mercredi 16 décembre 2020

THE STONES

 



Après “The Crown”, les Stones… Ou quand l’Angleterre fait la loi des séries




Depuis 2016, la planète, accro aux vicissitudes de la famille royale britannique, est totalement The Crown. Cette série à succès a vu, lentement mais sûrement, se ternir l’aura de la première des institutions outre-Manche, au point qu’elle pourrait désormais s’intituler « Splendeur et décadence des Windsor ». Dans un avenir prochain, le monde sera-t-il Stones ? Possible. Probable, même. Car les producteurs du programme royal, flairant le bon filon, s’attaquent à une nouvelle saga pour la Fox, consacrée cette fois à une autre institution anglaise : le groupe de Mick Jagger et Keith Richards. Si les destins des deux joyaux de la Couronne britannique se sont parfois croisés (d’abord par le biais de la sœur « rebelle » d’Élisabeth, la princesse Margaret, puis par l’anoblissement du chanteur), il est d’ailleurs amusant de constater que c’est en sens inverse. Par les scandales qui ont accompagné son succès fulgurant, le groupe londonien mal peigné – qui fit passer les Beatles pour des gendres idéaux – a incarné, dans les années 1960, la révolution en marche auprès d’une jeunesse qui n’attendait que lui pour voir exploser les carcans du conservatisme. Et mettre au jour, dans son sillon sulfureux (insolence, drogue, provocation et dépravation), l’hypocrisie morale de l’« establishment ». La première saison de la série devrait s’arrêter en 1972, l’année où les Stones étaient au sommet de leur rayonnement artistique (avec Exile on Main St.), mais aussi de leur règne de brigands sans foi ni loi. Confié à l’écrivain Nick Hornby, amoureux et grand connaisseur de la cause pop et rock, le scénario des deux premiers opus pourrait, espérons-le, éviter l’écueil du storytelling hagiographique qui a nourri les biopics consacrés à la « Queen » ou Elton John. Et creuser la complexité d’un groupe considéré comme le symbole ultime de l’émancipation par le rock, doublée d’une réussite économique sans précédent, devenu, comme Jagger le chantera plus tard (en 1976), « respectable ».

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