en
1987, les Américains, grands libérateurs, as usual...
A
la découverte de l'ile aux épices - Spice Island
Retour sur
Eolis vers 7h00 pour un grand nettoyage: lessive et reprise de possession ou
plutôt quasi inauguration de notre cabine versus propriétaire comme on dit dans
le jargon: vaste chambre à coucher avec miroir au fond (sic) et nombreuses
penderies, salle d'eau et salle de bain, que veut le peuple.
3 heures plus
tard, c'est plié et nous démarrons avec l'annexe jusqu'au rivage où nous attend
le sus mentionné rutilant carrosse. La climatisation, effectivement, était
fonctionnelle, avec en permanence 120 db de courroie d'alternateur qui dérape
sur des routes de montagne inclinées à 30% (les lacets, cela accroît le coût des
routes - comme en Syrie pour ceux qui se souviennent).
Départ par la côte: Morne Rouge, Grande Anse et Saint
Georges, la Capitale. L'étroitesse des routes corses, c'est de la rigolade, les
Italiens au volant, de la roupie de sansonnet, ils roulent vraiment comme des
dingues et votre serviteur, dont vous connaissez, pour certains d'entre vous,
les travers passés, est totalement terrorisé.
Les couleurs sont créoles, maisonnettes en bois,
uniformes de collégiennes anglaises et autres images
d'Epinal.
Nous nous rendons aux Concordia Falls: petites maisons
donnant sur la cascade obligeant les rares touristes égarés à payer un dollar US
pour descendre via un sentier traversant la terrasse propriétaire, barboter dans
une vasque aux vagues relents paradisiaques.
Cela ne nous intéresse guère. Nous optons pour la
solution 'package' et acceptons la balade proposée par Bradford vers
d'énigmatiques 'autres cascades' pour une distance et une durée qui ne le sont
pas moins. La rémunération du quidam est laissée à la discrétion du touriste en
goguette.
Nous ne serons pas déçus. Le gaillard se révèle une
véritable encyclopédie aromatique: muscadiers, girofliers, arbre à Cacao, une
multitude de plantes que nous humerons dans une démarche que Suskind aurait
apprécié avec un enthousiasme jubilatoire. Les parfums explosent dans les
narines, jamais nous n’avons été exposé à des senteurs aussi violentes et
subtiles. Gingembre, basilic et agrumes se bousculent rapidement, les
intitulés disparaîtront car notre mémoire est incapable d'assurer la rétention
de ces informations odoriférantes nouvelles, les sensations,
elles subsisteront.
Après 2 heures de promenade à travers le bocage
grenadien, arrivée à une cascade d'Anthologie publicitaire malheureusement
interdite à la baignade car située dans une zone de captage d'eau
potable.
Après avoir joué de la machette de façon un peu trop
ostentatoire, avoir laissé en chemin de quoi subvenir aux besoins alimentaires
de sa probable nombreuse progéniture (un régime de bananes coupé habilement),
Bradford a été profondément coupé par une herbe grasse. Un peu comme si
Crocodile Dundee se faisait bouffer la main par un
hamster...
Sur le chemin du retour, nous nous faisons emboutir la
voiture par un jeune quidam lancé en descente à toute allure dans sa jeep
blanche, qui dans un anglais très scolaire et dans un style que sa gracieuse
majesté n'aurait pas renié:" I'm sorry sir, I have no brakes
more".
En exclusivité et conformément à l'approche prudencielle
qui nous caractérise à tord parfois, la photo du véhicule qui nous a
outrageusement embouti.
Mais tout s'arrange via un constat sur calepin où notre
ami reconnaît son incurie
mais l'heure de a vengeance a sonné :
Plongée
sur le récif avec conséquences funestes et triste fin pour
coquillages et crustacés
Des
palmiers, encore des palmiers, toujours des palmiers