samedi 11 mai 2024

D-DAY 2024

 L’Association américaine des vétérans a convié l’ex-président pour les commémorations à Omaha Beach. S’il accepte, Biden devra cohabiter avec lui...




On se souvient que lors du D-Day, ce fut sur la plage d'Omaha que la bataille fut la plus féroce et sanglante pour les Américains, qu'il fallut attendre jusqu'à la fin de la journée pour savoir si le débarquement avait réussi ou échoué. Ce 6 juin 2024, c'est entre les présidents américains – anciens et en exercice – que la bataille risque également d'être féroce. Car l'Association américaine des vétérans a lancé, comme elle en a le droit, une invitation à trois anciens présidents, Bill Clinton, Barack Obama et… Donald Trump...




Trump, à la tentation d'être béni lui aussi par ces vétérans qui incarnent la grandeur de l'Amérique, même si le débarquement allié incarne l'exact contraire de l'isolationnisme prôné par Trump ?

La tentation est d'autant plus forte que, pour la première fois depuis 1994, la cérémonie internationale se déroulera, selon nos informations, sur la plage même et non sur les hauteurs, près du cimetière américain de Colleville. Sur les lieux même du combat et de la mort, et non près d'un lieu de recueillement. C'est Emmanuel Macron et les services de l'Élysée qui en ont décidé ainsi, ce qui permettra au président une ode d'autant plus grave et solennelle, en ces temps de guerre en Ukraine, à la mémoire de ces troupes alliées envoyées libérer l'Europe des ennemis de la démocratie.

Une présence stratégique à quelques mois des présidentielles

Si Trump confirme sa présence – on devine les conditions dictées en sous-main –, le discours d'Emmanuel Macron, lui-même en campagne, risque cependant d'être éclipsé par la lutte qui se déroulera en coulisses entre les deux présidents américains. Pour Biden, qui viendra effectuer une visite d'État en France jusqu'au 8 juin, la présence de Trump serait un coup dur. Tous les vingt ans, la commémoration décennale coïncide avec la course à la Maison-Blanche. Reagan, Bush sont venus en campagne en 1984 – c'était encore sur Utah Beach – et, en 2004, recevoir l'onction des vétérans. Mais ils étaient seuls, sans leur adversaire.

Si Biden pensait avoir le champ libre pour s'offrir une tribune mondiale et nationale dans le cadre de sa réélection, c'est raté. Il aurait alors à partager la vedette, même si Clinton et Obama viendront alors pour faire nombre et le soutenir. Dans ce cas-là, l'organisation, déjà compliquée par le transfert sur une plage très peu accessible compte tenu du relief abrupt, obligera à un dispositif de sécurité sans précédent : un bon test certes, sept semaines avant le début des JO, même si les Américains s'en chargeront eux-mêmes, à nouveau, compte tenu du plateau. Sur ce point, les négociations entre les services de sécurité des deux pays promettent. Omaha Beach risque d'être militarisée comme jamais depuis… le 6 juin 1944, à ceci près que les chefs d'État auront remplacé les combattants.

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