P.S. au moment où je publie ces lignes, je tenais à vous dire que les habitants de Saint-Martin sont très déçus et prennent comme une insulte la non-visite de Manuel Valls qui leur préfère les Kosovars...
Valls a mis le temps
Boris COLOMBET
Jeudi 17 octobre 2013
VALLS n'est pas Zorro !
«
Que pourrait faire Manuel VALLS face à 2 hommes qui se battent pour un terrain,
ou alors face à un jeune qui tue un autre qui l'a regardé de travers parce
qu'il a trop bu. Nous devons prendre notre avenir en mains, VALLS ne fera pas
l'éducation de nos enfants. Il faut que les hommes prennent leurs
responsabilités ds l'éducation de leurs enfants, il faut que les mamans
arrêtent de faire des enfants dans le dos de leur compagnon (des enfants trop
gâtés ou pas assez). Il faudrait qu'on puisse arrêter les cancans, les
jalousies et qu'on s'occupe plus de l'éducation de nos enfants. Même si vous ne
croyez pas en dieu, donnez une éducation religieuse à votre enfant,qu'ils distinguent
le bien du mal, maintenant ils n'ont peur de rien... »
Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, arrive ce jeudi en Guadeloupe pour répondre à une forte attente de la population sur le problème de la sécurité. Dispose-t-il de solutions et moyens concrets pour faire face au boom de la violence et de la délinquance ? Il arrive, en tout cas, sans escouade ministérielle pour régler un problème que d'aucuns estiment « global » .
Il a atterri, enfin! Mais peut-être un peu tard... Depuis le début de l'année, alors que violence et délinquance ne cessent d'aligner des chiffres alarmants et toujours à la hausse, un constat s'impose : les quelques rendez-vous organisés depuis l'élection de François Hollande, entre Guadeloupe et membres du gouvernement ont jusqu'à présent été ratés. Ou, tout du moins, incompris.
Fin juin, le Premier ministre est venu promouvoir des « contrats d'avenir » censés faire reculer un chômage endémique sur nos territoires. Population et forces de l'ordre regrettaient alors l'étrange absence de Manuel Valls. Des reporters de Guadeloupe 1ère s'en étaient fait l'écho sur un plateau télé, au point d'agacer le chef du gouvernement : « Vous n'avez pas le ministre de l'Intérieur mais vous avez le premier des ministres. C'est tout de même mieux! » , avait répliqué l'intéressé. Vexé.
Trois mois après ce premier déplacement qui avait tout de même permis quelques annonces d'urgence en matière de lutte contre l'insécurité - déploiement d'un escadron de gendarmes mobiles en renfort dans la ZSP et accélération des mutations pour une poignée de fonctionnaires de police - voilà donc le ministre de l'Intérieur. Dans quelques heures, en milieu d'après-midi et au terme d'une première halte en Martinique, Manuel Valls va poser un pied sur le tarmac de notre aéroport. Puis se diriger, comme l'avait fait son prédécesseur, vers le commissariat central de l'agglomération pointoise.
SANS TAUBIRA ET SANS « BAGUETTE MAGIQUE »
Le discours qu'il prononcera est particulièrement attendu. D'autant que la situation s'est encore dégradée depuis le voyage de Jean-Marc... Le grand public qui, çà et là, commence à nourrir l'envie « de pouvoir s'armer pour se défendre » , attend de vivre librement, normalement et tranquillement. Tout simplement. Loin de risquer les braquages, les home-jackings, les vols à l'arraché ou les balles perdues à chaque sortie. Les forces de l'ordre, de leur côté, espèrent l'arrivée de moyens et d'effectifs pour travailler efficacement. Quant aux élus locaux, un brin désarmés face au phénomène, ils ne cessent de solliciter une mobilisation sans précédent en matière de lutte contre le chômage, les trafics en tout genre, la prolifération d'armes à feu, afin de juguler l'insécurité.
L'ampleur de la tâche est immense pour qui entend répondre à l'ensemble de ces attentes. Que va dire le ministre de l'Intérieur ? De quels moyens dispose-t-il réellement ? Quelles sont ses solutions concrètes ? Dans une interview le ministre de l'Intérieur prévient qu'il n'est pas un marchand d'illusions mais qu'il « veut lutter contre ce sentiment d'abandon » qui pourrait gagner les populations des Antilles. Mais le message ne sera pas très différent de celui de Jean-Marc Ayrault en juin. « Il faut ici une réponse sécuritaire mais pas seulement » , déclare-t-il. Par là, il entend gagner en efficacité dans les actions de lutte contre la délinquance, répondre spécifiquement en terme de politique pénale mais aussi ne pas oublier de mener un travail de prévention et d'insertion professionnelle. Tout le gouvernement est au travail sur ce dossier car rétablir l'ordre républicain et assurer la protection des Antillais est le premier pas vers le progrès social, assure le ministre de l'Intérieur. Pourtant, cet après-midi, Manuel Valls débarquera seul, et sans le moindre ministre en charge de la répression pénale ou de la cohésion sociale...
- CE QUI A ÉTÉ FAIT.
Point par point les actions menées depuis
le début de l'année dans la lutte contre la délinquance
VEULENT LES POLICIERS. Les revendications de l'Unsa police
LE POINT AVEC LE PROCUREUR. Guy Étienne revient sur une année d'hyperviolence en
Guadeloupe
LES ATTENTES DES POLITIQUES. Engagés de la première heure sur ce dossier brûlant,
Ary Chalus et Jacques Gillot expliquent ce qu'ils attendent de la venue du
ministre de l'Intérieur
Péyi-la malad!
En Guadeloupe, on tue. Avec des couteaux,
des fusils... Depuis le début de l'année, le pôle criminel pointois est saisi
de 39 meurtres (31 dans le département et 8 à Saint-Martin). Des réglements de
comptes entre bandes. Des violences au sein des familles – le drame de Tabanon
fin juin et de ses 6 victimes, dont Killian (6 ans) et Océanne (11 ans).
Mais il y a aussi tous ceux qui sont morts
pour rien. Pour un mauvais regard. Un mot malheureux. Une insulte. Une
bousculade. Une dette de quelques euros... Ou qui ont été tués par erreur, car
au mauvais endroit, au mauvais moment. Comme Gérard Julianus (59 ans), abattu
par des braqueurs, en avril, dans une épicerie du Gosier.
Heureusement que tous les braqueurs ne
tuent pas, sinon ce serait l'hécatombe. Et pourtant, ils tirent. Et parfois ils
blessent. À elle seule, la police compte 204 vols à main armée depuis le début
de l'année. Dans l'île, personne n'est épargné.
Badauds, touristes, scootéristes,
automobilistes, commerçants... Des habitants ont même été attaqués chez eux,
comme en juillet à Deshaies et Bouillante.
Ça braque à tour de bras. La nuit et le
jour aussi. Et les malfaiteurs montent en puissance. Ils prennent de
l'assurance, s'organisent. En plus des lolos et des stations, ils n'hésitent
plus à s'en prendre à des banques (comme à Jarry fin juin), à des agences
postales (comme à Goyave la semaine dernière). Ou encore à des bijouteries en
pleine galerie commerciale (comme à Destreland fin juin).
C'est no limit. On ne respecte plus rien,
ni personne. Même pas les morts et leur famille. En mai dernier, à
Baie-Mahault, des individus ont ouvert le feu à une veillée, blessant 18
personnes, dont un bébé de quelques mois.
Alors oui, il y a vraiment de quoi avoir
peur.
Péyi-la malad.
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