Les insectes de la Martinique : un monde à découvrir
Les insectes (dont l'étude porte le nom d'entomologie) représentent le groupe d'êtres vivants le plus vaste et le plus diversifié sur terre. Ils constituent une bonne part de la biodiversité, de notre patrimoine.
Ils sont présents partout : dans nos jardins, nos maisons, dans les forêts, les savanes, les mares ou à la plage...
En Martinique, ils sont encore trop méconnus. Si quelques précurseurs comme le père Pinchon s'y sont intéressés, trop peu les ont étudiés et beaucoup d'espèces sont encore à découvrir.
Les insectes abordés dans cet article appartiennent à l'ordre des Orthoptères (qui comprend les sauterelles, les grillons et les courtilières, les criquets). Les courtilières sont assez proches des grillons mais forment une famille à part.
Ils sont présents partout : dans nos jardins, nos maisons, dans les forêts, les savanes, les mares ou à la plage...
En Martinique, ils sont encore trop méconnus. Si quelques précurseurs comme le père Pinchon s'y sont intéressés, trop peu les ont étudiés et beaucoup d'espèces sont encore à découvrir.
Les insectes abordés dans cet article appartiennent à l'ordre des Orthoptères (qui comprend les sauterelles, les grillons et les courtilières, les criquets). Les courtilières sont assez proches des grillons mais forment une famille à part.
Un Kabrit-bwa peut en cacher un autre
Le kabrit-bwa est l'un des insectes le plus remarquable de la Martinique. Son chant nocturne caractéristique lui a valu son nom local. Très puissant et très différent des stridulations aiguës des kritjets et massoquets, ce bêlement s'entend dans les jardins depuis un manguier ou une haie bien feuillue. Se laissant parfois surprendre au petit matin dans les maisons, la sauterelle Mastophyllum scabricolle surprend de prime abord par la longueur de son corps (jusqu'à 12 cm).
Souvent de couleur brune, elle peut aussi être entièrement verte selon le milieu qu'elle occupe. Nombreuses sont les publications qui présentent cette sauterelle comme étant le kabrit-bwa. Cependant, de récentes observations ont révélé que cette sauterelle émet des stridulations aiguës discontinues.
Le kabrit-bwa, auteur du chant si caractéristique est en réalité une autre grande espèce de sauterelle connue sous le nom scientifique de Xerophyllopteryx martinicensis. Contrairement à cette fameuse M. scabricolle, elle n'est pas attirée par la lumière et reste cachée la plupart du temps dans la végétation.
Une espèce endémique Ainsi, depuis les premiers naturalistes, il existe une profonde confusion sur l'identité exacte du kabrit-bwa. Cette confusion a été transmise à des générations d'écoliers antillais et elle demeure dans des publications récentes.
Comme son nom l'indique X. martinicensis, est une espèce typiquement martiniquaise à l'inverse de M. scabricolle présente dans plusieurs îles des Antilles et pays d'Amérique du Sud.
Doit-on rétablir les choses en attribuant le nom créole kabrit-bwa uniquement à l'espèce X.martinicensis ?
La question reste posée !
Francis Deknuydt et Eddy Dumbardon-MartialPhoto : B. Pettini
Souvent de couleur brune, elle peut aussi être entièrement verte selon le milieu qu'elle occupe. Nombreuses sont les publications qui présentent cette sauterelle comme étant le kabrit-bwa. Cependant, de récentes observations ont révélé que cette sauterelle émet des stridulations aiguës discontinues.
Le kabrit-bwa, auteur du chant si caractéristique est en réalité une autre grande espèce de sauterelle connue sous le nom scientifique de Xerophyllopteryx martinicensis. Contrairement à cette fameuse M. scabricolle, elle n'est pas attirée par la lumière et reste cachée la plupart du temps dans la végétation.
Une espèce endémique Ainsi, depuis les premiers naturalistes, il existe une profonde confusion sur l'identité exacte du kabrit-bwa. Cette confusion a été transmise à des générations d'écoliers antillais et elle demeure dans des publications récentes.
Comme son nom l'indique X. martinicensis, est une espèce typiquement martiniquaise à l'inverse de M. scabricolle présente dans plusieurs îles des Antilles et pays d'Amérique du Sud.
Doit-on rétablir les choses en attribuant le nom créole kabrit-bwa uniquement à l'espèce X.martinicensis ?
La question reste posée !
Francis Deknuydt et Eddy Dumbardon-MartialPhoto : B. Pettini
Une sauterelle baptisée du nom de Césaire
Tout découvreur d'une nouvelle espèce animale ou végétale doit respecter scrupuleusement les règles d'écriture internationales avec le système binominal établi par Carl Von Linné. Mais ces règles offrent une marge de liberté qui permet à ceux qui découvrent une nouvelle espèce de faire preuve d'imagination.
Il n'est donc pas rare que ces nouvelles espèces portent le nom latinisé d'une personnalité. Tel est le cas de Agraecia cesairei (famille : Tettigoniidae).
Cette espèce de sauterelle, récemment découverte en Martinique et décrite en 2009, rend hommage au poète et homme politique Aimé Césaire. Si A. cesairei présente des similitudes morphologiques avec les sauterelles (vertes ou brunes) du genre Neoconocephalus, communément attirées par les lumières des maisons, elle se distingue par son corps brun presque luisant et surtout par la partie antérieure de la tête entièrement noire.
Endémique de la Martinique, cette sauterelle, plutôt discrète, occupe essentiellement les sous-bois et la strate arbustive des forêts humides bien conservées du nord de l'île. Comme la plupart des sauterelles, elle a un régime alimentaire omnivore, se nourrissant de petits insectes, de feuilles et de fruits. À l'inverse des autres sauterelles, criquets, et grillons de l'île, elle est l'unique représentant du genre Agraecia dans toutes les Antilles.
Cela n'est guère étonnant car le genre ne compte que 17 espèces dans le monde.
Francis Deknuydt et Eddy Dumbardon-Martial
Association Martinique Entomologie http://www.association-martinique-entomologie.fr
Il n'est donc pas rare que ces nouvelles espèces portent le nom latinisé d'une personnalité. Tel est le cas de Agraecia cesairei (famille : Tettigoniidae).
Cette espèce de sauterelle, récemment découverte en Martinique et décrite en 2009, rend hommage au poète et homme politique Aimé Césaire. Si A. cesairei présente des similitudes morphologiques avec les sauterelles (vertes ou brunes) du genre Neoconocephalus, communément attirées par les lumières des maisons, elle se distingue par son corps brun presque luisant et surtout par la partie antérieure de la tête entièrement noire.
Endémique de la Martinique, cette sauterelle, plutôt discrète, occupe essentiellement les sous-bois et la strate arbustive des forêts humides bien conservées du nord de l'île. Comme la plupart des sauterelles, elle a un régime alimentaire omnivore, se nourrissant de petits insectes, de feuilles et de fruits. À l'inverse des autres sauterelles, criquets, et grillons de l'île, elle est l'unique représentant du genre Agraecia dans toutes les Antilles.
Cela n'est guère étonnant car le genre ne compte que 17 espèces dans le monde.
Francis Deknuydt et Eddy Dumbardon-Martial
Association Martinique Entomologie http://www.association-martinique-entomologie.fr
La courtilière : Têt-chien pa ka mod !
La courtilière est un gros insecte discret qui vit en Martinique. Il est rare de l'observer, et peu s'en plaignent tant son aspect extérieur n'est pas très engageant...
Long de 5 à 10 cm de long, l'insecte est nocturne et parfois volant. Ici, on l'appelle « têt chien »
et il a la sinistre réputation de donner la fièvre
à la personne qui subit sa morsure. Malgré leurs airs de créatures de films de science fiction, les deux espèces présentes en Martinique (Neocurtilla hexadactyla et Scapteriscus didactylus) sont inoffensives pour l'homme.
En revanche, les agriculteurs et les jardiniers apprécient peu sa compagnie. Car, dotée de deux puissantes pattes fouisseuses capables de creuser facilement des tunnels, la courtilière mange les racines et tubercules des jeunes plantes maraîchères qu'elle apprécie. Elle consomme également des vers de terre et des larves d'autres insectes.
En friture...
Également appelée « taupe-grillon » (du fait de son anatomie qui évoque un croisement improbable entre le mammifère fouisseur et le grillon), la courtilière passe l'essentiel de sa vie sous terre. Toutefois, elle est capable de voler mais aussi de nager avec une grande aisance.
C'est un insecte « tout-terrain » que l'on retrouve dans plusieurs parties du monde, dans la Caraïbe mais aussi en Europe, en Afrique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie occidentale et en Océanie.
Sa population mondiale a reculé avec l'emploi des pesticides. En Asie, il est parfois consommé frit, en nourriture, et il est paraît-il délicieux.
Nous n'avons pas testé...
Long de 5 à 10 cm de long, l'insecte est nocturne et parfois volant. Ici, on l'appelle « têt chien »
et il a la sinistre réputation de donner la fièvre
à la personne qui subit sa morsure. Malgré leurs airs de créatures de films de science fiction, les deux espèces présentes en Martinique (Neocurtilla hexadactyla et Scapteriscus didactylus) sont inoffensives pour l'homme.
En revanche, les agriculteurs et les jardiniers apprécient peu sa compagnie. Car, dotée de deux puissantes pattes fouisseuses capables de creuser facilement des tunnels, la courtilière mange les racines et tubercules des jeunes plantes maraîchères qu'elle apprécie. Elle consomme également des vers de terre et des larves d'autres insectes.
En friture...
Également appelée « taupe-grillon » (du fait de son anatomie qui évoque un croisement improbable entre le mammifère fouisseur et le grillon), la courtilière passe l'essentiel de sa vie sous terre. Toutefois, elle est capable de voler mais aussi de nager avec une grande aisance.
C'est un insecte « tout-terrain » que l'on retrouve dans plusieurs parties du monde, dans la Caraïbe mais aussi en Europe, en Afrique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie occidentale et en Océanie.
Sa population mondiale a reculé avec l'emploi des pesticides. En Asie, il est parfois consommé frit, en nourriture, et il est paraît-il délicieux.
Nous n'avons pas testé...
En savoir plus sur http://www.feymagazineweb.com/pages/lire-magazine-fey/mag-fey-edition-2014/magazine-fey-28/les-insectes-de-la-martinique-un-monde-a-decouvrir.html#Sqh7jDQAeU6CtpSu.99