jeudi 27 août 2020

IVRES DE MER YVON LE CORRE

YVON LE CORRE,  DERNIÈRE ESCALE

Avec sa belle gueule de flibustier et ses yeux lavés par l’ivresse des océans, Yvon Le Corre a largué son port d’attache de Tréguier définitivement. 









Il fut un très grand  et vrai carnettiste de voyage, rivalisant avec les Albert Brenet ou Marin Marie. Je le situais entre Hugo Pratt et Winslow Homer. Il inspira de nombreux autres peintres de la mer comme Titouan Lamazou qui fut son disciple. Libertaire, très attaché à son indépendance il ne fut jamais  peintre officiel de la marine, son image, son mode de vie et de pensée ne collant pas avec celui des institutions et des coteries de tous ordres. Plutôt pirate que corsaire, il a quitté la bourlingue et la bamboche. Nous reste ses merveilleuses aquarelles de la mer, du désert et son regard perdu vers le grand large. Adieu cher camarade…




Yvon Le Corre, marin, peintre et aquarelliste, ivre de mer
Wink Encore un "esprit Moitessier" !

Peintre, aquarelliste, écrivain et voyageur, Yvon Le Corre a publié de nombreux récits et carnets de voyage au gré de ses rencontres. Navigateur infatigable il est avant tout un esprit libre et insoumis. Rencontre.



Yvon Le Corre


Affiche d'Yvon Le Corre pour les fêtes maritimes de Pors Beac'h


"Mettre sur le marbre, tout le travail qui vient en amont, tout le travail qui vient avec, tellement d'exigences qu'on ne peut pas mettre n'importe quoi..."
Effectivement on retrouve la même exigence que celle qui a poussé Moitessier à faire, pour pouvoir l'écrire, la longue route.
Mais dans une démarche encore plus globale, encore plus aboutie.
Parce qu'il transcrit la beauté de ses récits non seulement par l'écriture et la peinture, mais aussi par la façon de construire le livre à la main de la pensée à l'impression.
Cette façon d'être est déjà une oeuvre d'art en soi."
Un temps professeur, il enseigne le dessin à Titouan Lamazou. Il décline, à deux reprises, la proposition d'être nommé peintre de la Marine, et refuse la médaille de chevalier des Arts et des Lettres. Pour accompagner la sortie de son dernier ouvrage en date, L'Ivre de mer, qu'il a imprimé seul, au plomb, au cuivre et à l'eau-forte sur une presse vieille de 150 ans, il effectue une tournée des ports de Bretagne à la voile, en dédicaçant son ouvrage à chacune de ses escales. Pour cet ouvrage et l'ensemble de son œuvre, il reçoit des mains d'Erik Orsenna le prix Mémoires de la mer, le 8 mars 2012.
Yvon Le Corre vit et travaille à Tréguier (Côtes-d'Armor). Il est propriétaire du ligneur anglais Girl Joyce, vieux gréement de 150 ans superbement restauré par ses soins.

L'ouvrage de Farid Abdelouahab, Ces merveilleux carnets de voyage, publié en 2004 au Reader's Digest, consacre une rubrique entière illustrée en couleurs, au carnet de voyage tenu, entre septembre et décembre 1988, par Yvon Le Corre lors de son périple pédestre au Portugal avec sa femme et leur jeune fils de 3 ans. Avec le voilier Eliboubane (réplique d'une chaloupe sardinière des années 1900) ils avaient appareillé à Tréguier, le 4 mai 2004, et navigué jusqu'à Torreira.
Yvon Le Corre, marin, peintre et aquarelliste, ivre de mer [archive], article de l'hebdomadaire Le Point daté du 3 décembre 2011.
http://voiliers-a-un-mat.blogspot.fr/2015/04/girl-joyce-h-11.html [archive]



"Heureux qui comme Iris" est sans doute un des plus beaux livres de mer et d'aventure que j'ai eu l'occasion de lire.Ecrit à deux mains, celle du navigateur et de sa compagne d'alors Karine Huet, il est empreint de sel, d'embruns, et fleure bon le bitord et la vieille marine.
 Partis de Marseille à bord d'un vieux "smack", dragueur d'huitres anglais sans moteur datant de la fin du 19°,  ils ont alors mis le cap sur la Bretagne, via... Le Brésil, pour bénéficier des vents portants. !

Entièrement illustré de superbes dessins à l'encre, ou d'aquarelles de l'auteur (à l'origine professeur de dessin), c'est vraiment un ouvrage à posséder dans sa bibliothèque marine.

Après une vie aventureuse (il fit partie de l'expédition de JL Etienne à l'Erebus entre autres), Yvon le Corre a écrit dernièrement "L'ivre de mer", qu'il a ensuite entièrement imprimé de ses mains dans sa maison de Tréguier.




Yvon Le Corre est un fana du vieux gréement, son périple avec "Iris" le démontre. Et son "Girl Joyce" actuel aussi.





Il fit d'ailleurs naufrage plus tard avec "Iris" sur les côtes d'Ecosse (très forts courants, pas de moteur). Son bateau fut pillé par des vautours locaux ! Comme quoi les pirates sévissent partout..

 















  la citation du jour, sélectionnée par  Le Figaro .