Jackie Kennedy : derniers jours à Central Park
Lorsque le cancer la rattrape en 1994, Jackie s'est déjà éloignée des mondanités : elle se concentre sur sa famille et son métier d'éditrice.
Jackie Kennedy découvre son cancer début 1994. Il l'emportera en quelques mois.
À l'aube des années 1990, l'Amérique semble avoir enfin oublié Jackie Kennedy.
L'ex-First Lady, qui avait tant marqué les années 1960, avant de
scandaliser les seventies par son remariage avec Onassis, a su
reconstruire peu à peu sa vie, loin des médias qui ont bâti sa légende
mais aussi empoisonné sa vie privée. Ses enfants sont désormais grands,
ils ont dépassé la trentaine : Caroline lui a donné trois
petits-enfants, et son fils John, qui lui ressemble sans doute le plus,
continue à faire la une de la presse people - au grand dam de sa mère -
en enchaînant les conquêtes, parmi lesquelles les actrices Sarah Jessica Parker et Daryl Hannah.
Jackie continue à profiter d'eux, elle les reçoit régulièrement dans son grand appartement de quatorze pièces au 1040 de la Ve Avenue de New York, à deux pas du Metropolitan Museum, l'un des endroits les plus chics et les plus chers de la ville. Elle s'est installée là après l'assassinat de son premier mari et n'a plus quitté les lieux : depuis le quinzième étage, elle a vue sur Central Park, où elle aime faire son footing et profiter du relatif anonymat que lui offre Big Apple. Elle fuit les mondanités de Manhattan et aime par-dessus tout s'isoler dans son repaire aménagé avec un goût très sûr : des meubles français - comme le bureau Empire de son père -, des antiquités et beaucoup de livres... Quand la ville lui pèse, elle prend sa voiture et fonce dans le New Jersey pour rejoindre son pied-à-terre plus rustique, où elle peut courir ou faire de l'équitation et chasser le renard, sa grande passion.
Jackie continue à profiter d'eux, elle les reçoit régulièrement dans son grand appartement de quatorze pièces au 1040 de la Ve Avenue de New York, à deux pas du Metropolitan Museum, l'un des endroits les plus chics et les plus chers de la ville. Elle s'est installée là après l'assassinat de son premier mari et n'a plus quitté les lieux : depuis le quinzième étage, elle a vue sur Central Park, où elle aime faire son footing et profiter du relatif anonymat que lui offre Big Apple. Elle fuit les mondanités de Manhattan et aime par-dessus tout s'isoler dans son repaire aménagé avec un goût très sûr : des meubles français - comme le bureau Empire de son père -, des antiquités et beaucoup de livres... Quand la ville lui pèse, elle prend sa voiture et fonce dans le New Jersey pour rejoindre son pied-à-terre plus rustique, où elle peut courir ou faire de l'équitation et chasser le renard, sa grande passion.
Une méchante grippe
Depuis dix ans, elle s'est inventé sa propre vie, au lieu d'accompagner celle des autres. Elle a trouvé un vrai équilibre en travaillant dans l'édition, renouant avec sa passion pour la littérature. Côté privé, elle partage la vie de Maurice Tempelsman, un homme d'affaires et diamantaire très discret, du même âge qu'elle, qui la conseille financièrement et partage également ses goûts culturels. Durant l'été 1993, ils séjournent dans le sud de la France, d'où sont originaires les ancêtres de Jackie, mais celle-ci ramène une méchante grippe qui s'éternise et semble la fatiguer continuellement.
L'ex-First Lady n'en continue pas moins de s'investir dans son travail ou dans ses rares obligations mondaines : on la voit ainsi inaugurer une extension de la bibliothèque Kennedy à Boston. Elle refuse de s'écouter, elle n'a jamais été malade de sa vie et élude toute question sur sa santé. À l'automne 1993, elle fait une chute de cheval, on lui diagnostique un premier ganglion qu'on soigne à l'antibiotique. Elle décide alors d'organiser un somptueux Noël en famille dans son appartement new-yorkais, avec un immense arbre scintillant au centre du salon. Se doute-t-elle que ce sera son dernier ? Elle n'a que 64 ans.
Dernier printemps
Elle souffre désormais d'atroces douleurs au dos, des examens plus approfondis font apparaître un deuxième ganglion au cou. Verdict : un cancer du système lymphatique. Jackie fait front, elle enchaîne chimio et radiothérapie tandis que Central Park se couvre d'une neige épaisse. Elle refuse d'abandonner son travail, fait bonne figure auprès des employés de chez Doubleday, sa maison d'édition, sans cacher pour autant les pansements. Elle porte une perruque, plaisante en imaginant lancer la mode du turban... Au printemps, elle sent ses forces l'abandonner, elle trie ses papiers et rédige son testament dans un document de près de quarante pages. Outre ses biens immobiliers, elle avait touché 20 millions de dollars à la mort d'Onassis, son dernier mari. Selon son biographe Donald Spoto*, elle décide de créer une fondation pour ses héritiers, pour éviter de voir son patrimoine trop amputé par les impôts. Caroline et John toucheront, en outre, 250 000 dollars en liquidités.
En mars, son cancer atteint son cerveau. On lui injecte directement des produits dans le crâne, mais elle finit par refuser tout acharnement. Central Park se réveille soudain avec le printemps, les arbres exultent sous les premiers rayons du soleil. On l'emmène une dernière fois sur un banc, petite femme recroquevillée, regardant comme une faveur cette vie grouiller autour d'elle tandis qu'elle fuit son propre corps. Les paparazzis sont là, ils prennent les dernières photos de son calvaire. On l'hospitalise une nouvelle fois, mais elle arrête tout traitement et réclame le droit de mourir chez elle, dans son appartement de la Ve Avenue, où elle s'éteint vingt-quatre heures plus tard, entourée des siens, le 19 mai 1994. On l'enterre aux côtés de John F. Kennedy, au cimetière d'Arlington, là où reposent également ses deux anges, ses nouveau-nés partis trop tôt, Arabella et Patrick.
*Jackie Kennedy, le cherche midi éditeur.