lundi 15 janvier 2018

Au revoir Christophe Colomb


Il y a presque exactement un quart de siècle, James A. Clifton, anthropologue à l'université du Wisconsin, après avoir lu dans Premières Choses, un article intitulé « 1492 et tout cela », (plus tard c'est devenu un livre entier). Nous étions dans un tourbillon d'émotion publique anti occident et anti chrétien à l'occasion du 500° anniversaire (1492-1992) des voyages de Christophe Colomb vers le nouveau monde, et du rôle qu'il avait soi-disant joué plus tard dans les mauvais traitements envers les indigènes américains, l'esclavage et l'impérialisme chrétien.

 Il avait écrit un livre toujours aussi fascinant," l'Indien inventé ", qui cherchait à distinguer les vraies réalisations des indigènes américains des idéalisations suscitées par la culpabilité. En remerciement de la peine qu'il avait prise au service de la vérité, il moissonna le ressentiment et les menaces. En fait, un jour, quelqu'un déguisé en indien – c'est-à-dire vêtu d'un ramassis ridicule d'articles de vêtements en provenance de tribus très différentes les unes des autres, - est venu sur le seuil de sa porte avec un fusil. Le professeur Clifton a ri et s'en est allé en disant : revenez quand vous en saurez un minimum sur les indiens.

Il y a des choses qui ne changent jamais. En particulier la rage profondément ignorante et suicidaire qui réapparaît régulièrement dans la culture américaine, et qui s'étend dans les autres pays occidentaux. Sans parler de l'ignoble affrontement de l'autre jour à Charlottesville entre les suprématistes blancs et leurs opposants (comme d'habitude, ce sont les innocents qui ont souffert) il semble que nous ayons perdu la vérité chrétienne – et humaine – qui dit que personne n'est parfait. Et que sans une capacité de tolérer les faiblesses les uns des autres, et en fin de compte une chance de pardon, il est tout simplement impossible de vivre ensemble.

L'absolutisme puritain était la marque de fabrique des groupes extrémistes religieux et politiques ; maintenant, il a infesté les lieux mêmes qui devraient être les plus conscients des différences et des contextes, c'est à dire nos universités et les medias.

A ce propos,  Il y avait, et il y a, de bons historiens, amateurs et universitaires, sur ces sujets. Toutefois l'air du temps est contaminé par des condamnations schématiques, qui obscurcissent les distinctions morales essentielles.

Le grand dominicain « défenseur des indiens », Bartolomé de las Casas – par exemple – a décrit « la douceur et la bienveillance de Christophe Colomb » – en contraste avec d'autres explorateurs espagnols. Cortez pouvait être brutal, bien qu'il ait fini sa vie dans un monastère, faisant pénitence pour ses péchés. Pizarro était un psychopathe. Epoque. Christophe Colomb était autre chose ; en dépit des difficultés sans précédent auxquelles il a fait face dans les nouvelles cultures qu'il a rencontrées, il y a peu d'exemples où il ait maltraité quelqu'un. Il était plus typiquement hésitant sur la conduite à tenir, comme nous le sommes nous-mêmes souvent. Las Casas a dit de lui, « En vérité, je n'oserais pas blâmer les intentions de l'amiral car je le connaissais bien et je savais que ses intentions étaient bonnes. » Et pourtant, il est devenu un bouc émissaire culturel.

Mis à part quelques monstres presque purs dans l'histoire, les grandes figures culturelles sont comme nous tous, un mélange de genres. 
Notre culture a été créée par des gens imparfaits, même s'ils étaient grands. Et les critères que nous utilisons pour les juger – et nous juger – n'étaient pas parfaitement au point lors de notre entrée en scène. Quand nous avions une image plus vraie de la nature humaine, personne n'était surpris que les grandes figures publiques aient de grandes vertus et – assez souvent – de grands vices.

Abraham Lincoln a parfois estimé, tout à fait à tort, que les esclaves africains ne pouvaient pas être assimilés dans une société de blancs, et qu'il serait préférable de les renvoyer en Afrique. Voulons nous jeter par-dessus bord la grande voix de Lincoln parce qu'il a fait une erreur de jugement ?

De même, Martin Luther King Junior a pas mal couru après les femmes. Un jour, alors qu'un prêtre catholique qui avait travaillé avec King pendant le mouvement des droits civiques lui demandait son avis à ce sujet, il a admis que c'était un problème, mais qu'étant donné le nombre de femmes qui ne cessaient pas de se jeter à sa tête, cela aurait pu être bien pire. Devrions-nous laisser cette faiblesse engloutir de grandes réalisations ?

Nous avions l'habitude de protester contre le fait que les étudiants qui passaient le bac ou même étaient à l'université ignoraient en quel siècle avait eu lieu la guerre civile, ou les dates de la deuxième guerre mondiale. Maintenant, nous autorisons un petit nombre de radicaux, munis d'un grand média phone, à faire des affirmations et des dénégations morales cosmiques, alors qu'ils ignorent tout des chemins sinueux de l'histoire.

Las Casas, critique parfois féroce de ses concitoyens espagnols, était aussi capable de dire d'eux « qu'ils ont accompli des actions stupéfiantes qu'on n'avait encore jamais imaginées ni rêvées ». Nous tous, catholiques et protestants, religieux ou non, avons maintenant besoin de faire un pas en avant. Des gens qui souffrent d'amnésie culturelle et qui se trompent à propos de leur propre pureté morale ne peuvent pas être autorisés à décider des termes du débat.



Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/08/28/goodbye-columbus/

Tableau : Christophe Colomb par Sebastiano del Piombo, 1519 [The Met, New York]


Fwd: L’insignifiant et l’inutile




 

 

 

 

L'insignifiant et l'inutile

 

«  Enfants ! Faites attention aux baobabs !   » On se souvient de ce délicieux épisode du Petit Prince de Saint-Exupéry. «  Animé par le sentiment de l'urgence  », l'aviateur-écrivain produit un superbe dessin, afin d'alerter les enfants sur le danger de ces arbres, qui dévorent tout si on les laisse étourdiment grandir. Nous ne ferons pas ici de dessin. Mais c'est avec un sentiment d'urgence que nous réagissons au déferlement d'enthousiasme qui a salué le grand Salon mondial des nouvelles technologies, tenu début janvier à Las Vegas. Au moins 4 000 entreprises présentes, dont nombre de françaises très brillantes ; presque autant de médias ; près de 185 000 visiteurs. Et les thuriféraires du système d'exposer les merveilles de «  notre futur  », qui se dessine avec les objets connectés. La maison, en particulier, répondra aux sollicitations à distance de multiples robots intelligents. Pour nous servir, c'est avec une efficacité mirobolante qu'ils agiront à notre place de la chambre au parking, s'envoyant d'ailleurs des messages pour faire les choses dans l'ordre. Nous sommes priés de trouver cela magnifique. D'ailleurs, mieux vaut s'en réjouir, car on nous l'affirme : impossible d'y échapper. La civilisation de demain, c'est cela ou rien.

Peut-on poser quelques questions naïves avant de laisser les baobabs étouffer toutes les autres graines de vie ? Par exemple : sommes-nous sûrs d'avoir envie d'être suivis, voire manœuvrés en permanence par des ordinateurs reliés entre eux, au risque de ne plus avoir d'espace personnel hors la présence envahissante des objets ? Nous qui sommes des êtres de chair et d'esprit, dont les gestes les plus simples peuvent être porteurs de sens («  Ramasser une épingle avec amour, disait sainte Thérèse de Lisieux, convertit des âmes  »), sommes-nous sûrs d'avoir envie de renoncer à agir pour nous faire assister en permanence ? Quel intérêt revêt la «  voiture sans chauffeur  » pour le passionné de conduite automobile ? Quant à l'argument récurrent selon lequel nous gagnerons du temps par ces prouesses techniques, on s'interroge : pour quoi faire ? Consommer des séries sur écrans, se promener dans les supermarchés, faire des «  selfies  », se ruer sur les «  news  » ? Expulsé d'URSS à la fin des années 1970, Alexandre Soljenitsyne disait déjà sa déception d'avoir découvert que l'Occident, dont la liberté d'informer avait soutenu son espérance, n'usait de cette liberté que pour propager des nouvelles insignifiantes. Le temps n'est gagné que s'il nourrit l'âme.

Une de nos amies, souhaitant remplacer à l'identique les volets usés de sa maison de campagne, prit langue avec une entreprise de menuiserie du coin. Elle souhaitait des persiennes à ouverture à projection, très agréables aux jours chauds. «  Pourquoi ne choisissez-vous pas des volets déroulants ?  », s'entendit-elle répondre. «  C'est tellement plus pratique : on appuie sur un bouton. Les gens préfèrent ça, maintenant. On gagne du temps et de la peine.  » Notre amie répliqua qu'elle comprenait bien les impératifs et les choix des autres, mais que la cérémonie des volets, matin et soir, face aux tilleuls de son jardin et aux arbres élancés de la forêt d'en face lui était une joie, cent fois renouvelée au rythme des saisons. Elle n'ajouta pas ce qu'elle nous confia ensuite : l'ouverture des volets nourrissait sa contemplation. Jamais un simple appui sur un bouton n'aurait pu, comme ce geste qui prenait du temps, accompagner sa prière.

Une question grave se pose : quelle liberté de vivre autrement la société des objets connectés laissera-t-elle à ceux qui n'ont pas besoin d'elle, voire qui la jugent destructrice de la dignité des personnes ? Nous sommes déjà dans la société du jetable et du superflu quasi obligatoires. Ce sont maintenant nos activités mêmes qu'on nous invite à jeter aux orties, au profit de robots à visage humain. Qu'est-ce qui nous force à accepter cet esclavage ? Dans la logique même de la consommation, l'acheteur final n'est-il pas le maître ? Il est urgent de questionner l'orientation de cette évolution technologique, et de distinguer l'utile de l'inutile avant que les baobabs n'aient tout envahi. 

 


Art de la rue fantastique.


 

REGARDEZ CES DÉCORS URBAINS INCROYABLES - AVANT & APRES TRANSFORMATIONS.

MERCI A CES ARTISTES DE RUE QUI PAR LEUR INCROYABLE TALENT REVALORISENT

SI AVANTAGEUSEMENT NOS ESPACES PUBLICS INSIPIDES & TERNES, 

EN LIEUX LUMINEUX ET CREATIFS.

 

APRES ET AVANT  

"Knowledge Speaks - Wisdom Listens," Athens, Greece

Wild Drawing

 

"Juliette Et Les Esprits," Montpellier, France

After and Before

Patrick Commecy

 

3D Mural In Poznan, Poland

After and Before

Waldemar Wylegalski

 

"Renaissance," Le Puy en Velay, France

After and Before

Patrick Commecy

 

Giant Starling Mural In Berlin, Germany

After and Before

Nika Kramer

 

"Au Fil De Loire," Brives Charensac, France

After and Before

Patrick Commecy

 

Photorealistic Mural, Glasgow, Scotland

After and Before

Smug  

  

Full Moon Hostel, Bristol, UK

After and Before

Paul Green  

  

"Topart," Budapest, Hungary

After and Before

Neopaint

   

"Porte Des Lavandières," Aurec Sur Loire, France

After and Before

Patrick Commecy

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jeudi 4 janvier 2018

L'ORDRE ALPHABÉTIQUE DES TEMPÊTES...




Entre Carmen et Eleanor, où est passée la tempête commençant par un "D" ?





Après les ouragans Harvey, Irma et Katia à l'automne, ce sont de nouveaux noms qui font l'actualité météorologique cet hiver. Ana, Bruno, Carmen et Eleanor ont successivement rythmé la saison des tempêtes européennes depuis début décembre. Avec le même souci de respecter l'ordre alphabétique et l'alternance de noms masculins et féminins. Ou presque... Car les plus observateurs auront sans doute relevé qu'entre le passage de Carmen en France, de dimanche à lundi, et celui d'Eleanor, dans la nuit de mardi à mercredi, il n'y en pas eu d'autre avec un prénom commençant par la lettre "D".


La prochaine tempête qui touchera les côtes françaises pourrait pourtant s’appeler David…

Lundi soir, alors que Carmen venait de balayer la France, les prévisionnistes annonçaient déjà l’arrivée de la tempête suivante pour la journée de mercredi. Et alors que tout le monde attendait David, c’est Eleanor qui est venue souffler des Hauts de France à la Corse, causant notamment la mort d’un homme dans les Alpes et occasionnant des incendies sur l’île de Beauté.
Eleanor est donc la quatrième tempête à toucher le pays depuis début décembre, après Ana, Bruno et Carmen. David était le suivant sur la liste. Depuis le 1er décembre, Météo France et ses homologues espagnol et portugais baptisent les tempêtes susceptibles de toucher l’un des trois pays, selon une liste de noms établie en coopération, et par ordre alphabétique
Voilà pourquoi on a donc "sauté" l’initiale D. Mais Météo France, se réserve la possibilité d’utiliser "David" pour une prochaine tempête. Puis ce sera au tour d’Emma.
A noter que les deux listes respectent une alternance de prénoms masculins et féminins, et qu’aucune tempête ne recevra de prénom de baptême en Q, U, X, Y et Z.

Pour la première fois cet hiver, les services météorologiques de plusieurs pays d'Europe de l'Ouest nomment directement les tempêtes. En France se sont ainsi succédé Ana, Bruno, Carmen et Eleanor. Mais pas de tempête commençant par un "D".

Les noms des tempêtes


Deux listes de noms différentes

L'explication se révèle en fait assez simple. Début décembre, Météo France a établi pour la première fois, en partenariat avec ses homologues espagnol (AEMET) et portugais (IPMA), une liste de noms que se verraient attribuées les tempêtes de la saison 2017-2018. On y retrouve bien Ana, Bruno, Carmen puis David et Emma. Ce nouveau système mis en place par les trois pays vient compléter une autre liste, conçue par les services météorologiques britannique et irlandais, le Met Office et le Met Eireann. Or, en cas de nouvelle tempête touchant d'abord la Grande-Bretagne et l'Irlande, c'est le nom choisi par leurs services qui s'impose. Ceci afin d'éviter toute confusion en attribuant deux noms pour la même tempête... Et c'est ainsi que le nom d'Eleanor a été attribué à la dernière en date, les îles britanniques ayant déjà vu passer une tempête "Dylan" il y a quelques jours.
Voici les deux listes :
Liste de noms des tempêtes
Liste de noms des tempêtes 2017-2018
(Météo France/Met Office)
Pour la suite, Météo France a précisé à l'AFP qu'elle se réservait quand même la possibilité d'utiliser "David" pour une prochaine tempête, plutôt que de passer directement à la lettre F. Suivront donc éventuellement Emma, Felix, Gisele, Hugo, Irene, Jose et Katia… Ces deux derniers prénoms sont d'ailleurs les mêmes que ceux utilisés par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) lors de la dernière saison cyclonique.

Pourquoi donner des noms aux tempêtes?

Mais d’où vient cette habitude de donner des noms aux phénomènes climatiques? Pour les cyclones, la coutume remonterait à la fin du 17e siècle et a été systématisée à partir de 1950 par le bureau météorologique américain. Pour les tempêtes européennes, c'est l'Université libre de Berlin qui avait ce privilège depuis 1954, avec assez peu de résonance auprès du grand public. Les choses ont changé en 2016 avec la nouvelle nomenclature britannique puis, depuis cet hiver, celle du trio France-Espagne-Portugal. Tous ces organismes font en tout cas la même analyse : baptiser un phénomène météorologique permettrait de mieux l'identifier par tous. Météo France indique ainsi que "donner un nom aux tempêtes permet de communiquer plus efficacement" et que des sondages ont montré que "la population est beaucoup plus attentive aux consignes de sécurité quand la menace de vent fort est clairement identifiée comme reliée à une tempête nommée".
Cette petite révolution dans les services météorologiques ne fait d'ailleurs que commencer. L'an prochain, les cinq pays d'Europe de l'Ouest devraient travailler à l'élaboration d'une liste commune. Météo France précise par ailleurs qu'une "extension de cette coordination à l’ensemble des pays européens est en projet".
Voici la liste 2017–2018 des noms de tempêtes arrivant par la France, l’Espagne et le Portugal :
Ana – Bruno – Carmen – David – Emma – Felix – Gisele – Hugo – Irène – Jose – Katia – Leo – Marina – Nuno – Olivia – Pierre – Rosa – Samuel – Telma – Vasco – Wiam
Et la liste 2017–2018 des noms de tempêtes arrivant par les îles britanniques :
Aileen – Brian – Caroline – Dylan – Eleanor – Fionn – Georgina – Hector – Iona – James –Karen – Larry – Maeve – Niall – Octavia – Paul – Rebecca – Simon – Tali – Victor – Winifred

lundi 1 janvier 2018

LE MOT DU JOUR DE L'AN

"À quoi bon ce discours amphigourique?", demande Mélenchon après les vœux de Macron

La signification de ce mot a éveillé la curiosité des internautes.


POLITIQUE - "Amphigourique". Un mot dont la signification n'est pas forcément connue de tous, mais bel et bien de Jean-Luc Mélenchon. C'est ainsi que le leader de la France Insoumise a qualifié les vœux d'Emmanuel Macron, diffusés ce 31 décembre à 20 heures, comme le veut la tradition.

Dans un tweet, le député s'indigne: "Quelqu'un lui dit que c'est réveillon? À quoi bon ce discours amphigourique?". Et grâce à ce dernier, plusieurs internautes ont indiqué avoir appris la définition de ce mot.


Selon la définition du Larousse, "amphigourique" se dit "d'un style, d'un écrivain embrouillé et obscur". Plus précisément, il s'agit d'une "figure de rhétorique qui consiste à écrire un discours ou un texte de manière volontairement burlesque, obscure ou inintelligible. Par extension, écrit ou discours dont les phrases, contre l'intention de l'auteur, ne présentent que des idées sans suite et n'ont aucun sens raisonnable".

Emmanuel vous souhaite un bon Macron 2018
Marie-Hélène Verdier

Si vous faites partie des 55 millions de Français qui avaient mieux à faire, le soir du Réveillon, que de regarder les voeux de Macron, voici ce que vous avez manqué: rien. Lire l'article



  Marie Tabarly   vient de ­remporter un tour du monde   à bord de « Pen Duick VI » . À 50 ans, en s’imposant enfin dans la course pour laqu...