Gouverner, c'est pleuvoir !
Vous vous rappelez tous que François Zéro a remonté les Champs Elysées sous la pluie, que la foudre a touché son avion lorsqu'il allait voir Merkel et qu'un pigeon lui a crotté dessus le jour de la marche silencieuse pour les victimes des attentats de Charlie Hebdo.....
Et bien il continue de pleuvoir dru...................
Les intempéries font se coucher les militants de Nuit debout et découragent les cégétistes endurcis. François Hollande a enfin fait de la pluie son alliée !
« Au Maroc, gouverner, c'est pleuvoir. » Cette phrase fut prononcée par Théodore Steeg, résident général au Maroc de 1925 à 1929. Cela revient à dire que l'ensemble des équilibres économiques et politiques au Maroc peuvent être remis en cause sous l'effet d'une sécheresse. Hassan II ne s'y est pas trompé en inaugurant à la fin de son règne un barrage chaque année. Son fils lui a emboîté le pas. En avril 2013, en déplacement à Casablanca, François Hollande avait exhumé cette formule – en l'attribuant à tort au maréchal Lyautey, le prédécesseur de Steeg – quand son voyage officiel débuta par un déluge. Le chef de l'État savait de quoi il parlait : le lendemain de son élection, son avion fut foudroyé au décollage alors qu'il s'apprêtait à rendre visite à Angela Merkel. Le 15 mai 2012, après son investiture, il remonte les Champs-Élysées sous des trombes d'eau. Suivront l'hommage aux résistants de l'île de Sein, son voyage à Mayotte, un déplacement au Mont-Saint-Michel et le week-end dernier les cérémonies commémoratives des dramatiques combats de la Première Guerre mondiale à Verdun. Autant d'images qui ont fait le tour du monde et des réseaux sociaux ! Et qui collent encore aux chaussures du président.
Des révolutionnaires en carton-pâte
Mais la pluie qui tombe sans discontinuer sur une large partie de la France depuis trois jours a des vertus apaisantes et désormais favorables pour l'exécutif... Hier soir, la place de la République était déserte. Les aficionados de Nuit debout en avaient marre de se mouiller et de prendre la pluie. Ils ont préféré regagner leurs pénates et la chaleur de leurs appartements. Heureusement que, de 1789 à 1793, la France a connu une exceptionnelle période de sécheresse ! Sans elle, la Révolution n'aurait pas eu lieu ! Dieu merci, au printemps 1871, les communards de Paris avaient les pieds au sec. Coup de chance, les Allemands de l'Est n'eurent pas à souffrir du froid quand, en novembre 1989, ils décidèrent de faire tomber le mur de Berlin. Voilà ce qu'il advient des révolutionnaires en carton-pâte : ils se désagrègent quand l'eau leur ruisselle sur le visage. Ils ne résistent guère aux colères de Jupiter.
La dictature des médias est passée par là... Il faut avoir la moustache courroucée et pas gorgée d'eau, le cheveu raide et surtout pas luisant. Entre le parapluie et la pancarte revendicative, il faut choisir... Et la casquette n'est plus aussi seyante qu'autrefois. Alors que les viticulteurs, les professionnels du tourisme, les citadins propriétaires d'une résidence secondaire, les spectateurs de Roland-Garros se lamentent de ce mois de mai le plus arrosé de l'histoire depuis 1873, l'exécutif en redemande et implore Zeus pour qu'il continue de se déchaîner. « Que d'eau, que d'eau ! » avait lâché Patrice de Mac Mahon en visitant en 1875 des villages dévastés par la crue de la Garonne. « Vive l'eau, vive l'eau ! » pourrait lui répondre en écho son lointain successeur...
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