Au dĂ©but de la derniĂšre itĂ©ration en date de la saga James Bond (lire ici notre critique du film), le pourtant inoxydable espion prend sa retraite et laisse son identifiant vacant. C’est bien son double 0 (le fameux « permis de tuer ») flanquĂ© du 7 qui est redistribuĂ© Ă un nouvel agent, Nomi, interprĂ©tĂ©e par Lashana Lynch – une femme noire, en l’occurrence. Rien de plus, et surtout pas un gender swap de Bond – pratique Ă la mode Ă Hollywood, consistant Ă changer le genre d’un protagoniste d’une histoire connue.
UN FILM TRĂS ATTENDU
Dire que nous attendions avec impatience Mourir peut attendre relÚve de l'euphémisme. Grands fans de la saga James Bond, nous étions trÚs curieux de découvrir la conclusion de l'Úre-Daniel Craig, qui a permis à l'agent 007 de cÎtoyer les sommets du box-office, notamment avec Skyfall, qui a enregistré plus d'1,1 milliard de dollars au box-office mondial.
Mourir peut attendre fait donc immédiatement suite à 007 Spectre de Sam Mendes, sorti en 2015. On retrouve James Bond, qui a quitté ses fonctions d'agent secret au service de Sa Majesté, et qui vit d'heureux jours en compagnie de Madeleine Swann (Léa Seydoux). Mais la retraite tranquille de Bond sera de courte durée, lorsque des éléments du passé de Madeleine referont surface.
DES SCĂNES D'ACTIONS INTENSES
Si le légendaire Danny Boyle (Trainspotting) devait initialement succéder à son compatriote Sam Mendes (Skyfall, Spectre), et réaliser ce Mourir peut attendre, le cinéaste britannique a finalement renoncé, laissant la place vacante à Cary Joji Fukunaga, que l'on a découvert avec la premiÚre saison de True Detective. Le réalisateur avait déjà montré sa capacité à signer des scÚnes d'action d'une grande intensité, à l'image de la fusillade clÎturant l'épisode 4, filmée en un plan-séquence de sept minutes. Compte tenue de son immense réputation, il était donc tout indiqué pour la réalisation de Mourir peut attendre.
DĂšs son introduction, Fukunaga annonce la couleur : l'introduction du personnage de Lyutsifer Safin (Rami Malek) est peut-ĂȘtre l'une des meilleures introductions d'antagoniste bondien, avec ce personnage Ă©voquant le Michael Myers de la saga Halloween. Cette scĂšne d'introduction est suivie d'une seconde, dans laquelle les jours tranquilles de James Bond sont interrompus par la rĂ©surgence de SPECTRE et des secrets enfouis de Madeleine, laissant place Ă une scĂšne de poursuite particuliĂšrement efficace, Fukunaga donnant une vĂ©ritable leçon d'utilisation des dĂ©cors dans les scĂšnes d'action. Le film possĂšde d'ailleurs d'autres fulgurances, Ă l'image d'une scĂšne d'action dans une forĂȘt, ainsi qu'un plan-sĂ©quence dans un escalier.
LE FILM LE PLUS ĂMOUVANT DE LA SAGA
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Mourir peut attendre ne manque pas d'ambition. Film le plus long de la saga, le long-mĂ©trage assume pleinement sa part de grand spectacle hollywoodien. Le film a pour mission de conclure cinq films, pensĂ©s comme un parcours. Pour ce faire, Mourir peut attendre doit montrer que James Bond, loin d'ĂȘtre un hĂ©ros granitique, a Ă©voluĂ©. Et il y parvient plutĂŽt bien.
C'est avec un immense plaisir que nous avons retrouvé Daniel Craig dans le costume de James Bond. Quinze ans aprÚs Casino Royale, l'acteur anglais le porte toujours aussi bien. D'autant plus que le film dévoile un James Bond plus émouvant que jamais, Daniel Craig brillant aussi bien dans les séquences d'action que dans celles portées par l'émotion. Si James Bond est le plus fort et le plus élégant des héros britanniques, il n'est bien évidemment pas infaillible, et Daniel Craig porte cette dimension avec brio.
Par ailleurs, le film tente de révolutionner certains codes de la saga, bien qu'il ne s'éloigne jamais vraiment de la formule James Bond - la licence ayant besoin de cette formule pour fonctionner. L'arrivée de Lashana Lynch dans le rÎle de la remplaçante de James Bond en tant 007 a été trÚs commentée, parfois conspuée injustement, certains craignant que James Bond devienne une femme noire. Que l'on se rassure : l'arrivée de Lashana Lynch est amenée avec pertinence, et permet un dialogue méta sur le personnage de James Bond. En effet, grùce à la dynamique buddy-movie qui s'installe entre les deux personnages, Nomi (la nouvelle agent 007) peut le commentaire de James Bond.
D'autres Ă©lĂ©ments-clĂ© de la franchise sont pris complĂštement Ă revers. Que ce soit la scĂšne d'introduction, qui semble finalement trĂšs peu jamesbondesque mais qui marche terriblement bien pour les raisons que nous avons Ă©voquĂ©es plus haut, en passant par le final extrĂȘmement osĂ© du film. En outre, les fans de James Bond se satisferont du profond amour pour la licence qui transpire dans Mourir peut attendre. S'il y a effectivement des rĂ©volutions dans les codes de la licence, les fans ne se sentiront absolument pas trahis.
UN MĂCHANT INCONSISTANT
Bien Ă©videmment, le film n'est pas sans dĂ©faut. Et sa plus grande faiblesse, c'est son mĂ©chant. MalgrĂ© une interprĂ©tation tout Ă fait satisfaisante de Rami Malek, on sent dans cet antagoniste que l'extrĂȘme gĂ©nĂ©rositĂ© du film envers les spectateurs fans de la licence a son revers. En effet, dans une volontĂ© d'y mettre tout ce qui fait la saga James Bond tout en allant Ă revers de certains codes, les scĂ©naristes ont crĂ©Ă© trois mĂ©chants en un. Le mĂ©chant est, comme d'habitude, trĂšs fonctionnel, mais il a trois objectifs (se venger, concurrencer James Bond, crĂ©er une arme capable de dĂ©truire le monde) alors qu'un seul aurait suffit, Ă combien plus forte raison qu'il rĂ©apparaĂźt 1h20 aprĂšs la scĂšne d'introduction du film. L'antagoniste en devient insipide et caricatural.
Le personnage de Lyutsifer Safin est un vĂ©ritable gĂąchis, du fait de cette incapacitĂ© que les scĂ©naristes ont eue de choisir une orientation pour cet antagoniste bondien. Ce qui est d'autant plus frustrant, vu que la scĂšne d'introduction Ă©tait suffisamment riche en idĂ©es pour les suivre jusqu'au bout : un personnage masquĂ©, digne du slasher de John Carpenter, capable de se relever aprĂšs avoir pris plusieurs balles dans le buffet ! Preuve de cette boulimie de scĂ©nariste fanatique : le retour de SPECTRE, avec des personnages qui peuvent prĂȘter allĂ©geance Ă une organisation criminelle puis Ă un antagoniste, sans aucune raison expliquant la versatilitĂ© de ces allĂ©geances.
CONCLUSION
En conclusion, Mourir peut attendre est un film aussi généreux qu'ambitieux, qui satisfera aussi bien grùce à sa mise en scÚne soignée, notamment sur ses scÚnes d'action, que par son approche novatrice des fondamentaux de la mythologie bondesque. Le film, qui ne trahit jamais son personnage, devient bancal, à cause de son méchant 3 en 1, finalement assez décevant au regard de sa magistrale introduction. Finalement, Mourir peut attendre est une trÚs belle conclusion à l'Úre-Daniel Craig, qui ne parvient néanmoins pas à égaler le film introductif, Casino Royale. On le reverra néanmoins avec plaisir ! Si cet article vous a plu, et que vous souhaitez voir ou revoir l'intégralité de la saga, on vous rappelle que les James Bond sont présents sur cette plateforme de streaming.
Mourir peut attendre” : le dernier James Bond chamboule la saga sans Ă©blouir
C’est la derniĂšre fois que 007 apparaĂźt sous les traits de Daniel Craig. ClĂŽturant un cycle entamĂ© en 2006 avec “Casino Royale”, ce (long) nouveau film, signĂ© Cary Joji Fukunaga, rebat les cartes mais manque de souffle. Dommage, aprĂšs six ans d’attente.
AprĂšs quinze ans dans le smoking de 007, c’est donc l’heure du solde de tout compte pour Daniel Craig. CinquiĂšme aventure de l’espion qui aimait, Mourir peut attendre clĂŽt un cycle feuilletonnant et sentimental, entamĂ© avec l’enthousiasmant Casino Royale (2006), en confrontant James Bond Ă un passĂ© qui ne passe dĂ©cidĂ©ment pas.
Il faut une menace terrible, bien sĂ»r, pour le sortir de sa retraite (dorĂ©e, en JamaĂŻque, avec villa d’architecte et voilier, ça cotise bien au MI6), en l’occurrence une arme biologique qui cible ses victimes selon leur ADN. TombĂ©e entre les mains d’un mĂ©chant comme on n’en fait plus (Rami Malek, peu convaincant en psychopathe atone, pour dire les choses gentiment), cette horreur Ă base de nanobots sert surtout de prĂ©texte Ă un scĂ©nario mi-pot pourri, mi-pot de dĂ©part, qui reprend lĂ oĂč Spectre nous avait laissĂ©s en 2015.
La boursouflure du film – trois heures moins le quart pour tourner une page, on a vu plus efficace, d’autant que la mise en scĂšne de l’AmĂ©ricain Cary Joji Fukunaga (Sin nombre, Jane Eyre, True Detective saison 1) ne produit pas d’Ă©blouissements – s’explique peut-ĂȘtre par ses contradictions. TiraillĂ©s entre les attendus de la saga et une rĂ©invention en marche (oui, le matricule 007 a bien Ă©tĂ© attribuĂ© Ă une femme noire pendant que le viril quinqua pĂȘchait le mĂ©rou), les auteurs cochent toutes les cases, quitte Ă empiler les chapitres, façon piĂšce montĂ©e, en couches Ă©tanches.
Table rase
CĂŽtĂ© tradition, on se balade de l’Italie Ă la NorvĂšge et d’aqueduc antique en palais brutaliste, au rythme des mitrailleuses dĂ©chaĂźnĂ©es et de trahisons sans intĂ©rĂȘt. CĂŽtĂ© modernitĂ©, on croit sentir la plume de Phoebe Waller-Bridge (Fleabag) quand un Bond vieillissant (mais drĂŽle) se leurre sur les intentions d’une jeune consĆur sexy (Ana de Armas, extra) qui a mieux Ă faire que de se jeter dans ses draps. Reste que la nouvelle 007 (Lashana Lynch) joue les utilitĂ©s, comme la plupart des personnages secondaires.
L’essentiel est ailleurs, de toute façon. CĂŽtĂ© cĆur. C’est lĂ , en effet, que Mourir peut attendre frappe le plus fort, rĂ©unissant James et sa Madeleine (LĂ©a Seydoux) dans une histoire d’amour qui fait Ă©cho Ă un autre Ă©pisode atypique, Au service secret de Sa MajestĂ© (1969). Ressasser le passĂ© pour en faire table rase, voilĂ Ă la fois la limite et l’audace de cette conclusion, dont l’apothĂ©ose mĂ©lancolique confirme Ă quel point le cycle Craig a gĂ©nĂ©rĂ© son propre ADN. Ce n’est pas si souvent, en tout cas, qu’on en reste mĂ©dusĂ©.
Filmer James Bond : les cinéastes peuvent-ils jouer avec 007 en toute franchise ?
Un espion, des gadgets, des James Bond girls : avec ses figures imposĂ©es, la saga traverse le temps comme si le cinĂ©ma d’action n’avait pas Ă©voluĂ© depuis les annĂ©es 1960. Un pari de plus en plus difficile Ă tenir. Quelle libertĂ© ont les rĂ©alisateurs dans cette entreprise qui ne veut pas connaĂźtre la crise ?
Il est la lĂ©gende d'un studio mythique, la Metro Goldwyn Mayer. 007 et la MGM, des institutions indĂ©boulonnables. Croyait-on… Jusqu’au printemps dernier, quand Amazon s’est emparĂ©, pour quelques milliards, de ces deux trĂ©sors. Il devint alors officiel que la rugissante MGM avait les dents bien Ă©moussĂ©es. James Bond, lui, semblait sauver la face, puisqu’il Ă©tait le premier sinon l’unique objet de cette transaction, indexĂ©e sur sa valeur marchande, encore considĂ©rable. Mais ĂȘtre la plus-value d’un studio poussiĂ©reux, ce n’est plus tout Ă fait la mĂȘme histoire…
Pris dans un coup de filet, emportĂ© dans le tourbillon qu’ont dĂ©clenchĂ© les plateformes et le streaming, qui rĂ©Ă©crivent l’histoire du cinĂ©ma commercial, l’invincible espion est peut-ĂȘtre, pour la premiĂšre fois, vraiment en danger. Quelque chose a Ă©chappĂ© Ă sa vigilance stratĂ©gique et Ă son contrĂŽle des nouvelles puissances…
Ă Hollywood, les magiciens du grand Ă©cran aiment rebattre les cartes, et celle du rĂ©alisateur est devenue, depuis plusieurs annĂ©es, un atout pour toutes les grandes franchises. L’univers de Batman a Ă©tĂ© formidablement boostĂ© par un excellent metteur en scĂšne, Christopher Nolan. Spielberg a confiĂ© Jurassic World : Fallen Kingdom au jeune Espagnol J.A. Bayona. Tom Cruise a fait monter en puissance Christopher McQuarrie pour ses Mission : Impossible. Le redĂ©marrage de Star Wars a lancĂ© un dĂ©bat mondial sur ses metteurs en scĂšne. Vive J.J. Abrams ! Ă bas Rian Johnson ! – ou l’inverse. Dune, qui joue dans cette catĂ©gorie, est aujourd’hui portĂ© par le nom du cinĂ©aste que l’on peut remercier pour ses visions, Denis Villeneuve. Et, pendant ce temps, la James Bond team essaie de faire passer pour un Ă©vĂ©nement le fait que No Time to Die est signĂ© par le rĂ©alisateur de la saison 1 de True Detective…
Dans le monde de 007, les grands cinĂ©astes dont on parle sont ceux qui ont Ă©chouĂ© Ă l’entretien d’embauche. Spielberg et Tarantino sont sur la liste, comme Federico Fellini, qui a fait tout haut le rĂȘve de prendre les commandes d’un James Bond sans jamais ĂȘtre entendu par les producteurs, la famille Broccoli, des AmĂ©ricains pourtant d’origine italienne !
Avant d’ĂȘtre mis en boĂźte par Cary Fukunaga, No Time to Die avait Ă©tĂ© confiĂ© Ă Danny Boyle, qui a prĂ©fĂ©rĂ© se retirer pour « divergences artistiques », aprĂšs quelques mois. Le film avait aussi Ă©tĂ© proposĂ©, pas trĂšs officiellement, Ă Denis Villeneuve, qui, lui, avait rĂ©solu le problĂšme en se disant d’emblĂ©e trop occupĂ©. Job de rĂȘve, la rĂ©alisation d’un James Bond est aussi, vraisemblablement, un cadeau empoisonnĂ©. Une mission sous contrĂŽle, ultra rĂ©glementĂ©e, au service d’un personnage qui doit rĂ©gner en majestĂ© : la vedette est devant la camĂ©ra, pas derriĂšre. Le respect de cette loi immuable n’a cependant pas empĂȘchĂ© qu’au fil du temps une interrogation apparaisse sur le profil de rĂ©alisateur qui sera bon pour Bond.
Une valse de réalisateurs
De 1962 Ă 1989, c’est-Ă -dire de l’inaugural James Bond contre Dr No jusqu’Ă Permis de tuer, seize films sont tournĂ©s par cinq rĂ©alisateurs. Puis, de Goldeneye, en 1995, Ă No Time to Die, neuf films sont tournĂ©s par sept rĂ©alisateurs. On voit l’accĂ©lĂ©ration, et mĂȘme l’affolement : Ă chaque nouveau Bond, il faut reconsidĂ©rer le poste de « director ». Cet univers de lĂ©gende a Ă©tĂ© mis sur des rails par de solides coureurs de fond de la mise en scĂšne : Terence Young, Guy Hamilton, Lewis Gilbert, John Glen. Avec talent, surtout pour le premier, pas toujours avec gĂ©nie, comme l’a montrĂ© le deuxiĂšme, ils ont rĂŽdĂ© une machine performante, qui a fini par fonctionner toute seule, avec tous ses automatismes. La sĂ©quence d’ouverture, le gĂ©nĂ©rique, la chanson du gĂ©nĂ©rique, la musique de John Barry, les gadgets, les James Bond girls…
L’inconvĂ©nient des machines qui fonctionnent trĂšs longtemps, c’est que le jour oĂč elles tombent en panne, on ne trouve plus de piĂšces pour les rĂ©parer. Cela s’est produit pour 007, lorsque Roger Moore a pris sa retraite, aprĂšs Dangereusement vĂŽtre (1985), et a Ă©tĂ© remplacĂ© par Timothy Dalton, boulon jugĂ© trĂšs vite dĂ©faillant. Cela aboutira Ă l’arrivĂ©e de Pierce Brosnan et au dĂ©but de la valse des rĂ©alisateurs, rĂ©sultat d’une prise de conscience : si l’interprĂšte de Bond doit changer le moins possible, un renouvellement constant des autres mĂ©canismes est nĂ©cessaire. Mais ce renouvellement s’est opĂ©rĂ© d’une maniĂšre trĂšs prudente, et mĂȘme plutĂŽt erratique.
Aux commandes, on retrouve donc depuis plusieurs annĂ©es des cinĂ©astes plutĂŽt anonymes, comme Martin Campbell, aussi talentueux (Casino Royale, 2006) qu’il peut ĂȘtre terne, des vieux routards respectables mais interchangeables (comme Roger Spottiswoode, qui signa Demain ne meurt jamais, 1997), des talents discrets (Lee Tamahori, Meurs un autre jour, 2002) ou franchement incertains (Marc Forster, Quantum of Solace, 2008).
Le seul changement digne de ce nom fut l’arrivĂ©e de Sam Mendes pour Skyfall (2012) et Spectre (2015), mais le pari Ă©tait truquĂ© : le principal effort de ce dramaturge shakespearien porta sur la vision du personnage de Bond, lestĂ© de problĂšmes psy Ă©pais comme les murs d’un manoir Ă©cossais. Sur le plan de la rĂ©alisation proprement dite, Sam Mendes n’a rien bousculĂ©, au contraire : comme tous les autres avant lui, il n’a fait qu’assurer le spectacle et, dans son cas, sans grande efficacitĂ©. Les scĂšnes d’action fulgurantes qu’on est en droit d’attendre, aujourd’hui, d’un James Bond, elles sont dans Mission : Impossible – Fallout (2018).
Curieusement, c’est cette dimension spectaculaire qui est la plus verrouillĂ©e par les gardiens de l’institution 007. Les Broccoli agissent, en rĂ©alitĂ©, comme les patrons d’une maison de couture qui, Ă la place d’un styliste haut en couleurs, continueraient Ă confier les collections Ă un habilleur. Mais Amazon arrive, avec plus qu’un mot Ă dire et, trĂšs certainement, des tas d’idĂ©es sur qui pourrait diriger James Bond en respectant ses codes tout en le propulsant dans le cinĂ©ma de demain. Le renouvellement de l’interprĂšte qui s’annonce ne suffira plus : le plus grand dĂ©fi de 007 se jouera, cette fois, derriĂšre la camĂ©ra.
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