| Fusion du combustible |
Selon l’Agence de sûreté nucléaire (ASN), une autorité administrative indépendante, chaque Français vit à moins de 200 kilomètres d’un site nucléaire. L’accident le plus grave qui puisse survenir est la fusion (passage de l’état solide à l’état liquide) du combustible nucléaire (uranium, plutonium, etc.) dans l’un des réacteurs, augmentant le risque d’un rejet de particules radioactives dans l’environnement. Une fusion se produit généralement lorsqu’un réacteur cesse d’être correctement refroidi. Cet accident grave n’a eu lieu que deux fois dans le monde : Tchernobyl (Ukraine) en 1986 et Fukushima (Japon) en 2011. Lors d’un accident, les personnes les plus exposées à la radioactivité sont les ouvriers travaillant dans la centrale et le personnel d’intervention. La population peut également être exposée aux particules radioactives dont la dispersion dépend largement de la direction du vent et de la pluviométrie. | Deux types d’exposition | Il existe deux types d’exposition à la radioactivité : l’irradiation et la contamination. L’irradiation désigne l’exposition du corps aux rayonnements émis par une source radioactive extérieure. Ils provoquent des effets différents sur l’organisme (brûlures, cataracte, etc.) en fonction de leur type (alpha, bêta, gamma, X) et de la dose reçue. Une feuille de papier est suffisante pour arrêter les rayonnements alpha, mais il faut environ un mètre de béton ou de plomb pour arrêter les gamma. La contamination survient quant à elle quand les radionucléides (particules radioactives) entrent en contact direct avec le corps. En France, l’exposition moyenne à la radioactivité est de 4,5 millisieverts (Sv) par personne et par an, dont deux tiers sont dus à la radioactivité naturelle (radon, rayons cosmiques, etc.) et un tiers aux diagnostics médicaux (radiothérapie, scanners). À partir d’une exposition de 10 mSv, une mise à l’abri des populations est préconisée. | Se protéger | Pour limiter son exposition en cas d’accident nucléaire, il est nécessaire de s’enfermer dans un bâtiment en dur (plus hermétique qu’un préfabriqué ou un bâtiment en bois). La prise de comprimés d’iode permet de minimiser le risque de cancer de la thyroïde, principal effet sanitaire démontré associé à l’accident de Tchernobyl, rapporte une note d’information de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, un établissement public à caractère industriel et commercial. La thyroïde est une glande qui sécrète des hormones permettant de réguler de nombreuses fonctions (croissance, développement du système nerveux, etc.) et qui assimile l’iode présent naturellement dans les aliments ou dans l’air. En cas d’absorption d’iode radioactif (comme l’iode 131), la prise de comprimés d’iode stable (non radioactif) permet de saturer la thyroïde, de telle sorte qu’elle n’ait plus de place pour stocker l’iode radioactif. Ces comprimés ne protègent que contre l’iode radioactif et pas contre les autres éléments radioactifs.
Il existe en France un plan national de réponse à un accident nucléaire ou radiologique majeur. Suivant le degré de contamination de la zone, les plans d’action prévoient d’évacuer temporairement ou définitivement la population. À titre d’exemple, l’accident de Tchernobyl a nécessité l’évacuation définitive d’une zone de 30 km autour de la centrale. Selon le niveau de radioactivité mesuré dans l’environnement, des interdictions peuvent être prononcées sur la consommation de produits agricoles ou d’eau radioactifs. Pour pallier le manque de nourriture, il est possible d’accepter la mise sur le marché de produits plus radioactifs que ce qui est habituellement autorisé. Une distribution de comprimés d’iode stable est prévue, particulièrement utile pour les enfants et les femmes enceintes qui sont plus vulnérables, sur décision du préfet qui décide également à quel moment cette prise doit intervenir. |
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