Il s'appelait Désiré , c'était un
pauvre fermier écossais.
Un jour, alors qu'il tentait de gagner la vie de sa
famille, il entendit
un appel au secours provenant d'un marécage proche. Il laissa tomber ses outils,
y courut et y trouva un jeune
garçon enfoncé jusqu'à la taille dans le marécage, apeuré, criant et cherchant à se
libérer.
Le fermier sauva le jeune homme de ce qui
aurait pu être une mort lente et cruelle.
Le lendemain, un attelage élégant se présenta à la
ferme.
Un noble,
élégamment vêtu, en sortit et se présenta
comme étant le père du garçon que le fermier avait
aidé.
- Je veux vous
récompenser, dit le noble.
Vous avez sauvé la vie de mon fils!
- Je ne peux accepter de paiement pour ce
que j'ai fait répondit le fermier écossais.
Au même moment, le fils du fermier vint à la porte de la
cabane.
- C'est votre
fils? demanda le noble.
- Oui, répondit fièrement le fermier.
- Alors, je vous propose un
marché.
Permettez-moi
d'offrir à votre fils la même éducation qu'à mon fils.
Si le fils ressemble au père, je suis
sûr
qu'il sera un
homme duquel tous deux seront fiers.
Et le fermier accepta.
Le fils du fermier Fleming suivit les cours des meilleures
écoles
et à la grande
finale,
il fut diplômé
de l'Ecole de Médecine de l'Hôpital Sainte-Marie de Londres.
Porteur d'une grande aspiration,
il continua jusqu'à être connu du monde entier.
Le fameux Dr Alexander Fleming avait en
effet découvert la pénicilline.
Sir
Alexander Fleming est un
biologiste et un
pharmacologue britannique, né le
6 août 1881 à
Lochfield,
Ayrshire en
Écosse et mort le
11 mars 1955 à
Londres. Il a publié de nombreux articles concernant la
bactériologie, l'
immunologie et la
chimiothérapie. Ses découvertes les plus connues sont celle de l'enzyme
lysozyme en 1922 et celle d'une substance antibiotique appelée
pénicilline qu'il a isolée à partir du champignon
Penicillium notatum en 1928, découverte pour laquelle il a partagé le
prix Nobel de physiologie ou médecine avec
Howard Walter Florey et
Ernst Boris Chain en 1945
.
Alexander Fleming, né en 1881 et décédé en 1955, naquit dans une ferme de Lochfield près de Darvel dans l'
East Ayrshire en Écosse. Il était le troisième enfant du second mariage de Hugh Fleming (1816–1888) avec Grace Stirling Morton (1848–1928) qui eurent ensemble quatre enfants. De son premier mariage, Hugh Fleming avait déjà la charge de quatre enfants. Son père mourut quand Alexander eut sept ans. Malgré les difficultés entrainées par ce décès, Alexander garda un bon souvenir de son enfance ; il attribua son don d'observation à cette vie campagnarde. Il fréquenta l'école locale puis, pendant deux ans, grâce à une bourse, l'Académie Kilmarnock.
À l'âge de treize ans, il accompagna un beau-frère à Londres pour y rejoindre un de ses frères qui y avait déjà une clientèle de médecin. Là il suivit des cours à l'école polytechnique de Regent Street
tout en travaillant dans un bureau de navigation pendant quatre ans. En 1900, à l'époque de la
guerre des boers, il s'engagea avec deux de ses frères, John et Robert, dans la section des volontaires du régiment écossais de Londres ; leur unité resta en Grande-Bretagne. À vingt ans, Fleming hérita d'un peu d'argent d'un de ses oncles, John Fleming. Son frère aîné, Tom, était déjà médecin ophtalmologiste et il lui suggéra la même carrière : Alec, qui avait pris des cours du soir dans des matières comme le latin, réussit l'examen d'entrée à l'école médicale de l'
Hôpital Sainte-Marie de Londres qu'il intégra en octobre
1901 .
Encore étudiant, il entre en
1906 dans le service d'inoculation du laboratoire d'Amroth Wright
. Il obtint son M.B. puis son B.Sc. avec Médaille d'or de l'Université de Londres en
1908 ; il passa son diplôme de chirurgien en 1909
et devint chargé de cours à l'hôpital Sainte-Marie jusqu'en
1914. Intégré à l'équipe de Wright, Fleming publie dès 1908 dans le
Lancet pour y défendre les considérations développées par son patron autour de "l'indice opsonique" ; il mit au point un vaccin contre l'acné. Parallèlement à ces fonctions, Fleming s'était fait une spécialité du traitement de la Syphilis par le Salvarsan mis au point en 1910 par Ehrlich ;Il administrait le salvarsan par voie intraveineuse, une technique que maîtrisait peu de ses collègues; cette activité, lucrative, établit les premières bases de sa renommée. Il servit pendant la
Première Guerre mondiale dans le Corps des Médecins Militaires. Avec nombre de ses collègues, il travailla dans les hôpitaux de campagne sur le front occidental en France. Il fit partie de l'équipe de Wright à Boulogne.Entré avec le grade de lieutenant, il finit la guerre capitaine et obtint une
citation militaire britannique. Pendant la Guerre, l'équipe de Wright produit un grand nombre d'articles attaquant l'emploi des antiseptiques pour traiter les blessures de guerre. En
1918 il revint à l'Hôpital Sainte-Marie, qui était un centre d'enseignement. En 1919 il est promu Directeur assistant du département d'inoculation. En 1927 il est nommé à la chaire de bactériologie à la faculté de médecine de Londres. En
1928 il fut nommé professeur de biologie à l'Hôpital Sainte-Marie.
Son travail avant la découverte de la pénicilline
Timbre des îles Féroé (1982).
Après la guerre, Fleming fit des recherches sur les agents antibactériens, parce qu'il avait été témoin de la mort d'un grand nombre de soldats, victimes de la septicémie. Malheureusement les antiseptiques tuaient les défenses immunologiques du patient plus vite qu'ils ne tuaient les bactéries qui l'avaient envahi. Dans un article de
The Lancet paru pendant la Première Guerre mondiale, Fleming avait expliqué pourquoi les antiseptiques tuaient plus de soldats que les maladies elles-mêmes. Ils travaillaient correctement sur la peau, mais les blessures profondes avaient tendance à abriter des bactéries anaérobies et les antiseptiques paraissaient éliminer surtout des agents bénéfiques qui auraient protégé efficacement les patients. Sir Almroth Wright soutint fortement les conclusions de Fleming. Malgré tout, pendant la Première Guerre mondiale, la plupart des médecins militaires n’en continuèrent pas moins à utiliser des antiseptiques, même dans les cas où leur usage aggravait l'état des patients.
En 1921 Fleming s'occupe à mettre au point de nouveaux vaccins. Il s'intéresse à l'étiologie de la grippe, qui opposait alors les partisans de l'origine bactérienne et ceux de l'origine virale. Quand, en 1921 il manifeste les symptômes évoquant ceux de la grippe il procède à des prélèvements et des cultures systématiques de son mucus nasal. Il en isole une bactérie qu'il nomme "AF
coccus". Rapidement remis de ce qui s'avéra être non pas une grippe mais un simple coryza/rhume de cerveaux, Fleming n'en continue pas moins à expérimenter avec ces cultures dans l'intention de mettre en évidence le
bactériophage qu'il suppose à l'origine de sa guérison. Il met au point une expérience à la suite de laquelle il arrive à montrer l'effet bactériolytique du mucus nasal. Cette expérience intitulée
Bacteriophage, est décrite dans les Royal proceedings of the Royal Society. Dans la foulée, Fleming monte des expériences pour déterminer en quoi cet effet est spécifique soit de la bactérie soit de son mucus : il est surpris de constater que le mucus de ses collègues a le même effet. Il constate par ailleurs que, les larmes, mais aussi d'autres tissus et sécrétions organiques produisent ce même effet. Ce fait met à mal l'hypothèse du bactériophage, que Fleming doit positivement abandonner après d'autres expériences : il arrive à la conclusion que c'est une protéide, plus précisément une enzyme, qui est cause de l'effet bactériolytique observé. il la nomme lysozyme. (Wright renomme alors "AF
coccus",qui devient
micrococcus lysodeikticus).
En 1922, Fleming découvre les propriétés antibactériennes d'une substance présente dans les sécrétions nasales et dans les larmes, fabriqué par le corps lui-même. Il l'appelle le lysozyme : c'est le premier antibiotique naturel identifié. Bien qu'elle n'ait pas donné lieu à des applications thérapeutiques, la découverte du lysozyme a joué un rôle important dans l'étude des mécanismes enzymatiques
.
Six ans plus tard, il découvrit - en fait redécouvrit après
Ernest Duchesne - la pénicilline par accident, lors de l'observation d'une
moisissure qui tua les
bactéries d'une de ses expériences, et surtout il comprit et fit comprendre son intérêt médical.
Une découverte accidentelle qui reste une démarche scientifique
Suite à ses recherches et publications concernant les blessures de guerre, Fleming fait autorité dans le domaine des staphylocoques dans les années 1920. Vers 1927 on lui propose d'écrire un chapitre sur ces bactéries dans un livre publié par le Medical Research Council. Pour honorer cette commande, Fleming se documente et conduit des expériences. Tombé sur un article établissant une corrélation entre la virulence des staphylocoques et les variations de couleur de leurs colonies, il décide de répéter l'expérience avec un jeune collègue recruté à cet effet, D.M. Pryce. C'est lors d'une visite de Pryce à Fleming en septembre 1928, que ce dernier est frappé par l'aspect inhabituel d'une des cultures qui lui rappelle une de ses expériences avec le lysozyme.
Le 3 septembre 1928, il enquêtait sur les propriétés des staphylocoques. Il était déjà bien connu à cette époque en raison de ses premières découvertes et il avait la réputation d'être un chercheur remarquable mais négligent ; il oubliait le plus souvent les cultures sur lesquelles il travaillait et son laboratoire était d'habitude en plein désordre. Après des grandes vacances, il remarqua que beaucoup de ses boîtes de culture avaient été contaminées par un champignon et les avait donc mises dans du désinfectant. Devant montrer son travail à un visiteur, il récupéra certaines des boîtes qui n'avaient pas été complètement trempées et c'est alors qu'il remarqua autour d'un champignon une zone où les bactéries ne s'étaient pas développées. Il isola un extrait de la moisissure, l'identifia correctement comme appartenant à la famille du pénicillium et appela cet agent pénicilline. Ce n'était certes pas la première fois qu'une culture bactérienne était infectée ; le génie d'Alexander Fleming est qu'il a compris l'importance du phénomène et l'a expliqué.
Il étudia avec succès ses effets sur un grand nombre de bactéries et remarqua qu'il agissait contre des bactéries comme les staphylocoques et tous les pathogènes Gram-positifs (scarlatine, pneumonie, méningite, diphtérie), mais non contre la fièvre typhoïde ou la fièvre paratyphoïde, auxquelles il cherchait un remède à ce moment-là.
Sur sa découverte, Fleming publia en 1929 dans le
British Journal of Experimental Pathology un article qui attira peu l'attention. Il continua ses recherches, mais constata qu'il était difficile de cultiver le pénicillium et, même quand on y arrivait, il était encore plus difficile d'en extraire la pénicilline. Son impression était que, du fait de ce problème de production en grande quantité et parce que son action lui semblait lente, la pénicilline n'aurait guère d'importance dans le traitement des infections. Fleming s'était également persuadé que la pénicilline ne subsisterait pas assez longtemps dans le corps humain pour tuer des bactéries. Un grand nombre d'épreuves cliniques se révélèrent peu concluantes, probablement du fait qu'elle y était utilisée comme antiseptique. Le fait que
les grandes entreprises pharmaceutiques avaient investi beaucoup dans la production de sulfamide fut un énorme frein à ses recherches. En 1933, il réussit à guérir complètement Keith Rogers ; ce cas clinique remarquable montrait maintenant qu'il pourrait être intéressant pour un chimiste de continuer dans cette voie et de mettre au point une forme stable de pénicilline. En même temps qu'il s'adonnait à d'autres recherches, il continua jusqu'en 1940 à essayer d'intéresser un chimiste qui aurait assez d'adresse pour réussir. En 1940, la donne va changer sur le plan pharmaceutique : il va falloir remettre en état les blessés le plus vite possible.
Elle n'a été employée pour soigner des malades qu'à partir de la Seconde Guerre mondiale.
Des années plus tard, le fils du même noble
qui avait été sauvé du marécage était
atteint d'une pneumonie.
Qui lui sauva la vie, cette fois ?... La pénicilline.
Comment s'appelait le noble
?
Sir Randolph
Churchill et son fils, Sir Winston Churchill.
Légende
Tout le monde connaît l'histoire du père de
Winston Churchill qui aurait payé l'éducation de Fleming après que le père de celui-ci eut sauvé de la mort le jeune Winston ; mais il n'y a rien de vrai. Selon la biographie due à Kevin Brown,
l'Homme de la pénicilline : Alexander Fleming et la Révolution des antibiotiques, Alexander Fleming disait lui-même qu'il s'agissait « d'une bien belle fable ». Il n'a pas sauvé non plus Winston Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale. Churchill doit sa guérison à Lord Moran, qui a utilisé les
sulfamides, puisqu'il n'avait aucune expérience de la pénicilline, à l'époque où Churchill est tombé malade à Carthage en
Tunisie en 1943. Le
Daily Telegraph et le
Morning Post du 21 décembre 1943 ont écrit qu'il avait été sauvé par la pénicilline. Il est probable que, comme les sulfamides étaient une découverte allemande et que le Royaume-Uni était en guerre contre l'Allemagne, la fierté patriotique que suscitait la miraculeuse pénicilline a quelque chose à voir dans cette erreur...