Des Martiniquais impliqués dans le scandale des « Panama papers »
Sur la carte du monde, la Caraïbe a beau avoir des pays de petites surfaces, les points rouges qui la tapissent n'en sont pas moins gros...
Trois « bénéficiaires » et quatre « actionnaires » domiciliés en Martinique ont été pointés du doigt dans les révélations sur le vaste système d'évasion fiscale mis en lumière par un Consortium international de journalistes d'investigations (ICIJ).
Sur la carte du monde, la Caraïbe a beau avoir des pays de petites surfaces, les points rouges qui la tapissent n'en sont pas moins gros... 109 rédactions du monde entier, coordonnées par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), viennent de révéler un énorme système d'évasion fiscale organisé de 1977 à 2015, qu'ils ont nommé « Panama papers » .
Les journalistes ont eu accès à 11,5 millions de documents, provenant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca. Dès hier, les noms de responsables politiques, sportifs, de milliardaires ont été divulgués. Mais ils ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Dans le monde entier, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui ne sont pas connues, ou seulement dans leur cage d'escalier ou leur petit territoire, qui doivent trembler...
Y en aurait-il en Martinique ? Hier, certains hommes d'affaires ont dû attraper leur téléphone bien rapidement pour vérifier leurs placements présents et passés.
En effet, la Martinique figure sur la carte diffusée par l'ICIJ : trois « bénéficiaires » et quatre « actionnaires » d'entités offshore y sont localisés.
Les actionnaires sont les propriétaires déclarés d'une société offshore, même s'ils ne sont parfois que des prête-noms.
Les bénéficiaires sont ceux qui tirent des bénéfices d'une société, même s'ils n'apparaissent pas officiellement. Cependant, aucune entreprise ne figure parmi les 214 000 entités offshore impliquées dans le monde. Les Antillais de France n'ont, a priori, pas besoin des services du cabinet d'avocats Mossack Fonseca pour faire de l'évasion fiscale. Même si sept d'entre eux doivent retenir leur souffle. D'ailleurs, ni la Guadeloupe, ni Saint-Martin, ni Saint-Barth n'y figurent.
Les autres îles des Petites Antilles ne peuvent pas en dire autant : plus de 1 500 entreprises d'Aruba aux Iles Vierges américaines sont pointées.
Plus des deux tiers dans les Iles Vierges britanniques mais aussi 34 à la Barbade, ou, plus près de nous, 66 à la Dominique.
La justice française a ouvert lundi une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraudes fiscales aggravées » .
L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF