4 novembre : la direction de course a malheureusement mais sagement décidé de repousser le départ semaine prochaine.
Quand on voit qu’il y a eu plus de 100 nœuds de vent et des creux de douze mètres et plus à la pointe Bretagne… Faire partir les Imoca aurait pu se transformer en carnage ! Même à terre, c’était d’une rare violence. C’était aussi une bonne décision de faire partir les Class40 et Ocean Fifty pour une mini-étape vers Lorient.
En même temps, je comprends que pour les organisateurs, les sponsors, les marins… c’est compliqué quand tu laisses une classe à quai.Voiles et Voiliers : Tu as trouvé qu’il y avait du progrès dans la réalisation ?
Loïck Peyron : Tu sais quoi, le progrès, c’est qu’il n’y avait aucun bateau suiveur (les organisateurs avaient interdit toutes sorties compte tenu de la météo !) La mer était dégagée. Elle n’appartenait qu’aux coureurs. Tu ne voyais que la forme des vagues et les bateaux. Je pense qu’il faut désormais interdire les bateaux suiveurs, et ne laisser que les semi-rigides pour récupérer les équipiers. En outre, ça devient franchement dangereux, car les bateaux vont de plus en plus vite. N’oublions pas qu’il y a eu des drames lors de départs et d’arrivées (à Lorient il y a quelques années, et notamment deux morts lors de l’arrivée de la dernière Route du Rhum ; N.D.L.R.). Pour moi, c’est interdiction absolue ! Point barre. On peut trouver des alternatives pour ce qui est de la communication. Il y a tellement de bonnes opportunités sur le village qu’il faut laisser les marins pouvoir partir sans être perturbés.
Là il manque un truc. Tu as quand même 90 bateaux sur 95 immobilisés. Cela a dû être compliqué pour notre ami Le Goff (directeur de course : ndlr). Il y a tellement de bateaux maintenant, que tu as un vrai problème de places de port pour t’arrêter. Et les Imoca ne sont pas des engins faciles à garer au parking ! Ce ne doit pas être facile pour eux d’attendre que la météo se calme, sans savoir exactement quand ils vont prendre le départ…
Dans ces conditions tu reportes. Point.
Voiles et Voiliers : Et ça ne va pas partir dimanche à cause de la nouvelle tempête baptisée Domingos ?
Loïck Peyron : Malheureusement non, mais il n’y a même pas de questions à se poser. Dans ces conditions tu reportes. Point.
Voile et Voiliers : En 2002 lors de la Route du Rhum, c’était pourtant parti, et ça avait été un « massacre » dans le golfe de Gascogne ?
Loïck Peyron : Je confirme (son trimaran s’était disloqué et 3 multicoques sur 18 seulement avaient rejoint Pointe à Pitre ; ndlr). C’est de la responsabilité de l’organisateur d’ouvrir une ligne de départ, et ensuite ce sont aux marins de décider de prendre le départ puis de s’abriter, à condition de pouvoir le faire…
Transat Jacques Vabre. Pas de départ dimanche pour les IMOCA
Après une nuit de tempête les 90 bateaux à quai au Havre et à Lorient sont bien restés à l’abri. Ils devraient l’être encore dimanche puisqu’aucun départ ne sera donné. Un départ mardi est à l’étude.
Toute la matinée, le vent a molli dans le Morbihan, après les rafales à 80 noeuds enregistrées par Météo France cette nuit. L’arrivée de la marée basse va contribuer à assagir la mer dans le port de Lorient La Base ce qui va permettre aux skippers et préparateurs de vérifier l’amarrage de leurs bateaux en prévision d’un nouveau passage de front samedi sur la Bretagne. Au Havre, le spectacle irréel des 80 cm de clapot dans les bassins fermés n’a heureusement eu aucun impact sur les IMOCA qui avaient bien anticipé l’arrivée du mauvais temps, dont le pic avait lieu en fin de matinée.
« Nous sommes restés très vigilants à l’ouverture des portes des bassins entre midi et 13h10, avec un mètre de surcote, ce qui a fait monter d’autant les pontons. Heureusement, le vent a baissé en parallèle et aucun dégât n’a eu lieu » précisait Francis Le Goff. Toute la journée, la Direction de course a continué à travailler au scénario d’un nouveau départ, en collaboration avec Christian Dumard, météorologue de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.
Pour Francis Le Goff, « la possibilité évoquée hier de voir s’élancer les IMOCA dimanche est désormais exclue, notamment à cause du renforcement du vent de secteur ouest, très impactant au large du Havre » Les cartes de vagues des différents modèles montrent également une dégradation de l’état de la mer dimanche, ce qui compliquerait nettement les modalités techniques d’organisation d’un départ en baie de Seine, « avec probablement un mètre de vagues de plus que dimanche dernier », toujours selon Francis Le Goff. A cela, s’ajoute une contrainte horaire avec la fermeture des portes des bassins du Havre à 15h30 pour un coucher du soleil à 17h30 ce jour-là.
Pas de départ donc dimanche, c’est une décision partagée par la commission sportive de la classe IMOCA qui représente les 40 tandems engagés dans cette classe. L’équipe Direction de Course travaille sur un scenario de départ dont une première option serait le mardi 7 novembre en tout début de matinée, avec une sortie des IMOCA sur la porte ouverte du matin (de 5h00 à 6h15). D’autres scenarii postérieurs à cette date sont également étudiés. L’option privilégiée pour le parcours est une route directe vers la Martinique.
« Pour les Class40 et Ocean Fifty pour lesquels rien n’était possible avant lundi, il n’y a pas de changement à jour. Le but est toujours de saisir la première opportunité, en collaboration avec les classes, pour la semaine prochaine » concluait Francis Le Goff.
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