samedi 8 novembre 2014





Les Saintes, Marie Galante, la Guadeloupe...



LE PAIN DE SUCRE
LA BAIE DES SAINTES
Ah les Saintes, quel bonheur ! Quelques tout petits cailloux face à la Guadeloupe. Deux îles sont habitées : Terre-de-Haut et Terre-de-Bas. Nous mouillons à Terre-de-Haut, face au Bourg, la capitale. La baie est absolument magnifique. Les Saintois disent (et l’UNESCO confirme, paraît-il) que c’est la troisième plus belle baie au monde, après celles de Rio et d’Along. Et celle de Rio devrait être déclassée, à cause de la pollution… Imaginez-vous une petite île de quelques km², pointue, sèche, aux côtes très découpées, offrant de merveilleuses petites plages de sable blanc sur des eaux turquoises transparentes.
La baie de Fond Curé où nous sommes ancrés fait face à un îlot allongé, l’îlet à Cabrit (où il n’y a plus de cabris) et derrière lui, à environ 10 miles nautiques se dessinent les côtes de Basse Terre en Guadeloupe. A l’ouest se trouve l’île de Terre-de-Bas toute proche et à l’est, plus lointaines, on peut apercevoir, pourvu qu’on aille à terre et qu’on grimpe un peu, Marie Galante et la Désirade, et, plus loin encore, la Dominique...
PLAGE DE POMPIERRE
Les Saintes nous ont enchantés, malgré qu’elles aient atteint le seuil de saturation touristique. Chaque jour de gros ferries y déversent des centaines de curieux en provenance de la Guadeloupe. Ils flânent la journée sur l’île, en général louent un scooter – ça pétarade dans tous les sens- et repartent le soir vers 16H00, laissant l’île enfin respirer librement.
C'est à partir de cette heure-là, ou tôt le matin, qu’il faut profiter de la beauté des lieux et du calme. Ici ils parlent avec leur accent créole chantant, qui efface les r et qui semble ajouter des voyelles un peu partout !
 

Après les Saintes, cap sur Marie Galante, qui n’est pas vraiment sur notre route mais dont le nom nous fait rêver depuis si longtemps. Ile ronde, plate, verte, agricole, quel contraste avec les Saintes.

HABITATION MURAT













C’est aussi beaucoup plus préservé du tourisme de masse. Nous nous laissons dire que les autorités locales tiennent bon face aux gros investisseurs américains et autres, et préfèrent miser sur le côté authentique de l’île.

Environ 12 km sur 12 km, ourlée de plages de rêve. Trois petites villes : Saint Louis où nous mouillons, Grand Bourg la capitale et Capesterre, avec sa sublime plage de la Feuillère, très longue, presque déserte, bordée de cocotiers, de gentils petits rouleaux et une mer chaude.
Il y a des plantations de cannes à sucre partout. Il reste quelques vieilles distilleries et une seule sucrerie encore actives.

MARCHé LOCAL
ANSE CANOT A MARIE-GALANTE

Les charrettes tirées par 2 bœufs, les cabrouets, sont toujours présents. Ici le temps semble s’être arrêté. Belle nonchalance, convivialité, sourires, calme et tranquillité. Il fait chaud. Il n’y a guère de vent durant notre séjour .
Après 4 jours passés à Marie Galante, nous levons l’ancre et mettons le cap sur Grande Terre à la Guadeloupe. Le soleil est toujours là, nous chauffant à 28° de moyenne, le vent et la mer sont calmes. J’espère bien voir des dauphins !



La Guadeloupe, que les Caraïbes appelaient Karukera, « la terre aux belles eaux ». Nous débarquons côté Grande-Terre c'est-à-dire l’aile droite du papillon (prenez une carte de l’île, vous verrez qu’elle a cette forme), à l’extrême sud-est, à Saint François, où le mouillage n’est pas facile. L’entrée du petit lagon est barrée par de nombreux récifs. La passe est très étroite mais bien balisée. Il ne faut pas y pénétrer par forte houle d’est, mais aujourd’hui le temps est calme. Nous ancrons juste au bord du petit chenal, avec pour la première fois 0 mètre sous la quille au sondeur. C’est un peu angoissant de manœuvrer avec pas d’eau sous le bateau. On est sur fond de sable bien sûr, sinon pas question de ce genre de fantaisie. Et puis en fait, il reste quelques centimètres de liquide sous le ventre de Eolis III...
L’eau est très belle, très claire dans le lagon, mais nous serons un peu déçus par Saint François, où on trouve essentiellement des hôtels, un golf 18 trous, des boutiques et des restaurants, et une marina récente mais très mal conçue car sans évacuation des eaux dormantes. La marina est dans un cul de sac et les eaux y stagnent, ce qui veut dire qu’elles sont sales et très nauséabondes. C’est là que nous devons accoster avec notre dinghy et il reviendra si dégoûtant de nos visites à terre que nous réduirons celles-ci au strict minimum. Le vieux port de pêche a pourtant lui un certain charme.
Nousappareillons pour Pointe à Pitre (PAP). Nous avions prévu un arrêt à Sainte Anne, mais la météo ne s’y prête pas. Le vent s’est levé pendant la nuit et la mer est agitée. Nous n’avons pas envie de traîner au bord des récifs de Sainte Anne. Dans le petit chenal de sortie de Saint François, par seulement 7 à 8 mètres de fond, trois dauphins nous escortent un petit moment. C’est magique.

La navigation est très agréable jusqu’à PAP, avec vent et houle arrière. On file à 5-6 nœuds sous quelques grains pas méchants.
PAP se trouve au début de la Rivière Salée, qui sépare les 2 ailes du papillon. Nous mouillons au coin du chenal d’entrée vers la marina, par environ 10 mètres. Ici l’eau n’est pas transparente, les fonds sont vaseux et le port commercial n’est pas loin avec ses gros transcontainers.
Pour une fois je ne plongerai donc pas pour vérifier que l’ancre est bien crochée. . Nous visitons le marché du centre : c’est coloré, animé, il y a des étals magnifiques de poissons, d’épices, de fleurs tropicales. Jean est heureux car les doudous lui donnent du « mon chéri » par-ci et du « mon amour » par-là...! On visite le musée Saint John Perse, très décevant, indigne du nom de musée. Le bâtiment, de style colonial, est très joli mais à l’intérieur il n’y a que de vagues photos de l’illustre poète, à côté de dessins de plantes et fruits tropicaux et de quelques anciennes tenues créoles. supplémentaires.
Cette année les ponts levants sont en préparations donc pas de passage de la Rivière Salée (qui ne peut être empruntée que par des bateaux à faible tirant d’eau : normalement, les bateaux calant moins de 1,80 m peuvent passer, quitte à toucher de temps en temps la vase molle. 
      
Alors que La Toussaint est proche je vais visiter le cimetière : j’adore les cimetières antillais, ils sont gais, rien là de macabre, et
 

Retour de pêche en fin de journée. Et la pêche a été bonne. Jamais nous n’avons vu autant de thons et surtout de daurades coryphènes. Les pélicans deviennent fous à tournoyer autour des barques qui arrivent et leur jettent le menu fretin et les entrailles des poissons déjà nettoyés. Ils se laissent lourdement tomber sur l’eau en repliant brusquement leurs ailes.
Nous avons aussi savouré la spécialité du "tourment d’amour" (gâteau à la noix de coco).