Lundi, c'est le 1er avril : mais d'où vient le poisson d'avril ?

    Le 1ᵉʳ avril, petits et grands s'amusent à faire des plaisanteries et à accrocher des poissons dans le dos de leurs proches. Mais d'où vient cette tradition du poisson ?

    Le poisson trouverait son origine dans la période du Carême.
    Le poisson trouverait son origine dans la période du Carême. (©Adobe Stock)

    Interdiction de vendre du beurre doux à Guérande, Quentin Tarantino en tournage à Rennes ou encore les sirènes d’alerte remplacées par la Marseillaise. L’année dernière, les rédactions locales d’actu.fr avaient eu de l’imagination pour vous faire rire le 1ᵉʳ avr

    Car c’est la tradition, le poisson d’avril. Il s’agit de se faire des blagues, ou encore de coller des poissons en papier ou en carton dans le dos de nos proches. Mais d’où vient-elle, cette tradition ?

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    Une fête aux origines incertaines

    Finalement, c’est une fête assez énigmatique, on ne sait pas vraiment de quand elle date.

    En France, ce jour de fête remonterait à l’Édit de Roussillon, en 1564, qui imposa un changement de calendrier : le 1ᵉʳ janvier fut déclaré premier jour de l’année.

    Pendant longtemps, ce dernier était célébré le 25 mars, jour de l’Annonciation (l’annonce faite par l’ange Gabriel à Marie de sa maternité prochaine), ou à Pâques. Cette période printanière devint alors l’occasion de s’offrir de fausses étrennes. Des plaisanteries, donc.

    Une tradition à travers le monde

    Le 1ᵉʳ avril est célébré avec des blagues dans de nombreux pays.
    On peut citer notamment le "April Fool's Day" — qu'on peut traduire comme "la fête des fous" — dans les pays anglophones, soit le Royaume-Uni, les États-Unis, et l'Australie.
    On peut citer d'autres pays comme la Belgique, l'Italie ou encore l’Espagne.
    Au Japon aussi on célèbre le 1ᵉʳ avril. Appelé "Bangusetsu", qui signifie "saison des 10 000 absurdités", le 1ᵉʳ avril marque le début du printemps et des danses pour célébrer les cerisiers en fleurs.

    Le poisson, symbole du Carême

    Ceci dit, c’est quoi le rapport avec le poisson ? Selon Nadine Cretin, historienne des fêtes, spécialisée en anthropologie religieuse, précédemment interrogée par actu.fr, il y aurait un rapport avec le Carême, qui démarre 40 jours avant Pâques, au moment de la Chandeleur.

    Le 1ᵉʳ avril tombe souvent pendant le Carême, période durant laquelle le poisson était autrefois un aliment important, un plat maigre autorisé par l'Église, alors que la viande et les rires étaient interdits. Se moquer du poisson, c'était se moquer impunément des autorités religieuses.

    Nadine CretinHistorienne des fêtes, spécialisée en anthropologie religieuse

    Le poisson aurait peut-être un rapport avec l’astrologie, le signe Poisson s’arrêtant le 20 mars. Ou bien, un lien avec la pêche : « Le 1ᵉʳ avril tombe durant la période du frai, pendant laquelle les poissons se reproduisent et la pêche est par conséquent interdite. »

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    Des poissons d’amour

    Toujours en lien avec le poisson, selon le Dictionnaire de Trévoux (1743), « on appelle Poisson d’avril un poisson de figure longue et menue dont on fait une pêche fort abondante en cette saison, qu’on nomme autrement maquereau, et parce qu’on appelle du même nom les entremetteurs des amours illicites, cela est cause qu’on nomme aussi ces gens-là Poissons d’avril ».

    En lien avec cela, à la fin du XIXe siècle, on voit apparaître les cartes du 1ᵉʳ avril. Pierre Bazin, ancien conservateur du Musée de Dieppe, a fait une étude à ce sujet.

    Selon lui, « la farce du 1ᵉʳ avril, plus ou moins méchante, nous apparaît dans la carte postale vers 1900, comme une sorte de « minute de vérité ». On dénonce, sans retenue, tel ou tel travers réel ou supposé du correspondant ; les mauvaises langues, les ivrognes, les coquettes, sont souvent visés. Sympa.

    Mais pour Pierre Ickowicz, actuel conservateur du Musée du Dieppe, ces cartes avaient en fait une signification sentimentale.

    On envoyait un poisson sur le ton de la plaisanterie, pour déclarer son amour à mi-mot. Les cartes représentant des poissons fantasques étaient très imaginatives, parfois décorées de dentelle.

    Pierre IckowiczConservateur du Musée du Dieppe

    Enfin, selon la sensibilité de chacun, c’est un poisson qui peut tomber à l’eau.