dimanche 18 août 2024

Alain Delon

 Disparition

Alain Delon : du «Guépard» au «Samouraï», les légendes meurent aussi


Figure tutélaire du cinéma, symbole d’une masculinité ombrageuse, l’acteur au charisme fou a enchaîné les chefs-d’œuvre, de «Plein Soleil» au «Guépard» en passant par «le Samouraï» ou «Rocco et ses frères», au long d’une carrière exceptionnelle traversée par les thèmes de l’identité et de la dualité. Il est mort à 88 ans, ont annoncé ses enfants ce dimanche 18 août.
On avait fini par le croire immortel. Il nous avait pourtant prévenus : «Un héros doit toujours savoir mourir.» Et lui, à l’évidence, il savait. A 14 ans, déjà, petite gouape élégante dans un court métrage a (1949), réalisé par le père d’un copain avec une caméra Super 8, il s’effondrait, fauché par une balle, la main sur le cœur. Raflé, supplicié et martyr. D’instinct, il connaissait les gestes. Etait-il déjà mort ? En tout cas, il en avait le don. Visage juvénile et offert d’une pâleur si gracile que les bords vaporeux du cadre, tout frémissants de blancheur, semblaient s’en émouvoir. Le film ne dure que quelques secondes, juste le temps de le voir mourir. A peine apparu déjà disparu. Un éclair aimanté par les ombres mais promis à la lumière. Tout Delon y fulgurait déjà : les ténèbres et la grâce, la science innée du mouvement et une présence si dévorante qu’elle en éclipse tout le reste.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire