« Nous abordons un début de phase de décroissance (de l’épidémie), mais il faut rester très prudent ». Jérôme Viguier, directeur de l’ARS, semblait avoir sorti les (grosses) pincettes, jeudi, lors d’un point presse, et à l’heure d’évoquer la situation sanitaire. « Ce virus nous a appris à rester très réservé », poursuit-il. Car en effet, si les courbes de cette troisième vague s’infléchissent légèrement, « notre territoire reste dans un état de vulnérabilité élevée », avec notamment la présence du variant anglais « qui concerne 96 % des nouveaux cas aujourd’hui ». Un variant « bien plus agressif et bien plus contagieux » et qui concerne des cibles plus jeunes. Depuis le 22 février 2021, la troisième vague a fait 34 décès dans l’île, soit 89 décès depuis le début de l’épidémie en Martinique, il y a un peu plus d’un an. « Malgré la baisse des indicateurs, la circulation du virus reste active et la pression hospitalière est toujours très forte », note encore le professeur Viguier. Pour rappel, entre le 19 avril et le 25 avril, 642 nouveaux cas de covid (pour 7691 tests réalisés) avaient été observés contre 721 nouveaux cas pour 8508 tests la semaine précédente. Le taux de positivité reste lui aussi sur une courbe légèrement descendante à 8,4 %.
Vers un second vaccinodrome
Fabien Laleu, directeur de l’offre de soins à l’ARS, est revenu quant à lui sur une activité hospitalière en légère baisse. Au CHU, « Nous comptons aujourd’hui 21 patients (entre 40 et 83 ans) en réanimation Covid sur 31 lits ouverts, soit un taux d’occupation de 60 %. Les 81 lits de médecine covid sont eux occupés à 80 %, et les 12 lits de Saint-Paul à 60 %. » Dans cette lutte contre le virus, Fabien Laleu a souligné l’implication de tous les professionnels de santé de l’île. Et notamment de ceux, médecins, infirmiers libéraux, qui permettent le soin et le maintien de malades Covid à domicile et soulagent ainsi leurs confrères hospitaliers. Et de saluer dans le même temps, « L’hospitalisation à domicile de patients covid, rendue possible par la clinique de la Tour et ses personnels de santé » avec des soins « d’oxygénothérapie ».
Enfin, Jérôme Viguier a martelé cette invitation désormais « faite à tous, d’aller se faire vacciner », dès 18 ans, dans les centres de vaccination de l’île. La mise en place d’un second vaccinodrome est à l’étude.
Désormais, les centres de vaccination accueilleront tous les plus de 18 ans Concernant la vaccination, toute personne majeure peut désormais se faire vacciner. Actuellement, en Martinique, près de 35 000 personnes ont reçu une première injection de vaccin anti-covid. Des résultats « encourageants mais encore insuffisants », estime l’ARS. Précisant que « la vaccination d’un maximum de personnes est le moyen le plus efficace pour faire reculer la covid-19 » et d’envisager ainsi « un retour à des conditions de vie (…) les plus proches de l’avant-épidémie ».
Pour rappel, les centres de vaccination suivants accueilleront toutes les personnesde plus de 18 ans : CHU de Fort-de-France, Marin, Trinité, Carbet, Hall des Sports du Lamentin, Aéroport et Fort-de-France.
Contacts et horaires des centres de vaccination sur www.martinique.ars.sante.fr