Le Vénézuéla fait partie des pays ayant le plus fort
taux de criminalité au monde. Les conditions de sécurité continuent de
s’y dégrader rapidement. Si Caracas reste la ville la plus dangereuse,
les autres grands centres urbains ne sont pas épargnés. Il est donc
conseillé à nos ressortissants qui souhaiteraient se rendre au Vénézuéla
de préparer leur séjour avec le plus grand soin. Il est préconisé à
tout voyageur d’informer régulièrement ses proches du bon déroulement de
son voyage, par téléphone (se munir d’un téléphone portable local,
modèle de base afin de ne pas attirer l’attention) ou par courriel.
Caracas
Caracas est la ville la plus dangereuse du pays. Si la
majorité des crimes sont commis dans les "Barrios", bidonvilles locaux
disséminés dans la ville, aucun autre quartier n’est réellement épargné
par ce fléau. Le quartier de Chacaito (avenue de "Sabana Grande"
notamment), pourtant situé dans l’est de la capitale, zone plus
résidentielle et considérée comme relativement moins dangereuse que
l’ouest et le centre, n’est pas non plus sans risque. Plusieurs de nos
compatriotes ont été victimes d’agressions dans ce quartier.
D’une façon générale, il est conseillé de respecter en
toutes occasions des règles minimales de prudence (pas de signe
ostentatoire de richesse, vigilance envers d’éventuelles filatures,
utilisation de taxis assermentés, fermeture du véhicule durant les
trajets). Il est par ailleurs fortement recommandé de ne pas stationner
et de ne pas se promener à pied pendant la journée, et à plus forte
raison la nuit. Les déplacements, même motorisés, dans les quartiers du
centre et de l’ouest de la capitale sont à éviter. Le visiteur de
passage évitera aussi l’hôtellerie en dehors des quartiers est de la
capitale.
La province
L’archipel de Los Roques, le parc de Canaima et le delta
de L’Orénoque, compte tenu de leur éloignement des centres urbains,
sont à ce stade moins exposés aux risques liés à la délinquance et à la
criminalité, bien que la prudence pour s’y rendre et s’y déplacer soit
de rigueur.
La plus grande vigilance doit être observée dans les zones suivantes :
- Cumana et ses deux péninsules, Paria et Araya ;
- la péninsule de Paraguana, au nord de la ville de Coro ;
- l’entrée du lac de Maracaïbo ;
- îles de Margarita et de Los Testigos ;
- zones frontalières avec la Colombie et le Brésil, particulièrement dangereuses en raison des activités de la guérilla colombienne ainsi que des mafias spécialisées dans le trafic de stupéfiants, la contrebande d’essence et les enlèvements.
Recrudescence des agressions sur l’île de Margarita
Face à l’aggravation sur l’île des violences à
l’encontre des ressortissants étrangers (agressions physiques, y compris
armées), la plus grande prudence est recommandée aux voyageurs.
Les côtes ne sont pas épargnées. Des agressions sur les plages ont été rapportées.
Piraterie
Des affaires régulièrement signalées de piraterie
doivent inciter les plaisanciers se rendant au Vénézuéla, en particulier
au large ou aux abords de l’île de Margarita, à redoubler de vigilance.
En outre, le mouillage en dehors des marinas surveillées est à proscrire.
Voir également la fiche « Piraterie maritime ».
Aéroports
La plus grande prudence est recommandée dans la zone
aéroportuaire de l’aéroport international de Caracas (Maiquetía), où la
sécurité des personnes n’est que partiellement assurée, malgré la
présence d’effectifs policiers. Des agressions y ont été enregistrées, à
l’intérieur ou à l’extérieur des aérogares et lors du trajet entre
l’aéroport et le lieu de destination.
Afin de limiter les risques mentionnés ci-dessus, il est
fortement recommandé aux voyageurs d’avoir recours aux services de
taxis identifiés par l’autorité aéroportuaire (véhicules noirs avec
plaque minéralogique jaune présents au niveau "arrivées" de l’aéroport)
et de décliner les offres d’intermédiaires qui les guideraient vers
d’autres zones ou d’autres niveaux du bâtiment. De nombreux enlèvements
ont été opérés au départ de l’aéroport selon la technique précédemment
décrite : il convient donc d’être particulièrement vigilant.
A Maiquetía, le passage du terminal international à
l’aéroport national s’effectue par un passage souterrain ou par
l’extérieur. Il convient de privilégier la première option et d’éviter
toute ostentation d’objets de valeur.
Délinquance
La liste des risques liés au développement de la
délinquance est longue. Un inventaire exhaustif des techniques
d’agression est impossible à dresser.
Les règles élémentaires de prudence sont donc de mise :
- limiter les déplacements nocturnes et dans tous les cas éviter de se déplacer seul le soir ;
- ne pas porter d’objets de valeur (bijoux, appareils photo, etc.) ;
- être toujours porteur de pièces d’identité (de préférence des photocopies, les originaux étant conservés dans le coffre de l’hôtel) ;
- ne pas quitter de vue ses bagages ;
- éviter le stationnement dans des endroits isolés ou non gardés et, dans tous les cas, s’assurer de l’environnement du véhicule avant d’en descendre ;
- éviter les déplacements à vélo, plusieurs compatriotes ayant été victimes d’agressions en 2013 et 2014 ;
- éviter, dans toutes les régions du pays, de pratiquer le camping sauvage ;
- éviter l’auto-stop : les transports par bus (voyages de préférence durant la journée), même s’ils ne sont pas à l’abri des vols de bagages et d’attaques à main armée, sont peu onéreux et confortables ;
- privilégier les établissements financiers installés dans des quartiers résidentiels et les centres commerciaux et n’utiliser les distributeurs automatiques qu’en plein jour et dans les endroits fréquentés ;
- en raison du fort risque de duplication, il est recommandé de n’utiliser sa carte de crédit que dans les hôtels de standing international et, dans tous les cas, de ne jamais quitter sa carte des yeux ;
- avoir toujours quelque chose à donner (somme d’argent par exemple) afin d’éviter l’irritation de l’agresseur et sa frustration, qui pourraient déboucher sur des actes de violence ;
- ne recourir qu’à des taxis dûment identifiés et disposant de plaques d’immatriculation jaunes, signe de la possession d’une licence ;
- en cas d’agression à main armée, ne pas résister.
Par ailleurs, en dépit de l’absence de statistiques sur
les crimes sexuels, il est conseillé, là aussi, la plus grande prudence à
nos ressortissantes.
Les voyageurs sont invités à signaler à l’ambassade,
dans les plus brefs délais, toute arrestation ou toute agression
(consulat.caracas-fslt@diplomatie.gouv.fr) dont eux-mêmes ou un de leurs
proches auraient fait l’objet.
Risques liés à la situation politique
Pour d’évidentes raisons de sécurité, il est recommandé
aux voyageurs de se tenir éloignés des manifestations politiques
organisées tant dans la capitale qu’en province et aux journalistes
effectuant un reportage de prendre contact avec le service de presse de
l’Ambassade.
Stupéfiants
Les autorités vénézuéliennes exercent une étroite
surveillance sur les voyageurs. Les bagages sont systématiquement
fouillés au départ.
Les feuilles de coca, en vente libre dans certains pays
andins, sont répertoriées au Vénézuéla comme des produits stupéfiants.
Toute personne contrôlée en possession de ces feuilles est passible
d’une peine de cinq à dix années d’emprisonnement.
Il est conseillé de prendre garde à l’usage délictueux
de la scopolamine, drogue qui, mélangée à une boisson, des aliments ou
inhalée (par exemple sur un mouchoir), cause une perte de volonté, de
conscience et une amnésie temporaire.
Risques naturels
La cordillère littorale du Vénézuéla (et notamment Caracas) constitue une région à risque sismique.
Depuis plusieurs années, inondations, coulées de boue et glissements de terrain se sont malheureusement répétés.
En cas de déplacement dans des zones présentant des risques naturels, respecter les recommandations d’usage.
Risques liés aux baignades en mer
Bien que rarissimes en temps normal, des attaques de requins peuvent néanmoins survenir dans les Caraïbes.
Transports
Infrastructures routières
L’entretien est souvent irrégulier. En outre, le réseau
routier a énormément souffert des fortes pluies qui se sont abattues fin
2010 sur le Venezuela. Il est donc fortement recommandé de ne pas
voyager de nuit, les routes étant particulièrement dangereuses (voies de
circulation barrées, déviations, nids de poules, etc.). Ces
restrictions routières constituent parfois des pièges destinés à
racketter les voyageurs. En cas d’accident, attendre l’arrivée de la
police pour l’établissement du constat. En province, la garde nationale a
installé des barrages sur de nombreux axes routiers (Alcabalas).
Ralentir, voire marquer l’arrêt.
Approvisionnement en carburant correct, excepté dans la grande savane.
Navigation de plaisance
Les actes de piraterie sont nombreux sur les côtes
vénézuéliennes. Plusieurs bateaux ont été pillés en août 2006, un
plaisancier français, qui mouillait devant la plage de Medina (Etat de
Sucre) a été assassiné en juin 2004, et deux de nos compatriotes ont dû
être hospitalisés après avoir été agressés à bord de leur voilier devant
le port de Cubagua (proche de l’île de Margarita), en février 2005. Des
plaisanciers ont été gravement agressés le 27 janvier 2008 sur l’île de
Los Testigos (Etat de Sucre), et le 15 janvier 2008 à Robledal, à
l’ouest de l’île de Margarita. Un plaisancier est décédé des suites de
ses blessures le 15 septembre 2008, alors que le bateau était au
mouillage à l’entrée du port de Macuto. De nombreux
actes de piraterie (13) ont été rapportés en 2011, 2012 et 2013 aux
alentours de l’île de Margarita et à proximité de Higuerote, à l’est de
Caracas.
Il est par conséquent recommandé aux voyageurs qui ne
pourraient éviter de croiser dans les eaux vénézuéliennes d’observer la
plus grande prudence, notamment lorsqu’ils approchent du littoral. Ceux
qui choisiraient de faire escale dans le pays ont tout intérêt à
effectuer eux-mêmes leurs démarches administratives auprès de la
capitainerie et de la police des frontières.
Le mouillage hors les marinas surveillées est à proscrire.
Transport aérien
Plusieurs accidents aériens survenus au Venezuela sur
des appareils monomoteurs ou bimoteurs, appartenant à des petites
sociétés privées desservant les principaux centres touristiques du pays,
ont fait apparaître de graves insuffisances dans les procédures
d’entretien. Dans ces conditions, il est recommandé aux voyageurs
désireux de recourir à des services de location d’avion de s’assurer de
la bonne renommée de la compagnie aérienne. Quelques agences locales de
voyages peuvent s’assurer du sérieux de leurs prestataires aériens.
Enregistrement sur les vols internationaux
La plupart des compagnies aériennes clôturent
l’enregistrement de leurs vols internationaux bien avant le départ du
vol, afin de permettre aux voyageurs de franchir les différents
contrôles de sécurité. Il convient donc, afin de se présenter en temps
opportun à l’aéroport (jusqu’à 5 heures avant l’horaire de décollage), de se renseigner auprès de la compagnie aérienne, s’agissant des horaires d’ouverture des guichets d’enregistrement au départ.
Entrée / Séjour
Visa
Séjour touristique :
Tout voyageur souhaitant se rendre au Venezuela dans le
cadre d’un séjour touristique n’excédant pas 90 jours, doit être muni
d’un passeport en cours de validité. Celle-ci devra couvrir une durée
supérieure de 6 mois au-delà de la date de sortie du territoire
vénézuélien.
S’il désire se maintenir sur le sol vénézuélien au-delà de cette période, et pour le même motif touristique, il devra solliciter auprès du Servicio Administrativo de Identificación, Migración y Extranjería (SAIME) une autorisation afin de séjourner pour une seule nouvelle et même durée maximum de 90 jours.
Passées ces 2 périodes de 90 jours, il devra quitter le territoire vénézuélien.
Autre type de séjour :
Pour tout autre type de séjour (travail, affaires,
famille, études, religieux, etc..), un visa est obligatoire, même pour
une durée inférieure à 90 jours.
Vaccinations
La production d’un certificat de vaccination contre la fièvre jaune est exigée des voyageurs en provenance de Guyane française.
Santé
Avant le départ
Consulter son médecin traitant, éventuellement son dentiste, et contracter une assurance couvrant les frais médicaux et de rapatriement sanitaire.
Les cliniques privées, de bonne qualité à Caracas, ne prennent en
charge le malade qu’une fois le paiement garanti. Au mieux, la
présentation d’une carte bancaire internationale sera exigée.
Pénurie de médicaments
De nombreux types de médicaments sont concernés, ainsi
que le matériel médical. 6.000 patients sont actuellement en attente
d’une opération faute de produits anesthésiants. Les soins liés aux
accidents ou aux agressions sont prodigués en tenant compte de ces
conditions ; l’entrée sur le territoire vénézuélien de médicaments
périmés est également constatée. En cas de traitement spécifique, il est
fortement recommandé de prévoir le stock nécessaire de médicaments
avant d’entrer dans le pays.
Vaccinations
La mise à jour de la vaccination diphtérie-tétanos-poliomyélite est recommandée.
Autres vaccinations conseillées (selon conditions
d’hygiène et durée du séjour) : fièvre typhoïde, hépatites virales A et
B, fièvre jaune, rage.
Prévention des maladies transmises par les piqûres d’insectes
Chikungunya
Une épidémie de chikungunya s’étend dans les Antilles
depuis décembre 2013. Le ministère de la Santé vénézuélien a recensé
plusieurs milliers de cas au Vénézuéla.
Le chikungunya est une maladie virale transmise à
l’homme par des moustiques infectés. Elle se caractérise par des
symptômes grippaux (fièvre, douleurs musculaires et articulaires). En
prévention, comme pour la dengue, il convient de respecter les mesures
habituelles de protection (vêtements longs, produits anti-moustiques à
utiliser sur la peau et sur les vêtements, diffuseurs électriques,
utilisation de moustiquaires). Pour plus d’informations sur le
chikungunya, consulter le site internet de l’Institut Pasteur.
Dengue
La dengue est présente, y compris sous sa forme
hémorragique. Il est recommandé de consulter systématiquement un médecin
en cas de forte fièvre accompagnée de maux de tête. La prise d’aspirine
est formellement déconseillée. A titre
préventif, le port de vêtements longs, l’usage de lotions
anti-moustiques à utiliser sur la peau et sur les vêtements et l’achat
de diffuseurs électriques est conseillé, ainsi que l’utilisation de
moustiquaires. Les fumigations sont préconisées pour éviter une trop
grande prolifération de moustiques.
Paludisme (malaria)
Cette maladie parasitaire transmise par les piqûres de
moustiques impose le recours aux mesures de protection individuelle
évoquées plus haut, auxquelles doit s’ajouter un traitement
médicamenteux adapté à chaque individu : il convient de s’adresser à
votre médecin habituel, ou à un centre de conseils aux voyageurs. Le
traitement devra être poursuivi après le retour en France, durant une
durée variable selon le produit utilisé.
Le paludisme est présent dans les zones rurales, sauf en
altitude, notamment dans les Etats d’Apure, Barinas, Bolivar, Merida,
Monagas, Portuguesa, Sucre, Tachira, Zulia, Amazona et Delta Amacuro,
toute l’année. L’Amazonie est classée en zone 3, le reste du pays en
zone 1.
Hygiène alimentaire
Il est préférable d’éviter la consommation de fruits de mer, de même que l’eau minérale sera préférée à l’eau du robinet.
Pour de plus amples renseignements, consultez les sites Internet suivants :
Infos utiles
Législation sur les stupéfiants
La sanction encourue pour ce motif est le plus souvent
de dix années d’emprisonnement, même lorsque les quantités transportées
sont faibles.
Plusieurs ressortissants français sont actuellement
détenus au Venezuela pour trafic de stupéfiants, dans des conditions
d’hygiène et de sécurité très éloignées des normes européennes.
Moyens de paiement
La monnaie locale est le Bolívar Fuerte (VEF). Il est
impossible de s’en procurer en France. Un contrôle des changes entre le
bolívar (VEF) et le dollar américain (USD) est établi par le
gouvernement. Ce système a donné naissance à un marché des changes
parallèle et les touristes sont parfois sollicités par des particuliers
pour changer des devises de manière illégale, notamment dans les
aéroports internationaux du pays (Maiquetía, Maracaibo, Margarita…). Les
voyageurs qui accepteraient de changer leurs devises auprès de
particuliers s’exposent à des peines de prison de plusieurs années, mais
aussi à des escroqueries de tous types.
La loi sur le contrôle des changes confère aux seuls
bureaux de change officiels, aux banques et à l’instance étatique CADIVI
le monopole des transactions en devises, au taux officiel.
Pour votre voyage, il est donc recommandé de :
- se munir de liquidités (le plafond est fixé à 10000 USD - attention aux risques encourus avec de telles sommes en votre possession.
- emporter sa carte bancaire internationale. Il peut toutefois s’avérer très difficile de retirer de l’argent à l’aide de sa carte dans les guichets automatiques. Après avoir sélectionné le montant du retrait, la plupart des distributeurs bancaires demandent à l’usager d’entrer 2 numéros correspondant à la cédula de identidad (carte d’identité) vénézuélienne. Il convient alors de taper 00. En outre, les montants des retraits sont limités en raison des vols, vols à main armée et des risques d’enlèvement. Il est donc préférable de s’adresser au comptoir des grandes banques (Mercantil, Banesco..).
Pour ces mêmes raisons, il est recommandé
- de ne pas effectuer de retrait dans la rue : optez pour un centre commercial ou un grand hôtel muni d’un distributeur.
- de ne pas changer d’argent à l’aéroport international.
Il est fréquemment fait état de fraude à la carte
bancaire (clonage). Si un vendeur propose de passer votre carte au sabot
manuel (« planche à repasser »), ne la quittez surtout pas des yeux.
Les chèques de voyage (travellers checks) sont inconnus.
Saison des pluies
Durant la saison des pluies (de mai à novembre) les
côtes septentrionales du Venezuela, y compris l’île de Margarita et
l’archipel de Los Roques, sont régulièrement affectées par les queues
des ouragans qui traversent, pendant cette même saison, le sud de la mer
des Caraïbes.