samedi 25 mai 2024

CANNES 2024

Cannes 2024 : notre classement des films en compétition, du plus raté à la Palme d’or potentielle

Retrouvez nos déceptions, nos coups de cœur… et les longs métrages qu’on verrait bien recevoir un prix.

Par Le service Cinéma

Publié le 25 mai 2024 à 08h00

Mis à jour le 25 mai 2024 à 10h31


22 – “Megalopolis”, de Francis Ford Coppola

Adam Driver et Nathalie Emmanuel.

Adam Driver et Nathalie Emmanuel. Photo Caesar Film/LLC

À l’annonce de la sélection officielle en avril dernier, nous n’aurions jamais pu imaginer que le grand œuvre tant attendu de Francis Ford Coppola puisse, un mois et demi plus tard, se retrouver bon dernier de notre classement des films en compétition. Et pourtant… Cette fable politique rétrofuturiste ne tient pas debout et se noie dans un mélange prétentieux et abscons. Lire notre critique

21 – “Parthenope”, de Paolo Sorrentino

Gary Oldman.

Gary Oldman. Photo Gianni Fiorito/Pathé/The Apartment/Numero 10/Logical Content Ventures

Beaucoup de prétention et de pompe, aussi, dans cette évocation, à travers plusieurs décennies, du destin d’une femme brillante et fascinante, personnification de Naples, la ville natale du réalisateur. Un film-purge au parfum de mélancolie frelatée et à l’esthétique publicitaire qui multiplie les plans gratuits. Lire notre critique

20 – “La Jeune Femme à l’aiguille”, de Magnus von Horn

Victoria Carmen Sonne.

Victoria Carmen Sonne. Photo Lukasz Bak/Nordisk Film

À Copenhague en 1918, la vie ne fait pas de cadeau à Karoline, jeune ouvrière isolée et bientôt enceinte. Dans un noir et blanc hyper léché, voire chichiteux, le réalisateur lui fait subir épreuve sur épreuve avec un certain sadisme. Et brasse moult thèmes (avortement, sororité, foyer matriarcal…) qui font écho à l’époque contemporaine de manière un peu trop opportuniste. Lire notre critique

19 – “L’Amour ouf”, de Gilles Lellouche

François Civil.

François Civil. Photo Cédric Bertrand/Trésor Films/Chi-Fou-Mi Productions/Shelter Prod/Artémis Productions/France 2 Cinéma

C’est plutôt l’amour patapouf ! Malgré un casting costaud (Adèle Exarchopoulos, François Civil, les révélations Mallory Wanecque et Malik Frikah), ce fourre-tout interminable (2h46…) mélange comédie, drame, polar ultra violent à la Scorsese et même comédie musicale, sans la maîtrise nécessaire pour ne pas finir par s’emmêler les pinceaux. Lire notre critique

18 – “Motel Destino”, de Karim Aïnouz

Nataly Rocha et Iago Xavier.

Nataly Rocha et Iago Xavier. Cinema Inflamvel/Gullane Filmes Production/Maneli Films/Match Factory Productions

Un voyou se planque dans un « love motel » et se lie avec la patronne dans le dos du mari jaloux. Après le biopic en costumes Le Jeu de la reine en 2023, le réalisateur revient en compétition et au Brésil avec une trame de film noir et un érotisme de tous les plans. Sans convaincre tout à fait, malgré un travail intéressant sur les couleurs. Lire notre critique

17 – “Diamant brut”, d’Agathe Riedinger

Malou Khebizi et Idir Azougli.

Malou Khebizi et Idir Azougli. Silex Films/France 2 Cinéma/Germaine Films

Portrait d’une adolescente en rupture qui attend éperdument une réponse après avoir passé un casting pour une émission de télé-réalité. Le seul premier long métrage de la compétition réussit à s’imposer par son approche habile, entre empathie et critique, malgré quelques contradictions sur la forme comme sur le fond. Lire notre critique

16 – “Les Linceuls”, de David Cronenberg

Vincent Cassel et Diane Kruger.

Vincent Cassel et Diane Kruger. Photo Sophie Giraud/Prospero Pictures/SBS Productions

Vincent Cassel interprète un homme ayant créé un linceul connecté qui lui permet de suivre la décomposition de son épouse décédée. Un long métrage ambitieux, sensuel et par moments poignant, mais dont le scénario, inutilement complexe, se perd parfois en explications verbeuses. Lire notre critique

15 – “Oh, Canada”, de Paul Schrader

Richard Gere et Uma Thurman.

Richard Gere et Uma Thurman. Photo Jeong Park/Foregone Film

Le cinéaste américain adapte le roman testamentaire de Russell Banks, mort en 2023. Richard Gere campe un réalisateur de documentaires hanté par son passé alors qu’il est en phase terminale de sa maladie dans un récit à la fois simple et tarabiscoté, tantôt très émouvant, tantôt agaçant. Lire notre critique

14 – “Limonov. La ballade”, de Kirill Serebrennikov

Ben Whishaw.

Ben Whishaw. Photo Andrejs Strokins/Wildside/Chapter 2/Fremantle Spain/Hype Studios/France 3 Cinéma

Loin de l’empathie présente dans le roman d’Emmanuel Carrère, le film de Kirill Serebrennikov sur l’écrivain et homme politique nationaliste russe dresse avec brio le portrait d’un dandy misanthrope, mi-salopard, mi-héros. Comme toujours avec le réalisateur de Leto, la mise en scène est foisonnante mais, étonnamment, manque parfois de souffle. Lire notre critique

13 – “All We Imagine as Light”, de Payal Kapadia

Kani Kusruti et Divya Prabha.

Kani Kusruti et Divya Prabha. Petit Chaos/Les Films Fauves/Arte France/Chalk & Cheese/Geko Films

Le premier film indien en compétition depuis trente ans suit deux infirmières colocataires dans leurs vies quotidienne et intérieure, à Mumbai. Une fiction proche de la chronique documentaire autour d’héroïnes contrastées pour un film à la fois âpre et sensible, dont l’absence d’enjeu narratif très marqué peut autant charmer que gêner. Lire notre critique

12 – “Anora”, de Sean Baker

Mikey Madison.

Mikey Madison. Cre Film/FilmNation Entertainment

Une jeune escort girl de Brooklyn espère épouser le fils d’un oligarque russe, mais les parents du garçon envoient des sbires faire dérailler l’union. Sean Baker réalise un tourbillon hilarant, quoiqu’un peu long, porté par la révélation Mikey Madison. Lire notre critique

11 – “Marcello mio”, de Christophe Honoré

Chiara Mastroianni.

Chiara Mastroianni. Photo Jean-Louis Fernandez/Les Films Pelléas

Chiara Mastroianni, dans son propre rôle, se mue en son père Marcello… Christophe Honoré nous réchauffe le cœur et reprend de l’élan avec cette fantaisie aussi drôle que poétique, qui aurait mérité un peu plus de folie. Lire notre critique

10 – “Grand Tour”, de Miguel Gomes

Uma Pedro na Sapato/Vivo Film

Au début du XXᵉ siècle, un fonctionnaire colonial britannique prend la poudre d’escampette en Asie du Sud-Est. Miguel Gomes nous entraîne dans son sillage. Malgré un certain minimalisme, le dépaysement est garanti dans ce film aventureux à la conception très originale : le scénario est né d’images documentaires enregistrées in situ par le cinéaste avant de tourner la partie fiction en studio. Lire notre critique

9 – “Caught by the Tides”, de Jia Zhang-ke

Zhao Tao.

Zhao Tao. MK2 Films/Momo Pictures/Xtream Pictures

Pour raconter l’effarante course au capitalisme et à la technologie de son pays depuis un quart de siècle, le maître chinois revisite son œuvre, et se surpasse. Cette fiction construite sur une base documentaire a la beauté de ces œuvres de toute une vie qu’un artiste ne cesse de reprendre et de retoucher. Lire notre critique

8 – “Kinds of Kindness”, de Yórgos Lánthimos

Margaret Qualley, Jesse Plemons et Willem Dafoe.

Margaret Qualley, Jesse Plemons et Willem Dafoe. Film4/Element Films

Dans cette anthologie de trois sketches interprétés par les mêmes excellents acteurs (d’Emma Stone à Jesse Plemons en passant par Willem Dafoe), on retrouve ce qu’on préfère chez Yórgos Lánthimos : la provocation dérangeante mais sans agitation, débarrassée de ses stridences et lubies (adieu, l’affreux objectif « fisheye »). Ce retour aux origines ravira ses adeptes et torturera les autres ! Lire notre critique

7 – “The Apprentice”, d’Ali Abbasi

Jeremy Strong et Sebastian Stan.

Jeremy Strong et Sebastian Stan. Scythia Films/Gidden Media/Profile Pictures/Tailored Films/Kinematics

Cinglant et formidablement interprété par Sebastian Stan et Jeremy Strong, ce biopic réalisé par l’auteur dano-iranien des Nuits de Mashhad retrace les années d’apprentissage en cynisme du futur président des États-Unis Donald Trump auprès du brutal avocat Roy Cohn. Explosif ! Lire notre critique

6 – “Trois Kilomètres jusqu’à la fin du monde”, d’Emanuel Parvu

Ciprian Chiujdea et Laura Vasiliu.

Ciprian Chiujdea et Laura Vasiliu. FamArt Production/National Cinema Center

En racontant l’agression d’un jeune homosexuel dans le delta du Danube et les réactions tout aussi violentes de son entourage, le cinéaste roumain tend un implacable miroir à une société malade, à la manière de son compatriote Cristian Mungiu (Baccalauréat, R.M.N.)Lire notre critique

5 – “The Substance”, de Coralie Fargeat

Margaret Qualley.

Margaret Qualley. Photo Christine Tamalet/Universal Pictures/Working Title Films

Puissance plastique de « flesh opera », efficacité divertissante à souhait, colère noire… Nourrie au cinéma de genre, Coralie Fargeat offre une sanguinolente métaphore du destin féminin tracé par les hommes avec duo d’actrices de choc (la revenante Demi Moore et la nouvelle star Margaret Qualley). Horriblement réussi. Lire notre critique

4 – “Bird”, d’Andrea Arnold

Nykiya Adams.

Nykiya Adams. Photo Atsushi Nishijima/Ad Vitam/Arte France Cinéma

Dans le Kent déshérité, la jeune Bailey survit à la violence sociale et aux défaillances de son père (Barry Keoghan, au top) grâce à son imaginaire… et à un drôle d’ange gardien, Bird, interprété par le très bon Franz Rogowski. Un beau film tout en mouvement et en poésie brute. Lire notre critique

3 – “Emilia Pérez”, de Jacques Audiard

Zoe Saldana.

Zoe Saldana. Why Not Productions/Page 114

Le réalisateur d’Un prophète réussit son insensée comédie musicale sur la transition d’un narcotrafiquant mexicain. Constamment sur le fil, il étonne et, finalement, convainc avec brio dans un registre qui lui était jusque-là totalement étranger. Lire notre critique

2 – “La Plus Précieuse des marchandises”, de Michel Hazanavicius

Ex Nihilo/Les Compagnons du cinéma/StudioCanal/Les Films du Fleuve/France 3 Cinéma

Dans la forêt polonaise, un couple de bûcherons recueille un bébé, jeté d’un train de la mort dans l’espoir qu’il survive. Inspiré d’un conte de Jean-Claude Grumberg, ce film d’animation splendide et poétique ne cesse de chercher la lumière au milieu de l’horreur. Un chef-d’œuvre profondément juste. Lire notre critique

1 - “Les Graines du figuier sauvage”, de Mohammad Rasoulof

Soheila Golestani, Mahsa Rostami et Setareh Maleki.

Soheila Golestani, Mahsa Rostami et Setareh Maleki. Parallel45/Run Way Pictures/ Arte France Cinema

Alors que la jeunesse du mouvement « Femme, vie, liberté » se révolte contre les mollahs, un enquêteur fidèle au pouvoir perd son arme… et suspecte sa femme et ses deux filles. Avant de se résigner à quitter l’Iran pour échapper à cinq ans de prison ferme, le cinéaste contestataire a pu réaliser son plus beau film. Un chef-d’œuvre d’une puissance politique et esthétique d’autant plus inouïe qu’il a été tourné dans la clandestinité. Notre Palme d’or. 

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