LES SAINTES
Et voici qu'apparaissent les Saintes, "los Santos", découvertes
par...Christophe Colomb le jour de la Toussaint 1493.
En 1782 les Anglais provoquent la fameuse bataille qui allait terrasser
la flotte de l'amiral de Grasse et leur permettre de s'emparer de l'île.
Terrible Trafalgar avant l'heure, mettant aux prises près de 70 bateaux armés et
plus de 5000 canons, faisant 7000 morts !... la bataille des Saintes, dans le
canal qui les sépare de la Dominique, vit, en ce 12 avril 1782, la défaite
dramatique du comte de Grasse face aux 50 vaisseaux de l'amiral anglais
Rodney... Ce n'est qu’en 1816 que le calme revint, lorsque les Français
reconquirent les Saintes de manière définitive, juste au moment où les Anglais
reconnaissaient l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique...
Petit à petit la population augmente : des Bretons et des Poitevins, car,
la canne ne poussant pas sur ce sol aride, on n'eut pas recours aux esclaves et
la population est pour ainsi dire blanche (à quelques nuances près !). pendant
longtemps les Saintois arborèrent un couvre-chef typique, le " salako ", étrange
chapeau de paille d'origine tonkinoise, importé par des ouvriers
asiatiques embauchés dans une poterie de Grande-Baie et devenu depuis le
symbole des saintois avec une réplique en madras pour les touristes
!
et voici ce que ça donne sur moi !
J'aime beaucoup les Saintes.
Sa grande baie, la 3ème plus belle au monde, disent les guides, après Rio
et Along !? Un accueillant plan d'eau en arc de cercle, et même un " Pain de
sucre " miniature, sentinelle avancée sillonnée d'orgues basaltiques.
Dès l'arrivée on remarque tout de suite une construction bizarroïde, en
forme de proue de paquebot, une sorte de maison-navire pittoresque (à gauche en
arrivant), bleu et blanc, avec hublots, bastingage et chaîne d'ancre, qui n'est
autre que la maison du médecin de l'île, le docteur Ballabriga
!
La Pharmacie est également très jolie
Sinon le bourg s'étire tout en longueur avec, au centre, une mairie toute
pimpante, d'inspiration coloniale, à côté d'un square ombragé.
Au bout du quai la gendarmerie, en bleu et blanc, semble sortir d'un
décor d'opérette ! L’église marque la limite entre le quartier résidentiel dit
du " Mouillage " et celui du Fond-Curé où habitent les pêcheurs. Cette église se
différencie des autres églises antillaises par sa forme et son clocher
légèrement décalé ! Les petites maisons aux toits rouges (en tôle ondulée)
autour de la rade affichent un certain goût pour l'exotisme...
Il ne faut pas rater la visite du Fort Napoléon (environ une heure à
pied), forteresse massive d'où l'on a une magnifique vue sur
l'archipel.
et, pour finir, un poême saintois
:
Je connais un marin
Que la mer a
usé
Comme ces rochers
bruns
Qui traînent leurs
flancs
Aux abords du
littoral battu
Je connais un marin
Que les vents ont
séché
Comme ces oursins
blancs
Qui perlent le
rivage
Et n’ont plus
de piquants
Je connais un marin
Que le sel a
rouillé
C’est une ancre qui
sait
La mâchoire des
cayes
Et le goût de
la vase
Je connais un marin
C’est une corde
hirsute
Chantant la
force
Et les poids des
marées
Dans les
sennes gonflées
Et les
courants du sud
Je connais un marin
Que le temps a
rongé
C’est un aviron
blanc
Qui rappelle la
houle
Et l’odeur des
casiers
Je connais un marin
Que la mer a
taillé
C’est un homme
rugueux
A l’encontre des
vents
Comme ces
récifs bruns
Du
littoral battu
Poème de Raymond Joyeux, poète saintois, « music », Joyeux du
cocotier
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