“Qu’est-ce qui différencie les individus avec un Covid long de ceux qui ont été infectés et se rétablissent ?” s’interroge MIT Technology Review. Certaines protéines du sang, répondent des chercheurs de l’université de Zurich, en Suisse, qui ont analysé plus de 6 500 protéines du sang de 39 personnes qui n’avaient jamais été infectées par le virus SARS-CoV-2 et de 113 personnes ayant présenté un Covid-19, parmi lesquelles 40 avaient développé un Covid long.

Publiés dans la revue Science, leurs résultats font état, chez ces dernières, de l’élévation de la quantité de protéines bien particulières et assez méconnues des non-immunologistes, qui sont des alliées essentielles pour aider le système immunitaire à détruire les microbes et se débarrasser des cellules endommagées. L’ensemble de ces protéines s’appelle le “complément”, et il serait, chez les personnes présentant un Covid long, anormalement actif.

“Nous nous sommes dit : ‘Ça tombe sous le sens’”, se souvient Onur Boyman, coauteur de l’étude. Cité par le magazine américain, il explique : “Le complément est tellement central ; il ne communique pas seulement avec le système immunitaire, mais aussi avec le système de coagulation – les cellules des parois des vaisseaux, les plaquettes, les globules rouges –, et il va dans tous les organes.”

Si le complément reste activé après la phase aiguë de l’infection, il finit par se retourner contre les cellules saines de l’organisme, ce qui expliquerait la variété des symptômes décrits dans le Covid long, parmi lesquels l’inflammation chronique, les thromboses et les atteintes de divers organes.

Ces travaux pourraient ouvrir la voie à un traitement ciblant le complément pour les personnes atteintes de Covid long, qui seraient aujourd’hui 65 millions dans le monde, d’après un article grand public de Nature.

Quant à savoir pourquoi certaines personnes développent un Covid long et d’autres pas, cela reste un mystère.