Le 28 décembre 1937, la dernière note de Maurice Ravel
Le grand compositeur français s’éteint à Paris, à l’âge de 62 ans. Il laisse derrière lui une œuvre foisonnante et un « hit » connu de tous : le célèbre Boléro.
Le 29 décembre 1937, L’Ouest-Eclair (ancêtre d’Ouest-France) annonce la mort de Maurice Ravel, l’un des plus grands musiciens des temps présents
, survenue la veille, à Paris.
Les premières notes, cliniques, de l’hommage se bornent à résumer le curriculum vitæ de l’artiste né à Ciboure dans les Basses Pyrénées (1) en 1875 », « admis au Conservatoire de Paris » où il «
suivit, à partir de 1897, l’enseignement de Gabriel Fauré »…
Mais, une fois ce cadre posé, le rédacteur laisse parler son cœur.
Une manifestation du génie français
L’apparition successive de chacun de ses ouvrages, dont plusieurs marquent une date dans l’histoire de la musique contemporaine suscita une vive curiosité et bientôt une admiration d’une qualité rare.
Impossible évidemment de citer tous les chefs-d’œuvre du maître en une simple chronique de quotidien. Pour illustrer son compliment, L’Ouest-Eclair doit donc s’en tenir à une sélection d’incontournables comme Pavane pour une Infante défunte
Un flash pour la danse : “Maurice Béjart et l’Opéra national de Paris”
Sa chorégraphie sur le Boléro de Ravel fut si populaire que Claude Lelouch l’avait choisie pour le finale des Uns et les autres, en 1980. Cette soirée d’hommage au flamboyant Maurice Béjart (1927-2007) fait renaître deux autres de ses créations des années 1960 et 1970. Un flash-back fascinant.
Découvrir la note et la critique
Rapsodie espagnole
la Sonate pour violon et violoncelle
d’une grâce inventive et attendrissante
, et, bien sûr, le célébrissime Boléro
, composé en 1928. Par son ordonnance intellectuelle et sa clarté d’écriture, par la délicatesse recherchée et neuve de ses harmonies, la musique de Maurice Ravel peut être considérée comme une des plus authentiques manifestations du génie français
, conclut l’article.
Ce n’est pas tout. Quelques jours plus tard, le 7 janvier 1938, le journal rend un nouvel hommage à Maurice Ravel, par la plume du poète Géo-Charles. Ce compositeur de génie prêta toujours peu d’attention aux honneurs, écrit-il. Il n’était pas décoré et n’appartenait point à l’institut. Par ailleurs, les juges officiels ne l’avaient pas jugé digne – au début de sa carrière – du Grand Prix de Rome de musique. Il n’avait obtenu en 1901 qu’un second prix et, deux ans plus tard, n’avait pas été admis à l’épreuve définitive. Décisions qui eussent ridiculisé leurs auteurs par la suite si leurs noms mêmes ne fussent depuis longtemps tombés dans l’oubli alors que celui de Ravel ne faisait que grandir.
(1) Aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire