Comme on le dit pour Cherbourg, sa grande sœur d’à côté, on ne passe pas par Saint-Vaast-la-Hougue, on y vient. Ce joli port niché dans l’est du Nord-Cotentin, dans le Val-de-Saire, respire la douceur de vivre. Pas étonnant que la commune ait reçu, ce mercredi, le titre de Village préféré des Français 2019 !
Le chroniqueur gastronomique Jean-Luc Petitrenaud ne s’y est d’ailleurs pas trompé, lui qui a installé sa résidence secondaire à 10 kilomètres de là, dans l’autre joyau qu’est le port de Barfleur, et qui ne manque jamais de vanter la douceur de vivre du Val-de-Saire et ses bons produits.
On les trouve notamment à l’épicerie fine Gosselin, qui vient de fêter ses 130 ans. « Saint-Vaast (comme on dit là-bas !) c’est même plus que ça, c’est un art de vivre », commente Annick Perrot.
Native du Pays, intarissable sur son village, ses origines et celles de ses habitants, elle n’irait désormais vivre ailleurs pour rien au monde. « J’ai vécu vingt ans en région parisienne et je revis depuis que je suis revenue à Saint-Vaast, il y a quelques années. »
Vidéo ci-dessus : la commune de Saint-Vaast-la-Hougue et l'île Tatihou vues du ciel. (Images : Thomas Brégardis / Ouest-France)
La tour Vauban, sur l'île Tatihou, est classée au Patrimoine mondial de l'Unesco. En arrière-plan, le fort de l'Îlet. (Photo : Thomas Brégardis / Ouest-France)
Le Tatohou II navire amphibie qui relie Saint-Vaast à Tatihou, lors de la pleine mer. (Photo : Thomas Brégardis / Ouest-France)
L'île Tatihou fait partie de la commune de Saint-Vaast-la-Hougue. (Photo : Thomas Brégardis / Ouest-France)
Rédactrice du dossier pour l’inscription des tours Vauban à l’Unesco,« ces tours autrefois de guerre et maintenant paysagères »,Annick Perrot connaît de Saint-Vaast les coins et les recoins et en parle avec tendresse. « Il faut venir chez nous car notre village est riche en patrimoine et qu’ici des gens accueillants, authentiques, vous attendent. »
Et elle en énumère quelques atouts : « C’est un bout de terre qui finit dans le port, agréable à vivre l’été, certes, mais aussi toute l’année, insiste-t-elle, notamment grâce à son vif tissu associatif. Avec une baie protégée des vents d’ouest, qui fait qu’on jalouse notre centre nautique… »
« On y trouve aussi des jardins exotiques avec des plantes rares ramenées par les marins et qui se plaisent dans notre doux climat, poursuit-elle. Ou encore des parcs ostréicoles avec des huîtres au goût différent selon qu’on les pêche à Tatihou ou dans La Hougue. »
Plaisancier et pêcheurs dans un même port
Correspondant depuis plus de trente ans pour Ouest-France dans le Val-de-Saire, Bruno Bonnemain ne dit pas autre chose. « C’est un des coins de la Manche qui n’est pas surpeuplé l’été et qui n’a pas subi de constructions susceptibles de dénaturer le site, se réjouit-il. C’est respecté, car la plupart des résidences secondaires ont vu se succéder plusieurs générations d’une même famille, et cette succession continue, notamment du côté de l’Anse du cul de loup. »
Pêcheurs et plaisanciers se partagent le même port depuis 1980. (Photo : Thomas Brégardis / Ouest-France)
Les jours de grande marée, les vagues font le spectacle à Saint-Vaast. (Photo : Marc Ollivier / Ouest-France)
Et Bruno parle avec passion du monde de la pêche qu’il aime côtoyer. « Un monde de taiseux, mais quand on a leur confiance les relations deviennent amicales. Saint-Vaast a d’ailleurs cette particularité d’accueillir, dans un même port, plaisanciers et pêcheurs, et tout ce petit monde cohabite bien depuis 1980. » 
Et un jour de tempête de vents d’ouest, si vous êtes dans la pointe Cotentin, il est un spectacle à ne surtout pas manquer. « La baie de Saint-Vaast-la-Hougue est le seul coin protégé pour les bateaux qui transitent en Manche, raconte Bruno. Et il n’est pas rare quand ça souffle fort, de voir 50, 60, même 70 bateaux de 100 à 300 mètres au mouillage face au port en attendant que le grain passe. C’est superbe ! »