L’incroyable incursion ukrainienne en Russie
Alors que la Russie progresse dans le Donbass, l’Ukraine a lancé un raid terrestre dans la région frontalière russe de Koursk depuis deux jours. En réponse, le gouverneur de l’oblast a décrété l’état d’urgence et annoncé l’évacuation de « plusieurs milliers d’habitants ». Lors d’une réunion gouvernementale retransmise à la télévision, le président russe Vladimir Poutine a qualifié cette opération ukrainienne de « provocation à grande échelle ». Mykhaïlo Podoliak, conseiller de l’administration présidentielle ukrainienne, a répliqué sur X que cette situation découle de « l’agression sans équivoque de la Russie contre l’Ukraine » depuis deux ans.
Ce n’est pas la première incursion ukrainienne en territoire russe, mais contrairement aux actions menées à la fin de 2023 près de Belgorod, où seuls des volontaires russes pro-ukrainiens étaient impliqués, cette fois-ci, les moyens déployés semblent bien plus conséquents. Cependant, la situation reste floue, et la Maison Blanche a indiqué ce mercredi être en contact avec Kiev pour clarifier les « objectifs » de cette incursion en Russie.
Dans le même temps, la Russie continue de gagner du terrain sur la ligne de front, alors que l’armée ukrainienne souffre d’un manque de ressources en effectifs, munitions et équipements. La semaine dernière, le président ukrainien a critiqué l’interdiction par les Occidentaux de frapper le territoire russe en profondeur ainsi que le manque de soutien matériel. Toutefois, la situation pourrait évoluer. Volodymyr Zelensky a salué ce mercredi l’arrivée des « F-16 dans le ciel ukrainien », soulignant les efforts politiques, diplomatiques et militaires qui ont permis d’atteindre cet objectif. Les livraisons d’armes occidentales, notamment d’obus d’artillerie, s’intensifient, et la formation des soldats ukrainiens se poursuit, avec près de 10 000 militaires formés par la France depuis le début du conflit. Nous avons rencontré certains de ces instructeurs français.
Enfin, les tensions montent entre Kiev et certains pays africains. Le Mali et le Niger ont rompu leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine, accusant cette dernière, avec le soutien de la Russie, de « soutenir des groupes terroristes » après une défaite majeure de l’armée malienne fin juillet face à des séparatistes et jihadistes. Moscou a également accusé Kiev d’ouvrir « un deuxième front » en Afrique. L’Ukraine, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a rejeté ces accusations, affirmant respecter les normes du droit international et se réservant le droit de répondre aux actions hostiles par tous les moyens politiques et diplomatiques nécessaires.
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