lundi 22 mai 2017

LES LEGISLATIVES : ON NE NOUS DIT PAS TOUT ! ...

Financement des partis : le pactole des législatives
 
 

Premièrement, il faut que le parti politique réunisse au moins 1 % des voix dans au moins 50 circonscriptions lors du premier tour. Si tel est le cas, le parti en question reçoit 1,68 euros par voix obtenue et par an durant le temps de la mandature, à savoir cinq ans.

Puis, pour les partis qui ont réussi à franchir le seuil symbolique des 1 %, l'Etat verse 42.238 euros pour chaque député élu. Autrement dit, chaque parlementaire rapporte cette somme par an à la formation à laquelle il appartient.

Combien touchent les partis politiques lorsqu'ils obtiennent une voix aux législatives ?

Nadine Morano affirme qu'une voix aux législatives, c'est 1,42 euros pour le parti.

Le Vrai-Faux de l'Info avec l'enjeu sonnant et trébuchant des législatives.

Un enjeu rarement évoqué par des candidats qui préfèrent mettre en avant la nécessité de peser sur le destin du pays. C'est le cas de Nicolas Dupont-Aignan dont l'alliance avec le FN a volé en éclat. Celui bien sûr aussi de François Bayrou qui s'est étranglé la semaine dernière en découvrant qu'En marche n'octroyait au Modem qu'une quarantaine de circonscriptions. Nadine Morano, des Républicains, s'en amuse : pour elle tout cela n'est qu'affaire de gros sous.

Nadine Morano : "À partir de 50 circonscriptions, il faut 1% des voix, et il y a en fonction du calcul des voix, 1,42 euros, enfin c'est un peu technique. Mais ça permet de se reconstituer pour les partis politiques, un trésor de guerre".

Une voix aux législatives, c'est 1,42 euros pour le parti, c'est vrai ou c'est faux ?

C'est vrai sur le papier. Le montant que donne Nadine Morano correspond à l'enveloppe destinée chaque année aux financement des partis, sur la base des résultats obtenu aux législatives. C'est la loi depuis 1988, les formations qui font plus d'un % dans au moins 50 circonscriptions touchent une première tranche d'aides, sur la base du nombre de voix récoltées. 13 partis ont franchit cette barre en 2012, et cela explique pourquoi tant de formations tentent leur chance. 63 partis vont présenter des candidats en juin, selon la dernière liste du ministère de l'Intérieur.
L'enveloppe de cette première tranche est de 34 millions, que les partis se partagent tous les ans, mais comme beaucoup n'ont pas respecté la loi sur la parité, ils ont en fait touché moins et ils ont eu des amendes de 1,19 euro en moyenne par voix récoltée.
Donc ça, c'est le premier financement. Un second est attribué aux élus, de 37.000 euros en moyenne par député ou sénateur. C'est l'enjeu aussi des circonscriptions, gagnables ou non.

Même à 1,19 euro par voix, on peut en effet parler d'un trésor de guerre.

Un trésor vital, notamment pour François Bayrou dont les subventions se sont effondrées après 2012. En 2007 aux législatives, l'UDF-Modem avait récolté près de deux millions de voix, donc 3,5 millions de subventions annuelles pendant cinq ans. Puis le mouvement a implosé, en 2012 Francois Bayrou est seul : 430.000 voix seulement aux législatives et un seul élu. Son parti est ruiné ! On conçoit qu'il veuille profiter de la vague d'En marche, qui ne veut rien lâcher parce qu'eux n'ont rien du tout, ils ont tout à construire. Pour Nicolas Dupond-Aignan c'est pareil, 150.000 voix en 2012 et 430.000 euros de subventions. Or cette année, il a multiplié son score par 2,5 à la présidentielle. Pourquoi laisser 50 circonscriptions au Front National, quand il peut espérer tripler ses subventions, en présentant des candidats partout, ce qu'il va faire. Alors oui, il veut se constituer un trésor de guerre, trésor qui pourrait fondre pour le parti socialiste et les républicains, respectivement 25 millions et 18,5 millions depuis 2012.


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