samedi 13 février 2016

LA NOIX DE COCO



Je vais vous faire découvrir tous les mystères de la noix de coco! Le  fruit du cocotier,  un des représentants de la famille des Arécacées.

D’ailleurs, pourquoi les îles et les cocotiers exercent-ils une telle fascination sur nous?
L'inflorescence complète fait jusqu’à 1 mètre. Le fruit, qui peut mesurer jusqu'à 30 cm de diamètre, est lisse et de couleur vert clair ou orange lorsqu'il n'est pas mûr, tirant sur le brun et recouvert d'une épaisse couche de fibres ligneuses brunes entourant la noix à maturité composée d'une solide coque plus ou moins sphérique ovalisée qui protège une amande blanchâtre comestible.

Je ne voudrais pas vous décevoir mais il y a  un malentendu  au sujet du cocotier...
Grâce au cocotier, don du ciel, il est possible de survivre dans une île déserte, paradisiaque, sans avoir besoin de travailler ni de cultiver... (rappelez vous du film “Seul au monde” avec Tom Hanks). La nature offre gratuitement la boisson et la nourriture. Le  vert des îles, les reflets dorés sur les palmes, l’essence éminemment naturelle du cocotier...le retour à la nature! Mais sachez que le paysage idyllique des  franges de cocotiers au long des îles basses et sur les flancs montagneux n’existait pas avant que l’homme blanc, l’explorateur, le colon (ou le colonisateur, l’impérialiste...) ne soit venu bouleverser l’aspect ancien, le vrai visage naturel des îles. Lorsque Magellan puis ses successeurs les plus immédiats découvrirent toutes ces iles elles ne présentaient pas du tout l’aspect qu’elles ont aujourd’hui...Pas de cocotiers, juste des buissons assez ingrats, peut-être quelques filaos,  appelés aussi “arbres de fer”, et surtout des pandanus, dont les fruits orange, durs et filandreux à la fois, fournissaient, seuls, aux indigènes le peu de sucre qu’ils contenaient.
Noix de coco vertes (La noix de coco peut être consommée verte ou mûre.)
Il devait bien y avoir, dans quelques îles quelques cocotiers apportés, autrefois, sur leur pirogue, par les émigrants venus de l’ouest ou de l’est (les avis sont très partagés à cet égard). Certains pèsent même que des cocos ont pu venir d’arbres lointains en flottant simplement à la surface des flots, guidés par les courants et poussés par les vents. Mais nulle part ne se voyaient  ces paysages qui ornent aujourd’hui la quasi-totalité des îles, ces immenses plantations de cocotiers sont en général l’œuvre des colons : ce que nous prenons pour l’état originel de la nature n’est en fait que le résultat d’une opération commerciale! Les“envahisseurs”(Occidentaux, mais, avant, Moyen-Orientaux, Asiatiques, civils, militaires, mais aussi religieux : combien de “missions”, spécialement dans les anciennes colonies allemandes (Nouvelle-Guinée par exemple) ne sont que des propriétés de “rapport”, pour faire rendre à la terre ses tripes et rendre productifs des territoires qui ne demandaient pas forcément à l’être. Il fut vite constaté que le coprah du cocotier pouvait représenter un marché et il fut planté en alignements pour constituer d’immenses plantations = Palm Island aux Grenadines s’est ainsi faite! Et cent ans plus tard on croit que c’est l’œuvre de la nature!
En quelque sorte ces cocoteraies seraient aussi peu naturelles que les champs de betteraves du Nord de la France, les empilements de rizières de l’Asie du Sud-Est ou les sillons tracés au long des courbes de niveau des champs immenses du Middle-West américain...
Que c’est beau pourtant!

Après tout, les vieilles prairies européennes, les tendres tapis verts qui couvrent les collines d’Europe, de l’Irlande à la Suisse, de la Suède à l’Auvergne,  ne sont pas non lus un paysage naturel, puisqu’elles sont le fruit du travail de générations de cultivateurs sans lesquels toute l’Europe aurait sans doute l’allure d’une taillis hirsute et impénétrable...
Et une île de cocotiers, c’est tout de même plus agréable à regarder qu’un champ de betteraves!ça demande infiniment moins de travail, d’ailleurs,  et la diversité des produits agréables ou utiles que l’on peut tirer du cocotier est si grande...


Noix de coco percée au coupe-coupe.
C’est là où je voulais en venir!
Plus que du cochon, en fait, où pourtant tout est bon!
De la racine au faîte de l’arbre, de l’intérieur à l’extérieur du fruit, de la moindre brindille, de  la moindre feuille, on sait faire usage :
-          du tronc on peut faire des bateaux, des maisons, des meubles, des armes, des rouleaux pour sortir de l’eau les pirogues, des sculptures, des clôtures, des mâtures...
-          des racines on  peut faire des teintures et des médecines
-      des feuilles on fait des nattes, des couvertures de toit, des cloisons, des rideaux, des paniers, des nappes, des chapeaux, des tissus
-          du cœur on fait un légume
-         des fleurs , en coupant l’extrémité et en laissant fermenter, on tire une sorte d’alcool, connu sous le nom de “toddy”, qui est le seul spiritueux accessible aux indigènes de certaines îles
-          des fruits, enfin, on utilise la bourre qui entoure le fruit : verte, lisse, brillante lorsqu’elle est fraîche; brune et filandreuse lorsque, le fruit ayant séché, on la détache de la coquille dure, forme sous laquelle nous achetons en France les noix de coco.
-      de la coquille dure, on fait des récipients, passoire, bols, entonnoirs, et même...des soutiens-gorges!
Et puis le fruit du cocotier, et son abondante teneur en corps gras dont les ressources n’ont rien à envier en diversité à celle des la pétrochimie...
On se souvient de l’image montrée de l’agile indigène qui va, de ses pieds nus, faire tomber les noix...puis de leur séchage, au chaud soleil des tropiques, ouvertes en deux d’un coup de machette bien ajusté...


Coco vert ouvert pour la consommation de l'eau de coco.


L'eau de coco est de l'eau douce que la plante a stockée en réserve dans la noix pour y puiser les éléments nécessaires à sa croissance : les cocotiers poussant souvent en bord de mer, l'eau est trop salée pour la très jeune pousse, et seule une réserve d'eau lui assure sa survie. Cette eau est consommée par les jeunes racines du germe de la plante tout au long de la germination.
L'eau de coco est consommée comme une boisson rafraîchissante légèrement sucrée, et entre dans la fabrication de vinaigres. Fermentée, elle forme une gélatine translucide nommée nata de coco.
Le lait s'utilise dans de nombreux plats asiatiques, thaï, indiens, malgaches ou polynésiens : il s'obtient en pressant la pulpe râpée du fruit. La première extraction donne un lait très concentré, gras et légèrement sucré, alors que la deuxième extraction, souvent après ajout d'eau, donne un lait moins gras. Nature, le lait de coco est utilisé comme sauce pour le poisson cru à la tahitienne, le cochon grillé et de nombreux plats de poissons. Il sert également à la préparation de certains plats indiens, mélangé au curry.
Le lait de coco est très utilisé dans la cuisine haïtienne du sud de l'île. On l'utilise principalement pour préparer le riz (ou le blé, le petit mil ou la semoule de maïs) aux petits pois (ou aux haricots). On l'utilise également pour préparer le pot-au-feu (ou bouillon), pour faire de la bouillie aux céréales, dans les jus de cuisson de la viande. Certains l'utilisent même dans la préparation du jus au lait. Par exemple, en Haïti, on conseille un mélange de jus de carotte, de jus de betterave rouge et


J’ai longtemps confondu lait de coco et eau de coco.

Grosse différence!


L’eau vient seule du coco, tandis que le lait est le produit d’une manipulation assez compliquée, destinée à concentrer et à purifier les corps gras du fruit arrivé à maturité; car, de l’état de minuscule bourgeon à celui de fruit presque sec, le coco passe par des dizaines de degrés d’évolution auxquels les indigènes des îles accordent des noms différents. En résumé, cela commence par une petite boule grossissante, verte, lisse, creusée d’un trou qui se remplit (Dieu sait comment!) d’une eau au départ presque insipide; au fil des jours, sur la paroi intérieure, très lisse,  de ce qui sera la coquille apparaît une couche mince, puis de plus en plus épaisse, d’une substance blanche, laiteuse, translucide, assez visqueuse, en même temps que l’”eau” prend un goût légèrement sucré; c’est le stade du “coco vert” que l’on cueille pour se désaltérer. Un couteau suffit à entamer  extérieure; seuls les gourmands, l’eau bue, ouvrent en deux la noix et, à l’aide d’une “petite cuiller” arrachée à l’enveloppe, raclent doucement la délicieuse substance gélatineuse qui tapisse en fine couche l’intérieur...


Noix de coco débarrassée de sa bourre et ouverte en deux.
Quelque temps plus tard, le coco commence à mûrir : l’enveloppe extérieure perd son beau vert, se tache de marron, se cabosse un peu; le couteau ne parvient plus à bout de la bourre qu’il faut attaquer à la machette! ( ou bien détachant habilement en piquant le coco sur un pieu pointu fiché dans le sol). 
                                                                  Récolte du coprah.

Séchage des noix de coco coupées (Kérala)



Apparaît alors la boule marron, légèrement poilue, que nous connaissons en Europe et dans laquelle s’ouvrent trois trous (dont deux faux) où l’on peut enfoncer une paille pour boire une eau plus sucrée , mais déjà réduite en quantité. Un coup de machette bien placé sépare en deux hémisphères la noix : la chair, d’un blanc vif, est épaisse, assez dure, croquante. On peut la détacher de la coquille en glissant dessous la pointe de la machette et offrir les deux bols (ensuite certaines en couvrent leur poitrine) puis on peut procéder au râpage du coco : sur un petit banc où a été fixée une pièce de fer terminée par des dents disposées en un petit cercle, on s’assied à califourchon, et on râpe l’intérieur du coco : la pulpe râpée tombe dans un récipient placé dessous (logique) et on presse ensuite dans un tissu blanc la masse ainsi obtenue. Il faut presser fort, en le tordant le tissu comme pour l’essorer, et, si le coco est bien frais, il sort du linge une sorte de lait que l’on recueille dans un bol. De ce lait on peut tirer les mêmes produits que du lait normal, y compris du beurre ou de l’huile, et les ingénieurs chimistes ont su trouver des procédés (plus ou moins racontables)  pour faire rendre au coprah la moindre de ses parcelles nutritives ou utilisables. Alors, corps gras, lubrifiants, margarine, médicaments, produits de beauté, il n’est guère de domaines où l’on ne puisse utiliser les sous-produits du coprah. Pas étonnant que le cocotier, qui rend si facilement tant de services, passe pour un don du ciel!
Plus tard, si on laisse la noix dépasser ce stade (par exemple, si tombée au sol, elle a échappé à l’homme, au rat ou autres gourmands...) elle atteint un nouveau stade et son cœur ressemble alors à une éponge vaguement sucrée qui a un peu la consistance d’une génoise et fait office de “gâterie”...
Enfin, totalement oubliée, elle prend racine à nouveau :

Jeune pousse de cocotier.
 elle pousse, lorsqu’elle atteint un mètre de hauteur, renferme déjà un mince cœur, blanc, tendre, croquant, que l’on peut manger en salade. Si on ne le fait pas,  le cycle recommence, et bientôt émergera du feuillage touffu un nouvel arbre, jeune, puis de plus en plus imposant, qui pourra atteindre 25 mètres parfois... Il se dressera, seul,  orgueilleux, ou bien s’emmêlera à d’autres (rarement). Alors, blotti à l’abri de cet enchevêtrement de troncs et de palmes,  il nous guettera de ses yeux torves, du cœur de l’obscurité, comme un monstre préhistorique..

Le cocotier est probablement originaire de la région indomalaise. Il est maintenant acclimaté dans la plupart des pays tropicaux.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Noix_de_coco