Le 19 mai 1935, Lawrence d'Arabie meurt à l'âge de 46 ans suite à un grave accident de moto sur une petite route anglaise.
Le Figaro retrace l'étonnante carrière d'un héros de légende du XXème siècle.
Le cinéma a immortalisé les aventures de T. E. Lawrence: on se souvient du célèbre film de David Lean, sorti en 1962 dans lequel Peter O'Toole incarne le fameux Lawrence d'Arabie. Le film relate l'épopée du jeune officier britannique qui conseille aux Arabes de se rebeller contre les Turcs de l'Empire ottoman.
Mais, le colonel Lawrence, c'est aussi le grand écrivain qui nous a laissé entre autre, les «Sept piliers de la sagesse», grande saga autobiographique de l'agent britannique. De nos jours, le personnage est toujours mythique malgré des contreverses et quelques mystères autour du héros.
Le colonel Lawrence, héros de la guerre d'Arabie, éminence de l'Intelligence Service, rédacteur des œuvres de mer, aviateur, mécanicien, est mort le 19 mai 1935 à 8 heures, à l'hôpital militaire de Bovington, à la suite d'un accident de motocyclette qui le laissait sans connaissance depuis lundi.
L'œuvre de Lawrence d'Arabie - tel est le nom que lui donne aujourd'hui la légende - a été mise en échec par les circonstances, mais ce n'est pas sur le «succès» que se juge une telle personnalité qui rejoint dans l'histoire les «drake clive raligh» à qui l'Angleterre doit sa force et son empire.
À vingt ans, au retour d'un voyage en Syrie, où il retrouve la trace des compagnons de la croisade de Richard Cœur-de-lion à laquelle ses ancêtres participèrent, Lawrence étonne les maîtres d'Oxford pour ses connaissances d'archéologie et reçoit une bourse pour poursuivre ses recherches en Mésopotamie. Il vit parmi les villages d'Arabes, se mêle à l'indigène, se pénètre de sa langue, de ses coutumes, et peut-être murit déjà ses grands projets que la guerre va lui permettre d'entreprendre.
Lawrence a senti avant quiconque le danger pour l'Europe et pour l'Empire britannique d'une alliance de la Turquie avec l'Allemagne.
Le conjurer, chasser les Turcs d'Arabie, rétablir sur l'Islam la suprématie arabe, doter l'Angleterre de ce nouvel empire avec pour frontières la mer Rouge et le golfe Persique, tel est son plan.
LA GUERRE D'ARABIE
La guerre éclate. Lawrence est attaché au Caire au service géographique de l'armée, puis bientôt, à titre de capitaine, il passe à l'intelligence Service.
En 1915, les Arabes décident la rébellion, mais bientôt les Turcs lassés de la guerre d'escarmouche se préparent à envoyer de fortes armées pour s'emparer de Mecca et de Jedeh. C'est le moment de fomenter la révolte dans le désert. Lawrence gagne bientôt la confiance du grand chérif Hussin et de son fils le jeune émir Faycal qui éveillent chez les tribus dissoutes l'ardeur de la foi religieuse qui décuple les forces.
La guerre se ranime, Lawrence et son prophète parviennent à dissoudre l'armée turque après le passage de la montagne de Salomon et entrent triomphalement aux côtés de loord Allenby à Jérusalem.
Lawrence a promis à Faycal, qui le joint à Londres et l'accompagne à la conférence de la paix, l'empire d'Arabie. Mais le Traité de Versailles met fin à ce gigantesque projet et celui que l'on avait surnommé le roi d'Arabie revient comme un simple étudiant à Oxford, après avoir rejeté les honneurs et les décorations. Il explique «personnellement au roi» , écrit son biographe, que l'échec de la révolte du désert a été un déshonneur pour lui et qu'il ne peut accepter «d'éloges».
LA RETRAITE EN ANGLETERRE
-Nous aurons bientôt la guerre en Syrie, lui dit un jour le maréchal Foch. Irez-vous conduire les Arabes contre notre armée?
-Non, répondit Lawrence, à la condition que vous dirigiez vous-même l'armée française.
Mais l'échec était trop brutal pour Lawrence, qui quitta les bureaux du Foriegn Office où Winston Churchill l'avait affecté, changea de nom et s'engagea comme mécanicien de la Royal Air Force.
Celui qu'on a surnommé le roi d'Arabie, qui passait les lignes ennemies déguisé en femme arabe, dînait en compagnie des chefs de l'état-majors turc au moment où sa tête était mise à prix, étonnait les Bédouins pour son endurance, ses exploits, son courage et ses dons magnifiques de chef, que ses soldats disaient leur venir de Mohamed, disparait aujourd'hui, victime du plus banal accident.
Par Gérard Boutelleau
Source:https://www.lefigaro.fr/histoire/archives/2015/05/18/26010-20150518ARTFIG00322-le-19-mai-1935-lawrence-d-arabie-meurt-a-l-age-de-46-ans.php
Source:https://www.lefigaro.fr/livres/2009/04/23/03005-20090423ARTFIG00380-l-histoire-vraie-de-lawrence-d-arabie-.php
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