MARTINIQUE CONFINEMENT AOÛT 2021

 Le front de mer à Fort-de-France, en Martinique, paraît bien triste en ce samedi 31 juillet. Les restaurants, bars et autres lieux festifs qui ont l’habitude de faire le plein pendant les grandes vacances, gardent leurs grilles baissées. En cause, le confinement, annoncé par le préfet en milieu de semaine dernière, qui a débuté vendredi. Le couvre-feu, lui, a été avancé à 19 h.

L’été s’annonçait pourtant fructueux : le comité du tourisme avait lancé des campagnes tous azimuts, afin de valoriser la Martinique et ses îles. Surtout, nombre de touristes, qui s’étaient vus priver de la haute saison à cause du retour des motifs impérieux fin janvier, avaient reporté leur venue à cet été. C’était notre meilleur mois de juillet depuis longtemps, confirme Georges Athala, gérant d’une société de location de voitures. Mais dès la déclaration préfectorale, nous avons eu des annulations en série , regrette-t-il.

Août sera vide de monde, les compagnies aériennes nous le disent , assure de son côté Maryse Marie, qui tient trois boutiques de souvenirs dont l’une à l’aéroport du Lamentin. Elle entendait renflouer les caisses, asséchées par trois confinements successifs. Faute de touristes, ses employés risquent de nouveau le chômage partiel.

Le magasin de souvenirs de Maryse Marie, à Fort-de-France. | MARION LECAS

Un confinement respecté ?

Les commerçants, pour autant, n’ont pas de ressentiment à l’égard des mesures restrictives : C’est nécessaire , insiste Georges Athala. Depuis le passage à l’état d’urgence sanitaire, le 14 juillet, la situation en Martinique n’en finit pas de se dégrader : l’hôpital sature et a envoyé, samedi au matin, ses premiers patients en métropole. On attend beaucoup du confinement. On espère qu’il permettra d’améliorer la situation d’ici deux semaines , précise Benjamin Garel, directeur du CHU, qui reprend : Enfin, encore faut-il qu’il soit respecté.

De fait, à part les restaurants fermés, pas grand-chose n’indique ces nouvelles mesures. Les parcs et les plages restent bondés. Sur les pelouses de La Savane, à Fort-de-France toujours, des jeunes s’amusent, bières à la main. Lorsqu’on leur demande s’ils comptent respecter le confinement – qu’ils sont d’ailleurs déjà en train d’enfreindre – ils rient : Ce virus ne viendra pas gâcher mes vacances , lance l’un d’eux en secouant ses dreadlocks.

Et quid de la police, interroge-t-on encore ? On n’a pas peur des flics non plus , assure le jeune homme. Fin juillet, suite à l’instauration du couvre-feu, des affrontements avaient éclaté, dans le centre-ville de Fort-de-France. Comme un nouveau geste d’insolence, un vidé sauvage – un défilé, comme lors du carnaval – a pris d’assaut les rues de Dillon, samedi soir, à 21 h, soit en plein couvre-feu.