Le ministre de la justice relaxé par un tribunal d’exception composé majoritairement de politiques ; le ministre du travail en procès tout en restant en fonctions ; l’ex-ministre du budget fraudeur fiscal qui veut revenir en politique : le mouvement de délitement du rapport que la démocratie française entretient avec l’éthique publique s’accélère. |
17:45 "C dans l'air"
Caroline Roux décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Le thème de l'émission :
Le verdict était très attendu. Eric Dupond-Moretti a été relaxé ce mercredi après-midi par la Cour de justice de la République, seule juridiction compétente pour juger des délits et crimes des membres du gouvernement dans l’exercice de leur fonction. Après deux semaines de suspens, la juridiction composée à majorité d’élus politiques de tous horizons a rendu sa décision, à laquelle le garde des Sceaux – qui a toujours contesté les faits reprochés – savait son avenir politique suspendu.
Un an de prison avec sursis avait été requis par le ministère public. Il lui était reproché, dans deux affaires distinctes, d'avoir usé de sa fonction de ministre pour régler ses comptes avec quatre magistrats, un ex-juge d’instruction à Monaco et trois membres du Parquet national financier (PNF), avec lesquels il avait eu un contentieux du temps où il portait la robe. "Aucun élément ne permet de dire qu’il est passé outre à la situation de conflit d’intérêt qui n’avait pas été portée à sa connaissance", a expliqué le président de la CJR. "C'est ce que l'on espérait, c'est ce que le droit dictait", a réagi Jacqueline Laffont, l'une des avocates d'Eric Dupond-Moretti.
C’était la première fois qu’un ministre de la Justice en exercice était jugé et depuis quinze jours, les pronostics sur le sort du garde des Sceaux allaient bon train.Compte tenu de cette relaxe, l’ancien ténor des assises, chouchou d’Emmanuel Macron, devenu pilier du gouvernement, devrait donc poursuivre son mandat place Vendôme.
Mais quelle trace ce procès du garde des Sceaux laissera-t-il ?
Qu'est-ce que la Cour de justice de la République (CJR) ?
Comment un ministre est-il jugé ?
Enfin une personnalité éclaboussée par un scandale peut-elle revenir en politique ?
L'ex-ministre Jérôme Cahuzac, condamné en 2018 pour fraude fiscale, a déclaré ce lundi sur France Inter ne "rien s'interdire" quant à un éventuel retour en politique, via un mandat d'élu. Mais qu’en pensent les Français ?
Les experts invités :
Christophe Barbier, éditorialiste politique, conseiller de la rédaction de Franc-Tireur.
Mathieu Delahousse, grand reporter à L’Obs.
Audrey Goutard, grand reporter spécialisée dans les faits de société à France Télévisions.
Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut de sondages Ipsos.
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