Buzz Aldrin presse Neil Armstrong d'alunir pour assouvir un besoin urgent.
Si Neil Armstrong prononce sa phrase célèbre en posant le pied sur la Lune, Buzz Aldrin, lui, se contente d'uriner...
Le 20 juillet 1969, après un trajet monotone de quatre jours entre la Terre et la Lune, la navette Columbia, avec à son bord les trois astronautes Neil Armstrong, Buzz Aldrin
et Michael Collins, pénètre dans la banlieue lunaire. Collins, préposé
au pilotage, l'installe sur orbite. C'est du gâteau. Au tour de Neil
Armstrong et de Buzz Aldrin d'aller jouer à chat perché sur la Lune.
Sous le regard envieux de Collins, ils se glissent dans le module
lunaire (ou Lem, pour Lunar Excursion Module) qui, bientôt,
entame sa descente. Durant les deux premières heures du vol, rien à
signaler. Aldrin sent bien que sa vessie commence à le travailler, mais
rien d'urgent. Piloté par Armstrong, le Lem, baptisé Eagle,
aborde la phase finale. C'est alors qu'à plusieurs reprises une alarme
se déclenche. Au sol, les contrôleurs serrent les fesses, Aldrin, sa
vessie. Armstrong reste, quant à lui, aussi froid qu'Hollande découvrant
qu'il a encore perdu quelques points dans les sondages. Vérification
faite, l'alarme provient de l'ordinateur de bord ayant trop de données à
traiter simultanément. Cela nous semble de nos jours incroyable, mais
la puissance de l'informatique embarquée du Lem d'Apollo 11 aurait
aujourd'hui du mal à faire fonctionner le smartphone d'un gosse de six
ans. Pour soulager l'ordinateur, Houston récupère une partie des
calculs.
À l'intérieur d'Eagle, les deux
astronautes conservent un sang-froid extraordinaire. Leur pouls ne
battrait pas plus rapidement s'ils disputaient une partie de pêche. Ils
ne pensent qu'à alunir. Que les alarmes aillent se faire foutre, ils ne
sont pas parvenus jusqu'ici pour faire demi-tour. Se concentrant sur les
cadrans qui indiquent altitude et vitesse, Buzz en égrène les valeurs
pour en informer Neil. Au dernier moment, voyant qu'Eagle plonge
droit vers un cratère au sol bosselé, Armstrong débranche le pilotage
automatique pour s'emparer des commandes. Le sol défile sous le Lem.
Aucune zone convenable ne se présente. Une nouvelle alarme retentit pour
indiquer que le réservoir de carburant est presque vide. Armstrong s'en
fiche royalement. Il poursuit sa route. Plus que 40 secondes de
carburant, indique la jauge. L'astronaute conserve sa route,
imperturbable. Pas question de se poser de guingois. Sur Terre, les
milliers d'ingénieurs de la Nasa sont sur le point de tourner de l'oeil. Plus tard, on constatera qu'en réalité le réservoir n'était pas si vide que cela.
"C'est un petit pas..."
Enfin, le Lem atteint l'autre bord du cratère. Armstrong amorce la descente. À exactement 20 h 17 min 39 s, temps universel, Eagle
pose une patte sur la Lune. Les astronautes ne voient rien à cause de
la poussière soulevée. Armstrong lance dans le micro : "Houston, ici la
base de la Tranquillité. L'Aigle a atterri..." Explosion de joie. À
Terre. Dans le Lem, les deux hommes se congratulent tout en restant sur
leurs gardes, prêts à remettre les gaz à la moindre alerte. Normalement,
un temps de repos est prévu avant la sortie. Mais qui pourrait dormir
dans ces circonstances ? Aussi, Neil et Buzz demandent à Houston
d'accélérer la manoeuvre. Permission accordée. Tous deux commencent par
casser la croûte, puis entreprennent la très longue préparation de la
sortie extravéhiculaire. Surtout, ils doivent enfiler leur scaphandre.
Rien à voir avec un jogging. Six heures après l'alunissage, ils sont
enfin prêts à sortir. En tant que commandant de la mission, Armstrong a
l'honneur d'être le premier. C'est Aldrin qui fait la tronche. Il se
fait voler la vedette par ce "civil", lui le militaire. C'est le
caractère placide d'Armstrong qui l'aurait fait préférer à la grande
gueule Aldrin. Pendant que Neil enjambe son compagnon pour atteindre le
sas de sortie, son scaphandre arrache, au passage, un bouton du tableau
de bord. Aldrin le ramasse. Merde, c'est la commande de mise à feu pour
repartir. Qu'à cela ne tienne, Buzz va en bricoler un autre avec le
capuchon d'un stylo. MacGyver est à bord !
Armstrong sort du sas. Il installe la caméra qui le filmera, puis entame la descente de l'échelle plaquée sur le flanc d'Eagle. Quelques
centaines de millions de Terriens regardent sa silhouette floue sur
l'écran de leur télé. Enfin, instant historique, à 2 h 56 - nous sommes
passés au 21 juillet -, Armstrong pose un pied sur la Lune. "C'est un
petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l'humanité." Quinze
minutes plus tard, c'est au tour de Buzz de descendre. Le monde entier
le regarde à son tour. Soudain, on le voit s'arrêter. Le moment est
historique. Que va-t-il dire ? Que va-t-il faire pour marquer cet
instant ? Rien, apparemment, il reprend sa descente. Bien des années
plus tard, après son retour sur Terre, il avouera s'être alors offert
une pause pipi. Véridique.
REGARDEZ Armstrong et Aldrin alunir :