samedi 2 juin 2012

LE POISSON-PIERRE

Il est fréquent de voir ces curieux poissons -enfin de les apercevoir plutôt -  car ils se confondent vraiment avec leur entourage, comme des caméléons...

mais attention : pas touche!

 

Poisson-pierre

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Aide à la lecture d'une taxobox Poisson-pierre
 Synanceia verrucosa
Synanceia verrucosa
Classification
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embr.Vertebrata
Super-classeOsteichthyes
ClasseActinopterygii
Sous-classeNeopterygii
Infra-classeTeleostei
Super-ordreAcanthopterygii
OrdreScorpaeniformes
Sous-ordreScorpaenoidei selon ITIS
FamilleSynanceiidae selon FishBase
Scorpaenidae selon ITIS
GenreSynanceia
Nom binominal
Synanceia verrucosa
Bloch et Schneider, 1801
Le Poisson-pierre ou Synancée (Synanceia verrucosa) est une espèce de poisson de la famille des Scorpaenidae, réputé pour être le plus venimeux au monde.
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Description

Le poisson-pierre adulte mesure entre trente et quarante centimètres. Son corps globuleux et plus ou moins informe est couvert d'excroissances cutanées. Il est d'une couleur blanche à violette (mais le plus souvent brune, jaunâtre ou rosâtre) qui est difficilement définissable parce qu'il présente la particularité de se confondre avec son environnement. Irrégulière, sa peau dégage en effet un mucus capable de retenir les débris coralliens et les algues emportés par le courant. Sa tête énorme se termine par une bouche s'ouvrant vers le haut. Les yeux sont en position dorsale.
Le poisson-pierre est doté de courtes épines dorsales reliées à des glandes à venin. Il peut aisément être confondu avec d'autres poissons de sa famille comme le Poisson-scorpion (Pterois lunulata) ou la Rascasse volante.

Galerie

Répartition

Le poisson-pierre peuple la Mer Rouge et l'Indo-Pacifique : il est commun à la Réunion, à l'île Maurice ou en Australie occidentale, il se rencontre également en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie et sûrement dans d'autres régions du monde mais semble peu connu à Madagascar quoique présent.

Habitat

Le poisson-pierre se rencontre de jour dans les zones rocheuses et les épaves, où il vit généralement caché dans des anfractuosités. On peut également le trouver dans des zones sableuses. Il s'enterre alors dans le sable.

Comportement

Il se nourrit la nuit de petits poissons et de crevettes qu'il aspire avec sa gueule dans un mouvement réputé être le plus rapide du monde.

Dangerosité

Ses 13 épines dorsales reliées à une glande à venin et le camouflage qu'il pratique rendent le poisson-pierre extrêmement dangereux pour l'homme, spécifiquement pour des baigneurs qui marcheraient sur lui dans le lagon.
La piqûre provoque un gonflement qui peut être important et parfois accompagnée d'une coloration noirâtre ou bleuâtre et de brûlures localisées. La douleur intense qu'elle suscite remonte dans tout le membre touché, pouvant entrainer une perte de connaissance et dans certains cas la mort par arrêt cardiaque ou noyade. Son venin est un puissant neurotoxique qui paralyse les muscles et attaque le [[système nerveux. Pas d'incision ni de succion, en revanche, le venin délivré par le poisson étant thermolabile, il est utile de chauffer la zone piquée: on pourra par exemple la tremper dans de l'eau chaude, la rapprocher d'une cigarette ou utiliser un sèche-cheveux. Le venin reste ensuite au moins un mois dans le corps, ce qui laisse une gène plus ou moins forte. Les bandages et garrots sont déconseillés.




Poisson pierre : envenimation

Poisson pierre : envenimation Imprimer cette page
stonefisch
Le poisson-pierre est réputé être le poisson le plus venimeux du monde. Il pose un réel problème de santé publique dans certaines zones de forte fréquentation touristique balnéaire, l'Ile Maurice par exemple.

Ichtyologie

De la famille des scorpénidés, Synanceia verrucosa, la principale espèce (stonefish en anglais), dénommé Laffe La-boue dans les îles francophones de l'Océan indien, est présent dans tout l'océan indo-pacifique, y compris donc en Polynésie française, en Nouvelle Calédonie, dans la moitié nord de l'Australie (Queensland, grande barrière de corail). On en rencontre aussi en mer Rouge. Dans la Caraïbe, on parle improprement de « poisson-pierre » pour désigner en fait une rascasse (S. plumieri), beaucoup moins venimeuse et ayant effectivement l'aspect d'une pierre.
Le nom de « poisson-pierre » est parfaitement justifié : corps compact et irrégulier, verruqueux, plus ou moins recouvert d'algues, se fondant dans le règne minéral. Il ne nage quasiment pas, attendant à l'affût ses proies (crevettes, petits poissons...) sur lesquelles il se jette avec un vitesse surprenante.
Il mesure généralement une trentaine de cm (20-50). Il vit dans des eaux peu profondes : récifs coralliens, et souvent enfoui dans le sable ou la vase, mal ou non visible des baigneurs à pied et même des marcheurs de bord de mer.
Appareil venimeux : treize épines dorsales, diverses épines des nageoires ventrales et anales comportent un fin canal relié à une glande à venin. Ce venin comporte plusieurs substances toxiques thermolabiles, à visée essentiellement cardio-vasculaire (inhibition des canaux calciques, probablement), ainsi qu'une hyaluronidase particulièrement active entraînant une très rapide diffusion du venin.

Envenimation

Elle a lieu le plus souvent en posant le pied nu, ou insuffisamment protégé, lors d'une marche en eau peu profonde, en se rendant vers la zone de baignade ou en marchant à marée basse entre les récifs coralliens découverts. Certain de son invulnérabilité liée à son parfait camouflage, le poisson-pierre ne bougera pas lors de la visite de l'intrus.

Clinique

La douleur
  • immédiate, irradiant dans le membre
  • intense, voire en soi syncopale, pouvant déclencher des réactions comportementales irrationnelles : agitation extrême, ou à l'opposé prostration
  • durant quelques heures à deux jours.
Signes généraux, liés à la douleur et/ou au venin
  • nausées, vomissement, diarrhée, céphalées, hypothermie sont habituels ; parfois perte de connaissance
  • hypotension artérielle, divers troubles du rythme cardiaque, OAP, pouvant aboutir au collapsus et au décès.
Localement : œdème immédiat constant (pouvant durer 3 semaines) ; parfois cyanose, phlyctènes.

Pronostic

La létalité est moins élevée que ne le laisse croire l'opinion populaire : le décès est rare et est loin d'être la règle. Elle dépend de la rapidité du traitement adéquat, de la quantité de venin injecté, et des antécédents.
Complications locales : douleurs ou œdème persistants, corps étranger (fragment d'épine résiduel), surinfection.
Dans plus de la moitié des cas, l'envenimation est peu grave.

Traitement

  • Soulager la douleur est une urgence. Même les morphiniques sont parfois insuffisants ; un bloc anesthésique régional serait idéal.
  • Benzodiazépines en cas d'agitation, d'angoisse.
  • Diminuer la charge toxinique et la douleur par immersion dans l'eau chaude à 45°C (50°C maximum) ; pas d'incision, succion...
  • Sérum antivenimeux spécifique seulement disponible en Australie.
  • Préparer de quoi faire face à un collapsus.
  • Vérifier de principe l'immunité anti-tétanique.

Prévention

  • Se renseigner sur les zones à haut risque auprès des habitants.
  • Ne marcher en bord de mer et en eau peu profonde, ne sauter d'une embarcation ramenant vers le sol, qu'avec des sandales ou bottes à semelle suffisamment épaisse.
  • En plongée, ne pas explorer sans gants épais les récifs coralliens.
  • Ne pas vider les filets de pêche à mains nues (en se débarrassant d'une « pierre »).
  • Ne jamais tenter de capturer un poisson-pierre à main nue.