Dimanche 29 mars 2015
nous sommes toujours à Barbuda : par la magie des ondes une connexion inattendue me permet de vous poster ce billet :
Nous sommes toujours dans notre
lagon au sud de Barbuda et tout va
bien….des plages désertes et splendides, des oiseaux par milliers et même des
daims , des cochons sauvages et des ânes lors de promenades sur les sentiers de
la côte…Ces cochons sauvages furent introduits sur l’île autrefois par les
flibustiers pour avoir de quoi se nourrir à chaque escale !
Et les fonds marins : quelle
merveille. Y pullulent des poissons tropicaux et des crustacés…
C’est vraiment le paradis pour les
amoureux de la nature que nous sommes …et les amateurs de langouste :
n’est-elle pas surnommée en effet « l’île de la langouste » ?
C’est une île au sol calcaire qui
ne culmine pas bie haut : ce qui s’appelle ici les
« Highlands », le point culminant, n’est qu’à 62 mètres
d’altitude ! Beaucoup moins arrosée qu’Antigua sa voisine, Barbuda possède
cependant plusieurs nappes phréatiques qui permettent la culture de légumes
destinés à la consommation locale qui s’est constituée en sorte de
« kolkhoze » tropical…ou de kibboutz…La population vit également de
l’élevage et de la pêche, en particulier celle de la langouste…
Entourée de récifs coralliens,
Barbuda est réputée pour ses fonds marins qui font la joie des mateurs de
plongée que nous sommes. Peu fréquentée – nous sommes tous seuls depuis deux
jours au milieu de notre mare – l’île
est aussi une réserve de chasse riche en daims, sangliers, pintades et oiseaux
sauvages. Ainsi une importante colonie de frégates noires à gorge rouge
s’est-elle établie dans la mangrove de la vaste lague occidentale au bord de
laquelle se trouve Codrington, capitale et unique village de l’île.
Barbuda fait partie des nombreuses
îles découverts par Christophe Colomb en 1493. Des colons tentèrent de s’y
établir en 1528 mais furent repoussés par les Indiens caraïbes. Son histoire
coloniale ne débute qu’au XVIIème siècle (1685) lorsque deux
Anglais, les frères Codrington, décident de la louer à la Couronne d’Angleterre :
la nature du sol ne permettant pas le développement des grandes plantations,
ils se livrent à l’élevage… et à un intense commerce d’esclaves, soigneusement
sélectionnés pour leur vigueur et
lleur beauté comme dans une sorte
de haras. Les habitants du village en sont les descendants et certains
présentent en effet encore aujourd’hui ces caractéristiques.
Après l’abolition de l’esclavage en
1834, la famille Codrington exercera toujours son autorité sur une main-d’œuvre
privée de liberté : interdiction de pêcher, de chasser…C’est seulement à
la fin du XIXème siècle que l’île sera vendue à la Couronne d’Angleterre.
Actuellement la population est
d’environ mille cinq cents habitants qui se nomment les Barbudiens. Au village,
qui n’est desservi que par une piste orientée nord-sud, un centre d’artisanat
propose divers modèles de paniers et des objets en écailles de tortue. Outre sa
réserve ornithologique de frégates, Barbuda offre aussi quelques sites à
découvrir comme la caverne de Darby Sink Cove à six kilomètres au nord-est de
Codrington avec ses trente mètres de profondeur.
Près de notre mouillage au sud se
dressait autrefois la Highland House, la demeure des Codrington :
construite en 1750 sur la seule hauteur de l’île, il n’en reste aujourd’hui que
de modestes ruines.
Les vestiges de la tour Martello,
surplombant la côte ouest, fut édifiée au tout début du XIXème siècle
pour défendre le sud-ouest de l’île et offre une vue panoramique sur la mer et
l’intérieur des terres.