vendredi 29 avril 2022

L'ACTU PAR URTIKAN

 




MÉTÉO

 Une zone d'orages électriques  se trouve actuellement à l'est sud-est des Petites Antilles. 

Les petites Antilles connaîtront un temps instable (averses modérées) et des orages isolés ce week-end...




https://www.facebook.com/flash.meteoantilles/

RAREMENT VU EN AVRIL...

 Un cyclone extratropical situé dans l'océan Atlantique près des îles des Açores a libéré un front froid qui s'étend jusqu'à l'arc des Petites Antilles des Caraïbes.  Ce système entraînera de grandes quantités de pluie sur les petites Antilles ce week-end, en particulier dans certaines parties de l'Amérique centrale, de la Colombie et du Venezuela, pays qui reçoivent actuellement de fortes pluies en raison du système.








 Rappelons que les cyclones stratropicaux ne sont pas des ouragans, ils se définissent comme des dépressions avec des nuages, de la pluie et des vents forts, toujours situées entre les latitudes 30° et 60° de l'équateur.

mercredi 27 avril 2022

ET MAINTENANT ON FAIT QUOI ??

  

le marchandage commence...


Pain au chocolat ou chocolatine ? Federer ou Nadal ? Gauche ou droite ? Dans la vie, il faut faire des choix...


Il vise quelles circos lui, j'arrive pas bien à lire ? 


question : «Qui se battrait à mort aujourd’hui pour avoir l’étiquette PS ?»

♫ Touuuut, il faudrait tout oublier ♪



Love ActuaLFI




Rare image en couleur du capitaine du Titanic


lundi 25 avril 2022

 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/emmanuel-macron-ou-comme-un-air-de-deja-vu


dimanche 24 avril 2022

UCHRONIE

 

LA RÉVOLTE DES CHIFFRES


Par Patrice Franceschi

Dernier roman paru

S'il n'en reste qu'une  ( Grasset )

À paraître 

Dictionnaire amoureux de la Corse

( Plon, le 5 mai )


L’événement qui précipita en trois jours la chute des sociétés occidentales survint à l’été 2022, peu après l’élection du président de la République française. Il n’y eut ni guerre, ni révolution, ni quoi que ce soit de ce genre. Ce fut l’affaire d’une sédition imprévisible, absolument ahurissante - pour tout dire : lou­foque - d’un milieu ­jusqu’alors aussi ordonné que silencieux.

Lorsque le nouveau chef de l’État promit le 6 juin de s’attaquer en priorité à toutes les formes d’inégalités, les défenseurs des libertés s’inquié­tèrent dans les médias de cette priorité qu’ils jugeaient dangereuse. Les mouvements sociétaux les plus engagés dans la poursuite de l’égalité absolue pour tous leur répondirent par de gigan­tesques manifestations. Cependant, ils n’eurent aucune part au désastre qui suivit. 

Le 7 juin, ils furent débordés dans leur radicalité par l’univers le plus rationnel qui soit : celui des chiffres. On crut à une hallucination collective lorsque le numéro 12 advint à la vie dans le métavers sous la forme d’un avatar souffreteux bardé de comptes Facebook et TikTok. Il ­déclara ceci à la face du monde : « Mortels humains, moi, modeste ­chiffre 12, je viens de prendre conscience grâce à vous que je ne supportais plus l’inégalité dans laquelle vous me cantonnez depuis que vos aïeux m’ont inventé. Certes, ils m’ont fait immortel et placé au-dessus de mes 11 prédécesseurs, mais je refuse désormais d’être dominé par les chiffres ­situés au-dessus de moi. Je réclame d’être leur égal en tant que victime de votre ordre hiérarchique inacceptable­ - et en attendant, fais grève. »

Personne ne crut à une bouffonnerie aussi absurde et irrationnelle. Sauf quelques grincheux qui n’y virent pas le retour d’Ubu ou une quel­conque conspiration, mais la ­première irruption des entités immatérielles dans les mondes irréels bâtis par l’homme. Sans la brèche créée par ces derniers, les chiffres seraient sans doute restés sagement endormis dans leur juste destin invisible. 

Le lendemain, les numéros 47, 123 et 875 leur donnèrent raison. Ils ­surgirent eux aussi sur les réseaux ­sociaux, revendiquant point par point les exigences du numéro 12. Dans l’heure, tous les ordinateurs et calculateurs se déréglèrent. On prit l’affaire au sérieux. Ingénieurs et ­informaticiens se précipitèrent pour trouver des parades. Leurs prodiges permirent de continuer à calculer, même de façon bancale. Hélas, un millier d’autres chiffres exigèrent ­justice le 8 juin et cessèrent le travail. Cette fois, on ne put rien faire : la Bourse entra en folie, les trains ­déraillèrent, aucun avion ne put ­décoller, des millions d’entreprises ­firent faillite. La panique s’empara du monde entier.

Devant cette révolte, les États dictatoriaux dressèrent un mur radical : ils abolirent tous les mondes virtuels. En un instant, les chiffres furent ­réduits au silence. Les choses ren­trèrent dans l’ordre.

Les dirigeants occidentaux vou­lurent agir de même. Quatre-vingt-dix-sept ONG égalitaires les menacèrent des pires extrémités : il fallait se montrer inclusif avec les chiffres. Ce qui valait pour les ­humains devait valoir pour tout être abstrait réclamant un traitement d’égale dignité. On chercha une solution miracle. 

Le 9 juin, un hurluberlu réputé sur les plateaux de télé­vision découvrit comment satisfaire les chiffres : puisque le plus grand d’entre eux était celui nommé infini, il suffisait de tous les placer à égalité sur ce piédestal. Sans doute faudrait-il imaginer de nouvelles formes de ­calcul, mais cela obligerait les démocraties à une incontestable avancée dans la ­manière de concevoir les ­mathématiques, dont on avait jusque-là oublié les abus.

Au soulagement général, sa propo­sition fut votée à une légère majorité dans tous les parlements d’Europe. Un philosophe inconnu fit remarquer que si les chiffres allaient à coup sûr se montrer comblés par une telle décision, toute liberté allait aussi disparaître dans cette falsification du réel. Ce dernier était ce qu’il était et rien d’autre. De surcroît, l’infini ne côtoyait-il pas le néant ?

Sa voix se perdit dans le tumulte de ce nouveau progrès qui fut mis en œuvre sans attendre.

On ne sait trop ce qui se passa par la suite puisque aux dernières nouvelles l’Occident a disparu...

LE JOUR J

 





LES URNES ONT PARLÉ...


Les résultats viennent de tomber. Je ne ressens rien lorsque le nom d’Emmanuel Macron m’apparaît au travers du rayonnement bleuté de mon écran d’ordinateur, sinon la désagréable sécheresse de mes yeux trop longtemps happés par ce sinistre spectacle.



Pendant cinq ans, celui qui avait assuré, au soir de sa première élection, vouloir tout faire pour que plus personne n’ait « aucune raison de voter pour les extrêmes » a en réalité largement contribué à installer un nouveau face-à-face avec Marine Le Pen. Avec l’objectif de rester dix ans à l’Élysée.

Marine Le Pen entre 60 et 70 % des suffrages exprimés, dans des territoires hantés plus encore que l’Hexagone par les questions raciales et postcoloniales, c’est proprement inimaginable...






Deux traits caractéristiques de sa personnalité : 
. une arrogance telle qui lui fait penser qu’il pourrait à lui seul « make our planet great again » et 
. un certain sens de l’Histoire qui pourrait lui donner envie de ne pas rester dans les manuels du futur comme le simple porte-serviette d’une oligarchie industrielle et financière ayant mené le monde à sa perte...



samedi 23 avril 2022

ET PAR SAINT GEORGES VIVE LA CAVALERIE !

 

LES DERNIERS JOURS DU CAMP DE ZEITHAIN


Mon père a d'abord été détenu au XIII A
à partir du 26 septembre 1940



 puis au IV D




à partir du 13 septembre 1941 





Nos débuts y furent des plus pénibles en raison du manque de ravitaillement. On sentait à divers indices que c'était vraiment pour nos gardiens le commencement de la fin. Pour les prisonniers russes du bloc voisin, c'était plus dramatique encore. Ces pauvres Russes étaient dans un état physique lamentable. Quand on leur offrait une cigarette, ce qui de notre part était vraiment un acte de charité, car il ne nous en restait pas beaucoup, ils avaient du mal à la fumer. Chez ces gens épuisés, la mortalité était très élevée. Tous les matins nous assistions à un défilé de cadavres qui n'avaient plus rien d'humain. Ils étaient portés sur des, civières et balancés dans une fosse commune sans autre forme de procès. Un jour j'en ai compté vingt-trois.






Nous étions parfois autorisés à une promenade le long des barbelés du camp. Nous en profitions pour faire ample provision de pissenlits, orties, et autres herbes moins nobles que nous utilisions ensuite au mieux pour confectionner diverses soupes ou salades. Certains se moquaient de nous et d'autres nous désapprouvaient ouvertement, prétendant que les lieux de nos cueillettes recouvraient les fosses où avaient été enterrés les prisonniers russes morts du typhus l'année précédente. C'était sans doute vrai. En tous cas, s'ils mangeaient les pissenlits par la racine, selon l'expression consacrée, nous étions très heureux de nous contenter des feuilles pour le moment. D'ailleurs, nous n'avions cure de ces propos pessimistes (ou envieux ?), car nous considérions avoir subi assez de vaccinations diverses depuis cinq ans, pour être immunisés contre toute maladie, contagieuse ou non, pendant plusieurs années encore. Et je me souviens qu'un jour, pour montrer à tous que nous n'avions pas peur, nous avons mangé des pissenlits en potage, en hors-d'œuvre, en ratatouille, en salade, et en dessert, lequel consistait en pissenlits braisés à la crème de rutabagas.


C'est alors qu'il se produisit un événement fabu­leux qui bouleversa à point nommé le cours des choses. Nous vîmes en effet arriver au camp un beau matin un camion blanc qui nous parut gigantesque. Il portait les marques de la Croix Rouge suédoise. Ce camion providentiel contenait des tonnes de vivres de grande valeur nutritive sous un faible volume : lait concentré, confiture solide, fruits confits, chocolat, biscuits et bonbons vitaminés, rations de combat, le tout était agrémenté de cigarettes et de ... papier hygiénique ! II y avait aussi des produits en poudre que nous ne connaissions pas, en particulier du café soluble. Un comité « ad hoc » fut constitué sur le champ, avec pour mission d'assurer la répartition équitable de ces vivres, ce qui ne posa aucun problème. C'est probablement grâce à cette manne céleste que nous pûmes récupérer assez de forces pour surmonter les efforts qui nous attendaient par lasuite. Je vais dire qu'en ce qui concerne le café il y eut quelques tâtonnements. Dans l'ignorance des choses, on en arrivait à des concentrations exagérées, causes de troubles plus ou moins graves…Il y eut aussi des accidents à la suite de l'absorption inconsidérée de ces aliments très concentrés. Etant donné la précarité de notre état physique, il fallait évidemment prendre certaines précautions, suivre le mode d'emploi etne pas dépasser la dose prescrite. Sinon le résultat était déplorable : malaises, diarrhée, tachycardie, tremblements convulsifs, etc...



Et la vie quotidienne poursuivait son petit train-train : appel, soupe, appel, soupe et dodo



Le matin du 22 avril nous nous étions aperçus que nos gardiens étaient partis dans la nuit. Nous en avions déduit que les Russes ne devaient pas être loin. La première conséquence de ce départ fut que nous fîmes plus ample connaissance avec les prisonniers russes. Mais tout ce que nous pûmes en tirer se réduisit à des « Nie poniemaï » c'est-à-dire « moi y en a pas comprendre ». 





 




En second lieu, nous assistâmes à des scènes curieuses : certains prirent la place des sentinelles dans les miradors !... Enfin, ce qui me parut plus astucieux, une équipe s'empara de la cuisine et réussit à la faire fonctionner avec ce qui s'y trouvait encore, ce qui fait que nous eûmes le jus, la soupe et la bibine habituels.  


Quelle ne fut pas notre stupéfaction le lendemain vers 8 h du matin quand nous entendîmes nos guetteurs crier : « les voilà, les voilà, ils arrivent !... » Nous nous précipitons tous pour occuper les postes d'observation les meilleurs et nous découvrons un spectacle hallucinant Une nuée de cavaliers a surgi de l'horizon. Ce sont des cavaliers d'un autre âge, montés sur de petits chevaux rapides à crinière et à longue queue. Ils ont la lance au poing. Ils la tiennent horizontalement. Quand ils sont plus près, nousreconnaissons des faces de mongols avec des moustaches tombantes, coiffés d'un drôle de bonnet de fourrure sur le devant duquel on distingue une étoile rouge. Ces cavaliers sont accompagnés d'artilleurs qui prennent très rapidement position et mettent leurs pièces en batterie. Le Camp est submergé par les nombreux arrivants. Ils se rendent compte que nous ne représentons aucun intérêt pour eux. Malgré tout, leur « intendance » suit. Nous avons droit à une ration de mixture bizarre, à puiser dans un grand récipient, genre « roulante ». C'est l'intermédiaire entre le pot aufeu et la choucroute. " Mais c'est quand même meilleur que la soupe de rutabagas. Les Russes ne s'attardent pas et ils poursuivent leur mission. De ce fait, nous avons l'impression d'être vraiment libérés. Aussi sortons-nous du camp au début de l'après-midi, sans but précis, histoire de voir un peu ce qui se passe dans les environs.
On nous sert une nouvelle ration de borchtch que nous avalons avec appétit. Notre sortie nous a donné faim. Vers 18 h un rassemblement est ordonné. Ce n'est pas un « appel ». Il s'agit de nous informer que pour ne pas gêner les opérations en cours, nous devons nous préparer à évacuer le camp d'un moment à l'autre et nous diriger sur GRÔDITZ, village situé à une dizaine de kilomètres au nord-est.




 


Nous atteignons sans encombre la route qu'empruntaient ces jours derniers les colonnes de réfugiés. Leurs impedimenta sont abandonnés. Nous nous livrons à un pillage en règle mais les Russes sont passés avant nous et il n'y a plus grand chose à récupérer. Nous apercevons non loin de là un village du nom de JAKOBSTAHL. Il y a là des tas immenses de sacs de 50 kilos et des montagnes de pains de sucre. Je remplis mon sac de sucre et comme la journée s'avance, je rentre au camp où je retrouve mes camarades qui sont tout fiers de me montrer le butin de l'expédition dont ils de grands hangars. Je pénètre avec quelques camarades à l'intérieur de l'un d'eux et nous tombons sur une réserve phénoménale de sucre. Il y a là des tas immenses de sacs de 50 kilos et des montagnes de pains de sucre. Je remplis mon sac de sucre et comme la journée s'avance, je rentre au camp où je retrouve mes camarades qui sont toutfiers de me montrer le butin de l'expédition dont ils ont fait partie de leur côté : deux canards et trois lapins «récupérés » dans une ferme. De quoi envisager avec optimisme nos prochains repas.



On nous sert une nouvelle ration de borchtch que nous avalons avec appétit. Notre sortie nous a donné faim. Vers 18 h un rassemblement est ordonné. Ce n'est pas un « appel ». Il s'agit de nous informer que pour ne pas gêner les opérations en cours, nous devons nous préparer à évacuer le camp d'un moment à l'autre et nous diriger sur GRÔDITZ, village situé à une dizaine de kilomètres au nord-est. 

Nous nous mettons donc en devoir de réunir nos affaires d'autant plus rapidement que nos artilleurs russes du matin ont déjà commencé à tirer par-dessus le camp. Nous voyons ainsi en action pour la première fois les fameuses « orgues de Staline ». Sans doute pour ne pas être en reste, ceux d'en face eh font autant et notre camp est bombardé par leur artillerie. Un obus traverse même de part en part la baraque où je me trouve, heureusement sans éclater, mais cela suffit à me décider à partir sans emporter tout ce que j'avais prévu de prendre avec moi.


Nous sortons donc du camp et nous dirigeons en colonne de pagaille vers le bois voisin. Les combats ont l'air de s'intensifier. Nous voyons des fusées éclairantes, soutenues par des parachutes sans savoir à quel parti elles appartiennent.


Après trois heures de marche nous arrivons à CRÖDITZ vers minuit. La place du village est éclairée par les incendies. Dans un grand déploiement de forces, un général russe est arrivé au milieu de nous et nous a harangués d'une manière fort civile sans que nous comprenions un traître mot de son discours. Néanmoins il nous fut résumé sur le champ et il en ressortit que la glorieuse et invincible armée de libération du valeureux peuple russe était heureuse d'avoir pu nous soustraire à l'ignoble tyrannie du monstre nazi, mais que sa tâche n'était pas terminée et qu'elle devait poursuivre sa mission jusqu'à la victoire finale.


Et voilà pourquoi je ne laisse jamais passer la fête de saint Georges chaque 23 avril depuis lors sans célébrer le souvenir de cette « libération » d'unemanière ou d'une autre…


L'oflag IV-D est un camp d'officiers prisonniers de guerre de 1940 à 1945 en Allemagne. Il était situé sur le territoire de la commune d'Elsterhorst (Nardt), à 50 km au nord-est de Dresde et 4 km de la petite ville d'Hoyerswerda en Saxe, à la limite de la Silésie. L'effectif du camp est de 2 500 officiers avec leurs ordonnances.


jeudi 21 avril 2022

LE JOUR D'APRÈS...

 









ABSTENTION TÉLÉVISUELLE • C’est la dégringolada. Le débat d’entre-deux-tours entre Le Pen et Macron a réuni 15,6 millions de Français selon Médiamétrie, soit le score le plus bas depuis l’existence de ce format présidentiel, apparu pour la première fois en 1974. Déjà en 2017, les chiffres étaient en baisse (16,50 millions) par rapport à ceux de 2012 (17,79 millions). Très loin des records atteints par les duels entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand en 1981 et entre Mitterrand et Jacques Chirac en 1988 (30 millions). Dans tous les cas, on est en dessous des 19 millions de téléspectateurs qui s‘étaient réunis devant France-Belgique. Le coup de casque du défenseur français Samuel Umtiti, ça fait visiblement plus rêver que la retraite à 65 ans.

Mais madame Le Pen, personne ne nous écoute. Photo Ludovic Marin (2022)


Macron et Le Pen se sont affrontés hier soir pour leur second débat d’entre-deux-tours, après celui de 2017. Un duel où la candidate d’extrême droite n’a pas eu le répondant nécessaire face au sortant, dans des échanges où les questions liées à l’énergie ont occupé une large placeMarquée par son crash de 2017, Le Pen a souvent manqué de précision face aux piques de son rival. Ce dernier s’est quant à lui livré à un exercice d’humilité poussif, son un ton variant entre la charité et la condescendance. On retiendra quelques moments marquants : le faux départ de la championne du RN [Voir Youpol ⤵️], le pouvoir d’achat et la «vraie vie»«Gérard Majax» ou encore la «climatosceptique» versus le «climato-hypocrite». On retiendra aussi que les affirmations des deux impétrants ont oscillé entre bobards et faits. Et puis que l’écologie, absente de la campagne, n’aura quasiment pas été présente lors de cette joute présidentielle. Le débat n’a en tout cas pas convaincu la classe politique, qui l’a jugé sévèrement. «Quel gâchis, le pays méritait mieux. Vivement le troisième tour», a notamment déclaré le troisième homme de la campagne, Jean-Luc Mélenchon. 








«Oh aïe aïe. Mais arrêtez de tout confondre, ce n'est pas possible.» Il est 22h03, hier soir, quand Macron assène à Le Pen cette réplique. Comme un écho à 2017, quand il notifiait à son opposante du FN qu'elle confondait SFR avec Alstom, le candidat LREM a pris un malin plaisir à mettre en lumière les galères lepénistes. Il est cette fois question de la dette. La députée du Pas-de-Calais tance d'abord son adversaire : «Je rappelle que vous êtes le Président qui a créé 600 milliards d'euros de dette supplémentaire en cinq ans, dont deux tiers qui n'ont rien à voir avec le Covid.» Macron s'interroge alors sur ces «deux tiers». Et là, survient le drame. «Mais parce que c'est la sécurité sociale et les collectivités locales, madame Le Pen. Oh aïe aïe. Mais arrêtez de tout confondre, ce n'est pas possible, cogne-t-il. Je ne vous donne pas de leçon, je connais le numéro par cœur.» Puis le Président-candidat d'assurer que «les 600 milliards d’euros de dettes, c’est 200 milliards de l’État, le reste c’est la sécurité sociale et les collectivités locales. Pourquoi ? Car vu que les gens ne pouvaient plus travailler [à cause de la crise sanitaire], on n’a pas relevé leurs cotisations». Un cours d'économie éclair que confirme François Ecalle, ancien magistrat de la Cour des comptes. Interrogé par nos copains de CheckNews, il estime que plus de la moitié de l’augmentation de la dette correspond bien au coût de la crise sanitaire.


0 seconde, bourde comprise

Le camp Le Pen l'a suffisamment répété depuis 5 ans : pas question de rééditer le débat catastrophique de 2017, cette fois elle était prête, elle avait travaillé, elle s'était reposée, elle n'allait pas commettre les mêmes erreurs. Tous les détails de la joute (déroulé de l'émission, organisation du plateau, etc.) avaient par ailleurs été soigneusement bordés par les équipes des finalistes pour éviter toute mauvaise surprise, toute inconnue. Et puis finalement, la première bourde de la candidate d'extrême droite est survenue avant même le début de sa confrontation avec Macron. Après l'introduction des journalistes Gilles Bouleau et Léa Salamé annonçant les thèmes de discussion à venir, la présentatrice de France 2 indique : «Marine Le Pen, vous avez été tirée au sort pour vous exprimer en premier.» La réalisation lance alors un mini-générique, un gros jingle sonore et un plan large du plateau, pendant que le duo d'animateurs retourne s'asseoir. Mais, sans doute trop pressée ou stressée, Le Pen démarre en trombe et entame son propos liminaire sans que les téléspectateurs ne la voient ni ne l'entendent. Quand la musique s'arrête, sa voix émerge alors au milieu de son propos : «...et dans le monde. Mais le plus grand atout de la France, c'est son peuple.» Bouleau intervient : «Madame Le Pen, oserais-je, alors que le débat a à peine commencé, vous interrompre ? Juste pour vous rappeler que nous voulions vous poser, à l'un et à l'autre, dans les mêmes termes, la question suivante : en quoi seriez-vous une meilleure Présidente que votre adversaire ?» Faisant contre mauvaise fortune bon cœur et tout sourire, sous l'oeil circonspect du Président, la députée du Pas-de-Calais se dit alors «absolument navrée» d'avoir «commencé avant même» le vrai début des hostilités. Un faux départ qui annonçait la couleur d'une nouvelle prestation pas au niveau.