samedi 16 janvier 2021

LE POINT NEMO

 


Au milieu de nulle part, le «point Nemo»


Baptisé du nom du capitaine du «Nautilus», c'est le point du globe le plus éloigné de toute terre. Quand les marins du Vendée Globe auront franchi sa longitude, ça commencera à sentir le retour à la maison. Ce point est aussi un cimetière où viennent mourir nombre de vaisseaux spatiaux...


Situé par 48° 52 sud et 123° 23 ouest, il se nomme «point Nemo». On parle aussi de «pôle maritime d’inaccessibilité». On comprend mieux pourquoi quand on sait qu’il est situé au beau milieu du Pacifique, le plus grand océan du monde couvrant un tiers de la planète : c’est donc l’endroit du monde le plus éloigné de toute terre. Depuis une trentaine d’années, Nemo est devenu un repère incontournable pour les navigateurs, grâce ou à cause de Hrvoje Lukatela, ingénieur spécialiste de la géodésie, qui a défini ce point selon des calculs savants quant à l’application du problème du grand vide en mathématiques. En déroulant religieusement la carte 7 166 «Pacifique Sud partie Ouest» du Service hydrographique et océanographique de la marine (Shom) entre effluves humides de papier buvard moisi et armoire de villa en bord de mer, on visualise ce fameux endroit, véritablement au milieu de nulle part. L’on a confirmation alors que Nemo est loin, très loin de toute terre, que ce soit l’Antarctique ou autre...


Pour ceux de la course Vendée globe,  il y a bifurcation entre la route vers le point NEMO et le Cap Horn dans le groupe. Là on verra ceux qui tentent le challenge aller au nord-est, tandis que les autres continueront de longer la ZEA...!



Qu’est-ce que le redoutable point Nemo que les skippers du Vendée Globe ont en ligne de mire ?(C'est la version nautique du point G ! Beaucoup en rêvent. Peu le trouvent...). 




Le « Point Nemo », c’est le lieu le plus isolé de la Terre, en plein océan Pacifique. Les skippers du Vendée Globe qui font le tour du monde passent à proximité. Un lieu où il ne fait pas bon subir une avarie.


Pourquoi on en parle ?

Leader du Vendée Globe depuis cinq jours, le skipper Yannick Bestaven navigue dans le Pacifique sud, sur la longitude de l’archipel néo-zélandais des îles Chatham et se dirige vers le fameux point Nemo.

C’est l’endroit le plus isolé de la Terre, au beau milieu du Pacifique. Là même où un autre navigateur, Paul Meilhat, avait eu la malchance de subir une avarie, en 2016, alors qu’il pointait à une très belle troisième position du Vendée Globe, à l’époque.

C’est quoi le « Point Nemo » ?



Le « Point Nemo », c’est loin de tout et c’est ici. 


Matériellement parlant, pas grand-chose. Même rien pour être exact. Situé au centre d’une étendue d’eau salée de 22 millions de km² dans l’océan Pacifique, dépourvu de terre émergée, le « Point Nemo » est un point imaginaire.

Les scientifiques le nomment « Pôle maritime d’inaccessibilité », c’est dire. Pas âme qui vive à moins de 2 700 km à la ronde. Il s’agit d’un passage mythique, qui renvoie à l’imaginaire de nombre de marins car nommé ainsi en référence au célèbre capitaine du Nautilus, créé par Jules Verne dans son roman Vingt mille lieues sous les mers.

Même les astronautes qui se trouvent dans la Station spatiale internationale (ISS) à 400 km d’altitude sont plus proches de la civilisation.

Quand on se trouve au « Point Nemo », les terres émergées les plus proches sont l’île Ducie, Motu Nui et l’île Maher, toutes trois à 2 688 km. Ducie, au nord, est un atoll britannique que très peu de navires semblent avoir approché en raison de son isolement. Il ne compte aucun habitant permanent et n’a sans doute jamais été habité.

Motu Nui, près de l’île de Pâques, est un îlot tout aussi désolé. Au sud, à 2 695 km, se trouve l’île Maher, un morceau d’Antarctique. Elle est déserte également. Pour trouver âme qui vive, il faut rallier la Nouvelle-Zélande (2 778 km) au nord-ouest ou le Chili, au nord-est (3 375 km).

Quelle est son histoire ?

En latin le mot « nemo » signifie « personne ». Un terme dont s’était inspiré Jules Verne pour créer le fameux Capitaine Nemo, peu enclin à la fréquentation des humains, dans son ouvrage culte Vingt mille lieues sous les mers.

Le « Point Nemo » a ensuite inspiré d’autres écrivains qui se sont amusés à imaginer, à cet endroit, une île au beau milieu du néant. L’île de Plastic Beach dans l’univers du groupe Gorillaz se situe d’ailleurs également sur le « Point Nemo ». En 1992, c’est l’ingénieur croato-canadien Hrvoje Lukatel qui nomme le point ainsi après avoir trouvé ses coordonnées exactes grâce à un programme informatique géo-spatial.

Mais désormais, ce point fictif est le terrain de jeu des plus grands navigateurs lors des compétitions de voiles autour du monde. Le « Point Nemo » est un passage obligé pour les participants du Vendée Globe et de la Volvo Race, par exemple. Ils le redoutent pour ses conditions météorologiques dantesques. Et quand ils y sont enfin parvenus, il faut entre cinq et six jours à la voile, pour retrouver la terre ferme.

En cas d’avarie, on ne peut guère compter que sur soi-même, il paraît qu’il faut au moins une quinzaine de jours aux secours pour espérer pouvoir le rallier depuis une terre avoisinante…

Pourquoi intéresse-t-il l’industrie spatiale ?

Ce lieu revient régulièrement dans l’actualité car il sert de cimetière pour les objets spatiaux en fin de vie. C’est là – quand ils sont encore contrôlables – que les satellites artificiels sont précipités, pour limiter les risques d’accidents.

Selon la BBC, quelque 300 épaves y gisent, dont la fameuse station russe Mir, de 110 tonnes, qui s’y est écrasée en 2001. C’est également là que la Station spatiale internationale terminera sans doute un jour sa vie.




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