Lors de ces périodes de températures supérieures à 30 degrés, on ne sait parfois plus quoi faire pour avoir moins chaud. On pense souvent que prendre une douche froide, rester près d'un ventilateur, boire énormément d'eau ou même une bonne bière bien fraîche va nous permettre de nous rafraîchir : alors que ce sont justement des écueils à éviter ! On a demandé à Gérald Kierzek, médecin urgentiste, ses conseils pour ne pas tomber dans le panneau de ces fausses bonnes idées qui au final ne donnent pas du tout moins chaud, et parfois bien au contraire...
Prendre une douche froide
« On a l'impression qu'on va se refroidir, mais en fait, on risque de créer un choc thermique. Et le corps a horreur des variations de température », explique Gérald Kierzek, médecin urgentiste. Mieux vaut donc éviter que l'organisme ne se fatigue pour rétablir la température corporelle à 37 degrés. Privilégiez « une douche fraîche » : ni trop chaude, ni trop froide. Cela favorise par ailleurs l'endormissement.
" Privilégiez « une douche fraîche » : ni trop chaude, ni trop froide.
Boire énormément
Boire plus de 3 litres dans la journée, est une mauvaise idée en période de canicule ou de fortes chaleurs. « Il faut boire 1,5 à 2 litres d'eau », précise Gérald Kierzek. En buvant davantage, il peut y avoir des risques d'intoxication ou de noyade intérieure - ou hyponatrémie - en particulier chez les personnes âgées. Car lorsque l'on boit trop d'eau, le sel contenu dans le corps se dilue, ce qui provoque des troubles neurologiques. L'hyperhydratation peut même provoquer un décès.
« Il faut s'hydrater, mais il faut s'hydrater avec des boissons à température ambiante », ajoute le médecin urgentiste. La température idéale se situe entre 12 et 14 degrés. En effet, lorsqu'on avale une boisson très glacée (ou très chaude), l'organisme est obligé de dépenser de l'énergie et de produire de la transpiration pour remettre le liquide à température corporelle. « Et si vous produisez de la transpiration, c'est un facteur de déshydratation », développe Gérald Kierzek. L'hydratation est également moins efficace.
" Il faut boire 1,5 à 2 litres d'eau
Mettre sa clim à fond
Le corps a du mal à supporter les grandes différences de température. Il a besoin d'être à température à peu près constante. « S'il fait 40 dehors, pas question de mettre la clim à 20 ou à 25. On va mettre une clim rafraîchissante, mais on va faire attention à avoir une température modérée », conseille le médecin urgentiste.
" On va mettre une clim rafraîchissante, mais on va faire attention à avoir une température modérée
Boire de la bière
La bière, c'est de l'alcool. Et l'alcool est un facteur de déshydratation. « On va avoir un effet immédiat de cette bière fraîche qui va peut-être faire du bien, mais à très court terme. À moyen terme, malheureusement, ça va déshydrater », assure Gérald Kierzek. La meilleure manière de s'hydrater, c'est donc de boire de l'eau !
" La meilleure manière de s'hydrater, c'est donc de boire de l'eau !
Mettre le ventilateur près de soi
En plaçant son ventilateur trop près de soi, on risque une irritation des voies aériennes, et donc d'être plus sensible aux virus. « On sait en outre que le ventilateur, chez les personnes âgées ou qui ont le cœur un peu fragile, ce n'est pas forcément une très bonne idée non plus, en tout cas quand il est proche », conclut Gérald Kierzek.
« Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants. Mais peu d'entre elles s'en souviennent. »
Antoine Jean-Baptiste Marie Roger de Saint-Exupéry est un pilote, poète, romancier, écrivain et journaliste français. Le Petit Prince, son œuvre majeure, est traduit dans plus de 350 langues et dialectes et vendu à presque 200 millions d’exemplaires.
Un garçon distrait
Né dans une famille issue de la noblesse française le 29 juin 1900 à Lyon, il est le fils de Martin Louis Marie Jean de Saint-Exupéry et d’Andrée Marie Louise Boyer de Fonscolombe. Suite à une hémorragie cérébrale, son père décède en 1904 laissant le petit Saint-Exupéry être éduqué par sa mère, sa tante, sa grand-mère ainsi que par la gouvernante autrichienne à laquelle il rendra un hommage dans son roman Pilote de guerre : « Mais qui peut quelque chose contre le petit garçon dont une Paula toute-puissante tient la main bien enfermée ? Paula, j’ai usé de ton ombre comme d’un bouclier…»
Vivant relativement mal son veuvage, Marie de Saint-Exupéry tisse avec son troisième fils des liens privilégiés permettant de lui inculquer une éducation propice à son épanouissement. Des valeurs comme l’honneur, le respect, l’honnêteté, le suivront tout au long de sa vie et prendront une part décisive dans son style d’écriture et dans la morale se dégageant de ses œuvres. Il est particulièrement influencé par les lectures des Contes d’Andersen que lui lit sa mère.
Dans le but de se rapprocher de sa belle-famille, Marie de Saint-Exupéry emménage avec elle au Mans. Élève rêveur et indiscipliné au collège jésuite de Notre-Dame de Sainte-Croix, le jeune Antoine est distrait et aspire à l’horizon, à l’aventure et à la liberté. Très vite, il montre des goûts pour les jeux, les découvertes, les expériences scientifiques. Il fabrique notamment une « bicyclette volante », qui ne volera jamais…
Fasciné dès son plus jeune âge par les airs, il se rend en 1912 à l’aéroport Ambérieu-en-Bugey, à vélo, situé à quelques kilomètres de son lieu de vacances, y restant des heures entières à rêvasser et à questionner les mécaniciens sur le fonctionnement des appareils. Un jour, prétextant l’autorisation de sa mère, il convainc le pilote de lui faire faire son baptême de l’air. C’est à ce moment que naît sa passion pour l’aviation.
Une période d’instabilité
Bien qu’ayant des résultats scolaires médiocres, le jeune Antoine remporte le prix de narration de son lycée. En 1917, il obtient son baccalauréat chez les frères marianistes de Fribourg en Suisse et se découvre finalement plus à l’aise dans les matières scientifiques que littéraires. C’est au cours de cette année-là que son petit frère François, souffrant de rhumatismes articulaires, décède d’une péricardite. Très affecté par ce décès prématuré, Antoine le vivra comme son passage de l’enfance à la vie d’adulte.
A l’issue de son baccalauréat, il monte à Paris dans le but de préparer le concours d’entrée à l’École Navale. Admirant la belle littérature telle que Balzac ou Baudelaire, il est introduit dans les milieux mondains de la capitale par une cousine de sa mère. Dès lors, il va côtoyer les intellectuels littéraires de l’époque, parmi lesquels Gallimard et Gide et fréquenter les différents théâtres et expositions parisiennes où il fait la connaissance de sa future fiancée. La guerre s’invitant à Paris, un jour au lieu de rejoindre un abri lors d’un bombardement allemand, Saint-Exupéry se rendra sur les toits afin d’admirer le « spectacle féerique » des bombes, des explosions et des tirs de batteries antiaériennes.
Après son échec au concours d’entrée de l’École Navale en 1919 dû aux matières littéraires, il s’inscrit en tant qu’auditeur libre à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris. Une période difficile de sa vie commence. Celle-ci lui inspire des poèmes où il se présente comme une personne sans projet de vie et sans avenir.
Antoine y étudie jusqu’à son départ en 1921 pour Strasbourg, où il effectue son service militaire au 2ème régiment d’aviation en tant que mécanicien. Prenant des cours de pilotage civil à ses frais, il obtient son brevet de pilote après un léger incident. Étant admis à passer son brevet de pilotage militaire, Antoine est affecté à Casablanca où il obtient celui-ci à la fin de la même année.
En 1922, il est reçu au concours d’élève officier de réserve et enchaîne alors les cours d’entraînements à la base aérienne d’Avord puis à celle de Versailles. Antoine se retrouve démobilisé au printemps 1923 suite à un accident d’avion, au Bourget, dans lequel il se fracture le crâne. De nouveau, une période d’ennui s’installe. Il rompt avec sa fiancée et enchaîne des métiers de contrôleur de fabrication ou encore de commercial. Il profite de cette période pour écrire : Manon, danseuse et sa suite L’Adieu.
En 1926, il entre sous recommandation comme pilote dans la société d’aviation Latécoère et effectue des vols entre Toulouse et Dakar. La même année il rédige et publie une nouvelle : L’évasion de Jacques Bernis, et rencontre également à cette époque Jean Mermoz et Henri Guillaumet, deux as de l’aviation. L’année suivante, Antoine stationne au Maroc où il est nommé chef d’escale à Cap Juby. Outre ses missions traditionnelles, il a pour fonction d’améliorer les relations de la compagnie entre les Espagnols et les dissidents Maures. C’est à cette époque qu’il découvre sa fascination pour le désert et publie son premier roman Courrier Sud.
Après l’Afrique, Antoine rejoint en 1929 Mermoz et Guillaumet en Amérique du Sud et s’installe en Argentine dans le but de créer de nouvelles voies aériennes régionales avec la France. Nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1930, il publie l’année suivante son second roman Vol de nuit évoquant ses aventures et le déploiement de l’aéropostale jusqu’en Patagonie. C’est à Nice la même année qu’il se marie avec Consuelo Suncin, écrivain, journaliste et peintre salvadorienne.
Sa compagnie rencontrant quelques déboires suite à son intégration à Air-France, Antoine rencontre une troisième période difficile durant laquelle il se consacre à l’écriture et au journalisme tout en restant pilote d’essai et pilote de raid. Ses activités de reporter l’emmènent au Viêt Nam puis à Moscou. Il est victime d’un troisième accident d’avion en 1935 alors qu’il tentait de battre un record Paris-Saïgon. Après avoir heurté un plateau rocheux, ils se retrouvent, lui et son mécanicien, à errer pendant trois jours dans le Sahara sans eau ni vivres, jusqu’à un miraculeux sauvetage.
En 1936, l’actualité l’amène à couvrir la guerre civile espagnole révélant les atrocités commises par les républicains. Son expérience, à travers ses voyages, le pousse à l’écriture d’un essai : Terre des hommes, récompensé par le prix de l’Académie française. Il est victime d’un quatrième accident d’avion au Guatemala suite à une mauvaise compréhension entre l’équipage et les ravitailleurs en quantité de carburant.
Promu Officier de la Légion d’honneur en 1939, il est mobilisé au début de la guerre comme Capitaine dans une escadrille de reconnaissance. Il s’illustre alors dans une mission lors de laquelle il parvient à rentrer et se poser avec son équipage sain et sauf, malgré un avion criblé de balles. Ceci lui vaut la Croix de Guerre avec palme et citation à l’ordre de l’Armée de l’Air. Cette période lui inspire son roman Pilote de guerre.
L’armistice signé, Antoine s’envole pour New York avec pour objectif de faire entrer les américains dans la guerre. N’étant pas gaulliste, il est considéré de facto comme pétainiste, et peu de crédit lui est ainsi accordé. Il reproche à de Gaulle de nier la défaite militaire française. C’est à cette époque qu’il écrit Le Petit Prince.
Étant un homme d’action mais considéré comme trop âgé par les Américains, il quitte les États-Unis et reprend du service en Tunisie. Suite à plusieurs missions réussies, il obtient le grade de Commandant. Mais très vite, il est placé en arrière suite à plusieurs accidents de vol et à son état de santé fragile. Il s’ensuit une quatrième période d’inaction pendant laquelle il écrit Citadelle en 1943. Antoine reprend du service au printemps suivant où, de nouveau, plusieurs incidents surviennent.
Le 31 juillet 1944, il doit réaliser une mission de reconnaissances photographiques précises dans le cadre du futur débarquement de Provence. Cette mission sera sa dernière car Antoine n’en reviendra pas. En 1948, il est reconnu « mort pour la France ». Son avion n’est retrouvé qu’en 2000 suite au repêchage de sa gourmette permettant de localiser les restes de l’épave. Elle est formellement identifiée en 2003 après la remontée de celle-ci. Nul ne connaît les circonstances de sa disparition. Attaque aérienne, malaise du pilote, panne technique ou mort en captivité ? Autant d’énigmes qu’Antoine emporte avec lui, formant le mystère « Saint-Ex ».
En Irlande, ce prêtre est confiné seul sur une île sainte
Par Joe STENSON (AFP)
Le Purgatoire de Saint Patrick, situé sur une île dans le nord de l’Irlande, attire habituellement les pèlerins catholiques pour trois jours de jeûne, de prières pieds nus et de veillées nocturnes. Mais cet été, le Covid-19 a vidé le lieu saint de ses visiteurs. Sauf d’un : le père Flynn, qui en est devenu l’unique habitant.
Si les Irlandais ont connu le confinement pendant des mois, rares sont ceux dont l’isolement a été aussi extrême que celui vécu par Laurence Flynn, un prêtre qui veille sur une île sacrée généralement pleine de pèlerins.
En plein confinement, décrété fin mars face à la pandémie de nouveau coronavirus, le père Flynn est devenu l’unique habitant du Purgatoire de Saint Patrick sur une île du Lough Derg, un lac situé dans le comté de Donegal (nord de l’Irlande).
Datant du cinquième siècle, ce lieu saint attire les pèlerins catholiques qui affluent généralement pour trois jours de jeûne, de prières pieds nus et de veillées nocturnes.
Mais la pandémie, qui a fait plus de 1 700 morts en Irlande, a provoqué l’annulation des pèlerinages pour la première fois depuis 1828.
« J’ai choisi de venir ici […] par solidarité envers ceux qui n’ont pas le choix entre rester au même endroit ou de se déplacer plus librement », raconte le prêtre de 69 ans, à la fine barbe blanche, qui vit sur l’île depuis le 1er juin.
« En exécutant une prière du chemin de croix chaque jour, de manière humble, je garde le rythme du pèlerinage vivant », ajoute-t-il.
« L’ironman des pèlerinages »
Un été normal, jusqu’à 400 pèlerins fourmillent quotidiennement sur le site. Lors d’un pèlerinage de trois jours particulièrement exigeant, au point d’être surnommé « l’ironman des pèlerinages », en référence au plus long format de triathlon, les croyants n’ont droit qu’à un simple repas composé de thé ou de café sans lait, de pain sec ou grillé ou de gâteaux secs à base de flocons d’avoine.
Venus du monde entier, les pèlerins doivent veiller pendant 24 heures et effectuer des prières de neuf heures pieds nus.
Contournant les ruines des anciennes cellules monastiques, ils marchent et s’agenouillent en rythme à l’ombre d’un clocher situé sur le site de la grotte qui aurait été montrée à Saint Patrick en l’an 445. Dans cette grotte – vraisemblablement plus une fosse ou un puits – la légende raconte que Saint Patrick a vu les portes de l’enfer.
« Les moines avaient l’habitude de faire une veillée de 24 heures dans cette grotte ou dans cet abri et avec le temps, c’est devenu le centre du pèlerinage », raconte le père Flynn.
Les gens qui passeraient 24 heures en repentance dans la grotte obtiendraient une place au paradis : « Ils auraient, pour ainsi dire, traversé leur purgatoire », explique-t-il.
Cette année, les dortoirs masculins et féminins sont vides. Mais chaque matin, le prêtre sort, ôte ses sandales et reprend pieds nus le chemin de pèlerinage parcouru par des millions de personnes au cours des 150 dernières années.
« J’apporte avec moi les prières de ceux qui le demandent – les prières de ceux qui aimeraient être ici ou qui viennent chaque année mais ne peuvent pas venir cette fois », dit-il.
« Je ne me sens pas isolé »
Avec son col romain et sa capuche bordeaux, le père Flynn arpente les lieux en silence, silhouette solitaire sur ce morceau de terre posé sur les eaux sombres du lac.
« Il y a très peu de prêtres plus isolés que moi en ce moment, mais je ne me sens pas isolé, affirme-t-il. Je ne me suis pas senti seul une seule fois depuis que je suis ici. »
Pour d’autres, le confinement a été vécu comme une punition, en particulier chez les personnes âgées, plus vulnérables au virus. L’organisation caritative irlandaise Alone a souligné que la pandémie aggravait la solitude des personnes âgées, « ce qui pourrait avoir un effet négatif sur leur bien-être physique et mental ».
L’Irlande a peu à peu assoupli le confinement. Cependant, la dernière phase du déconfinement, prévue le 20 juillet avec la réouverture complète des pubs, a été repoussée au 10 août en raison d’une résurgence des cas de nouveau coronavirus.
« Cela ne va pas rester comme ça pour toujours, mais on ne sait pas combien de temps cela va durer », relativise le prêtre, dressant un parallèle entre l’épreuve vécue par la nation et le purgatoire.