dimanche 7 juin 2009

MACHA MERIL

Macha Meril a écrit :
« Un jour je suis morte…"
"J’ai eu du mal à m’en remettre, je ne m’en remets pas en vérité… »

« Je ne l’ai pas su tout de suite
Que j’étais morte
Les signaux sont apparus petit à petit…
On ne peut pas accepter une chose pareille d’emblée
C’est intenable…

Peu à peu tout a changé
Le présent, l’avenir, la couleur du ciel, la couleur de mes yeux…

La couleur…
La simple couleur…

Ma vie a continué pourtant
En gris, sans contrastes, d’une manière étale
Rien de saillant, aucun évènement à souligner, à mettre en gras
Autrefois on disait de l’écriture qu’elle avait des pleins et des déliés : j’étais déliée…
Je ne connaissais pas le plein
Les pleins sont devant, j’étais derrière, je venais après, en mince filigrane…


Si le soleil est la vie, j’étais la lune !

Je n’ai pas le sentiment d’avoir une existence propre !je récolte les restes d’énergie gaspillée autour de moi, comme une glaneuse ramasse le blé oublié dans les champs…
Cette existence parallèle n’est pas pénible : j’ai, comme les autres, des moments heureux, des moments joyeux, qui ont toute l’apparence du bonheur. A me regarder, on pourrait m’envier…






Je ris, j’ai les joues roses, je bronze, je jouis, j’invente…
mais ça ne sert à rien, puisque je suis morte...
Ce que je produis ne s’inscrit nulle part, ni ne peut être retenu, fixé…on passe à travers moi comme à travers un nuage !
Ma présence – ou mon absence –n’a aucune importance…je n’appartiens pas à ce temps,
je suis un maillon manquant qui sera annulé dans la chaîne de l’évolution…
Ma mort n’est pas silencieuse : je suis apparente, vociférante, rigolante…
L’imaginaire est mon terrain : les vies imaginaires, les rôles imitant une réalité amplifiée…
On me regarde, je suis là, mais je ne suis qu’un reflet insaisissable dans un miroir tendu pour vous faire oublier votre réalité, bien réelle ! Mon image a l’efficacité des évocations de l’improbable, des sylphides frémissantes des tableaux, des madones navrantes…. Vous vous confondez avec vous-mêmes, vous croyez que je suis un concentré de vie, or je suis une apparition, une ombre, je n’existe pas…
Je suis convaincante parce que je suis désincarnée mais je suis une victime…
Je fais rire, pleurer, je torture, j’agresse, je réconforte, je donne de l’espoir, mais moi je ne peux pas boire de cette eau-là, je n’ai de pas bouche pour boire, je suis une femme sans bouche…
Vous pensez que je dramatise ? Que je ne suis pas seule dans ce cas ?
Je sais, la nature est peuplée de surgeons inutiles, d’émouvantes pousses illégales qui s’obstinent au pied des arbres et ne fleurissent jamais… D’animaux antiques, magnifiques, qui disparaissent faute de se reproduire…
De tortues aux carapaces préhistoriques…
Je suis une tortue préhistorique !
Cela va s’arrêter là avec moi, avec mes dents intactes et ma douleur …
Vivre avec moi-même n'est pas commode !
pas infaisable puisque je parle, mais incommode...
je porte mon lourd cadavre sur le dos, chacun de mes efforts est multiplié par cette charge pesante...
C'est épuisant certains jours, quand je suis à vif, moins distraite, moins complaisante...

Le plus souvent je tente le coup!
Je tente de faire semblant d'être vivante!
On arrive à tromper la conscience, à l'enfumer...Avec une plat de spaghettis, un bon gâteau, un joli dessin, quelques poèmes, de jolies photos de croisière, avec la curiosité qu'on éveille chez une nouvelle connaissance, quelqu'un "qui ne sait pas, qui ne sait rien" ...
Puis le froid de la vérité revient, ridiculisant mes misérables illusions et les ténèbres reprennent leurs droits...
Tous leurs droits
Toute la place
Je ne peux prétendre à rien, je ne peux rien offrir, puisque je suis morte,


sans enfant, hors de la vie...
Ça y est : le mot atroce est écrit noir sur blanc!A présent je suis démasquée...La supercherie est dévoilée... comme des chefs d'Etat canailles sont promptement épinglés! la justice internationale les rattrape dans des délais qui s'écourtent.
Tôt ou tard moi aussi je suis rattrapée...Je me suis aperçue que j'ai accéléré moi-même le processus du dévoilement, je ne laisse plus traîner, je dissimule de moins en moins, je réduis la période des ersatz du bonheur...
De l'imposture...je ne perds plus de temps à raconter ma vie embellie, à pudiquement cacher mon état! cette honnêteté -ou cette lassitude?- m'oblige à concevoir des pratiques différentes dans cette étape de la conscience : il faut que je trouve une place, ma place, même modeste...Je ne veux plus mentir, sans honte...Je sui une personne "en plus", mais je suis là!
Si j'étais vraiment indésirable, on me l'aurait signifié, je me serais liquéfiée, dissoute...
Si je suis encore là c'est qu'il y a un sens à ce non-être...
A moi de le trouver...
Voilà mon travail nouveau, voilà ma tâche...
Premier pas donc : cesser de feindre! Inciter les autres à me voir telle que je suis, humaine et fantôme à la fois...
Absente et agissante! de l'extérieur on ne voit pas que je suis morte, au contraire! A bien des égards je suis même plus vivante que les vivants!
Au premier coup d'œil on s'y méprendrait! Beaucoup s'y méprennent… Quelques uns vont jusqu'à m'envier!
Quelques flétrissures marquent l'intérieur de mes cuisses et de mes bras, la chair est moins délicate, mais rien de spectaculaire! Rien de catastrophique!
Il ne peut pas y avoir que des désavantages...
Le néant a ses charmes, comme le silence sidéral, l’au-delà temporel...
Figée dans mon inutilité, je suis moins périssable!
Ceux qui vivent s'oxydent, s'usent, se fatiguent, se transforment, se divisent, se décomposent!
Moi je reste intègre, une et inaltérable, le temps n'a pas de prise car je suis hors du temps, transparente... »

Comme c’est bien écrit, comme je m’y retrouve…






samedi 6 juin 2009

TOUJOURS AU MARIN

le mecanicien a oublié de mettre des joints et c est pour ça que le gazoil fuit partout dans la cale !

mais il etait parti en metrople et ne rentre que demain

Jean va prendre rdv avec lui des que possible

sinon nous avons rassemblé près de dix bateaux pour aller au Venez

car il y a pas mal de demandeurs... ou bien il y en a qui renoncent a rester, laissent leur bateau au chantier la bas
et rentrent en metrople pour l été! preferant ne pas prendre de risques!
nous esperons que tout se passera bien

jeudi 4 juin 2009

DU MARIN

a titre indicatif, le plein d eau fait à Pointe-à-Pitre le 1er avril dernier : je suis encore sur le premier réservoir!!
donc moins de 500 litres en deux mois en principe
cela est aussi dû aux précipatations nombreuses qui m'ont permis de remplir mes bidons et d économiser pas mal
nous irons reremplir chez bichik avant de partir
ensuite je sais qu on peut reremplir à Carenero sur le continent venezuelien
je ne me fais donc pas de souci la dessus
par contre le moral n est pas terrible
et puis je souffre de la chaleur et dors mal
suis souvent à dormir dans le cockpit!!! et me retrouve mouillée sous l 'averse!!!

mercredi 3 juin 2009

DU MARIN

nous nous préparons tranquillement en baie du Marin à peaufiner tout ce qu il faut avant de mettre le cap au sud sur le Venezuela

pour la convivialité et surtout pour la SECURITE nous sommes près de dix bateaux maintenant à nous préparer pour descendre ensemble et passer la saison de conserve (ou de concert-je ne sais plus comment ça s'écrit? ) vous n'êtes pas sans savoir les problemes rencontrés l'an passé à Caracas en 2008 par nos amis - Jean est relativement confiant mais TRES raisonnable quant à ses escales prévues ! il est ensuite question que je revienne en septembre voir maman, peut etre lui aussi - on verra bien - j' essaierai de vous tenir au courant dans la mesure du possible - l antenne wifi ça passe quand ça veut!!