C dans l’air du 14 juin 2024 : le sommaire
⬛ Gauche : » ce sera l’extrême droite ou nous »
À la veille du dépôt des candidatures pour les élections législatives anticipées ce vendredi, les partis de gauche ont conclu un accord pour former un « Nouveau Front populaire » avec un programme commun de « rupture ».
En cas de victoire le 7 juillet prochain, ce gouvernement de gauche prévoit de déclarer l’état d’urgence sociale et de mettre rapidement en œuvre l’indexation des salaires et des pensions de retraite sur l’inflation, de porter le SMIC à 1600 euros net, de bloquer les prix des biens de première nécessité (alimentation, énergie, carburants) et de rétablir un impôt sur la fortune. Le Nouveau Front populaire promet également un prix plancher pour les agriculteurs, une réforme de la PAC, une relance de la construction de logements sociaux, la création de places en hébergement d’urgence, un moratoire sur les mégabassines et les autoroutes ainsi que l’abrogation des réformes de l’assurance chômage, des retraites et de la loi immigration.
Concernant le conflit au Proche-Orient, l’alliance de gauche dénonce dans son programme « les massacres terroristes du Hamas » commis le 7 octobre dernier en Israël. Elle propose de « rompre avec le soutien coupable du gouvernement français au gouvernement suprémaciste d’extrême droite de Netanyahu pour imposer un cessez-le-feu immédiat » et « agir pour la libération des otages détenus depuis les massacres terroristes du Hamas ». Le Nouveau Front populaire reconnaît également une « explosion inquiétante, sans précédent » des « actes racistes, antisémites et islamophobes » en France, en réponse aux propos controversés de Jean-Luc Mélenchon, qui avait déclaré début juin que l’antisémitisme « restait résiduel en France ». Enfin, il assure « défendre indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien », notamment par « la livraison d’armes nécessaires et l’annulation de sa dette extérieure ».
L’ancien président François Hollande a apporté son soutien immédiat hier soir, critiquant la décision d’Emmanuel Macron, qu’il qualifie de « malvenue ».
Raphaël Glucksmann, qui a mené les listes de gauche aux élections européennes, a également exprimé son soutien au Nouveau Front Populaire ce matin sur France Inter, affirmant que l’union de la gauche est essentielle pour empêcher le Rassemblement National (RN) de gouverner. Glucksmann a souligné qu’il ne sera pas candidat pour diriger le Front populaire, ajoutant que « ça ne sera pas Jean-Luc Mélenchon » et mentionnant d’autres figures plus consensuelles comme François Ruffin, Boris Vallaud, Valérie Rabault et Laurent Berger.
Du côté du Rassemblement National, Jordan Bardella a présenté les grandes lignes de leur programme dans une allocution sur X hier soir et ce matin sur BFM TV, bien que certains aspects restent flous. Il a confirmé un accord « historique » avec Éric Ciotti, qui conteste devant la justice son éviction de la présidence des Républicains suite à cette alliance, avec 80 candidatures prévues sous la double étiquette pour les Législatives. La décision du tribunal judiciaire de Paris est attendue vers 19 heures.
Pendant ce temps, Emmanuel Macron est en Italie pour un sommet du G7, tandis que de nombreux élus de son camp sont encore sous le choc de sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Certains ont choisi de ne pas se représenter, tandis que d’autres préfèrent centrer leur campagne sur leurs réalisations locales plutôt que de représenter directement la macronie. Selon un sondage Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV publié jeudi, le RN recueillerait 31 % des voix, devant l’alliance de gauche (28 %) et le camp macroniste (18%). Pour sept Français sur 10, l’implication du chef de l’Etat est perçue comme un handicap pour son camp.
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