Boris Vian, Équarrisseur de première classe
Satrape et Promoteur Insigne de l'Ordre de la Grande Gidouille
Par Nicole Bertolt et Anne Mary
« Vous savez que Jarry considère les lois générales de la physique comme un ensemble d'exceptions non exceptionnelles et par conséquent sans intérêt. […]L'Exception exceptionnelle seule [a] un intérêt. »Boris Vian
La 'Pataphysique
Le Collège de ‘Pataphysique a été fondé par Emmanuel Peillet, en mai 1948 (de l’ère vulgaire, car il n’y a pas encore de calendrier pataphysique), et on trouve ses références et son organisation dans l’ouvrage d’Alfred Jarry Gestes et Opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, paru après le décès de l’auteur, en 1911. Jarry fait précéder le terme de « pataphysique » d’une apostrophe afin d’éviter « un facile calembour ». Le Collège en propose plusieurs définitions. De la plus directe, « la science des solutions imaginaires », à la plus complexe : « La ‘Pataphysique est à la métaphysique ce que la métaphysique est à la physique », voire « la plus vaste et la plus profonde des Sciences, celle qui d’ailleurs les contient toutes en elle-même, qu’elles le veuillent ou non », ou bien encore : « La ‘Pataphysique est l’équivalence des contraires » ; pour résumer : « La ‘Pataphysique est la substance même de ce monde.»
Vian et la 'Pataphysique
Principes antinomiques, farfelus ? Certainement pas pour Boris Vian : c’était exactement ce genre de définitions qu’il appréciait et défendait. Il s’agissait pour lui de se réaliser à travers ces principes et de repousser ainsi les murs de la connaissance afin d’en découvrir d’autres. Toujours prêt à tout essayer, il estimait que, d’une façon générale, l’homme avait de multiples compétences non exprimées et donc non exploitées, et que le Collège était là pour les révéler.
Les statuts du Collège – expliquant que tout postulant doit avoir un cerveau d’au moins trente grammes, deux yeux au plus, doit pouvoir présenter au moins trois cents cheveux et quarante-cinq poils de barbe – avaient achevé de le convaincre car la distance avec les sujets traités était de mise pour l’écrivain.
Lors d’une émission de radio, en mai 1959, Boris Vian expliqua qu’il faisait de la ‘Pataphysique depuis qu’à l’âge de neuf ans il avait été marqué par une phrase dans une pièce de Robert de Flers et Gaston Arman de Cavaillet, La Belle Aventure: « Je m’applique volontiers à penser aux choses auxquelles je pense que les autres ne penseront pas. » Il devait toujours garder en lui cette clé jusqu’à ce qu’il trouve la porte du Collège.
Les liens entre Boris Vian et le Collège de ‘Pataphysique se nouèrent en juin 1952. Il y avait eu l’intérêt suscité par sa pièce L’Équarrissage pour tous auprès des pataphysiciens, le 13 avril 1950 (jour de la fête des Polyèdres de l’année 77 en calendrier pataphysique), et Vian fut reçu parmi eux avec le titre d’« Équarrisseur de première classe ». La critique s'était montrée impitoyable envers cette farce sur la guerre, qui présente la vie d’une famille normande le jour du débarquement du 6 juin 1944 ; ces débats plaisaient à Boris Vian, augmentant ainsi sa prédisposition pataphysicienne, et le Collège ne s’y trompa pas. On peut lire dans le « Dossier 12 » du Collège : « On sortait à peine de cette étrange période qui suivit la Libération et que l’on pouvait caractériser en l’appelant l’époque du silence sacré… » Dès le 11 mai 1953, Vian fut nommé « Satrape » et « Promoteur Insigne de l’Ordre de la Grande Gidouille ». Ses diplômes du Collège sont encadrés et accrochés au mur de son appartement à côté de celui qui porte la mention d’ingénieur de l’École centrale des arts et manufactures.
Lettres 'pataphysiciennes
Il envoya plusieurs lettres-études au Collège, trois à Henri Robillot, Provéditeur-Éditeur, et une au Baron Mollet. Il s’agit de la Lettre au Provéditeur-Éditeur sur la Sagesse des Nations (dans laquelle il décompose le proverbe « Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse ») en 1953, de la Lettre au Provéditeur-Éditeur sur un problème quapital et quelques autres (« Retirez le Q de la coquille : vous avez la couille, et ceci constitue précisément une coquille ») en 1955, de la Lettre au Provéditeur-Éditeur sur quelques équations morales (« À bon chat bon rat ») la même année, et de la Lettre à Sa Magnificence le Vice- Curateur Baron sur les truqueurs de la guerre en 1959. Il écrivit également un Mémoire concernant le calcul numérique de Dieu par des méthodes simples et fausses (1955).
D’autres textes, qui ne furent pas directement soumis au Collège, sont empreints de ‘Pataphysique : Le Lampiste est le vrai coupable, ainsi que le texte de la conférence « Approche discrète de l’objet »1 reprennent des sujets chers à Boris Vian, la guerre pour le premier, et l’utilité de l’objet pour le second, dont il argumente ainsi l’intérêt : « Il est absolument nécessaire de parler de l’objet et de ne parler que de lui si l’on veut éviter de faire une conférence sans objet, et rester inattaquable. » Boris Vian défend ensuite un point de vue plus ardu, non sans ironie envers les philosophes : « … il y a progrès lorsque l’on passe du sujet à l’objet et que, pour parler plus simplement, l’être ne se transcende qu’en s’objectivant selon une ligne de son choix. »
Vian se sert à la fois de sa virtuosité pour jouer avec les mots dans les diverses lettres au ProvéditeurÉditeur et au Vice-Curateur, et de sa formation d’ingénieur dans le Mémoire concernant le calcul numérique de Dieu. Alors que, découragé, il cessait d’écrire des romans, la ‘Pataphysique lui ouvrit un autre espace de création, et lui permit de laisser libre cours à son esprit inventif et systématique. C’est pourquoi, selon Vian, le proverbe « À bon chat bon rat » se prête à « de mirificques transformations. […] Puis la lumière se fit (dans les quinze watts, car je ne suis pas riche), et je me dis que l’“at” pouvait sans inconvénient être retranché des deux termes de cette sorte d’égalité. […] Ainsi, mathématiquement, l’égalité À bon ch bon r est parfaitement correcte ; et mes 15 watts en firent bientôt 25, lorsque je me mis en devoir d’ajouter des quantités égales et positives, imaginaires ou réelles, aux deux termes. Or, voyez ma découverte : il y a là une source quasi infinie de nouveaux proverbes ».
Latis rappelle aussi que Boris Vian travaillait sur un projet de Traité de civisme, s’essayant à comparer les théories, notamment sur le travail, thème déjà abordé dans L’Écume des jours. Il semble aussi qu’il ait mentionné un « Traité de morale mathématique » à certains de ses amis, sans avoir eu cependant le temps de l’offrir à un prochain cahier du Collège.
Outre ses études, qui réjouissaient ses amis pataphysiciens, Vian correspondait régulièrement avec plusieurs d’entre eux, notamment avec Emmanuel Peillet, alias Jean-Hugues Sainmont, avec qui il collabora pour le fonctionnement du Collège. Cette correspondance chaleureuse et technique entre Boris Vian et Latis, Covice-Rogateur et secrétaire particulier du Baron Mollet, témoigne d’une collaboration fructueuse, surtout en ce qui concerne les éditions du Collège et l’organisation des rencontres. Malgré sa fatigue, Boris Vian s’investit, puisant dans cette nouvelle activité énergie et enthousiasme.
La société des 'pataphysiciens
Les publications du Collège furent pour Boris Vian d’un grand réconfort, et il les soutint ardemment, proposant des textes, présentant d’éventuels nouveaux membres, accueillant chez lui, sur la terrasse de la cité Véron, les Satrapes et Optimates. Bien qu’épuisé en ce mois de juin 1959, il eut un immense plaisir à organiser la fête pour l’Acclamation solennelle de Sa Magnificence, c’est-à-dire la nomination du Vice-Curateur du Collège, le Baron Jean Mollet. Ce 11 juin 1959, il régla lui-même tous les détails de la cérémonie et, avec son épouse, la régente Ursula Kübler, il profita de chacun de leurs invités : Raymond Queneau, Eugène Ionesco, Jacques Prévert, Joan Miró, René Clair, Marcel Duchamp, Max Ernst, Michel Leiris, Jean Dubuffet, Henri Jeanson, Henri Salvador, Siné, Jean Ferry, Raymond Fleury, Latis, François Caradec, Noël Arnaud… Et le champagne coula à flots car un des plus anciens membres du Collège portait un nom célèbre dudit breuvage. Boris Vian décéda douze jours plus tard.
Un an après sa mort, le Collège rendit un hommage d’importance à Boris Vian, en lui consacrant un numéro, le « Dossier 12 » des Dossiers acénonètes du Collège de ‘Pataphysique (juin 1960). Ses amis, forts de leur enthousiasme pour son œuvre, travaillèrent à la faire mieux connaître, à partager leur passion, et les publications posthumes s’échelonnèrent dans le temps : Zoneilles (1961), Le Goûter des généraux (1962), Le Calcul numérique de Dieu (1977)… Ainsi, dans la redécouverte de l’œuvre de Vian, le Collège joua un rôle majeur, aux côtés d’Ursula Vian-Kübler. Mais est-il la peine de rappeler que, la ‘Pataphysique se situant partout, on peut la retrouver dans presque tous les écrits de Boris Vian ?
1. Cette conférence est donnée le vendredi 4 juin 1948, à l'occasion d'un cycle de conférences sur le thème « L'Objet et la poésie ». Avant Boris Vian, Maurice Merleau-Ponty est venu parler de « l'homme et l'objet », et après lui Jacques Lacan, Jean Cocteau, Max-Pol Fouchet et Roland Manuel s'expriment également sur ce sujet. Le texte de la conférence de Vian est publié après sa mort dans le « Dossier 12 » qui lui est consacré par le Collège de 'Pataphysique.
Avec des acteurs de la Comédie Française qui préparent un "Cabaret Vian", rendez-vous chez l’auteur de l’écume des jours, au 6 bis, cité Véron, Paris 18ème..
Son appartement situé près du Moulin rouge à Paris est intact..
Suivez-nous dans l’atelier fantôme de Boris Vian…
Programmation musicale :
- "On n'est pas là pour se faire engueuler" Boris Vian- "La complainte du progrès" par Boris Vian
- "Je bois" par Boris Vian
- "Basin Street Blues" standard de jazz joué par Boris Vian
- "Pretty Woman" par Duke Ellington
Chez Boris Vian© Radio France - 2013 / Vincent Josse
Chez Boris Vian© Radio France - 2013 / Vincent Josse
Serge Bagdassarian chez Boris Vian© Radio France - 2013 / Vincent Josse
Paroles Je Voudrais Pas Crever (Poème)
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...
invité(s)
publications
Paroles / Lyrics: Boris Vian
Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son coeur
Maintenant c'est plus pareil
Ça change ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille
Ah Gudule, viens m'embrasser, et je te donnerai...
Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière, avec un four en verre
Des tas de couverts et des pelles à gâteau!
Une tourniquette pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux...
Et nous serons heureux!
Autrefois s'il arrivait
Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait
En laissant la vaisselle
Maintenant que voulez-vous
La vie est si chère
On dit: "rentre chez ta mère"
Et on se garde tout
Ah Gudule, excuse-toi, ou je reprends tout ça...
Mon frigidaire, mon armoire à cuillers
Mon évier en fer, et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses, mon repasse-limaces
Mon tabouret-à-glace et mon chasse-filous!
La tourniquette, à faire la vinaigrette
Le ratatineur dur et le coupe friture
Et si la belle se montre encore rebelle
On la ficelle dehors, pour confier son sort...
Au frigidaire, à l'efface-poussière
A la cuisinière, au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates, au canon à patates
A l'éventre-tomate, à l'écorche-poulet!
Mais très très vite
On reçoit la visite
D'une tendre petite
Qui vous offre son coeur
Alors on cède
Car il faut qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
L'Ecume des jours
de Boris Vian
label : Le Livre de poche
parution : 2013
parution : 2013
Et on tuera tous les affreux (livre audio lu par Denis Podalydès)
de Boris Vian
label : Audiolib
parution : 2009
parution : 2009
Paroles / Lyrics: Boris Vian
LA COMPLAINTE DU
PROGRÈS
Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son coeur
Maintenant c'est plus pareil
Ça change ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille
Ah Gudule, viens m'embrasser, et je te donnerai...
Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière, avec un four en verre
Des tas de couverts et des pelles à gâteau!
Une tourniquette pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux...
Et nous serons heureux!
Autrefois s'il arrivait
Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait
En laissant la vaisselle
Maintenant que voulez-vous
La vie est si chère
On dit: "rentre chez ta mère"
Et on se garde tout
Ah Gudule, excuse-toi, ou je reprends tout ça...
Mon frigidaire, mon armoire à cuillers
Mon évier en fer, et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses, mon repasse-limaces
Mon tabouret-à-glace et mon chasse-filous!
La tourniquette, à faire la vinaigrette
Le ratatineur dur et le coupe friture
Et si la belle se montre encore rebelle
On la ficelle dehors, pour confier son sort...
Au frigidaire, à l'efface-poussière
A la cuisinière, au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates, au canon à patates
A l'éventre-tomate, à l'écorche-poulet!
Mais très très vite
On reçoit la visite
D'une tendre petite
Qui vous offre son coeur
Alors on cède
Car il faut qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois