Un œuf a été vidé puis partiellement rempli avec un peu de sable.
Ainsi lesté, il se redresse toujours lorsqu'on essaie de le coucher sur la table.
Des descriptions du principe de ce jouet sont connues en Chine sous le nom de Budaoweng (不倒翁 ; vieil homme ne tombant pas), depuis la dynastie Tang (début VIIe siècle jusqu'au début Xe siècle). Le modèle chinois a pu inspirer la conception au Japon des poupées traditionnelles en papier mâché connues sous le nom de Okiagari-koboshi, qui sont attestées au XIVe siècle.
Les exemplaires importés en Europe, représentant un personnage oriental corpulent, étaient appelés poussah. Vers la fin du XVIIIe siècle à Paris, la célébrité du cabaretier Jean Ramponneau donna son nom à ce type de jouet. Selon Littré, il s'agissait d'un cylindre de moelle de sureau au bout duquel on a mis un peu de plomb, dont le poids fait relever le jouet quand on le culbute.
Sous une forme moderne, il s'agit d'un jouet de la forme et de la taille d'un œuf de poule, en matière plastique décorée, représentant un personnage.
On remarque qu'un culbuto a de par sa forme - plus large à sa "base"
(partie en contact avec le sol) qu'à son "sommet" - une masse
inégalement répartie par rapport à sa hauteur, masse concentrée
principalement en sa base. La conséquence directe est que son centre de masse, et en l'occurrence son centre de gravité (on considère le champ de gravitation
homogène) sont très bas, ce qui empêche le culbuto de se coucher même
si l'angle qu'il forme avec la verticale est fort (selon le principe du moment en mécanique).
Cette propriété est également due à la forme sphérique et à la lisseur
(faible coefficient de friction) de la base du culbuto qui permettent un
balancement harmonieux.
- En tant que synonyme de « personne qui se relève toujours malgré les coups qui lui sont portés », le terme de culbuto est parfois appliqué à des personnalités politiques, comme dans le cas du titre de l'ouvrage de Marie-Ève Malouines et Carl Meeus, La Madone et le Culbuto à propos de Ségolène Royal et François Hollande.
- Un déguisement de culbuto apparait dans un des albums de bande dessinée d'André Franquin comme une des inventions de Gaston Lagaffe.
- Monsieur Culbuto est un personnage du dessin animé Oui-Oui.
- Monsieur Culbuto est un personnage de spectacle de rue de la Compagnie Dynamogène4.
- Le Pokémon Qulbutoké est basé sur les culbutos.
Hollande 2017
La gauche et l'Elysée, une histoire compliquée. Et passionnelle.
Hollande, le président "culbuto"
A l'époque -révolue- où Laurent Fabius accablait de ses
sarcasmes l'homme dont il excluait à 100% qu'il puisse un jour devenir
président de la République, il avait baptisé François Hollande
"culbuto". Façon de suggérer que l'intéressé -fuyant et surtout
élastique- est, quelque part, idéologiquement insaisissable, impossible à
accrocher (fut-ce par le revers du veston) et doté d'une incroyable
capacité à rebondir là où on ne l'attend pas et quand l'adversaire le
croit KO. Sur lui, critiques et sarcasmes glissent. L'homme, étrangement
"sans affect" mais qui s'aime, a pris l'habitude de se jouer des
autres: moi, d'abord...
De Flanby à Pépère : tous les surnoms de Hollande
Premier secrétaire du PS ou président de la République, il accumule les sobriquets plus ou moins affectueux. Revue de détail. Entre humour et cruauté !
Fraise des bois
C'est sans doute le surnom le plus célèbre de François Hollande. Laurent Fabius
en est l'auteur. "A-t-on jamais caché un éléphant derrière une fraise
des bois ?" interroge l'ancien plus jeune Premier ministre en visant le
patron du PS. On est en 2003, et Fabius regarde le successeur de Jospin
de tout son mépris. Hollande est, depuis la défaite du 21 avril 2002, le
leader naturel du Parti socialiste.
Le comparer à une fraise des bois, c'est souligner sa petitesse devant
la grandeur des éléphants. Ce sobriquet est déclinable : Fraise Tagada,
pour le côté sucré, Fraise flagada, pour son manque supposé de
fermeté...
Monsieur petites blagues
Là encore, c'est Laurent Fabius qui a baptisé de ce surnom
méprisant son supérieur hiérarchique au PS. Une autre façon de montrer
qu'à part blaguer François Hollande n'est pas bon à grand-chose.
Aujourd'hui, Hollande est président, Fabius, son ministre.
Guimauve le Conquérant
Moins connu, mais savoureux, ce détournement est l'oeuvre de
Guillaume Bachelay, lieutenant de Fabius - décidément ! Bachelay est un
anti-Hollande féroce, devenu par la force des choses soutien du
président ; il est aussi normand et plutôt drôle. Le résultat, c'est ce
surnom bien trouvé, puisqu'il allie référence historique (Hollande est
normand, comme Guillaume... le Conquérant) et allusion au caractère (la
guimauve). Sans doute l'un des plus beaux surnoms de Hollande.
Flanby
Arnaud Montebourg lâche, en 2003, cette comparaison restée
célèbre dans les couloirs de l'Assemblée nationale : "Hollande, c'est
Flanby." Le dessert est connu pour son aspect flageolant, mais il
reprend toujours sa forme initiale, même secoué dans tous les sens. Dans
le même ordre d'idées, Carl Meeus et Marie-Ève Malouines avaient
intitulé leur livre sur le couple Hollande-Royal "La madone et le
culbuto". Parce qu'un culbuto, ça penche, ça vrille, ça pique du nez,
mais ça revient toujours sur sa base.
Capitaine de pédalo
Jean-Luc Mélenchon se lâche durant la campagne présidentielle, lors d'une interview au JDD.
"À présent, à gauche, pourquoi choisir, pour entrer dans la saison des
tempêtes, un capitaine de pédalo comme Hollande ?" interroge le leader
du Front de gauche. Mélenchon n'a jamais aimé Hollande. Il estime que
celui-ci le méprise et le brime depuis des années. "Hollande organisait
des surboums à l'Ena pendant que je faisais signer des pétitions pour
les refuzniks !" pestait déjà, il y a quelques années, Mélenchon.
Le pingouin
Dans son dernier album, Little French Songs, sorti le
1er avril, Carla Bruni-Sarkozy réfute l'allusion à François Hollande
dans la chanson "Le pingouin", bien qu'elle ait laissé organiser les
fuites prouvant le contraire. Les clins d'oeil sont nombreux : "Les bras
ballants, le pingouin, les bras ballants mais l'oeil hautain" (on pense
à la photo officielle du président de la République), ou encore "Si un
jour tu recroises mon chemin, je t'apprendrai, le pingouin, je
t'apprendrai à faire le baisemain" (on se souvient que Carla
Bruni-Sarkozy n'avait pas apprécié que François Hollande ne lui baise
pas la main lors de la passation des pouvoirs à l'Élysée).
Monsieur Bricolage
La fameuse "boîte à outils" vantée lors de son intervention
télévisée a transformé François Hollande en sympathique Monsieur
Bricolage. Pour réparer la France, il peut sortir de sa boîte un
tournevis-contrat de génération, une clé-BPI ou encore un
marteau-contrat d'avenir. Nicolas Baverez, dans son analyse du Point en kiosque le 11 avril 2013, perfectionne encore ce surnom et voit dans le président "le petit bricoleur du marché de Tulle".
Pépère
Le Canard enchaîné a révélé en mars qu'à l'Élysée on
appelait ainsi le locataire du lieu. Pépère, c'est celui qui ne
s'inquiète de rien, rassure les pessimistes, sourit devant les obstacles
et attend, goguenard, que ses recettes portent leurs fruits. À
Solférino, durant les dix années de son règne, François Hollande avait
gagné un sobriquet similaire, celui d'Édredon. Car François Hollande
savait toujours amortir dans le moelleux de sa personne les fâcheries,
les critiques, les emportements. On entrait dans son bureau tout rouge,
on en ressortait tout apaisé, un peu engourdi par tant de sympathie...
Pour Le Pen, Hollande se représentera, "c’est son côté Culbuto"
Pour 2017, Marine Le Pen est prête à affronter une nouvelle fois
François Hollande. La présidente du FN évoque la prochaine échéance
présidentielle, en particulier lorsqu'elle est invitée à dire ce
qu'elle pense du chef de l’État. "C'est quelqu'un de plus fin que
l'image qu'on en donne, plus manœuvrier, et probablement plus solide",
dit-elle. Avant de prévenir : "Il ne faut pas l'enterrer. Ceux qui
pensent qu'il démissionnera se trompent lourdement. Je pense non
seulement qu'il ne démissionnera pas, mais qu'il sera candidat à sa réélection. C'est son côté Culbuto", du nom de ce jouet qui se balance avant de finir toujours par se redresser.
La madone et le culbuto ou l'inlassable ambition de Ségolène Royal et François Hollande par Marie Eve Malouines et Carl Meeus
La madone et le culbuto ou l'inlassable ambition de Ségolène Royal et François Hollande,
par Marie Eve Malouines et Carl Meeus
Ed. Fayard, 2006, 365 p., 20 euros.
Ed. Fayard, 2006, 365 p., 20 euros.