a porté ses fruits de façon inattendue, elle a acheté une jolie petite ferme près d'Uzès, dans le sud de la France, où elle avait décidé de s'enraciner. D'une manière ou d'une autre, entre deux moments, elle s'est arrangée pour être une merveilleuse mère de deux enfants.
Deux jours après mon arrivée au Kenya pour chercher mon nouveau roman - alors qu'il en était encore aux premiers stades de l'invention, et que la nature du deuil de mon personnage Justin était encore un peu un casse-tête pour moi - Yvette est morte en Albanie, tuée en un accident de voiture, avec David et Penny McCall, de Refugees International, et le chauffeur albanais, alors qu'ils étaient en route pour apporter un confort pratique à une nouvelle vague de réfugiés du Kosovo. Par mauvais temps, leur voiture a franchi un col de montagne et est tombée de plusieurs centaines de pieds. Elle avait 61 ans. Ses cendres ont été enterrées avec des rites chrétiens et bouddhistes dans le jardin de sa ferme. Des amis sont venus d'Amérique, du Cambodge et de Thaïlande pour s'embrasser dans la lumière du soleil de l'après-midi, pour se tenir seuls ou par deux à sa tombe. Ses deux enfants, grands et bien installés, se portent avec une grande dignité. C'était les funérailles les plus émouvantes auxquelles ma femme et moi ayons jamais assisté. À Washington, vous pouvez visiter le bâtiment McCall / Pierpaoli. Il abrite la cause pour laquelle Yvette est décédée: Refugees International.
Et c'est là que l'histoire devient déconcertante, voire un peu dérangeante. C'est là que nous touchons à la partie mystique d'Yvette - je ne connais pas d'autre mot - à son attitude calme et tolérante envers les forces qu'elle croyait la commander, sur sa conviction que certaines choses de sa vie étaient ordonnées, et que par obéissant à ses instincts les plus intimes, lisant les signes et suivant leurs instructions, elle accomplissait son dessein sur terre. Elle n'était pas effrayante à ce sujet, ni vantardise. Elle ne t'a pas forcé à la gorge. Mais elle en était sûre. Même les plus sceptiques d'entre nous - me considérez comme l'un d'eux - devraient admettre que le destin ou le destin ou simplement une coïncidence scandaleuse ont joué un rôle extraordinaire et persistant dans sa vie. Vous n'aviez pas à partager ses croyances en le transcendantalisme ou la télépathie, mais,
Il y a quelques années, elle avait pris un congé sabbatique pour écrire son autobiographie - elle a été publiée en France, en Allemagne et en Italie, mais une version anglaise, pour une raison quelconque, n'a jamais paru, même si, pendant un certain temps, Julie Andrews avait l'intention de la jouer dans un film. Impatiente comme toujours, Yvette n'arrêtait pas de me faxer des passages pour un commentaire immédiat. Elle a écrit avec flair, franchise et rapidité. Elle n'avait aucune éducation formelle, mais elle avait lu pas mal de choses, et tout comme elle assimilait les langues, elle a pris naturellement la plume. Mais il y avait un problème. Son insistance sur le fait qu'elle était une enfant du destin a effrayé l'écrivain professionnel en moi, et je l'ai exhortée à atténuer les choses. Sa vie était assez exotique en elle-même, ai-je soutenu. Elle a raconté une histoire d'amour et de courage, d'endurance et de vocation - que voulait-elle de plus? C'était une femme du peuple, pas des dieux. At-elle vraiment dû attribuer ses réalisations à la direction spirituelle et au pouvoir de la méditation? Ne pourrait-elle pas se distinguer des lecteurs qui ne partagent pas sa spiritualité? Etc.
Enfin, en désespoir de cause, je lui ai dit qu'elle risquait peut-être des ventes. Cet appel à l'homme d'affaires en elle eut promptement son effet. Aujourd'hui, j'aurais plutôt aimé la laisser écrire comme elle le croyait.
Permettez-moi d'ajouter un avertissement ici. Je n'essaie pas de parler de mon roman avec des affirmations présomptueuses sur sa genèse. J'essaie de retracer les origines d'un livre qui a anticipé les événements - avant leur apparition - qui lui a fourni sa motivation. Le fait est - bien que cela me fasse recourber les orteils pour l'admettre - que des mois avant d'entendre parler de l'accident mortel d'Yvette, j'avais envisagé comme personnage central en coulisses une femme qui s'était engagée passionnément dans le travail humanitaire en Afrique, et qui était morte par le heure à laquelle l'histoire s'est ouverte. En d'autres termes, j'appelais Yvette Tessa, et je pleurais sa mort avant le fait.
Et Yvette était consciente de ce que j'étais en train de faire. Je ne lui ai pas révélé, pour autant que je me souvienne, que j'avais proposé d'assassiner Tessa au moment où l'histoire s'est ouverte. Mais je lui ai certainement dit que j'avais l'intention d'utiliser la toile de fond de l'Afrique, et que mon héroïne était quelqu'un d'aussi impossible qu'elle-même - une notion qu'elle a reçue avec joie, mais aussi avec un certain scepticisme puisqu'elle savait très bien qu'elle était unique. Et nous allions nous rencontrer, et elle allait m'informer, probablement dès que j'aurais terminé ma première sortie sur le terrain. Elle avait besoin de revenir à Cornwall, de préférence dans une grosse tempête. Pourquoi n'avait-elle jamais connu une grosse tempête de Cornouailles? demanda-t-elle, comme si nous avions échoué d'une manière ou d'une autre en tant qu'hôtes. Nous avions déjà parlé des amis africains que je devais rencontrer, et la plupart d'entre eux, comme on pouvait s'y attendre, se trouvaient dans les endroits les plus méchants. Avec Yvette, vous vous attendiez à cela et, au fond, vous le vouliez.
Et bien que par âge, profession, nationalité et naissance, ma Tessa était très éloignée d'Yvette, l'engagement de Tessa envers les pauvres d'Afrique, en particulier ses femmes, son mépris du protocole et sa détermination inébranlable et souvent exaspérante à suivre sa voie découlaient tout à fait consciemment. en ce qui me concerne, de l'exemple d'Yvette. Yvette, comme presque personne d'autre, m'avait ouvert les yeux sur une compassion constructive, pour mettre votre argent et votre vie là où était votre cœur, et je n'étais pas seul dans cela. Beaucoup d'hommes et de femmes qui se sont embrassés lors de la cérémonie dans le jardin de sa ferme française auraient dit la même chose. C'est le travail d'Yvette, je m'en rends compte maintenant, que j'ai souhaité célébrer lorsque je me suis lancé dans le roman. Je l'ai probablement réalisé dès le début, chaque fois que le début était. Probablement qu'elle l'a fait. Pourtant, le moteur du roman est sa mort, dans la fiction et ensuite dans le fait. Et c'est la présence d'Yvette qui, dès sa mort, m'a guidé à travers le livre. A tout ce dont Yvette dirait: «Bien sûr.
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