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notre jeu du jour. Complétez cette phrase de Brice Hortefeux : «J'ai décidé il y a longtemps d'être un… • gaulliste déçu.»
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" Formentera, c'est la Corse sans les bombes, Ibiza sans les boîtes, Moustique sans Mick Jagger, Capri sans Hervé Vilard, le Pays basque sans la pluie. "
Frédéric Beigbeder
L'Amour dure trois ans
Au sud d'Ibiza, la plus petite des îles de l'archipel des Baléares est un bijou de tranquillité. Discrète, confidentielle, une île tout en subtilité qui, fière de son écosystème, a choisi de développer un tourisme durable pour le plus grand bonheur de ses visiteurs.
Un condensé de paradis sur un morceau de calcaire de 83,2 km² peuplé de 12 000 habitants et accessible uniquement par bateau. À l'inverse des autres îles de l'archipel, sa surface est plane, son altitude ne dépasse pas 192 mètres. Séparée d'Ibiza par un détroit de quelques kilomètres, elle voit arriver les touristes par ferries, attirés par la beauté des plages aux eaux cristallines.
L'histoire de l'île remonte aux années 1800-1600 avant J.-C. De cette époque il reste le sépulcre mégalithique de Ca Na Costa, près d'Es Pujols. Vers 200 avant J.-C., les Romains y cultivent des céréales et la baptisent Frumenteria, l'île du blé. Il faudra attendre l'an 711 pour que les Maures y installent l'irrigation avant qu'elle ne soit ravagée par la peste et les pirates, puis laissée à l'abandon. Quelques siècles plus tard, vers les XVII-XVIIIe siècles, des pêcheurs et agriculteurs la repeuplent et plantent pins, amandiers, figuiers et pieds de vigne. Puis, l'arrivée des hippies dans les années 1960 changera complètement l'image de l'île. Ce petit bout de terre prend des allures de paradis pour cette jeunesse à la recherche d'authenticité et de spiritualité. Les stars de l'époque viennent s'y ressourcer et chercher l'inspiration. Bob Dylan emménage dans un moulin, les Pink Floyd écrivent la musique du film More et immortalisent le moulin de la Mola sur la pochette de leur album, pendant que Barbet Schroeder y tourne quelques scènes du film.
Marine Vignes, journaliste sur France 3, se remémore ses étés d'insouciance : « Je suis venue pour la première fois sur l'île en 1985 avec mes parents. J'avais 13 ans. On louait une petite maison pour l'été, il n'y avait ni électricité ni eau courante. Le matin, on puisait l'eau du puit que l'on faisait monter dans une citerne sur le toit pour qu'elle se réchauffe dans la journée, afin d'avoir une douche chaude le soir. Aucune route n'était goudronnée. Avec mes amies, on sillonnait les chemins de terre en mobylette en faisant les quatre cents coups. Je continue à venir ici tous les ans, plutôt hors saison, quand les plages sont vides et que l'île retrouve son côté sauvage que j'aime tant. »
L'absence d'aéroport lui permet de se préserver du tourisme de masse. L'arrivée du ferry reflète la mixité
de la population qui fréquente l'île, des curieux venus passer la journée, quelques top models le visage dissimulé sous un grand chapeau de paille, des clubbeurs encore endormis, mais tous attirés par la beauté de ses rivages. Une eau cristalline, des camaïeux de bleu et de vert, les superlatifs manquent pour retranscrire la beauté des plages de la côte nord de Formentera. Elles s'appellent Es Cavall d'en Borràs, Llevant, Sa Roqueta, Ses Canyes et Ses Illetes, la plus célèbre, souvent citée comme l'une des plus belles plages au monde. Sa langue de sable blanc s'étire en longueur et ses eaux turquoise n'ont rien à envier aux Caraïbes. Il ne nous reste plus qu'à déplier notre serviette, nous allonger, sentir les rayons du soleil caresser notre peau, nous laisser porter par ses rêves et ne rien faire ou presque. Profiter, lâcher prise, chiller… Autant de synonymes qui en disent long sur la magie qui opère dès que l'on foule cette terre.
Jérôme Prieur, réalisateur du très beau Les Suppliques, livre ici un somptueux documentaire qui raconte avec délicatesse et inventivité l’histoire des milliers de réfugiés et d’opposants fuyant la métropole et les nazis vers la Martinique.
Titre
1941, dernier bateau pour l'exil
Genre
Documentaire histoire
Durée
57m
Pays
France
Origine
France
Réalisateur
Prieur Jérôme
En 1941, les réfugiés et les opposants qui veulent fuir l'Europe de Hitler et la France de Pétain se retrouvent à Marseille, dans les chambres d'hôtels ou les camps d'internement alentour. Ennemis politiques, intellectuels, écrivains, artistes, ou anonymes de toutes origines, certains juifs, d'autres pas, cherchent à tout prix à embarquer pour l'Amérique qu'ils espèrent atteindre via la Martinique. Mais les démarches que ces "indésirables" ont à accomplir sont innombrables, souvent absurdes, toujours fastidieuses. Il y a urgence : pendant quelques mois, la mer est la dernière issue de secours légale pour fuir le continent européen, le dernier espoir.
Lire la critique
“1941, dernier bateau pour l’exil” : souvenirs d’une fuite salutaire
Dernier lambeau de France sous administration vichyste, la Martinique fut l’antichambre de la liberté pour des milliers de réfugiés européens, opposants politiques et indésirables fuyant la métropole, la police de Pétain et la progression des nazis. De Marseille à Fort-de-France, où ceux-ci débarquèrent en avril-mai 1941 après une épuisante traversée et y furent internés pour certains dans les camps de Balata et du Lazaret, ce somptueux documentaire raconte leur histoire avec délicatesse et inventivité.
À travers des bribes de témoignages soigneusement sélectionnées et assemblées de ces femmes et ces hommes inconnus ou célèbres (comme Victor Serge ou Claude Lévi-Strauss), Jérôme Prieur compose un récit collectif d’une grande force évocatoire, suivant certains d’entre eux jusqu’à leur éparpillement entre États-Unis, Mexique et Amérique du Sud. Des archives le prolongent en un jeu parfois très suggestif, à l’instar de la bande-son, riche de couleurs et ouvragée comme rarement à la télévision. L’auteur des Suppliques et des Sentinelles de l’oubli poursuit son œuvre pleine de fantômes. Embarquez donc sans barguigner à bord de ce « dernier bateau pour l’exil ». Le capitaine Prieur y déploie non seulement un art de passeur d’histoire, mais aussi d’enchanteur.
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la citation du jour, sélectionnée par Le Figaro .